Je viens de finir, après une pause, Voyage en occident, premier tome de cette saga.
ATTENTION cette critique contient du placement de produit.
Dans la tradition des films d'action des années 80, nous incarnons un héros malgré lui. Wolf, malgré son patronyme, n'a rien d'un Loup Solitaire ou d'un Loup*Ardent. C'est un petit voleur qui s'est racheté une conduite en entrant dans les ordres, heu, non, dans la garde d'un nobliau, un archiduc de... peu importe d'où, un archiduc. Dont l'épouse possède sans doute des chaussettes sèches, archi-sèches (1), mais lui, ce qu'il possède, c'est la SPHERE DE POUVOIR. D'après la légende, cet artefact serait le fruit d'une alchimie opérée en d'autres temps, d'autres lieux par des mains plus habiles que celles des sorciers et des prêtres de nos jours, fusionnant dans le creuset de l'écriture les pouvoirs de la Couronne des Rois et la rondeur rutilantes des Orbes mystiques croisés dans plusieurs bouquins de JH Brennan. Cette alchimie sacrée place cette saga sous deux de ses trois saints patrons. Le troisième, c'est Paul Vernon pour les illustrations (2).
Bref, revenons à nos moutons et à notre archiduc, qui est en train de se faire saigner comme... un mouton, justement, dès la deuxième page du livre. Et bien oui, si personne ne le tue pour lui voler sa Sphère de Pouvoir, il n'y aurait pas d'histoire à raconter, c'est comme ça, il le savait en signant, hein (3). Un autre qui aurait bien fait de mieux lire les petites lignes de son contrat, c'est Wolf. Il croyait son contrat caduc avec la mort du duc, pardonnez la reduc, heu la redite. Et non ! Même une fois le nobliau assassiné, la Sphère volée, interdit de se mutiner. Pris la main dans le sac en train de voler des bottes sur les cadavres, Wolf est saisi par le remords et par une main tremblante... celle de son employeur ! Qui finalement n'était pas (encore) mort. Comme un héros de Victor Hugo, l'archiduc trouve le temps de bavarder, de confier une mission, avant de dire « Je meurs ». Et là, il meurt.
Pauvre Wolf, torturé par sa conscience et les petites lignes de son contrat de garde ducal. Il partira à la recherche de la Sphère, pourchassant le roi des Orques qui s'en est emparé...
La suite du livre n'est en fait pas très difficile en tant que jeu. Un peu comme
Les Collines maléfiques, c'est un galop d'essai pour prendre en main la saga, ses règles, son monde, et collecter quelques objets ici et là, sans doute utiles plus tard. Les enjeux ne sont pas encore énormes, les péripéties seront celles d'un voyage en terres semi-sauvages. L'auteur nous fait miroiter une impérieuse course contre le temps afin de rattraper le roi des Orques, afin de mettre le lecteur-joueur sur des charbons ardents... Wolf réussira-t-il ?
- Spoiler:
En fait dans tous les cas le roi nous échappe à la dernière seconde en nous laissant pour mort, même si on le débusque et qu'on extermine tous ses gardes du corps. La traque se poursuivra dans le tome 2 !
Le récit est alerte, vif, ponctué de petites remarques narquoises du narrateur envers le lecteur. Les dialogues ont quelque chose de la vivacité et de la familiarité des bavardages entre Italiens (5). Le jeu ne se prend qu'à demi au sérieux, ce que j'aime bien et trouve marrant. Le petit défaut est que cela n'est pas assez sous-tendu par un enjeu, je ne me suis pas totalement projeté dans la poursuite du roi des Orques, je ne sais pas vraiment pourquoi.
Rare "cliché" d'un imitateur jouant
l'Italien hâbleur et parlant avec les mains. Le jeu se lit relativement vite, permet quelques épisodes dépaysants (se cacher parmi une tribu orque, tester la médecine de leur shaman... disons une médecine peu orthodoxe, se baigner avec une sirène férue de maths...). Je suppose que la quête s'étoffera et prendra du corps dans les tomes suivants
Note : énigme de la Sirène x une moitié + le nombre de tomes de la saga.
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(1) la boutade est assez dans l'esprit du bouquin
(2) ceci n'est PAS une critique. C'est juste que je trouvais que ça ressemble.
(3) pour la jurisprudence des contrats signés par les personnages de livres-jeu, voir
La Marque de Cthulhu, page 230. (4)
(4) ceci était un placement de produit.
(5) oui, je sais, un cliché de ma part, désolé.