^_^ le topic nostalgique, DA, série...anime jap, ect... ^_^

Pour reprendre les divers commentaires sur Bernard Minet, je pense qu'il faut peut-être nuancer.

Personnellement, je déteste à peu près tous les génériques qu'il a chantés (et je reste modéré), à l'exception notable de Robotech qui, je trouve, tire son épingle du jeu. Maintenant, faut-il en arriver à le souhaiter muet pour autant ? Si quelqu'un écrit un texte, un article, qui me déplaît fortement, devrais-je souhaiter à cette personne de devenir manchote ? Je ne crois pas que vouer aux gémonies un artiste sous prétexte que l'on considère son travail comme très mauvais ou comme navrant au regard de l'influence culturelle qu'il a pu avoir, y change grand chose. On peut aimer les métaphores hyperboliques sans pour autant appeler de ses vœux le malheur sur autrui. Enfin, c'est ce que je pense. Surtout que je ne crois pas que l'on puisse lui imputer l’entièreté du niveau déplorable des génériques qu'il interpréta.

En effet, pour en revenir à M. Minet, le peu de ce que j'ai pu lire sur ce chanteur m'a donné à découvrir une personne aimable, ouverte et qui apprécie sincèrement ses fans – et il en a, plutôt pas mal même. Cette citation tirée de Wikipédia sur l'artiste semble d'ailleurs aller dans ce sens : « En 2020, il sort un nouvel album, chez Universal, dans lequel il reprend une partie de ses génériques réorchestrés en version métal. Cette idée lui a été suggérée par la maison de disques à la suite de la réussite des versions jazzy de l'album précédent (Aujourd'hui). » Une maison de disques ne ferait probablement pas cela s'il n'écoulait pas une certaine quantité d'albums. Je ne sais pas s'il vend beaucoup, mais il vend et des gens se déplacent pour aller l'écouter. Cela ne veut pas dire que ce qu'il propose soit de la bonne musique, mais qu'il a un public, des trentenaires et des quadra, je dirais. Pour moi, il fait partie d'un ensemble, d'un système, celui du Club Do dont l'habillage général a provoqué ce que j'estime être un nivellement vers le bas. Étant de la génération Goldorak (Ulysse 31, Albator et Capitaine Flam), tous ces génériques sans âme apparus aux détours des années 90 ne m'ont laissé comme empreinte que celle d'une terrible médiocrité.

Maintenant, il y a l'envers du décors, avec Azoulay et Salesses, qui ont effectivement automatisé la chaîne de production pour débiter des génériques interchangeables au kilomètre, le premier aux paroles, le second à la composition. À l'exception de la référence excrémentielle (que j'essaie d'utiliser avec la plus extrême parcimonie), je rejoins Linflas sur la qualité des génériques : « écrits par le même insupportable mec - Jean-Luc Azoulay, patron de AB - avec les mêmes boîtes à rythmes, les mêmes paroles », soit le synthétiseur Yamaha DX7, la boîte à rythme Roland TR-8 et par la suite le synthétiseur Prophet-5.
Ce que l'on pourrait reprocher finalement à Bernard Minet, c'est d'avoir interprété ces génériques. Mais lui ou un autre, le résultat aurait probablement été le même.

Voilà. Je ne me permettrai pas de dire que tu es le public visé, mais disons que pour des raisons nostalgiques, ces génériques de Minet ne te laissent pas (tous) indifférent. Je ne vois donc pas de raison pour systématiquement les décrier (eux et leurs interprètes).

Ça fait chaud au cœur de vous lire, tous.

Le club Dorothée n'a pas été la révolution. Celle-ci est venue de Goldorak (juillet 1978) et de Candy (septembre 1978) dans Récré A2.
Il faut avoir été enfant dans les années 70 pour comprendre ce que ce fut que de passer de Bonne nuit les petits, Aglaé et Sidonie, Les aventure de Saturnin et mes deux préférées : Le manège enchanté et L'ours Colargol (je me rappellerai toujours de sa voiture qui change de dimension), à Goldorak. C'est dans cette émission qu'officia un temps le très regretté Cabu, ou encore Gérard Majax. Et puis ce fut là, aussi, quelques années plus tard, qu'eut lieu pour moi ce qui s'apparentait à de la trahison : Jacky qui quitte Récré A2 pour aller sur TF1 (Vitamine). Quand Dorothée fit de même, je n'avais pas le choix, et il me fallu détester d'emblée son émission (ce qui ne m’empêcha pas de la regarder parce que les animés qui y passaient étaient incroyables). Le Club Do ne fut donc pas la révolution, mais l’acmé d'un processus qui, une fois digéré (à l'aube du XXI^e siècle). se devait de s'effacer, de disparaître.

Quant à Dorothée, elle ne fut pas l'instigatrice de cette révolution (elle était alors speakerine, même si elle avait déjà présentée des émissions). Ce furent Bruno René Huchez (qui bossait en 1976 pour une société japonaise), Guy Maxence (directeur des programmes de l'époque) et Jacqueline Joubert (réticente mais néanmoins visionnaire nouvelle directrice des programmes pour l'unité Jeunesse et famille). On raconte même qu'en août (moment de la première diffusion de Goldorak), Antenne 2 aurait fait 100 % d'audimat – du jamais vu. Donc si Dorothée n'avait pas été là, oui, nous aurions eu des animés venus du Pays du soleil levant. Mais est-ce que cela aurait été pareil ? Sûrement pas.

Candy Candy est une histoire traumatisante de l'entrée dans la vie adulte, sur fond de guerre. Et pourtant, il y a un incroyable message d'espoir et de résilience qui transpire de ce manga, de cet animé. Tout comme Goldorak. Aujourd'hui adulte, lorsque je me remémore Actarus et Goldorak, je pense à la planète bleue : « Non ! Je défendrai cette Terre que j’aime. Je défendrai ses prés, ses forêts, ses fleurs, la douceur de son air. Je ne veux pas qu’elle devienne une planète morte. Je la sauverai. » (Actarus) On devrait peut-être en prendre de la graine.

@ Craft : j'adore Chapi Chapo. Mais je n'en demeure pas moins un admirateur inconditionnel de Hokuto no Ken (devant à peu près tout le reste). Tu dis : « Vous devriez remercier la providence d'avoir eu droit au Club Do et Récré A2 ». Je plussoie pour Récré A2, et donc Jacqueline Joubert (elle détestait Goldorak ^^).

En complément de Linflas : le fond du problème, cela a été la machine industrielle AB. L'objectif n'a plus été d'offrir un contenu, mais de fidéliser les spectateurs ; comme tu le dis, Linflas, de faire un show. C'était du jamais fait, du jamais vu. Le succès fut au rendez-vous et la chute, encore aujourd'hui, difficile à appréhender tant elle fut brutale et définitive. Les jeunes qui le suivaient alors ne pouvaient pas s'en rendre compte, mais le Club Do, c'était l'apogée et donc, en germe, la fin.
Bernard Minet était batteur. Il va côtoyer Nicole Croisille, Cosma, Sheila, Aznavour... Une de ses relations le met en contact avec Dorothée et il va travailler avec elle sur Le jardin des chansons (1982), un Zénith et une tournée en France. C'est par l'entremise de Dorothée qu'il rencontrera Azoulay qui lui fera faire des covers, avant de lui proposer le générique du Défi des Gobos, She-Râ et finalement Robotech.
C'était surtout Shuki Levy qui faisait les musiques me semble-t-il, Haim Saban gérant la société. Il a pondu les génériques d'Ulysse 31, les OST des Mystérieuses cités d'or ou de Jayce et les conquérants de la lumière. On n'est clairement pas dans la même catégorie.
Il y avait tellement de chanteurs et de chanteuses pour nos génériques – même une italienne, Christina d'Avena, une star dans son pays, pour chanter le générique de Princesse Sarah – qu'il est difficile de faire un choix. J'aime beaucoup Michel Brarouille (Gatchaman ou La bataille des planètes), Marie Mercier (Dan et Dany), Jean-Pierre Savelli (Il était une fois l'espace), Isabelle Guiard (Signé Cat's Eyes), Stéphanie Barré (Alice aux pays des merveilles). J'aime bien également Frank Olivier et son Astro le petit robot. Mais bon, la palme, c'est pour Enriké et son premier Goldorak, évidemment.

C'est marrant ça. Lionel Leroy demeure un très bon interprète, mais pour moi, il n'y a pas photo, les vrais premiers génériques (perdus – on ne les entend qu'au sein des épisodes, sauf à avoir de vieilles VHS) sont sans conteste les meilleurs. Ils ont été réalisés par la société Barclay, mais n'ont jamais été commercialisés. On les entend donc seulement sur les premiers épisodes. Ils seront remplacés mi octobre 1978 par ceux de Noam.

Peut-être parce qu'ils furent ceux que j'entendais une fois par semaine gamin (on est en 78), mais je trouve qu'ils collent non seulement à l'histoire, mais aussi au chanteur japonais de l'époque, Isao Sasaki. C'est probablement autant une simple question de goût que d'une première découverte.

Alors ouais, Accours et Va combattre resteront pour moi à tout jamais le top du top (dans cette catégorie des génériques français).

Pas pour tout le monde donc, je me permets de mettre ici ces deux premiers génériques de mon enfance :



Les mélodies des génériques sont celles de la série d'origine, comme le montre cette vidéo :