Le Labyrinthe de la Mort

J'ai enfin achevé le labyrinthe ; j'ai repris le bouquin il y a peu, et il m'a fallu quatre tentatives supplémentaires pour le finir.
J'ai trouvé cette aventure vraiment létale, de bonnes stats de départ sont indispensables pour s'en sortir. J'en garderai quand même un bon souvenir.

Bravo Vagus, ta persévérance a fini par payer!

Un gars nous fais la lecture en VO de son périple dans le LDLM en 5 parties.

https://t.co/kNBrd0scnZ

Vu le tirage des stats, ça va être coton...

Habileté 9, il est déjà mort le pauvre gars! Sukumvit doit bien rigoler!

Est-ce que certains d'entre vous l'ont fait en VO ?

Si oui, par curiosité, que donne l'épreuve du Nain au paragraphe 55 ? Les anagrammes "Picorons" et "Marion tue" n'ont très certainement rien à voir avec ceux de la VO...

En VO les anagrammes sont NO CROP IS et RUIN MOAT.

Merci beaucoup, Alin V !

Donc, la traduction a quand même "relativement bien" respecté le principe...

J'ai trouvé le scorpion du premier coup, j'ai jamais trouvé le minotaure, il a fallu que je regarde le paragraphe correspondant pour le découvrir...

Décidément, j'aime bien le Labyrinthe de la Mort. La preuve de sa qualité, c'est que même en trichant, il reste agréable à jouer. L'ambiance, l'exploration (dresser un plan). Et le défaut de Livingstone à la suite de ce livre, à savoir que l'aventure est un OTP façon die and retry, est dans ce livre parfaitement justifié (personne n'a triomphé jusque là du labyrinthe, qui a été intentionnellement conçu comme mortel, comme son nom l'indique).
Tricher, ou recommencer encore et encore jusqu'à trouver le bon chemin grâce au plan que l'on prend soin de soigneusement dresser sont deux plaisantes manières de jouer.

J'avais été tenté de "corriger" la difficulté injuste du livre, mais ce serait faire un contresens sur ses intentions, qui ne sont pas d'être justes. Aussi les corrections/ajustements suivants ne concerne que la fiche de personnage de départ, mes règles maison sur l'utilisation de la chance, et la distinction entre totaux actuels, de départ et force d'attaque, puisque Ian Livingstone ne le fait pas, à tort.

Corrections pour Le Labyrinthe de la Mort

Personnage pré-tiré :
H7 E20 C11

Équipement de départ :
Épée (+2FA), bouclier (+1FA)
Potion d’endurance/habileté/chance (au choix), contient une mesure
10 repas (peuvent être consommés à n’importe quel moment en dehors de combat)

Tenter sa chance :
Le joueur peut ne pas tenter sa chance lorsque le livre le lui demande (il est alors malchanceux)
Le joueur ne réduit de 1 son total de chance que s’il a effectivement été chanceux
Si le joueur tente sa chance en combat et qu’il rate le test, les dommages ne sont pas modifiés

Perte d'habileté :
En l'absence de soins, une habileté à 0 ou moins équivaut à la paralysie, et par conséquent à la mort

Équipement :
Épée : +2FA. Perdre/ne pas utiliser son épée équivaut à perdre ce bonus (389, 294), retrouver une épée équivaut à le regagner (286)
Bouclier : +1FA. Perdre son bouclier équivaut à perdre ce bonus (271, 217), retrouver un bouclier équivaut à le regagner (95)
Poignard ou assimilé (94, 286) : +1FA. Bonus non-cumulable avec l’épée, à utiliser lorsque celle-ci n’est pas disponible (294)
Cotte de maille (28) : +1FA
Casque (238) : +1FA

Altérations spéciales :
Bracelet de cuir (336) : -2H (total départ et actuel)
Bénédiction (391) : +1H, +1E et +1C (total de départ et actuel)
Collier de dents (123) : +1H et +1E (total départ et actuel)

Divers :
Gardiens volants (166) : -2FA pour la durée du combat
Farfadets (306) : dérobent le contenu du sac, mais non l'équipement
Pain elfique (399) : soigne 4E et 2H (total actuel)

EDIT : J'ai modifié mon message du dessus, la liste des changements est plus claire, je pense, sans pour autant spoiler. J'ai bien fait la distinction entre total de départ, actuel et force d'attaque.
Dans une partie optimale (selon la soluce de Balthus, je crois), on finit, avec les stats proposées, à 9H (12 en bonus de FA avec l'équipement), 24E et 12C. Le perfectionnement du héros sera ainsi plus plaisant (techniquement on peut être être à 13H, mais c'est plus risqué).

Une remarque que j'oubliais de faire : je trouve vraiment dommage que tant de paragraphes (je n'ai pas compté, mais une vingtaine ?) soient consacrés à l'affrontement contre la Bête sanguinaire, alors que la bonne manière de l'affronter nous fait éviter toutes les péripéties, et que connaître cette bonne manière n'est vraiment pas difficile à trouver (s'intéresser au bon objet, sur lequel on tombe forcément au cours de l'exploration).

Tenter sa chance :
Le joueur peut ne pas tenter sa chance lorsque le livre le lui demande (il est alors malchanceux) >> l'idée originale me plaît assez, et peut s'étendre aux autres DF, ce qui est une soluce pour économiser ses points de chance lors de tests de chance obligés en vue de combats face à des créatures difficiles qu'il faut blesser davantage.

Pré-tiré avec seulement HAB 7 ? Compensé par épée et bouclier au combat, d'accord, mais le reste du temps ça rend les tests d'Habileté assez chauds.

Ne perdre 1 point de CHANCE que si on a été chanceux : pas mal

Perte d'HAB jusqu'à 0 : dans quelles circonstances ? Y a un monstre pompeur d'HABILETE ?

Je dirais que pour rehausser l'intérêt, il faudrait que d'autres pierres précieuses que celles prévues puisse aussi fonctionner, ou que les pierres soient placées aléatoirement, enfin bref qu'il y ait moyen d'explorer d'autres chemins que celui prévu.

Ah, c'est vrai que mon changement de règles sur la chance, je ne vous l'avais pas montré. Je l'ai fait sur ma première modif (Retour à la montagne de feu) que je n'ai pas postée, parce que je voulais tester le livre avec mon frère (ce qu'on n'a pas fait), et dans La Légende de Zagor, je l'ai pas mis parce que Keith Martin gère parfaitement cette stat au cours de l'aventure. J'en suis assez content, et en effet, je pense que c'est un changement qui peut être appliqué à beaucoup d'autres livres de la série.

Citation :

Perte d'HAB jusqu'à 0 : dans quelles circonstances ? Y a un monstre pompeur d'HABILETE ?

En fait je me suis rendu compte qu'on pouvait perdre jusqu'à 8 points d'habileté (voire 9, avant une modif concernant un objet maudit).

Citation :

Pré-tiré avec seulement HAB 7 ? Compensé par épée et bouclier au combat, d'accord, mais le reste du temps ça rend les tests d'Habileté assez chauds.

On peut monter à 9 grâce à des aides magiques, et le temps d'y arriver, il y a un test d'habileté optionnel et non mortel, sinon c'est que des tests de chance. Et d'ailleurs après ça, sur le chemin principal du moins, il n'y a que dans l'arène du nain qu'on teste son habileté, et là encore ce n'est pas mortel (et avec 9 c'est parfaitement jouable, même si je sais que l'idéal, c'est 10).

Citation :

Je dirais que pour rehausser l'intérêt, il faudrait que d'autres pierres précieuses que celles prévues puisse aussi fonctionner, ou que les pierres soient placées aléatoirement, enfin bref qu'il y ait moyen d'explorer d'autres chemins que celui prévu.

C'est ce que je me suis dis dans un premier temps, et c'est vrai que ça pourrait être un minimum, mais :
- c'est de la chirurgie lourde (récrire un gros nombre de paragraphes !)
- le jeu est conçu comme un die and retrie, où l'on complète son plan tentative après tentative. C'est même son charme (même si ça va contre ma conception du livre-jeu, en ce qu'elle est anti-immersive - oblige à avoir une connaissance "méta" du jeu).
Mais je t'avouerai que, si j'avais écrit Le Labyrinthe de la Mort, j'aurais sans doute fait en sorte que les autres participants qu'on croise aient sur eux les pierres qu'on a manquées, en partant du principe qu'ils ont emprunté les autres chemins que nous.

Après avoir fait Le sorcier de la Montagne de Feu, je m'attaque à cet autre grand classique des DF : Le Labyrinthe de la Mort.
Je viens de faire la session la plus courte depuis ma redécouverte des LDVELH (vous devinerez facilement le passage auquel je fais référence) :

-"Gauche ou droite ?
-Droite.
-Perdu, vous êtes mort.
-Too ! :simpson:"

Ça promet pour la suite ! Sukumvit : 1 - Mammouth : 0

c'est sur que c'est rédhibitoire de crever le mauvais œil de la statue. Et avec l'autre c'est 1 des 3 objets primordiaux pour finir l'aventure.

Bonjour Chidome24

Chidome24 a écrit:

c'est sur que c'est rédhibitoire de […].

Quand tu écris des révélations sur le livre pouvant gâcher la lecture, merci de les mettre entre des balises ⦋spoiler⦌…⦋/spoiler⦌, ce qui donne cet effet :

Spoiler:

Par ailleurs, n'hésite pas à venir te présenter.

Mammouth a écrit:

-"Gauche ou droite ?
-Droite.
-Perdu, vous êtes mort.

Ce genre de mécanique transforme le livre-jeu en jeu de hasard. Cf. ce que dit Greg Costikyan (plutôt à propos des jeux de société et des jeux de rôle d'ailleurs) :

Citation :

En fonction des décisions que les joueurs doivent prendre, de quelle information ont-ils besoin ? Est-ce que le jeu leur fournit cette information de manière adéquate et au bon moment ? Des joueurs raisonnables seront-ils capables de déduire ou deviner le type d’information dont ils besoin, et la manière de se la procurer ?

(voir ici).

Merci pour le lien cdang, très intéressant à lire cette théorisation du jeu.

Troisième tentative, troisième échec : j'ai été changé en pierre. Je n'ai pas compris la réponse à l'énigme dont j'ai regardé la réponse par curiosité :

Sukumvit 3 - Mammouth 0.

Bon sang mais c'est bien sûr, c'est effectivement la seule réponse acceptable. Merci !

Après, on peut mettre ça en équation pour ceux qui n'étaient pas fâchés avec le collège

Spoiler:

En effet. Dans ce cas, si g = 9.81 N.kg-1, le poids est mathématiquement de 1962 N. Livingstone est un paresseux en fait, il n'a pas écrit 1962 paragraphes comme il l'aurait fallu.

Sukumvit : trop - Mammouth : 0. Je vais le mettre de côté pour un temps avant d'en être totalement écœuré.

Le "Labyrinthe de la Mort" - ou "Deathtrap Dungeon" en VO - a été adapté en jeu vidéo sur la première Playstation.

Ian Livingstone a même participé à son élaboration. C'est peut-être pour cela que le jeu, là aussi, est si vicelard :


Je l'ai effectivement testé via Romstation et si au début c'est assez simple, ça se complique bien par la suite.

Je ne trouvais pas le jeu très excitant ni très aboutit graphiquement, un banal donjons et dragons, dommage. Cet univers est tellement foisonnant, il y avait pourtant de quoi faire.

J'en profite pour donne mon impression teintée de nostalgie sur le bouquin qui doit dater du milieu des années 80, encore en ma possession ( un des rares que j'ai réussi à garder avec les aléas de la vie ), et que j'ai plaisir à feuilleter de temps en temps en partie pour les illustrations si percutantes ( qui rappellent le style de John Howe qui a pas mal oeuvré dans l'heroic fantasy, Tolkien, etc), l'odeur du papier, le plaisir de tourner les pages, de repartir à droite...à  gauche ( bon ça par contre).

Le Labyrinthe de la Mort était de loin mon préféré, non pas parce qu'il était le meilleur ( je n'ai pas essayé tous les livres de cette série et toutes les autres séries, pas eu le temps) mais certainement parce qu'il y avait un certain niveau de qualité, d'exploration très immersive, le genre de huit-clos dans lequel on aime s'enfoncer la peur au ventre.
Le fameux dédale de tunnels lugubres et glauques mis au point par le machiavélique Baron de Sukumvit.
Un lieu aux multiples bifurcations truffé de pièges, de voies sans issues à la pelle, de double escalier ( j'adore ! A gauche ou à droite ? Mon coeur au bord de la nausée balance   ^^), de gouffres, etc.
C'est aussi toute une galerie de personnages, sorciers, créatures fantastiques repoussantes ( Démon du Miroir) que l'on aurait aimé éviter, sans parler des concurrents entre alliés de circonstance et adversaires sans pitié.



Bref, on aime avoir peur et s'égarer dans ce labyrinthe ( nous nous passerons volontier du fil d'Ariane ^^) riche en surprises malsaines où toute sortie semble impossible du point de vue du personnage mais bien plus encore de celui du joueur, tant les dés jetés par le Baron semblaient pipés.  
Il y a tellement à dire sur ce livre. Un véritable potentiel, un univers visuel impressionnant et qui marque la rétine, que j'ai souvent imaginé comme beaucoup certainement une adaptation cinéma digne d'intérêt cette fois, qui respecte son matériau d'origine, authentique et ambitieuse cette fois ( on peut rêver   ).

Un film doué de personnalité, d'une certaine force de caractère. Un scénario qui assume totalement la violence de cet univers, du survival pur et dur, sans concession, mature et sombre. Pas d'humour lourd comme un boulet qui aurait d'une part le don de m'agacer prodigieusement mais de parasiter l'atmosphère et l'intensité de l'intrigue.
Ajouter à ces souhaits, la volonté de donner une vraie profondeur psychologique à la plupart des personnages. Dans une moindre mesure par rapport au héros bien entendu.

La description de ce labyrinthe, de sa construction et de la violence qui lui a collé à la peau très vite avant même que les épreuves n'aient commencées, finit par lui donner une âme. En effet, je vois ce labyrinthe comme un personnage à part entière à l'instar d'une ville dans un film de Michael Mann, "Collateral" en l'occurence.
Dans une éventuelle adaptation, il serait particulièrement intéressant de voir la progression dans la douleur de la construction de ce piège géant, moi ça me fascinerait. Ou du moins, une partie sans vraiment dévoiler toute l'horreur qui est en train de prendre forme.

Pour finir, je dirais que je vois avant ce parcours initiatique de l'horreur davantage comme  un gros piège qui se referme de toute façon sur vous que comme une simple accumulation d'obstacles à priori infranchissables.
Les intentions du Baron n'était pas d'offrir un moment de gloire au combattant le plus méritant qui devenait par le fait un héros mais de montrer sa toute puissance à travers un Défi que personne ne peut à priori relever. Il n'y a pas de réelle issue même si de son côté le joueur, lui, peut y arriver.

En tant que lecteur/joueur on éprouve comme une sorte de fascination toute relative au coeur de l'action sans vraiment y être ( et heureusement !), pour ce huit clos riche en surprises morbides, en cadeaux empoisonnés, écoeurants, terrifiants, rarement encourageantes. Juste ce qu'il faut pour vous donner envie de poursuivre.

Voilà, que de bons souvenirs avec ce livre, merci de votre attention, vous pouvez quitter la salle....si vous le pouvez.