NB, concernant cette collection, mon point de vue n'est pas neutre... D'autres lectures et critiques seront bienvenues pour compléter Les Ruines de Kômoriom ! Cet album et
Le Dragon et le Mont Brûlesang sont la première paire d'albums publiée pour rebooter et relancer la collection "Vivez l'Aventure" à partir de 2020. Historiquement, la série a commencé dans les années 90 avec les traductions des sept tomes "Choose-Your-Challenge Gamebook" de l'américain Patrick Burston, puis le genre s'est autonomisé en français avec les nombreuses suites écrites par Jean-Luc Bizien et illustrées par des artistes locaux. Ces tomes "historiques" sont toujours dispo chez l'éditeur Livres du Dragon d'Or, en parallèle du reboot dans un esprit légèrement différent par l'éditeur 404 (qui fait partie du même groupe).
L'HISTOIREOn incarne un villageois / une villageoise de Kô, paisible village bâti à l'ombre de ruines. Nos héros, occupés à chercher une citrouille dans la jungle (un code pour dire qu'ils font autre chose ?), sont soudain attaqués par un Zombie... qui ne brûle pas malgré les rayons du soleil ! Pourtant, dans Minecraft, les monstres ne peuvent attaquer que la nuit !
Pour prévenir une infestation zombie, les héros vont chercher le Klarkash, sorte de générateur de monstres qui fabrique ces créatures, en se servant de la carte (une double page) remise par un mystérieux vieillard, Iberhone Le Sage. Ils auront fort à faire, car ce sont pour le moment des
noobs, des débutants sans équipement... Le jeu les amènera à s'armer progressivement pour affronter le terrible Klarkash.
Un monde s'ouvre à nous. LA MECANIQUE DE JEUSouvent, les héros feront face à un personnage qui leur posera une devinette à la manière du Père Fourras. La réponse peut se trouver dans l'environnement (jeu de cherche-et-trouve sur l'image) ou demander un peu d'astuce, par exemple en reliant des points pour former la réponse.
Peut-être la meilleure illu de l'album ! MON AVISL'inspiration lovecraftienne est sympa : le Klarkash tonne... (Clark Ashton Smith, ami de l'auteur de Providence)... Les zombies générés à n'en plus finir par une chose monstrueuse, comme le fait Shub-Niggurath, un des monstres du Mythe horriblement fécond... Ce n'est pas pour rien que l'auteur de l'album, Alain T. Puysségur, a aussi publié un
Guide de survie en terres lovecraftiennes !Les énigmes m'ont paru difficiles, pas forcément accessibles à partir de 7 ans. J'avoue que j'ai souvent consulté les
solutions ! La curiosité face au jeu était là, mais pas le plaisir de triompher des casse-têtes. L'équilibrage de la difficulté dans d'autres albums m'a paru plus aboutie, par exemple (pour rester dans le thème) dans
le VA Minus et les 100 dangers de Minecraft. Il est vrai que les premiers albums de la série essuyaient les plâtres, que tout était à mettre en place et à tester !
La scénarisation m'a bien plu, avec le personnage de l'aventurier mystérieux, certains dials savoureux, l'acquisition progressive d'armes de guerrier niveau 1 de JdR, ou les ocelots qui protègent le village sans que les humains s'en doutent... Par contre, l'apparition d'un antihéros emblématique sur la fin est un peu brusque et guère exploitée, et la victoire sur le Klarkash, simple et rapide, laisse un goût d'inachevé.
La connaissance du jeu vidéo Minecraft n'est pas (trop) obligatoire, enfin si, il faut connaître les bases pour comprendre certains passages. Mais ce n'est pas trop pointu.
Les illustrations de Vladimir Subbotin ne sont pas mes préférées de cet artiste numérique, le trait est ici un peu large et manque peut-être de finition. Je l'ai préféré dans d'autres tomes. Par exemple, la carte des pages 8-9 est un peu simple ; page 24, j'ai bien repéré le numéro caché mais sans reconnaître les masques de zombie. Notons quand même que plusieurs images sont sacrément dynamiques dans leur composition, par exemple pages 11 ou 25.
ERRATA page 11, on peut se rendre à l'intérieur du temple alors qu'il nous manque un objet pour le combat final. C'est facile à arranger : il suffit de supprimer le lien vers l'intérieur du temple (mettons que la portes est close), pour que les héros n'aient d'autre choix que de gravir l'escalier du temple, récupérer le dernier objet, et résoudre l'énigme des glyphes page 33. Cette énigme ramène en effet vers l'intérieur.
page 14, si on veut chichiter, l'emplacement du bloc manquant dans le Portail du Nether n'est pas au même endroit que dans la carte de la page 8 ou le parchemin de la page 18. C'est vraiment du détail.
page 19, sur le cube d'obsidienne, on distingue mal le E de TE (coupe de bas de page). On risque de le ne pas le voir ou de lire C au lieu d'E.
page 34, on n'a pas vraiment d'élément pour savoir comment replacer la statue détruite.