La Madeleine dont vous êtes le héros

En ressassant mes souvenirs de ldvelh, j'ai repensé aux Spectres de l'angoisse. Bouquin très sympa au demeurant, mais plus que le livre, c'est le contexte dans lequel je l'ai joué qui a fait remonter une ambiance, une atmosphère. En quelque sorte, ce livre est un peu ma Madeleine de Proust en la matière. Du coup, je me demandais: avez vous, vous aussi, un livre qui vous fait le même effet? Pas forcément pour sa qualité littéraire ou ludique ou parce que c'est le premier qui vous avez lu enfant mais vraiment pour les sensations qu'il peut susciter chez vous? Perso, quand je pense à ce bouquin, j'entends la pluie et je sens le goût des chocolats de Pâques (cherchez pas à comprendre!! ).

Parce que tu mettais de côté tes chocolats en attendant de lire un livre-jeu ? Parce que chercher les oeufs de Pâques dans le jardin revient à mener une quête dans des bois elfiques ?

Je copie-colle ce que j'avais posté sur RDV1 à propos du Maraix aux Scorpions :

Citation :

LE premier livre-jeu que j'ai tenu entre les mains, dans un supermarché. J'avais 6 ans et demi, je venais d'apprendre à lire et je devais choisir UN bouquin. La couverture m'effrayait et me tentait tout à la fois. La Feuille d'Aventure m'intriguait. Au final, j'avais préféré un livre pour les petits, une histoire de poireau qui parle. Je ne suis revenu au Marais que des années plus tard, à 11 ou 12 ans, grâce à la bibliothèque municipale. Tracer un plan potable fut une petite fierté et je l'ai longtemps conservé.

MON RESTAURANT DE LA PEUR
De nos jours, je repense souvent à ce LDVEH car je passe chaque jour devant une crêperie qui ressemble à s'y méprendre à la tour de Stratagus. Un bâtiment plus haut que large, planté à un croisement désert. De hautes fenêtres encadrées de granit gris, un toit à multiples pentes et clochetons verdis, une enseigne aux angles agressif... Jamais moyen d'avoir quelqu'un au bout du fil quand on veut réserver.

J'ai d'autres souvenirs ancrés, "sensoriels" à propos de La Crypte du Sorcier, du Labyrinthe d'Errare, [/i]des Démons des Profondeurs, de Défis Sanglants sur l'Océan, des Gouffres de la Cruauté, d'un premier tome de Jules Verne. Souvenirs mélangeant la souvenir d'une couverture et d'une quatrième, d'illustrations noir et blanc longuement examinées, du grain d'une feuille de classeur, d'une pièce, d'un fauteuil ou d'un radiateur sur lequel on s'appuie, d'un canapé chez Papie-Mamie, d'une journée de soleil...

Très sympa comme topic, quelles évocations...
Dag' on veut la photo du restau en question ! OBLIGATOIRE.
Deux endroits me reviennent : le CDI haut lieu de découverte des LDVELH pour nombre d'entre nous, et Le Marais aux scorpions y figure en bonne place, et plus particulier, un séjour de ski, où j'ai récolté pas mal de LDVELH à la librairie de la station, du coup je me souviens plus du plaisir des livres que des skis et de la neige même s'il m'en reste quelques images. Et d'un appartement vide, avec le carton où je rangeais mes livres précieusement.
Mais le coup du premier contact à 6.5 ans c'est énorme.

Je me souviens de Rendez-vous avec la MORT découvert lors d'une sortie en classe de primaire. Je ne l'avais pas terminé car je n'avais rien pigé au système d'indices à récolter. Un bon livre malgré tout

Dagonides a écrit:

Parce que tu mettais de côté tes chocolats en attendant de lire un livre-jeu ? Parce que chercher les oeufs de Pâques dans le jardin revient à mener une quête dans des bois elfiques ?

Cherchez pas à comprendre, j'ai dis!!!!

...ou alors c'était pour les classer par ordre alphabétique... pour en faire un jeu de légo (ovales)... pour les mettre ensemble dans un coin tranquille et les compter chaque jour pour voir s'ils se sont reproduits...

Le Labyrinthe de la mort, mon 1er et aussi la cité des voleurs car juste prêté par un copain et j'adorais la couverture... D'ailleurs c'est comme ça que je choisissais à l'époque, à la gueule de la couv. Aujourd'hui j'en acheterais plus vu les horreurs pondus par Gallimard avec les hideuses V5.

Dagonides a écrit:

Au final, j'avais préféré un livre pour les petits, une histoire de poireau qui parle..

Typiquement le genre de bestiole qu'on pourrait trouver dans un tome de Quête du Graal, tiens...

Je n'ai pas vraiment de souvenirs particuliers d'une atmosphère ou autre me remontant façon madeleine de Proust, mis à part pour "le Marais au scorpions" .. que je n'ai jamais lu en plus, c'est un comble... Mais je vous explique pourquoi :

Ce titre me fait penser à la bibliothèque du collège. Parce que ce tome y était présent.

On descendait périodiquement avec la prof de français pour choisir un livre à emprunter, mais elle mettait son veto pour ce ldvelh (qui était le seul d'ailleurs de la bibliothèque), car selon elle ce n'était pas de la vraie littérature ...

Je me souviens que la première fois j'avais pris les allumettes suédoises à la place...

M'enfin cela sert à quoi d'avoir des livres dans la bibliothèque pour qu'ils restent en rayonnage ? ^^

@djino: On descendait périodiquement avec la prof de français pour choisir un livre à emprunter, mais elle mettait son veto pour ce ldvelh (qui était le seul d'ailleurs de la bibliothèque), car selon elle ce n'était pas de la vraie littérature ...

C'était pareil avec la soeur d'un pote au primaire: ta prof n'était pas la seule. De mon point de vue, les livres-jeux n'avaient pas la cote à leur sortie avec leur couverture bariolée et une histoire non linéaire.

La documentaliste du CDI de mon collège n'était pas fan non plus, pour une raison pratique : car les livres s'abimaient à vitesse plus que grand V. Elle n'en avait donc que deux ou trois.

Dagonides a écrit:

les livres s'abimaient à vitesse plus que grand V

Les dizaines de bouquins que j'ai pu rafistoler avec du scotch, des ciseaux et pas mal de patience... Aujourd'hui encore, on a tous des vieux Voie du tigre dont les pages tiennent encore à la reliure avec 2 pauvres points de colle ou au papier tellement rigide que le livre se déchirait dans tous les sens dès qu'on l'ouvait.

C'est la même documentaliste qui m'a appris à réparer proprement les bouquins dont les pages tombent, et à couvrir avec du vénilia Deux choses qui me servent encore.

Ah mais tu nous dois un topic consacré à la réparation Dag', j'aurai un ou deux livres à sauver, mis de côté pour leur rareté et parce que des LDVELH, des reliques. Donc il faut des explications de sauvetage de toute urgence.
Quand au CDI je vois que j'ai eu une chance inouïe d'en découvrir un bon nombre : la dizaine de premiers DF (Marais, Montagne, Forêt, Citadelle, Labyrinthe, Neige...).

Ah moi, quand je repense à mes lectures de LDVELH, il me remonte la bande son de l'époque. Les chansons qu'on enregistrait sur la radio avec une K7. L'Aziza, Les Restos du cœur, tous les nakuntube… Imaginez ce qui passait dans l'auto-radio de l'Interceptor du Combattant de l'autoroute

sly a écrit:

Ah mais tu nous dois un topic consacré à la réparation Dag', j'aurai un ou deux livres à sauver, mis de côté pour leur rareté et parce que des LDVELH, des reliques. Donc il faut des explications de sauvetage de toute urgence.

C'est simplissime : tu retires soigneusement le paquet de pages, tu mets de la colle liquide dans la reliure (un filet continu, sans excès), tu cales les pages en veillant à ce qu'elles ne dépassent pas, tu mets en presse sous des encyclopédies pendant 48h. Surtout pas de scotch (la surépaisseur décolle d'autres pages).

cdang a écrit:

Imaginez ce qui passait dans l'auto-radio de l'Interceptor du Combattant de l'autoroute Laughing

Mort de rire en imaginant Zouk Machine, la Compagnie Créole ou autre tube décalé !

C'était loin d'être le premier LDVELH que j'ai lu, mais je garde un fort souvenir de la traversée infernale et plus particulièrement de l'illustration du Glaive du Sommer. J'avais en effet commencé la série des loup solitaire par le 5e volume (impossible de trouver les autres à l'époque), mission impossible sans cette arme d'exception. Le 2e volume je l'ai lu en vacances en Yougoslavie (c'est dire si ca date). Je me souviens de la table de jardin, des arbres, du soleil et du sentiment de plenitude lorsque j'ai enfin pu mettre la main sur ce satané glaive dont tous mes potes me parlaient. J'allais enfin pouvoir me lancer dans la suite de la série. La peur avait changé de camp.

A propos de la disponibilité des LS dans ma ville, je me souviens aussi de ma joie lorsque j'ai enfin pu acquerir les maitres des tenebres. Je n'ai mis les pieds dans cette librairie qu'une seule fois mais je me souviens de son emplacement, sa facade, l'embonpoint du vendeur (citation à la couverture du livre). Il n'y avait qu'une poignée de LDVELH, dont mon saint graal.

Effectivement sujet original, qui va pas arranger nos penchants noslatgiques!

Moi y'en a 3 en fait

la première couv que j'ai vue, c'est les Maitres des Ténèbres, à la récré du CM2, un gars qui le lisait et j'étais très jaloux. J'associe donc ça aux cris d'enfants dans la cour.
Dans la foulée, en étude, un prof avait organisé des sessions collectives de la Galaxie tragique, où on jouait en groupe avec notation des paragraphes etc...


Enfin le premier que j'ai possédé chez moi c'était le Marais aux scorpions, offert par mon père disparu depuis, et c'est pour ça que j'ai toujours eu une tendresse coupable pour ce livre

Dagonides a écrit:

tu retires soigneusement le paquet de pages, tu mets de la colle liquide dans la reliure (un filet continu, sans excès), tu cales les pages en veillant à ce qu'elles ne dépassent pas, tu mets en presse sous des encyclopédies pendant 48h. Surtout pas de scotch (la surépaisseur décolle d'autres pages).

Mais du coup, quand tu as juste 3 ou 4 pages qui se barrent au début ou à la fin du bouquin, Ta méthode fonctionne? Est ce que tu as suffisamment d'épaisseur de reliure pour la colle?

cdang a écrit:

Ah moi, quand je repense à mes lectures de LDVELH, il me remonte la bande son de l'époque. Les chansons qu'on enregistrait sur la radio avec un K7. L'Aziza, Les Restos du cœur, tous les nakuntube… Imaginez ce qui passait dans l'auto-radio de l'Interceptor du Combattant de l'autoroute

Big Bisous pendant la Course de la Mort, ça envoie du steak!

@pseudo : j'adore « La  peur avait changé de camp » ! La 1ère illu du Glaive est épique, tu dois pas être seul à l'avoir en tête !
Le gros libraire dans une boutique borgne, ça fait un peu 1ère visite dans une boutique de charme, les émois adolescents... Une autre forme de madeleine dont on ne parlera pas ici

@Herbert_West : ça marche même pour 2-3 pages, faut y aller plus léger avec la colle. Ensuite c'est pas magique, le livre est moins solide qu'à l'état neuf, mais on peut le feuilleter sans y aller bourrin.

@Fitz : j'imagine le montage vidéo, la course-poursuite au début de Mad Max 2 avec Big bisous en fond sonore Ou Oh Yeah, beautiful de la BO de Ferris Bueller

Dagonides a écrit:

sly a écrit:

Ah mais tu nous dois un topic consacré à la réparation Dag', j'aurai un ou deux livres à sauver, mis de côté pour leur rareté et parce que des LDVELH, des reliques. Donc il faut des explications de sauvetage de toute urgence.

C'est simplissime : tu retires soigneusement le paquet de pages, tu mets de la colle liquide dans la reliure (un filet continu, sans excès), tu cales les pages en veillant à ce qu'elles ne dépassent pas, tu mets en presse sous des encyclopédies pendant 48h. Surtout pas de scotch (la surépaisseur décolle d'autres pages).

cdang a écrit:

Imaginez ce qui passait dans l'auto-radio de l'Interceptor du Combattant de l'autoroute Laughing

Mort de rire en imaginant Zouk Machine, la Compagnie Créole ou autre tube décalé !

Excellent grâce à toi des livres vont être sauvés

Dagonides a écrit:

@Fitz : j'imagine le montage vidéo, la course-poursuite au début de Mad Max 2 avec Big bisous en fond sonore Ou Oh Yeah, beautiful de la BO de Ferris Bueller

Oh la la, sacrilège on ne touche pas a mad max🤪

Pour la musique écoutée à bord de l'Interceptor, je verrais bien :


Et pour La traversée infernale (parce que Loup Solitaire et les bateaux, hein…) :

Perso j'ai des bons souvenirs des Mages de Solani, que j'ai joué la première fois pendant mes vacances de Pâques (en 94) sur les bords de l'Atlantique. Alors forcément un livre qui se passe près de l'eau ne pouvait que renforcer l'ambiance vu la ou j'étais.
C'est comme si je ressentais l'eau iodée et le vent marin sortant du bouquin, que je pouvais ressentir en vrai, l'atmosphère n'en était que plus prenante. Un très bon souvenir pour un livre que j'ai d'ailleurs toujours apprécié.