La Madeleine dont vous êtes le héros

Perso j'ai des bons souvenirs des Mages de Solani, que j'ai joué la première fois pendant mes vacances de Pâques (en 94) sur les bords de l'Atlantique. Alors forcément un livre qui se passe près de l'eau ne pouvait que renforcer l'ambiance vu la ou j'étais.
C'est comme si je ressentais l'eau iodée et le vent marin sortant du bouquin, que je pouvais ressentir en vrai, l'atmosphère n'en était que plus prenante. Un très bon souvenir pour un livre que j'ai d'ailleurs toujours apprécié.

Bon sinon pour parler bouquins plutôt que musique, en 4e ya un pote qui dégaine La Citadelle du chaos (qu'il prononçait la citadelle de tchao). Intrigué, je cherche le rayon à la Fnac des Halles où ma mère nous traînait régulièrement les mercredis après-m' (Paris étant à un jet de RER de ma banlieue). Je craque pour une couverture étrange de Peter Jones que certains ont évoqué ci-dessus, Les Maîtres des ténèbres (version sans logo).

Lecture marquante évidemment. Mais est-ce qu'il y a un livre qui ressort plus que d'autres à l'époque ? Mmmm, peut-être L'Île du roi lézard, les DF de s.-f. car c'étaient des exceptions (Le Combattant de l'autoroute, Le Mercenaire de l'espace). Et puis Le Tyran du désert parce que c'est le premier dont j'ai guetté la sortie ; en plus, un LS plus gros avec sa table des combats sur papier glacé…

@Sly : je savais que tu tiquerais sur Mad Max

@Warlock : Les Mages de Solani, « l'eau iodée et le vent marin sortant du bouquin, que je pouvais ressentir en vrai » : trop fun

Dagonides a écrit:

« l'eau iodée et le vent marin sortant du bouquin, que je pouvais ressentir en vrai » : trop fun

Je vois pas en quoi c'est différent des Spectres de l'angoisse et de mes œufs en chocolat!!

Hormis l'odeur particulière du papier et de l'encre que vous connaissez, notamment sur le Dieu Perdu, l'Ile du Roi-Lézard, la Cité des Voleurs et le Manoir que j'ai le plus lus à l'époque, je n'ai pas trop de souvenir sensoriel.

Pourtant, qu'est-ce que je bouffe comme madeleines au ptit déj !

Dagonides a écrit:

@Sly : je savais que tu tiquerais sur Mad Max

(je sais pas qui a eu le culot de corriger mon incompétence informatique mais qu'il en soit vivement remercié )

Herbert West a écrit:

Je vois pas en quoi c'est différent des Spectres de l'angoisse et de mes œufs en chocolat!!

On va dire que c'est moins poétique

Mais bon on a tous des souvenirs marquants avec nos ldevhs, ce qui en fait le charme et l'effet nostalgique.

Moi qui adore les histoires de voyage en mer, d'îles lointaines et de mousses qui apprennent la vie auprès de rudes marins, ça me parle, les embruns Le chocolat, ben, c'est du chocolat... Même si tu as su en faire un mystère. Malin, malin.

Personne pour qui un livre a eu un goût de cendre et de désespoir ?

Bah TOUS les Livingstones qu’est ce qu’on en a chiez !

linflas a écrit:

Hormis l'odeur particulière du papier et de l'encre que vous connaissez, notamment sur le Dieu Perdu, l'Ile du Roi-Lézard, la Cité des Voleurs et le Manoir que j'ai le plus lus à l'époque, je n'ai pas trop de souvenir sensoriel.

A l'époque le journal de Mickey avait fait une série de BD interactive sur 5 semaines avec les 5 sens. Le premier numéro était le sens olfactif et il y avait des pastilles sur le magazine qui dégagaient des odeurs quand on les avait grattées

En gros les gentils et les choses bonnes sentaient la rose, les méchants et les trucs pas glop sentaient l'ail

Mon nez, se souvient encore des odeurs... D'ailleurs isl avaient du faire un communiqué d'excuse suite aux plaintes. Ca puait trop

(Par contre l'épisode du goût tout le monde avait apprécié... le magazine était livré avec une petite tablette de chocolat noir et une autre de chocolat blanc...)

djino a écrit:

A l'époque le journal de Mickey avait fait une série de BD interactive sur 5 semaines avec les 5 sens. Le premier numéro était le sens olfactif et il y avait des pastilles sur le magazine qui dégagaient des odeurs quand on les avait grattées

En gros les gentils et les choses bonnes sentaient la rose, les méchants et les trucs pas glop sentaient l'ail

Mon nez, se souvient encore des odeurs... D'ailleurs isl avaient du faire un communiqué d'excuse suite aux plaintes. Ca puait trop

(Par contre l'épisode du goût tout le monde avait apprécié... le magazine était livré avec une petite tablette de chocolat noir et une autre de chocolat blanc...)

Oui, oui, oui, je me rappelle de ce truc. Me semble même que le chocolat blanc était une plaque de Galak (le truc avec Oum le dauphin)!!

Effectivement je n'avais pas vu ce topic, merci de me l'avoir signalé Herbert !

J'en ai plusieurs en fait. J'ai déjà parlé du Tombeau du Vampire (que j'ai lu en Angleterre en 98 donc qui sent le thé à la bergamote, les baked beans et l'eau de toilette cheap que je portais à l'époque (si quelqu'un se souvient d'Eau Future, je lui accorde mon respect éternel )

Mais surtout, dans l'ordre :

Les Collines Maléfiques, qui fut mon tout premier (avant lui, je lisais les livres dans l'ordre, pauvre de moi). Belle après-midi de fin de printemps de 1995, une copine de collège me le tend en me disant "tiens, essaie ça, ça va te plaire". J'ai lâché le Seigneur des Anneaux (que je lisais déjà pour la huitième ou neuvième fois) pour me lancer dedans, curieuse. Mon dieu j'en ai fait une nuit blanche, il FALLAIT que je le termine. Je me revoie encore sous ma couette tirée en tente au-dessus de ma tête, avec une lampe torche et un paquet de Z'animos en guise de munitions pour le lire au milieu de la nuit sans me faire griller par ma mère. Je l'ai rendu à ma pote le lendemain en lui demandant avidement si elle en avait d'autres.
(la réponse était oui)
(et c'est ainsi que je suis définitivement devenue une grosse nerd irrécupérable)

Quelques temps plus tard, mon père me voit lire un autre ldvelh (encore emprunté à la fameuse copine).
Il me le prend des mains, un peu étonné, le sourcil en accent circonflexe : "Ah tiens, toi aussi tu lis ces trucs-là ?"
Moi (lunettes Harry Potter avant Harry Potter, cheveux blonds au carré, sweat mille fois trop grand, fuseau jaune canari et basket-péniches aux pieds, et sans doute un truc au chocolat à la main) : "oui mais j'en trouve nulle paaart" (le désespoir humide de larmes de la campagnarde vivant dans une ville avec UNE SEULE LIBRAIRIE MERDIQUE)
Mon père, pas ému pour un sou : "Boaaah, ton frère en a plein, je vais lui demander s'il veut s'en séparer".
Une semaine après, le paternel est revenu avec un énorme carton de livres sous le bras, pour le plus grand plaisir de ma mère (qui peinait déjà à caser mes trois bibliothèques pleines à craquer dans la maison, la pauvre), et j'ai béni mon frère d'être devenu, je cite, "trop vieux pour ces conneries" (il avait vu l'Arme Fatale).
Le premier que j'en ai sorti, c'était La Légion des Morts. J'avais reconnu l'oeuvre de John Howe (dont j'étais une fan absolue) sur la couverture et je me suis donc jetée dessus comme la misère sur le Tiers Monde.
Coup de foudre absolu. Pour le cadre déjà (j'étais aussi archi fan des légendes arthuriennes et je venais justement de me faire offrir une épée pour mon anniversaire) (parfaitement) (et je regardais tellement ma VHS de Merlin avec Sam Neil que la bande sifflait dans le magnéto) et pour la plume de Brennan (ah l'humour anglais, mon amour ... Et les subtiles références aux Monty Python et à la saga de TH White ). Du coup, même si j'adore toute la série, cet opus a une saveur particulière pour moi (un vague goût de beignet aux pommes dégusté avec Nessie, sans doute).
Hélas mon frère n'avait pas Le Château des Ténèbres, ni l'Antre des Dragons, ni le Voyage de l'Effroi, qui ont été de vraies gageures à trouver (j'ai mis 4 ans à mettre la main sur le Voyage de l'Effroi), mais j'ai tout dévoré dans le désordre. Encore aujourd'hui c'est de très loin ma série préférée.

Dagonides a écrit:

Personne pour qui un livre a eu un goût de cendre et de désespoir ?

Sans hésiter Le Tombeau des Maléfices. Je l'ai trouvé tellement difficile. J'ai galéré dessus pendant des jours, à noter ma progression, dessiner des cartes, me faire dézinguer la tronche par Merlin après lui avoir ramené des pièces en chocolat, passer 80 fois au paragraphe 23 ... Je me suis littéralement arraché les cheveux dessus !

Je me suis régalé en lisant ton com! Je m'y retrouve pas mal...sauf qu'on ne m'offre pas d'épée pour mon anniversaire.. (grave manque dans mon épanouissement personnel, effectivement).

J'imagine bien Yavie en pleine exploration des collines maléfiques dans son lit transformé en tente, lanterne d'une main, ses vivres de l'autre

Tout en tentant de parvenir à traverser ces collines pleines de dangers, avec force, courage et vaillance

Herbert West a écrit:

sauf qu'on ne m'offre pas d'épée pour mon anniversaire.. (grave manque dans mon épanouissement personnel, effectivement).

Toutes mes condoléances ... Tu veux en parler ? (allonge-toi, prends un biscuit)
(j'en ai eu trois pour ma part) (des épées, pas des biscuits) (oui, je me la pète) (et un couteau de chasse pour mes 13 ans, pour m'en faire une dague) (à 7 ans je trimbalais un dilophosaure en peluche dans une poussette et je lui mettais les robes des quelques poupées que des inconscients m'avaient offertes et que je collais invariablement au clou) (mais sinon je vais bien) (sauf que Christine Boutin me déteste)

Warlock a écrit:

J'imagine bien Yavie en pleine exploration des collines maléfiques dans son lit transformé en tente, lanterne d'une main, ses vivres de l'autre

Tout en tentant de parvenir à traverser ces collines pleines de dangers, avec force, courage et vaillance

Le pire ? C'est que je le fais toujours.
Il n'y a rien de meilleur que de lire en douce avec une torche et des gâteaux au chocolat en plein milieu de la nuit.

Yavanna a écrit:

(sauf que Christine Boutin me déteste)

Ce qui fait de toi quelqu'un de hautement sympathique et recommandable

Yavanna a écrit:

Le pire ? C'est que je le fais toujours.
Il n'y a rien de meilleur que de lire en douce avec une torche et des gâteaux au chocolat en plein milieu de la nuit.

Oui mais maintenant tu te caches de qui, tes animaux ?

Warlock a écrit:

Oui mais maintenant tu te caches de qui, tes animaux ?  

Mais t'as fini de me prendre pour une vieille folle aux chats, oui ? Il y a des bipèdes dans ma vie aussi

Hello Yavanna  
Content de te revoir parmi nous !

Je vais démystifier un peu un livre culte en vous avouant ma madeleine de Proust sur ce classique de Steve Jackson.
Tentative de phrase culte :
"Le Manoir de l'Enfer ? Pour moi, il sent la frite..."
Et non, je n'ai point parcouru cet ouvrage dans le pays de Tintin et de la BD franco belge sans Franco, non.
Le Manoir de l'Enfer, je l'ai lu aux sport d'hiver quand j'étais haut comme 3 pommes frites, dans les Alpes.
Déjà, dans les virages en voiture, à défaut du vin chaud, je m'enivrai de vin rouge ou du vin blanc proposé par le majordome.
Ce livre m'est définitivement associé au ski, et notamment aux frites bien salées que mangeais à la cafeteria, entre quelques descentes de bouteilles de pistes.
Donc, j'assume : "Le Manoir de l'Enfer, il sent la frite..."

sly a écrit:

Dagonides a écrit:

sly a écrit:

Ah mais tu nous dois un topic consacré à la réparation Dag', j'aurai un ou deux livres à sauver, mis de côté pour leur rareté et parce que des LDVELH, des reliques. Donc il faut des explications de sauvetage de toute urgence.

C'est simplissime : tu retires soigneusement le paquet de pages, tu mets de la colle liquide dans la reliure (un filet continu, sans excès), tu cales les pages en veillant à ce qu'elles ne dépassent pas, tu mets en presse sous des encyclopédies pendant 48h. Surtout pas de scotch (la surépaisseur décolle d'autres pages).

cdang a écrit:

Imaginez ce qui passait dans l'auto-radio de l'Interceptor du Combattant de l'autoroute Laughing

Mort de rire en imaginant Zouk Machine, la Compagnie Créole ou autre tube décalé !

Excellent grâce à toi des livres vont être sauvés

Pour info, nous avons un sujet de plusieurs pages de mémoire consacré au réparations de livres avec trucs et astuces.

En 2011 reprenant la lecture de certains des livres-jeux entreposés au grenier familial que je possédais encore j'ai une affection toute particulière pour l'un des premiers relus : Le vampire du château noir dont  la qualité certaine a agi comme un déclic en moi sur la valeur littéraire de ces livres jeunesse qui demeurent pour certains des défis adultes. La quarantaine maintenant à savoir si cet intérêt pour le livre-jeu continue de durer, c'est-à-dire qu'avec le poids des années LOL se replonger dans des aventures mouvementées est-il toujours de mon âge, les contraintes du quotidien présent étant bien réelles.

Lowbac a écrit:

avec le poids des années LOL se replonger dans des aventures mouvementées est-il toujours de mon âge, les contraintes du quotidien présent étant bien réelles.

Justement, c'est une bonne évasion du quotidien. S'il y avait un âge limite pour arrêter de rêver et de faire fonctionner son imagination, alors la vie serait bien fade et triste ...

Super sujet que j'avais raté il y a quelques mois, ne passant que très irrégulièrement par ici désormais.

Je pense que comme d'autres ici j'ai plusieurs MDVELH (autrement dit, m'dveulh).

Déjà, dans les premiers, il y a sans hésiter La Horde des Démons et ce cher Loup* Ardent, avec ses règles ignobles que j'ai dû lire des dizaines de fois pour les comprendre, ne comprenant pas qu'en fait je les avais déjà comprises mais qu'elles rendaient juste le livre injouable. Et pourtant, la prose unique d'Herbie Brennan, le côté bien plus adulte que dans n'importe autre livre-jeu que j'avais pu lire jusqu'alors (c'est-à-dire 3 ou 4 quand j'ai découvert celui-là...), la couverture qui n'avait rien à voir avec le livre (comme beaucoup de couvertures de ldvelh), les trafiquants d'esclaves, le château très étrange du seigneur Xandine, le "Lu... Loup* Ardent, je suis ton père" du seigneur Xandine lui-même, l'érotisme à peine sous-jacent de certains passages, Exterminator, Exterminator quoi (traduction absolument pas fidèle à la VO mais si bien choisie)... Finalement, à côté de tout ça, les démons faisaient pâle figure. Du coup, la disposition de la petite bibliothèque de mon patelin normand, grâce aux ldvelh et à celui-là en particulier, reste gravée dans ma mémoire, sans quoi elle se serait abîmée depuis longtemps dans le néant de mes souvenirs.

Bon il y en avait un autre aussi, Dans les Entrailles de Torgar, mon premier LS et du coup mon LS préféré, en toute objectivité bien sûr. Parce que bon, l'île des Spectres avec Roark et Taggazin, la phénoménale bataille de Cetza et l'affrontement avec le baron Shinzar, le guide Seb Jarel et son frère avec le fouet au début, le gros Drakkarim de la fin plus musclé que Stalone et Schwarzenegger réunis, les ours et les loups dans la forêt, ça marque quand même ! Je me rappelle avoir cherché frénétiquement dans tout le bouquin, sur chaque page, où est-ce qu'on pouvait dénicher ce fameux Glaive de Sommer, avant de comprendre qu'en fait, ce n'était pas dans ce bouquin là... Déception qui m'a poussé à découvrir tous les autres LS mais bon, celui-ci garde une saveur particulière, celle du gamin de 9-10 ans qui découvre tout un univers à l'école primaire et n'en est jamais totalement revenu depuis (même si je me suis déjà dit aussi que j'étais "trop vieux pour ces conneries").

Après, dans les évènements ultérieurs qui m'ont particulièrement marqués en la matière, je dirais, le moment où j'ai trouvé les Collines Maléfiques dans une petite librairie alors que j'étais en vacances au fin fond des Pyrénées (j'avais commencé par La Cité des Pièges), et celui, très similaire, où j'ai pu enfin mettre la main sur Les Maître des Ténèbres, dans la même librairie ! Je suis revenu de ces vacances très ensoleillées avec trois choses : deux livres-jeux cultes et un début d'accent pyrénéen, qui m'a fort heureusement quitté au bout d'une semaine.

Ah oui, aussi, pour finir, la fois où j'ai découvert le tome 14 de LS dans une librairie bretonne (encore en vacances) et donc qu'il y avait une suite au cycle Magnakaï. Car quand j'avais anéanti Gnaag et sa cité ténébreuse, je pensais que c'était la fin quoi. Et là, bim, je me prends, pêle-mêle : les Grandes Disciplines, le coup du Suprême Grand Maître, l'arrivée de Naar le roi des Ténèbres et le fait qu'il y avait un tome 13 à côté duquel j'étais complètement passé (normal, c'est le 13...) Quel bonheur initial même si, au final, le cycle grand maître fut une amère déception. Enfin, même s'il était assez mauvais, mon exemplaire du Captif du Roi-Sorcier garde une place particulière dans ma collection (c'est d'ailleurs l'un des plus abîmés de mes tomes de LS). Au passage, c'est aussi en vacances en Bretagne, un an après, que j'ai fini par achever définitivement l'archidruide Cadak dans le tome 16, comme quoi, il fallait réellement être sur la terre des druides pour arriver à vaincre leur chef suprême.