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| "Je déteste quand..." | |
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Auteur | Message |
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Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
Nombre de messages : 5573 Date d'inscription : 21/10/2005
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Lun 20 Jan 2020 - 20:48 | |
| - Voyageur Solitaire a écrit:
- Celui-ci n'a rien vu venir, n'a rien compris et aujourd'hui encore, il comprend pas et comme le souligne la Divine, il comprendra sans doute jamais et c'est ça, en plus du deuil, qui fait mal.
Le pire c'est qu'après tu analyses et sur-analyses tout : ce que tu as vu, ce que tu n'as pas vu, ce que tu aurais du voir, ce que tu as cru voir ... il y a de quoi devenir fou. Et effectivement ça rend le chagrin beaucoup plus difficile à gérer. J'ai pourtant perdu beaucoup de monde. Une cousine morte à 18 ans dans un accident de ski, un cousin emporté par son 3ème cancer à 40 ans, tous mes grands-parents, la mère de mon amie d'enfance décédée subitement d'un infarctus ... mais on fait le deuil. Un suicide, jamais. Et pourtant, comme toi, je n'ai pas peur de la mort. Terry Pratchett y est sans doute pour quelque chose, mais la fin de ma propre existence ne m'inquiète pas du tout. Quand j'ai fait ma première anémie profonde, à 24 ans, mon médecin a cru à une leucémie d'un stade avancé, et m'a doucement préparée, pendant que j'attendais les résultats, à l'éventualité d'une maladie mortelle, pour éviter le choc si jamais je devais y faire face. Dans le pire des scénarios, il évaluait mes chances à 6 mois/1 an, et ça ne m'avait fait ni chaud ni froid. On a tous une date de péremption. La connaître ne la rend pas plus réelle, l'ignorer ne la fait pas disparaître. Je n'ai pas été particulièrement soulagée du diagnostic final non plus : certes je n'allais pas mourir tout de suite, mais je n'allais pas franchement rigoler non plus dans les années à venir. Bon. je sais à quoi m'attendre, c'est tout. C'est comme ça, et je fais avec. Autant la souffrance et la décrépitude me rebutent, autant la mort elle-même ne m'effraie pas du tout. Sans doute parce que je ne las vois pas comme une fin, mais comme une étape obligatoire. C'est un truc qu'on partage tous, après tout. Jeunes ou vieux, heureux ou malheureux, hommes, femmes, riches, pauvres, beaux, laids, grands, petits, gros, minces ... On est tous égaux face à la mort. C'est peut-être le lien absolu entre tous les êtres vivants. Je trouve ça assez rassurant et réconfortant, quelque part. Et puis comme disait ma vénérable grand-mère (que son nom et ses orteils soient bénis sur 19 générations), "la mort, ça doit pas être si terrible, personne est jamais revenu pour se plaindre". Amen, mémé. - Donald S a écrit:
- Autant,je peux "comprendre" que des adultes puissent en arriver là,autant je ne peux concevoir que des gosses en fassent de même.
Pareil. On ne devrait même pas y penser, à cet âge-là, c'est tellement peu naturel et terrifiant de se dire qu'un enfant est plongé dans une telle détresse. Il y a eu le cas, il n'y a pas si longtemps, dans ma région, d'une fillette de 8 ans qui s'est défenestré volontairement. 8 ans. Tu commences juste à comprendre ce qu'est la mort, à 8 ans. Je n'imagine même pas quelle situation a pu mener cette pauvre belette à se jeter par une fenêtre à 8 minuscules petites ridicules années. Atroce. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11920 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Lun 20 Jan 2020 - 21:05 | |
| La perspective de mourir ne me réjouit pas particulièrement mais je l'accepte. Par contre, la décrépitude, l'affaiblissement progressif, la sénilité… Ou même sans aller jusque là, l'ennui tout simplement, avoir été et ne plus pouvoir. Mon grand-père maternel a fait la guerre, c'était un homme actif, énergique. Il est mort à 98 ans mais dans ses 15 dernières années, il ne faisait plus rien, sinon aller de sa chambre à la cuisine, de la cuisine à la TV, de la TV à sa chambre. Ses cinq dernières années, je crois même qu'il n'a plus mis le pied dehors. Quand je venais le voir et lui demandais comment il allait, il me regardait, assis dans son fauteuil, et me disait : "Ben tu vois, j'attends la mort". Un jour, il nous avait même dit, avec des mots inattendus :"Si vous saviez ce que je me fais chier !" A chaque fois qu'il venait, le médecin disait à ma grand-mère : "Vous vous rendez compte, il est bien parti pour aller jusqu'à 100 ans !". Jusqu'au jour où ma grand-mère lui a répondu :"Pourquoi faire ?"
Finir comme ça, c'est ça qui m'épouvante, me terrifie. | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
Nombre de messages : 5573 Age : 37 Localisation : Je suis partie du principe, mais je ne suis pas encore arrivée à mes fins Profession : Autrice (si, c'est un vrai mot) Loisirs : Ecouter mes cheveux pousser me demande déjà pas mal d'énergie Date d'inscription : 21/10/2005
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Lun 20 Jan 2020 - 21:11 | |
| - Voyageur Solitaire a écrit:
- Finir comme ça, c'est ça qui m'épouvante, me terrifie.
On est totalement d'accord. J'ai vu mes deux grands-mères pourrir (car c'est bien le terme, hélas) de la maladie d'Alzheimer, devenir impotentes, démentes, agonisantes, à fixer le plafond toute la journée sans rien faire ni dire ni penser sans doute, pendant plusieurs années jusqu'à ce qu'enfin les fonctions vitales lâchent. C'est terrible, d'être soulagée quand on t'annonce que ta grand-mère chérie est morte. Mais quel est l'intérêt d'une vie pareille (à part de pomper de l'argent à la famille pour payer le lit en maison de retraite) ? Finir comme ça, c'est abominable, inhumain. _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11920 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Lun 20 Jan 2020 - 21:20 | |
| Dans ce cas, je comprends la volonté de partir, d'en finir, voire d'oser le geste. Je pense aussi que, sincèrement, à un certain âge et après avoir eu une vie bien remplie, on peut être "fatigué" de la vie. | |
| | | Donald S Canard Teigneux
Nombre de messages : 3352 Age : 46 Localisation : Pays des Abrincates Date d'inscription : 03/12/2010
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 1:37 | |
| je comprends que des vieillard veuillent en finir avec la vie(j'ai travaillé assez suffisamment en EPHAD pour constater ,o combien la vieillesse pouvait être un naufrage...) Moi même,durant mes premières années profesionnelle,j'ai dû assister des personnes mourantes,qui avaient été maintenues en vie sur la demande des familles... Ce sentiment d'impuissance, face à des patients d'une maigreur extreme,uniquement alimentés par sonde naso-gastrique,perfusés de partout,dénutries, "pourris" d 'escarres,et pour qui le simple fait d 'être mise en position latérale n'etait que gémissement de douleur,m'a profondément marqué et a bien failli me dégouter à tout jamais du métier... La mort aurait été une vrai libération pour eux...et pourtant elle leur a été refusé... Donc ,oui ,je peux comprendre l'envie d'en finir au plus vite dans certains cas...(Non à l'acharnement thérapeutique!) Par contre,quand cela ça touche des gamins...Là ,je refuse la chose de manière viscérale! Comme l'a dit Yavie,à cette âge,le suicide est bien la derniere chose à laquelle on pense,et la mort semble une chose trés "abstraite" Savoir que des enfants de 8-10 ans ,puissent en arriver à se pendre où se défenestrer, me révolte au plus profond de moi...me fait mal au coeur... J 'accepte pas... En plus de la douleur de perdre son enfant,ma collégue a du subir les affres et les tortures de la "culpabilité":"Qu'ai je raté dans son éducation?","Ai-je fais tout ce qu'il fallait pour le protéger?","ai-je été suffisament présente pour lui?","Ai-je été une bonne mère?","Aurais-je pu éviter tout ça?... Ses question sans fin ont fini par lui "bousiller le crâne"..son couple a fini par voler en éclats...je ne sais même pas ce qu'il est advenue d 'elle...comme si elle avait disparue de la circulation... Quand mon ex-compagne me fait part des difficultés relationnelles que notre fils rencontre à l'école,j 'angoisse et ne peut m 'empecher de penser au fils de ma collègue...et de craindre que lui aussi en arrive au pire extrémités... Désolé, mais le suicide reste une chose difficilement "acceptable " à mes yeux... | |
| | | dav-ID Maître d'armes
Nombre de messages : 10555 Age : 45 Date d'inscription : 20/06/2007
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 13:52 | |
| - Voyageur Solitaire a écrit:
- La perspective de mourir ne me réjouit pas particulièrement mais je l'accepte.
Par contre, la décrépitude, l'affaiblissement progressif, la sénilité… Ou même sans aller jusque là, l'ennui tout simplement, avoir été et ne plus pouvoir. Mon grand-père maternel a fait la guerre, c'était un homme actif, énergique. Il est mort à 98 ans mais dans ses 15 dernières années, il ne faisait plus rien, sinon aller de sa chambre à la cuisine, de la cuisine à la TV, de la TV à sa chambre. Ses cinq dernières années, je crois même qu'il n'a plus mis le pied dehors. Quand je venais le voir et lui demandais comment il allait, il me regardait, assis dans son fauteuil, et me disait : "Ben tu vois, j'attends la mort". Un jour, il nous avait même dit, avec des mots inattendus :"Si vous saviez ce que je me fais chier !" A chaque fois qu'il venait, le médecin disait à ma grand-mère : "Vous vous rendez compte, il est bien parti pour aller jusqu'à 100 ans !". Jusqu'au jour où ma grand-mère lui a répondu :"Pourquoi faire ?"
Finir comme ça, c'est ça qui m'épouvante, me terrifie. On veut tellement préserver la vie, qu'on refuse jusqu'à l'obstination la plus abjecte, de laisser partir des gens qui pourtant seraient bien plus heureux de l'autre côté (si je dis au hasard, Vincent Lambert on a encore tous en mémoire ce jeune homme dans un état végétatif sur un lit d’hôpital et l'obstination de sa mère de le maintenir comme ça (sans parler de son connard d'avocat qui compare une décision de justice à une victoire de foot...moi perso j'ai eu envie de vomir en l'écoutant...))... En quoi euthanasie est un crime...??...je trouve que c'est bien plus abject, abominable, pervers et sadique de laisser une personne malade mourir à petit feu en souffrant le martyre plutôt que de lui accorder la libération...que tu prennes une arme à feu et que tu ailles dans la rue pour tuer des gens, oui, ça c'est un crime qui mérite de passer devant la justice...que tu poursuives une nana qui fait du sport dans la forêt, que tu la viole, la tue et brûle son corps, oui c'est un crime qui mérite de passer devant la justice, mais dans le cas d’abrégé les souffrances d'une personne en fin de vie ou très gravement malade et qui ne présente plus d'espoir...en quoi c'est un crime...??... J'ai connu ça à l'époque dans les années 98, avec le cancer foudroyant de mon grand-père (ancien gros fumeur) et l'obstination des médecins de le maintenir en vie par tout les moyens (comme le dit Donald S dans son commentaire)...c'est un truc qui restera à vie dans ma mémoire...je pense que sa mort a été une libération pour lui avant tout, mais aussi pour nous tous... En ce moment c'est un de mes oncles, frappé par la maladie d'Alzheimer...quand tu entends parler de cette maladie c'est déjà glaçant, mais le vivre, c'est terrifiant, surtout que nous avons déjà connu ça à l'époque avec mon grand-père maternel qui lui avait Alzheimer et Parkinson (la dernière fois que je lui ai parlé, il était sur son lit, j'étais à la maison de repos suite à mon opération et j'étais aller le voir un dimanche, il m'avait demandé si ça allait, "ça va mieux ??", c'était ses 3 derniers mots que j'ai entendu de lui, parce que les fois d'après il était sur un lit médicalisé, portant une couche car il ne pouvait plus aller au WC, ne pouvant plus rien faire sans l'aide d'une infirmière et ne te reconnaissant même plus, finir comme ça, à quoi bon...??...)...je suis aller le voir plusieurs fois ces derniers mois (il est toujours chez lui pour l'instant avec ma tante qui vie un véritable enfer et qui déprime beaucoup)...quand je le vois dans mes souvenirs, ce qu'il était à l'époque pour finir comme ça, je préfère largement me tuer... La vie est belle, mais elle est aussi méchante (c'est ce que dit souvent un animateur radio, et dieu sait qu'il a mille fois raison)... | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
Nombre de messages : 5573 Age : 37 Localisation : Je suis partie du principe, mais je ne suis pas encore arrivée à mes fins Profession : Autrice (si, c'est un vrai mot) Loisirs : Ecouter mes cheveux pousser me demande déjà pas mal d'énergie Date d'inscription : 21/10/2005
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 15:20 | |
| D'autant qu'on te présente l'euthanasie sur les animaux comme un geste humain, de compassion et de bienveillance, et qu'on l'encourage vivement dans bien des cas (parfois abusivement). Mais tu comprends, on est moins rentables morts que vivants (quoi que, vu le prix des concessions funéraires, la frontière est mince). Et puis on sert de cobayes, bien souvent, pour tester des nouveaux traitements expérimentaux, qu'on te présente comme des solutions possibles à la souffrance (mon cousin en avait fait les frais avant de mourir de son cancer, il s'était aperçu que la crème qu'on lui avait proposé pour soigner les brûlures des rayons n'était pas encore autorisée sur le marché car encore au stade d'expérimentation ... mais comme il était condamné, tu comprends, ce n'était pas grave qu'il fasse une réaction allergique ...)
Quand j'entends ma mère dire de ma grand-mère "elle a vécu jusqu'à 96 ans, c'est beau", ça me fait doucement rigoler. Pour moi, ma grand-mère est partie à 83 ans, quand elle a fait sa première crise de démence qui l'a jetée en EPADH sans plus reconnaître personne et mélanger tous ses souvenirs. Les 13 années d'après, ce n'était ni plus ni moins qu'une lente agonie ponctuée de crises d'angoisse et de violence. Mais la personne que je connaissais, qui disait que son chat n'était pas une sale carne mais un gros bébé incompris et que la Vierge aux 7 glaives allait coller des furoncles à la voisine si elle continuait de l'asticoter, était morte depuis belle lurette.
L'acharnement thérapeutique est une honte. J'espère de tout cœur ne pas finir comme ça, même si je n'aurais aucun pouvoir là-dessus (bon, si je reste sans enfants, au moins je me dis qu'il n'y aura personne pour payer la maison de retraite et qu'on me laissera donc crever tranquillement vu que je n'aurais probablement pas de retraite non plus). Quand je pense à mon arrière-grand-père, retrouvé mort dans son lit un matin après avoir passé une journée comme toutes les autres, à réparer les tuiles perché sur son toit, à 81 ans, là oui, je trouve ça beau. Je préfère vivre 10, 20, 30 ans de moins mais dignement que d'atteindre un record de longévité avec la vivacité d'une pomme de terre. _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | Donald S Canard Teigneux
Nombre de messages : 3352 Age : 46 Localisation : Pays des Abrincates Date d'inscription : 03/12/2010
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 15:26 | |
| - dav-ID a écrit:
On veut tellement préserver la vie, qu'on refuse jusqu'à l'obstination la plus abjecte, de laisser partir des gens qui pourtant seraient bien plus heureux de l'autre côté (si je dis au hasard, Vincent Lambert on a encore tous en mémoire ce jeune homme dans un état végétatif sur un lit d’hôpital et l'obstination de sa mère de le maintenir comme ça (sans parler de son connard d'avocat qui compare une décision de justice à une victoire de foot...moi perso j'ai eu envie de vomir en l'écoutant...))...
.. Houlala!Attention! Contrairement à ce que les journalistes nous ont rabaché pendant des années;Vincent Lambert n'était nullement en fin de vie. On nous a longtemps fait croire qu'il était maintenu dans une sorte d'etat de vie artificielle par le biais de machine....Vincent était nourri par sonde certes...mais il respirait,clignait des yeux et pouvait soutenir des regards... Il était dans un état de handicap très lourd qui aurait nécessité un prise en charge par des établissements spécialisés.Au lieu de ça ,il a été maintenu pendant plus de 10 ans en unité de soins palliatifs. Des cas comme Vincent Lambert,il y en a plus d'un millier en France... Si on suit la logique de certains "pro-euthanasie", alors tout les "Handicapés moteur et cérébral" qui vivent en maison d'acceuil spécialisé" et autre, devraient subir le même sort que Vincent? | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11920 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 15:34 | |
| La respiration, c'est un acte mécanique, automatique, tu n'es pas obligé d'y penser pour la déclencher. Respirer se fait tant que tu es vivant, que ton cerveau fonctionne ou pas, que tu sois conscient ou pas. Un patient en état de mort cérébrale peut continuer à respirer, à avoir son cœur qui bat, à être vivant (qu'on me dise si je sors une connerie, je suis pas médecin, je peux me tromper).
Et pour le clignement des yeux, c'est pareil, c'est automatique, ta volonté n'intervient pas, ça se fait tout seul. Donc, en déduire que la personne est consciente et comprend d'après ça, je sais pas. Après, je refuse d'aller plus loin, je suis pas médecin et j'ai pas eu accès au dossier de ce malheureux. Je trouve simplement que la façon dont a été traitée cette affaire a viré au cirque, à un voyeurisme et un exhibitionisme abject, obscène. | |
| | | Donald S Canard Teigneux
Nombre de messages : 3352 Age : 46 Localisation : Pays des Abrincates Date d'inscription : 03/12/2010
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 15:41 | |
| - Voyageur Solitaire a écrit:
- La respiration, c'est un acte mécanique, automatique, tu n'es pas obligé d'y penser pour la déclencher. Respirer se fait tant que tu es vivant, que ton cerveau fonctionne ou pas, que tu sois conscient ou pas. Un patient en état de mort cérébrale peut continuer à respirer, à avoir son cœur qui bat, à être vivant (qu'on me dise si je sors une connerie, je suis pas médecin, je peux me tromper).
Et pour le clignement des yeux, c'est pareil, c'est automatique, ta volonté n'intervient pas, ça se fait tout seul. Donc, en déduire que la personne est consciente et comprend d'après ça, je sais pas. Après, je refuse d'aller plus loin, je suis pas médecin et j'ai pas eu accès au dossier de ce malheureux. Je trouve simplement que la façon dont a été traitée cette affaire a viré au cirque, à un voyeurisme et un exhibitionisme abject, obscène. Je ne suis pas médecin,non plus...Par contre,j'ai travaillé auprés de personnes qui présentait le même handicap que Vincent...je peux te garantir que leur cerveau fonctionnait encore trés bien... Je suis entiérement avec toi concernant le traitement de cette histoire par la presse...c'est juste scandaleux! | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
Nombre de messages : 5573 Age : 37 Localisation : Je suis partie du principe, mais je ne suis pas encore arrivée à mes fins Profession : Autrice (si, c'est un vrai mot) Loisirs : Ecouter mes cheveux pousser me demande déjà pas mal d'énergie Date d'inscription : 21/10/2005
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 15:47 | |
| Tout dépend de ce qu'on entend par "vivant" en fait. C'est là où le bât blesse. Est-ce qu'il suffit que le cœur batte ? Que le cerveau fonctionne ? Les deux à la fois ? Seulement un ? Et dans le cas où ils fonctionnent, est-ce qu'ils doivent le faire seul, ou assisté par une machine ? Est-ce qu'il faut être conscient ? Et être conscient, finalement, c'est quoi ?
C'est comme pour l'avortement, chacun y va de sa propre interprétation. Tu as des gens pour qui êtes vivant veut dire cœur battant + cerveau en état de marche + conscience de soi, et d'autres pour qui une courbe sur un électrocardiogramme, même alors que la personne est totalement inerte sans espoir de réveil, suffira.
C'est la raison pour laquelle je pense que c'est nous qui devrions choisir. Dire à quel moment, pour nous, et seulement pour nous, on passe de l'état "vivant" à l'état "non vivant" (mort c'est encore autre chose). Le hic, c'est que le plus souvent, le principal intéressé ne peut plus s'exprimer sur le sujet quand il y est confronté, et que ce sont la famille, les médecins, les religieux et tout un ramassis de gens qui n'en ont rien à foutre qui parlent à sa place. _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11920 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 15:56 | |
| D'où les fameuses "Directives anticipées" dont nous avons parlé il y a quelques temps.
Pour moi, étant rationaliste et cartésien, un être est vivant tant que son cœur bat, que ses fonctions "vitales" fonctionnent, même sous assistance. La personne est "mécaniquement", biologiquement, vivante je dirais. Après, le ressenti de la personne, la conscience de son état, le fait de réaliser et comprendre (et donc peut-être la possibilité d'en souffrir) sa situation, là… C'est autre chose, on quitte le domaine du purement biologique, pour celui du mental, de l'esprit. Et là, chacun verra midi à sa porte.
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| | | cdang Maître d'armes
Nombre de messages : 5423 Localisation : Le Havre (Seine-Maritime, France) Profession : Ingénieur en génie des matériaux et génie mécanique Loisirs : Jdr, musique, cinéma, aïkido, iaïdo Date d'inscription : 13/11/2013
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 17:21 | |
| Moi, j'ai une vue très darwinienne.
Si l'Humanité a survécu, c'est que la très grande majorité des humains ont un instinct de survie, pas forcément individuelle (notion de sacrifice pour sauver le groupe). La recherche volontaire de la mort allant à l'inverse de cet instinct, on peut considérer que c'est contre-productif. Et les contre-productivités existent, c'est un fait ; la contre-productivité est naturelle (mais elle est minoritaire sinon l'espèce ne peut survivre). Ça fait partie de la nature.
Après, la notion de liberté consistant à échapper au déterminisme de l'instinct, on peut considérer que le choix de mourir est la forme ultime de la liberté. Pas toujours l'option la plus passionnante, mais une liberté. | |
| | | Gorak Maître d'armes
Nombre de messages : 4813 Age : 51 Localisation : Sochaux (25) Profession : Archiviste Loisirs : Lecture, jeux vidéo, musique, cinéma, voyages Date d'inscription : 02/06/2010
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 17:58 | |
| - Mis en spoilers... si ça intéresse quelqu'un, vous pouvez lire mais c'est pas important.:
- cdang a écrit:
- on peut considérer que le choix de mourir est la forme ultime de la liberté.
La liberté de mourir, je le comprends. Mais, pour moi, ça reste une désertion. Si la vie est un combat de chaque instant, alors je préfère quelqu'un qui se bat plutôt qu'un loser qui baisse les bras et préfère sortir de l'arène sans combattre. T'as le droit de mourir. Mais mieux vaut mourir comme en guerrier, en essayant que d'abdiquer avant même d'avoir essayé. La vie appartient à ceux qui osent et qui affrontent toutes les épreuves debout et la tête haute. ** Bon, la vidéo de "Gladiator" faisait peut-être un peu trop... je la retire**Si tu dois y perdre la vie, alors tu perdras la vie... parce que c'était là ton destin. Mais, au moins, tu auras essayé. Mieux vaut vivre en essayant que mourir en désertant. Si j'avais été père, c'est le conseil que j'aurais donné à mon fils.
Dernière édition par Gorak le Mar 21 Jan 2020 - 22:11, édité 2 fois | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
Nombre de messages : 5573 Age : 37 Localisation : Je suis partie du principe, mais je ne suis pas encore arrivée à mes fins Profession : Autrice (si, c'est un vrai mot) Loisirs : Ecouter mes cheveux pousser me demande déjà pas mal d'énergie Date d'inscription : 21/10/2005
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 18:12 | |
| - Gorak a écrit:
- Si j'avais été père, c'est le conseil que j'aurais donné à mon fils.
Et à ta fille, tu lui aurais dit quoi ? Boarf, les filles c'est des chougnettes, t'es pas une guerrière, toi, sens-toi libre de t'ouvrir les veines ma petite biche ? Je trouve particulièrement malvenu de ta part de traiter les suicidés de "losers". Surtout au vu et au lu des derniers messages sur le sujet. Tu as le droit d'avoir ton avis, je ne le critique pas. Mais faire un jugement de valeur sur la souffrance des gens, non. Tu ne sais pas. Tu n'es pas dans leur tête. Le combat dont tu fais l'apologie était peut-être simplement perdu pour eux, ou trop douloureux, ou inutile, à leurs yeux. Peut-être qu'ils ont essayé, qu'ils ont combattu, si fort, si longtemps, que tu ne pourrais même pas l'imaginer. Que tu sois d'accord ou pas, cela te concerne, c'est ton droit. Mais tu n'as pas le droit de les juger. Encore moins de les insulter et de les accuser de lâcheté. C'est de l'irrespect, non seulement pour les malheureux qui sont partis, mais encore plus pour leurs proches qui les aiment. J'ai été en colère. Mon suicidé, je l'ai aimé, je l'ai détesté, je l'ai pleuré, je l'ai haï. Mais je ne l'ai jamais, jamais, traité de lâche. La vie ne devrait pas être un combat. On n'est pas dans un putain de film de Ridley Scott. _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11920 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 19:35 | |
| Gorak est très doué pour donner de grandes leçons de morale, surtout quand il n'est pas concerné ou qu'il ne sait pas de quoi il parle. Et visiblement, insulter la mémoire et la souffrance des autres ne le gêne pas non plus.
Dernière édition par Voyageur Solitaire le Mar 21 Jan 2020 - 20:04, édité 1 fois | |
| | | Gorak Maître d'armes
Nombre de messages : 4813 Age : 51 Localisation : Sochaux (25) Profession : Archiviste Loisirs : Lecture, jeux vidéo, musique, cinéma, voyages Date d'inscription : 02/06/2010
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 20:04 | |
| - Mis en spoilers... qui veut perdre son temps à lire les propos d'un "mytho" le fasse...:
- Yavanna a écrit:
Que tu sois d'accord ou pas, cela te concerne, c'est ton droit. Mais tu n'as pas le droit de les juger. Pardon... peut-être que je prends trop mon parcours personnel pour un exemple, mais... Je me suis battu dans ma vie. Je ne serais jamais arrivé là où j'en suis aujourd'hui, si je n'avais pas montré les poings à un moment. J'aurais eu toutes les occasions d'en finir si je l'avais voulu mais je me suis battu, je suis resté debout et j'ai fait face. Et j'ai triomphé. J'ai obtenu ce que je voulais. Mais j'ai arraché cette victoire au prix de la sueur, du sang et des larmes. Si j'avais renoncé, je ne serais certainement pas là aujourd'hui et j'aurais mon nom déjà gravé en lettres d'or sur un monument funéraire... - Citation :
- Mon suicidé, je l'ai aimé, je l'ai détesté, je l'ai pleuré, je l'ai haï. Mais je ne l'ai jamais, jamais, traité de lâche.
J'ai *** DOSSIER TROP PERSONNEL EFFACÉ. JE NE VEUX PLUS ÉTALER MA VIE SUR UN FORUM, C'EST TERMINÉ.***Et pardon pour le mot "lâche". - Citation :
- La vie ne devrait pas être un combat. On n'est pas dans un putain de film de Ridley Scott.
Désolé. Mais on a rien sans rien. Il y a un prix à payer pour tout. Et j'en sais quelque chose... - Voyageur solitaire a écrit:
- Gorak est très doué pour donner de grandes leçons de morale, surtout quand il n'est pas concerné ou qu'il ne sait pas de quoi il parle. Et visiblement, insulter la mémoire et la souffrance des autres ne le gêne pas non plus.
Ce n'est pas une leçon de morale. C'est ma vie. C'est ma souffrance. C'est ma croix. Et à vous entendre parler de suicide, surtout quand il y a tant de gens qui se sont battus et se battent pour ne serait-ce espérer arracher une étincelle de vie, je ne pouvais m'empêcher de l'ouvrir. Il peut y avoir des gens qui, au bout, sont peut-être tentés par l'idée d'en finir. D'accord, je ne juge pas et c'est leur problème. Mais j'ai le droit de penser que c'est une désertion. Je n'entends pas donner une leçon de morale. Je ne livre ici que mon sentiment personnel, c'est tout. ... Alors, navré si tu te sens insulté par mes propos... mais comprends aussi que, de par mon expérience personnelle, je puisse aussi me sentir insulté et blessé par tes propos faisant presque l'éloge du suicide.
Dernière édition par Gorak le Mer 22 Jan 2020 - 12:52, édité 4 fois | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11920 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 20:31 | |
| Mes propos faisant presque l'éloge du suicide ? Merci pour ce moment de franche rigolade.
Avant de partir définitivement parce que je ne peux plus supporter de voir ce forum que j'aime tant pollué par un troll de ton espèce, une dernière dédicace :
Tu es un mytho Gorak. Un mec qui ne sait pas quoi faire de sa vie et qui l'étale à longueur de messages pour se faire plaindre, parce qu'il ramène tout à lui, à sa précieuse petite personne, parce qu'il veut qu'on s'intéresse à lui. Un mec qui se croit champion de l'humanisme, des grandes idées et qui, au final, n'est rien d'autre qu'un petit bourgeois bien calé dans son confort et qui donne toujours des leçons aux autres sans jamais rien faire lui-même. Tout ce que tu sais faire, c'est dénoncer l'injustice et les malheurs du monde sans pour autant faire quelque chose, sans jamais agir. Et tu voudrais en plus qu'on t'applaudisse pour ça, qu'on flatte ta petite vanité et ton égo en te tressant des couronnes.
Tu n'es qu'un troll, un exhibitionniste intellectuellement parlant, tu n'as jamais rien écrit sur les gamebook dans ce forum, tu prends ce dernier pour ton blog, tu ne viens là que pour raconter ta vie et tes états d'âme en attendant qu'on s'y intéresse et qu'on s'extasie dessus. Tu n'es ni un paladin ni un redresseur de torts ou un humaniste Gorak, tu n'es pas un preux chevalier ou un seigneur, tu n'es qu'un petit français moyen, un numéro de sécurité sociale, un numéro tout court, comme moi, comme tous les autres et qui finira comme tout le monde. Tu t'es enfermé dans une vision faussée du monde, un monde que tu vois uniquement à travers tes bouquins, tes encyclopédies et tes rêves, une vision coupée, déconnectée de la réalité et à laquelle tu t'accroches désespérément, en te persuadant que c'est la vérité.
Alors désolé Gorak mais il y en a au moins un dans cette taverne qui ne jouera pas ton jeu. Je ne viens pas ici pour applaudir Gorak, je ne suis pas là pour m'extasier ou m'intéresser à ta passionnante petite personne dont je n'ai rien à foutre. Tu ne m'intéresse pas Gorak, tu es creux, tu es vide, tu ne fais que brasser du vent en te croyant incontournable. Tu n'apportes rien à la Taverne, sinon des messages sur n'importe quoi, au gré de tes envies du moment et qui se rapportent toujours au même sujet : toi. Inutile de m'envoyer un de tes messages privés habituels sur mon forum pour me raconter ta vie et tes excuses larmoyantes comme tu l'as souvent fait, espérant qu'on s'apitoie sur ton sort : je m'en fous, je le supprimerai sans le lire, ça ne m'intéresse pas. Tu ne m'intéresse pas. | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
Nombre de messages : 5573 Age : 37 Localisation : Je suis partie du principe, mais je ne suis pas encore arrivée à mes fins Profession : Autrice (si, c'est un vrai mot) Loisirs : Ecouter mes cheveux pousser me demande déjà pas mal d'énergie Date d'inscription : 21/10/2005
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 21:02 | |
| - Gorak a écrit:
- J'ai aimé une fille... elle avait 29 ans. Elle ne demandait qu'à vivre... elle s'est battue jusqu'au bout mais elle a perdu son combat face à la maladie.
Tu m'expliques le rapport avec le suicide ? On ne parle pas de la maladie, ni d'une quelconque "solution de facilité", mais de souffrance. Oui, c'est apparemment injuste que certains aient envie de vivre mais ne le peuvent pas, alors que d'autres qui sont en bonne santé voudraient mourir. Mais c'est du même acabit que ceux qui voudraient des cheveux blonds en détestant leurs cheveux bruns et les blonds qui préféreraient une chevelure noire : on ne peut pas toujours avoir ce que l'on veut, et cela ne signifie pas qu'une situation est meilleure qu'une autre. Désolée, mais je ne vois aucun rapport entre ce que tu nous racontes, aussi triste cela soit-il, et ce dont on parle depuis deux pages. Toi, tu as pu l'accompagner. Tu as pu lui dire au-revoir. Tu as fait tout ce que tu pouvais. Perdre quelqu'un qu'on aime de cette façon, c'est horrible, mais c'est de la faute de la maladie. C'est la vie, le hasard, la génétique, la "faute à Padbol", whatever. Dans tous les cas, tu vis avec ton chagrin, certes, mais où est la culpabilité ? L'incompréhension ? La colère envers le défunt ? C'est de ça, dont on parlait ici. Pas du deuil en général. On a quasiment tous vécu des deuils ici. On connaît tous cette souffrance dont tu parles, hélas. Mais porter le deuil d'un suicidé, tu as une idée de ce que c'est ? Je n'ai pas pu dire au-revoir au mien. Je n'ai pas pu l'aider, l'accompagner, le soutenir. Crois-moi, j'aurais voulu pleurer avec lui, crier avec lui, lui tenir la main et prier. Mais je n'ai pas pu. Je n'en ai eu ni l'occasion, ni le temps, ni l'opportunité. Tu veux faire dans le pathos ? Tu veux étaler la souffrance ? Le mien avait 16 ans. Un enfant. Un gamin qui un beau matin a gribouillé "désolé" sur un post it avant de voler la voiture de son père adoptif pour se jeter avec depuis une falaise. Une putain de falaise. Tu trouves ça lâche ? C'est un déserteur ? Un dégonflé ? Tu veux te mettre à la place du père adoptif qui a du aller identifier ce qu'il restait du corps ? Ou sa mère adoptive, qui s'est chargée de m'appeler pour m'expliquer ce qu'il s'était passé et me dire qu'ils ne pourraient pas le rapatrier (ils étaient en Russie, quand c'est arrivé), parce qu'il y avait trop de morceaux pour passer les contrôles sanitaires à l'aéroport et qu'il faudrait l'incinérer alors qu'il ne le voulait pas ? Je l'avais eu au téléphone la veille. Il me disait qu'il avait hâte de rentrer, que je lui manquais, qu'il m'aimait et qu'il avait plein de choses à me montrer et à me raconter. On avait ri et parlé pendant plus d'une heure. Douze heures plus tard il était en petits morceaux dans une carcasse de voiture. Un putain de post it. C'est tout ce qu'il m'a ramené. En 17 ans, je n'ai même jamais vu sa tombe. Moscou, ça fait un peu loin, pour aller planter des chrysanthèmes à la Toussaint, tu vois. Tu vois toujours un rapport entre ton histoire et ce dont on parle, là ? On ne fait pas un concours à celui qui vit le pire deuil. Seulement il faut comparer ce qui est comparable. Ce sont deux situations extrêmement différentes. Et désolée, mais sans être passé par ce genre de chose, tu ne peux pas savoir ce que ça fait que d'être la survivante d'un suicidé. Et il n'est surtout, surtout pas question de faire l'éloge du suicide, bon sang ! Jamais aucun d'entre nous n'a eu des propos élogieux envers cela ! VS n'a fait que dire qu'il comprenait, en aucun cas ce n'est de la propagande. On peut comprendre une chose sans la cautionner, par pitié, ne mélange pas tout. C'est tellement lassant. D'autant que je vais quand même te rappeler tes PROPRES MOTS, qui, il y a deux pages, étaient curieusement presque radicalement opposés : - Gorak a écrit:
- Il y a eu des moments où j'ai eu cette idée qui m'a effleuré l'esprit... mais peut-être ais-je été trop lâche pour me prendre une lame de rasoir et m'ouvrir les veines... mais bon, c'est comme ça.
Tiens, c'est curieux. Deux pages auparavant, c'était de ne pas se suicider qui était lâche ... Quel revirement, en seulement deux jours. _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | Gorak Maître d'armes
Nombre de messages : 4813 Age : 51 Localisation : Sochaux (25) Profession : Archiviste Loisirs : Lecture, jeux vidéo, musique, cinéma, voyages Date d'inscription : 02/06/2010
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mar 21 Jan 2020 - 21:45 | |
| - Mise en spoilers... de toute façon, c'est pas important...:
- Voyageur Solitaire a écrit:
Tu es un mytho Gorak. J'ai fait certainement plus dans ma vie pour pas mal de gens que tu ne l'auras fait dans la tienne. Mais ma vie ne t'intéressant pas - et n'intéressant pas les autres - je m'abstiendrai d'en parler. Ceci tu me crois, tu me crois pas, c'est ton problème et je m'en fiche. Je sais ce que je vaux et je n'ai nullement à rougir de ce que je suis. C'est tout ce qui compte. L'avis des autres, je m'en cogne. - Citation :
- Tout ce que tu sais faire, c'est dénoncer l'injustice et les malheurs du monde sans pour autant faire quelque chose, sans jamais agir.
Je te le répète, j'ai certainement fait plus de choses que tu n'en auras fait au cours de ta vie. Et s'il faut critiquer mon "confort bourgeois", je pense que tu n'es pas non plus trop mal placé... mais, après tout, c'est ta vie et tu l'as très probablement mérité. Je ne te jugerais pas là-dessus. - Citation :
- Tu n'es ni un paladin ni un redresseur de torts ou un humaniste Gorak, tu n'es pas un preux chevalier ou un seigneur, tu n'es qu'un petit français moyen, un numéro de sécurité sociale, un numéro tout court, comme moi, comme tous les autres et qui finira comme tout le monde. Tu t'es enfermé dans une vision faussée du monde, un monde que tu vois uniquement à travers tes bouquins, tes encyclopédies et tes rêves, une vision coupée, déconnectée de la réalité et à laquelle tu t'accroches désespérément, en te persuadant que c'est la vérité.
Tu n'as vu qu'une image de ce que j'ai bien voulu montrer. Peut-être que, parfois, j'en ai fait de trop. Peut-être que je t'ai semblé un peu "mytho", "exhibitionniste" ou "voyeur" et au final, ce que tu as pensé de moi et ce que tu penses de moi, je m'en fiche. Pour toi, je ne suis peut-être qu'un con, un taré, un débile mental. Tu peux le penser. Tu n'es pas le premier et tu ne seras pas le dernier. C'est vrai que j'ai souvent agacé pas mal de monde et je comprends que tu le sois aussi. J'ai été le mouton noir de pas mal de monde dans ma vie et je ne réclame ni plaintes ni couronnes. C'est vrai que je me suis tissé un monde parallèle où je me suis barricadé de mes rêves. C'est vrai que pour vous tous, je suis socialement inadapté. Je me souviens de cette sentence que l'un de mes profs, au collège, m'a un jour lancé à ma face : "Vous n'êtes qu'un marginal" tout ça parce que j'avais eu l'outrecuidance, selon lui, de le toiser de haut. Mais si c'était à refaire, oui, je le referais. Parce que je sais qui je suis. C'est pas de ma faute si je déplais fortement à n'importe qui, je ne suis pas comme les autres, c'est tout et j'en ai pris mon parti. J'ai fait avec. Mais je sais ce que j'ai fait et au final, tu es loin - mais très loin - de connaître véritablement ce qu'est ma vie. J'ai eu mes peines, mes amours et mes joies. J'ai aidé des gens - oh, pas beaucoup, c'est vrai - je n'ai pas changé le monde, loin de là, mais j'ai fait ce qu'il fallait faire. Et je n'ai pas à rougir de ma vie. Pour le reste, disons que je m'amuse beaucoup. Mais c'est pas important. De toute façon, rien n'est important. - Citation :
- Je ne viens pas ici pour applaudir Gorak, je ne suis pas là pour m'extasier ou m'intéresser à ta passionnante petite personne dont je n'ai rien à foutre. Tu ne m'intéresse pas Gorak, tu es creux, tu es vide, tu ne fais que brasser du vent en te croyant incontournable. Tu n'apportes rien à la Taverne, sinon des messages sur n'importe quoi, au gré de tes envies du moment et qui se rapportent toujours au même sujet : toi.
Je ne demande rien. J'ai cru bien faire, parfois, en apportant un peu de fraîcheur et parlant d'autres choses, un peu de tout. Mais cela n'a pas été compris, apparemment. J'aime parler de tout et de n'importe quoi. Cela peut te paraître mytho ou décousu, désordonné. Mais je ne l'ai jamais fait par méchanceté ou par malice. Je ne suis pas méchant et je ne l'ai jamais été. Mais, oui, je suis certainement un peu "dérangé" ... c'est pas de ma faute. - Yavanna a écrit:
- Tiens, c'est curieux. Deux pages auparavant, c'était de ne pas se suicider qui était lâche ...
Quel revirement, en seulement deux jours. Je ne parlais qu'à titre personnel et sur un point précis. Mais c'est pas grave. Oui, j'ai aussi mes contradictions. Je ne te demande pas de les comprendre.
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| | | Herbert West Maître d'armes
Nombre de messages : 1299 Age : 47 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/10/2018
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mer 22 Jan 2020 - 10:44 | |
| Houlaaaaa, l'ambiance!!! Sérieux, les gars (et Yavie!), faites une pause, reprenez votre souffle et souriez. Le sujet est sérieux, grave même mais, justement, soyez zen. Comme le dit un peu plus haut Yavanna, on a tous connu le deuil. Parfois c'était "sale", parfois moins, mais jamais agréable. Un peu de retenue serait appréciée, vous ne pensez pas!? En vous lisant depuis quelques pages, j'ai l'impression de lire un concours malsain de celui qui a la plus grosse. Allez, on se fait tous des bisous et tournée de cookies par Yavie!! Allez, je vous aime!!! | |
| | | dav-ID Maître d'armes
Nombre de messages : 10555 Age : 45 Date d'inscription : 20/06/2007
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mer 22 Jan 2020 - 13:32 | |
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| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
Nombre de messages : 5573 Age : 37 Localisation : Je suis partie du principe, mais je ne suis pas encore arrivée à mes fins Profession : Autrice (si, c'est un vrai mot) Loisirs : Ecouter mes cheveux pousser me demande déjà pas mal d'énergie Date d'inscription : 21/10/2005
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mer 22 Jan 2020 - 21:01 | |
| - Herbert West a écrit:
- En vous lisant depuis quelques pages, j'ai l'impression de lire un concours malsain de celui qui a la plus grosse. Allez, on se fait tous des bisous et tournée de cookies par Yavie!!
Allez, je vous aime!!! C'est pas faux. Je suis désolée, je n'ai pas l'habitude de m'énerver comme ça, mais disons que ça a touché à quelque chose de douloureux, et je suis partie au quart de tour. Mais tu as raison, j'aurais du ronger mon frein et mettre un peu d'eau dans mon jus de céleri. (et puis de toute façon on sait tous qu'ici c'est moi qui ait la plus grosse ) Merci de jouer les pacificateurs Herbert, c'est toujours précieux. On t'aime aussi - dav-ID a écrit:
- Si j'avais su que ça allait provoquer de la tension dans ces murs, je me serais abstenu d'allumé la mèche en parlant de mon état d'humeur...mais bon, on est entre gens civilisés (enfin, normalement) et c'est normal que ça finisse par déborder, que l'on termine par des bonnes paires de tartes joyeuses dans la joie et la bonne humeur...
Ne te blâme pas, ce n'est pas de ta faute mon ptit chat, on s'est tous plus ou moins enflammé. On a trop l'habitude de taper sur les inconnus à coups de double dés, ça nous tourneboule le ciboulot, à la longue. Allons tous se faire des canots en origami en bouffant des cookies, ça nous détendra. - dav-ID a écrit:
- Mais je suis très content de savoir que tu m'aimes... moi je t'aime aussi... et puis les autres aussi...
Mais oui on s'aime tous. Cui-cui dans les prairies les amis. Je chante la vie, je danse la vie, je ne suis qu'amour, comme dirait Edouard Baer. Paillettes, paix et curcuma. _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | Albatur Maître de FFT
Nombre de messages : 14693 Date d'inscription : 27/12/2009
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mer 22 Jan 2020 - 21:34 | |
| - Donald S a écrit:
- Voyageur Solitaire a écrit:
- La respiration, c'est un acte mécanique, automatique, tu n'es pas obligé d'y penser pour la déclencher. Respirer se fait tant que tu es vivant, que ton cerveau fonctionne ou pas, que tu sois conscient ou pas. Un patient en état de mort cérébrale peut continuer à respirer, à avoir son cœur qui bat, à être vivant (qu'on me dise si je sors une connerie, je suis pas médecin, je peux me tromper).
Et pour le clignement des yeux, c'est pareil, c'est automatique, ta volonté n'intervient pas, ça se fait tout seul. Donc, en déduire que la personne est consciente et comprend d'après ça, je sais pas. Après, je refuse d'aller plus loin, je suis pas médecin et j'ai pas eu accès au dossier de ce malheureux. Je trouve simplement que la façon dont a été traitée cette affaire a viré au cirque, à un voyeurisme et un exhibitionisme abject, obscène. Je ne suis pas médecin,non plus...Par contre,j'ai travaillé auprés de personnes qui présentait le même handicap que Vincent...je peux te garantir que leur cerveau fonctionnait encore trés bien...
Je suis entiérement avec toi concernant le traitement de cette histoire par la presse...c'est juste scandaleux! Pour moi ce pauvre homme n'a fait que patienter 10 ans pour rien, dans un état qu'il ne voulait pas en plus ! Si pour toi être cloué sur lit,piégé dans son propre corps sans pouvoir bouger, parler, marcher, sans pouvoir se nourrir sans sonde et autres fonctions normales c'est "vivre" alors oui il était vivant mais pour moi c'était juste un simple corps, vide, une carcasse aussi vivante d'un bloc de marbre. C'est dur à dire et j'en suis conscient mais pour moi c'était pas une vie... | |
| | | dav-ID Maître d'armes
Nombre de messages : 10555 Age : 45 Date d'inscription : 20/06/2007
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mer 22 Jan 2020 - 21:39 | |
| - Yavanna a écrit:
C'est pas faux. Je suis désolée, je n'ai pas l'habitude de m'énerver comme ça, mais disons que ça a touché à quelque chose de douloureux, et je suis partie au quart de tour. Ben en même temps, quand je lis ton témoignage...c'est glaçant... | |
| | | Donald S Canard Teigneux
Nombre de messages : 3352 Age : 46 Localisation : Pays des Abrincates Date d'inscription : 03/12/2010
| Sujet: Re: "Je déteste quand..." Mer 22 Jan 2020 - 22:05 | |
| - Albatur a écrit:
Pour moi ce pauvre homme n'a fait que patienter 10 ans pour rien, dans un état qu'il ne voulait pas en plus !
Si pour toi être cloué sur lit,piégé dans son propre corps sans pouvoir bouger, parler, marcher, sans pouvoir se nourrir sans sonde et autres fonctions normales c'est "vivre" alors oui il était vivant mais pour moi c'était juste un simple corps, vide, une carcasse aussi vivante d'un bloc de marbre. C'est dur à dire et j'en suis conscient mais pour moi c'était pas une vie... Bien évidement,je nie pas la souffrance de Vincent Lambert... Dire que c'était une coquille vide...ça...par contre ça reste à prouver...Stephen Hawking était dans un cas similaire,et cela ne l'a pas empêche d'être un esprit brillant... Des cas,comme Vincent Lambert,il y en a des milliers...Faut-il les euthanasier aussi? Tout ce que je vois dans cette affaire...c'est que Vincent Lambert a été instrumentalisé,que l'on a joué sur la corde emotionnel des gens,pour leur faire accepter la légalisation de l'euthanasie... et si jamais une personne a le malheur d'émettre des doutes sur le bien-fondé de la chose,elle passe le plus souvent pour un Catho intégriste... | |
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