Chapitre I : Initiation ou prendre le temps de voyager avant les Montagnes Sacrées Jeune sioux, prénommé Tatanka (Bison en indien), naturellement doué, on se glisse très bien dans la peau de ce personnage grâce à l'introduction historique soignée qui lui est consacrée ainsi qu'au peuple auquel il est rattaché et au monde empreint de mysticisme dans lequel il évolue.
Notre camp concentre ses espoirs en Tatanka destiné à recevoir l'enseignement chamanique auprès du vieux chaman des montagnes du nord. Avant cela un voyage jusqu'à ce dernier s'offre à nous et pas des plus directs à notre plus grande joie
. Car c'est l'occasion de nous aguerrir en réalisant une première quête où nous nous mesurerons à des visages pâles mauvais comme des teignes et vicieux comme il y a pas pour sauver de leur furie sanguinaire de chers amis d'enfance cachés.
Le premier chapitre divisé en 5 journées nous balade dans beaucoup de zones de la région au sud des montagnes, et l'on en redemande tellement l'auteur dépeint différents décors naturels avec un sens consommé de la description aussi vraie que nature
Il suffit de fermer les yeux pour s'y croire dans ces sauvages contrées forestières et aqueuses, aux mille et un détails, que seule la bêtise humaine pollue. Ces plages de presque poésie et calme relaxant sont rompues par nos visites à un camp allié indien, à une ville d'hommes blancs soit deux concentrations humaines aux modes de vies touts différents qui mises en parallèle font réfléchir sur leurs oppositions. On y saisira l'occasion de croiser de jolies figures secondaires amies ou ennemies sans oublier celles qui vivent en dehors de ces communautés. Et, des animaux du plus petit au plus grand remplissent des rôles également à ne pas négliger dans ce récit qui s'avère fertile en rencontres gommant tout manichéisme (de bons visages pâles côtoient des raclures de blancs tout comme il y a des indiens hostiles aux sioux). Ce n'est pas qu'un voyage initiatique où l'on en apprend sur nous-même sioux, mais aussi un voyage aux nombreux enseignements sur nos semblables, notre rapport à la faune et flore. Les besoins naturels de Tatanka sont bien pris en compte (temps de sommeil, de repas au vu des belles distances parcourues), ce n'est pas un surhomme.
Bref, on ne s'ennuie pas une seconde dans la grande partie de région qu'on traverse avec quelques heureuses variantes en terme de chemins proposés et ce, suivant la progression prise (plutôt linéaire sans que ça en devienne un facteur gênant) d'un important lieu à un autre.
Sur le plan de l'action ça prend aux tripes lorsqu'elle éclate avec l'option intéressante de ne pas avoir à foncer dans le tas, les combats à distance que je préfère au corps à corps pour leur côté je joue plus ma vie aux dés
s'il y a sont quand même à bien négocier selon qu'on est outillé de telle arme à feu plutôt qu'une autre ou de l'arc. Je reste impressionné à ce propos par la culture des armes que l'auteur a de cette époque fin 19e : quel sens du détail, on a l'embarras du choix pour s'équiper entre beaucoup d'armes données aux points de dégâts différents et au maniement plus simple ou non entre nos mains. Dommage qu'aucun lexique avec images ne reprenne toutes ces armes il faut bien que je trouve quelque chose à critiquer
. Il est à noter que toute cette violence on finit par ne plus la vouloir à un moment comme si la paix prédominante de la nature dans laquelle on s'enfonce nous influençait à l'évacuer...
Voici donc un premier chapitre de très grosse facture, teinté d'humanisme, une vibrante ode à la Nature sans tomber dans l'abécédaire écolo, un anti western qui fera date s'attardant sur ces natifs du sol américain (sioux, cheyennes) que sont les indiens en observant à la loupe leurs us et coutumes, vie quotidienne. Pour finir, les péripéties prenantes à souhait, qui font augmenter les battements de notre cœur pris de frissons, n'en oublient pas les spécificités des cadres dans lesquels elles prennent place
. Décidément Sunkmanitu tient à ce que ses lieux acteurs muets aient autant de place que ses personnages.
Interlude : de longs paragraphes font la jonction entre les premier et deuxième chapitres, une pause en quelque sorte offrant au lecteur de faire un bout d'aventure avec des compagnons...
EDIT du même post pour les prochains chapitres II&III pour lesquels j'espère un aussi beau grand choc de lecture-jeu.