Les Sceaux de la Destruction

Bon, je vais me lancer dans une refonte des Sceaux de la Destruction. J'ai pas mal d'idées mais il y a un point de cohérence sur lequel je bute et j'aimerais bien vos avis.
Le héros, roi d'Arion, doit traverser tout le continent de Khul pour aller sauver le monde. Tout seul, bon pourquoi pas. Mais le roi part... à pied ! En fait je crois que ce n'est jamais vraiment précisé textuellement mais il y a de nombreuses situations où on n'imagine pas quelqu'un traverser avec un cheval.
Du coup j'ai deux options:
- reprendre le bouquin en supposant que le souverain a bien un cheval et qu'il l'abandonne en cours de route. Pourquoi pas, mais ça va être très lourd de pointer tous les passages où c'est contradictoire avec le texte.
- trouver une explication pas trop extravagante justifiant qu'il fait le voyage à pied. Et c'est sur ce second point où je manque d'idées. Est-ce que par exemple le fait de devoir prendre soin de son cheval et le nourrir sur une longue route peut être suffisamment problématique pour éviter de s'encombrer de l'animal ? (sachant que le héros veut rester discret et ne s'arrête pas dans les auberges)

La deuxième solution serait plus économique (une phrase ou deux au début de livre, et problème réglé) et plus proche du texte d'origine, ce qui est l'approche qu'on a favorisé pour l'instant. Mais si tu penses que le livre a besoin d'être étoffé pour révéler son potentiel (en s'appuyant notamment sur le jdr), et même avoir des paragraphes supplémentaires, la première solution, bien que plus complexe à mettre en œuvre, serait plus immersive  ?

Quelques conseils parmi les trucs que je fais désormais systématiquement : lire ce topic, celui des critiques et des erratas sur le forum, consulter la page Titannica et le jdr, consulter le forum Fighting Fantazine (les comptes-rendus de greenspine en particulier) et le bloc de Malthus Dire.
Ça permet de repérer déjà des bugs, de mieux connaître le background, de se constituer un répertoire des noms, et de repérer les défauts majeurs à corriger.

Merci Gief, j'ai participé à l'écriture de "Voyages en terre d'Arion", donc j'ai déjà passé plusieurs dizaines d'heures sur les sources
Et en effet, je pense que les "Sceaux" méritent un peu plus qu'un aménagement pour que les lecteurs aient plaisir à y jouer, notamment la fin qui est indigente. Le début pose des problèmes de crédibilité que je vais tenter d'atténuer.
Cela dit, sur la question du cheval je suis d'accord avec toit. La deuxième solution est celle que je dois privilégier, d'autant plus que je suis parti de l"hypothèse qu'il était à pied pour calculer les temps de trajet pour VtA et les corrections sur la carte de Titan.
Il me reste à trouver une explication plausible.

Spoiler:

Pour le cheval, tu as la possibilité d'écrire un nouveau début d'aventure en 5-10 paragraphes avec lui, puis d'insister sur le côté trop accidenté du terrain pour l'abandonner, en précisant en intro qu'on y serait obligé au vu de la région, ça donnerait une bonne dose de réalisme à un début qui en a besoin !

Le drame de perdre son fidèle destrier blessé après une chute/un piège...
"Il s'appelait Stewball"

J'ai pensé à ce genre de chose, sauf que:
-non, le terrain n'est pas accidenté en début d'aventure, il n'y a rien dans la géographie qui permette de justifier qu'on abandonne un cheval, et je ne peux pas changer la géographie...
-une fois qu'on est arrivé chez le seigneur Hever, à Fallow Dale, il serait aussi logique qu'il nous propose une monture pour la suite du voyage, donc il faudrait abandonner un deuxième cheval
Je suis plutôt parti sur cette histoire de prophétie, cohérente avec les éléments de VtA, en y ajoutant l'idée qu'en plus il devrait à un moment ou à un autre abandonner sa monture. On est quand même dans du medfan, je trouve qu'une prophétie ça fait pas mal l'affaire.

Spoiler:

Je propose "la discrétion".

Si un roi ne peut pas utiliser de cheval, ce n'est pas par manque d'argent.
On ne peut pas non plus imaginer qu'il est parti tellement vite qu'il n'a pas eu le temps de prendre un.
Il ne peut pas non plus avoir oublié d'en prendre un: restons un minimum logique.

Non, on peut imaginer des espions qui attendent un cavalier. Les contre-espions du roi le savent et l'en avertissent.

" le fait de devoir prendre soin de son cheval et le nourrir sur une longue route peut être suffisamment problématique pour éviter de s'encombrer de l'animal" est effectivement extravagant.

Bravo pour te coltiner un DF vraiment pas fameux avec un scénario tiré par les cheveux et d'essayer de te dépatouiller comme tu peux.

A mon avis reste sur la discrétion et la volonté de passer incognito, tel un ninja.

Oui, la discrétion fait partie des éléments, surtout sur la première partie du parcours. Mais après Fallow_Dale, le héros traverse des contrées qui sont aux trois-quarts désertes jusqu'aux pics de Krill-Garnash. Il y a juste un pauvre village. Bref, il y a moyen d'être discret même à cheval. De plus, le héros est coiffé du Casque de Brendan, qui est peu ou prou l'équivalent d'une couronne, donc bonjour la discrétion En plus à Fallow Dale il participe à une réception donnée par le seigneur Hever (au cours de laquelle on peut se faire chourer ledit casque).
Bref, je ne pense pas que l'explication suffise. Une bonne explication c'est que le héros est un peu con et bourrin, mais quand même pas suffisamment pour partir à pied. C'est pour ça que j'aime bien mon histoire de prophétie. Si on ajoute que ça reste quand même plus discret et que le héros est un peu con, on y arrive...
Merci pour tes encouragements oriounga. Mon objectif serait que ceux qui n'ont pas aimé les Sceaux puissent prendre un certain plaisir à jouer cette nouvelle version, sans non plus trahir l'original.

Il faudrait surtout un final épique avec les golems, Morgane et Aka Ranth. Le résultat initial reste assez pauvre dans le texte original.

Ou alors un petit flashback émouvant pour commencer, rappelant comment notre cheval blanc dénommé Artax, a été englouti par les terribles marais de la Mélancolie

Sinon, on peut toujours remplacer le cheval par un joli chocobo

Disons, que ce livre mérite mieux que l'indifférence générale dont il est l'objet. 
Merci à tous de le remettre en selle. C'est mérité.

Prenant le train en route...
L'explication du terrain accidenté ou impraticable me paraissait la meilleure de même que la discrétion. C'est ce que j'ai fait dans Le rire de Gorulga où notre héroïne, bien que reine, part à pied d'une part parce qu'elle doit traverser une jungle dense et qu'elle ira plus vite et plus facilement ainsi et d'autre part pour ne pas ameuter tout le monde avec une imposante escorte. Mais là, on peut pas. Donc...

Pourquoi ne pas commencer à cheval et très vite faire disparaitre ce dernier ?
- Notre monture dérape, se brise une patte et on doit abréger ses souffrances (séquence émotion).
- Notre monture s'enfonce dans la vase des marais ou d'une fondrière (non j'ai pas dit The Neverending story) ou chute d'une corniche pour basculer dans le vide.
- Notre monture est tuée lors d'une attaque de maraudeurs.
- Notre monture est volée par une bande de maraudeurs.
- Notre monture tombe malade et meurt.
Bien que mon amour des animaux me fasse frémir devant ces options, elles me paraissent les plus aptes à faire en sorte que notre héros se retrouve rapidement sans monture. Après, on peut insister en amont à une ou deux reprises sur le fait que les chevaux sont rares dans cette région, histoire que le lecteur comprenne qu'il n'en retrouvera pas de sitôt.

Reste le problème de Fallowdale : effectivement, le maître des lieux devrait au minimum nous fournir une monture avec de surcroît provisions et outre d'eau. Et là, cette absence est plus difficile à justifier... Une épidémie qui a décimé ses écuries ? Un conflit récent qui a vu mourir la quasi-totalité de ses bêtes ? Pas terrible... Pour moi, c'est plus à partir de là que ça coince.

Oui, toutes ces explications se tiennent. Mais à ce compte-là je pourrais aussi bien réécrire tout comme s'il avait une monture jusqu'à l'endroit où ça ne tient plus la route.
Ca m'embête pour plusieurs raisons:
- les temps de trajet: comme je l'ai dit on a calé les distances sur les temps de trajet des Sceaux. Donc pour rester cohérent je devrais aussi revoir les temps de trajet là où il a un cheval, donc les nuitées etc... pas infaisable mais largement plus complexe;
- le degré d'adaptation: même si mon inclination tendrait à réécrire largement ce DF, l'idée est aussi de proposer quelque chose qui soit fidèle à l'original en y ajoutant une dose de cohérence et de jouabilité. Donc essayer d'avoir un impact tout de même "minimal". Introduire une monture oblige à gérer sa présence potentielle ou son abandon dans toutes les dimensions de l'AVH.

Oui, à Fallow Dale le Seigneur Hever nous fournit de l'eau et de la nourriture. Aucune raison qu'il ne nous fournisse pas un cheval avec, surtout qu'on va traverser de longues étendues plates et presque désertes. Mon idée est donc qu'il nous propose un cheval mais qu'on refuse avec en tête la mise en garde d'Aka Ranth qui nous a prévenu que le malheur risquait de s'abattre sur nous si on utilisait un cheval. Ca peut sembler absurde, mais je vois mal comment s'en sortir simplement sans une explication qui soit de l'ordre de la magie ou de la superstition.

Pour Fallow Dale, pourquoi ne pas proposer une monture et la faire disparaître très vite par la suite ?
Par exemple, on quitte Fallow Dale à cheval, tu balances quelques descriptions du genre "les heures défilent au rythme de votre monture" et puis soudain, un orage violent, notre cheval effrayé rue et se cabre, on vide les étriers et on voit notre monture affolée partir au galop... Ou alors, un gentil piège, genre jolie demoiselle avec une cheville foulée au bord de la route, on descend de cheval pour lui porter secours et la jolie demoiselle se barre en courant très vite pendant que ses complices, cachés dans les taillis, nous piquent notre monture dans notre dos (la galanterie, ça paie pas toujours...).

Après, évidemment, si t'as déjà fait le coup du cheval qui disparaît très vite en début d'aventure, ça va sentir le réchauffé...

Oui, le problème c'est bien ça... faire disparaître un cheval une fois ok, voire même ça rajoute au côté ardu de la quête, mais deux fois ça n'a pas beaucoup de sens.

Sauf à tourner au running gag.

« Bordel Sire, vous avez ENCORE perdu un cheval ? »

Le Roi pourrait manquer de perdre deux fois la vie à cheval, et se dire que finalement, il devrait peut-être écouter les prophéties.

Ou alors, on transfère l'histoire chez les incas qui ne connaissaient pas le cheval avant l'arrivée des espagnols...

gynogege a écrit:

Oui, la discrétion fait partie des éléments, surtout sur la première partie du parcours. Mais après Fallow_Dale, le héros traverse des contrées qui sont aux trois-quarts désertes jusqu'aux pics de Krill-Garnash. Il y a juste un pauvre village. Bref, il y a moyen d'être discret même à cheval. De plus, le héros est coiffé du Casque de Brendan, qui est peu ou prou l'équivalent d'une couronne, donc bonjour la discrétion En plus à Fallow Dale il participe à une réception donnée par le seigneur Hever (au cours de laquelle on peut se faire chourer ledit casque).
Bref, je ne pense pas que l'explication suffise. Une bonne explication c'est que le héros est un peu con et bourrin, mais quand même pas suffisamment pour partir à pied. C'est pour ça que j'aime bien mon histoire de prophétie. Si on ajoute que ça reste quand même plus discret et que le héros est un peu con, on y arrive...
Merci pour tes encouragements oriounga. Mon objectif serait que ceux qui n'ont pas aimé les Sceaux puissent prendre un certain plaisir à jouer cette nouvelle version, sans non plus trahir l'original.

Décidément, bravo Gynogege et merci.

Bravo pour essayer de te dépatouiller avec ce DF et merci pour t'enquiquiner à essayer de l'améliorer.

Ce qui est amusant à la longue, c'est d'essayer de régler un problème pour s'apercevoir que cela crée d'autres problèmes ailleurs.

Parce que là, avec le Casque de Herbie Brennan sur la tête, on repassera pour la discrétion.

Ce casque a-t-il une utilité quelconque pour le reste de l'aventure? Dans le cas contraire, fais disparaître ce casque ridicule, qui sape toute volonté de discrétion.

J'ai davantage l'impression de voir le roi Dagobert ou un bon vieux Roi Fainéant que "Théoden" le Roi du Ronan".

Mine de rien, ce serait peut-être la première AVH où on propose au lecteur d'incarner un héros "un peu con"...

Après, je conseille quand-même d'éviter de le mentionner dans le résumé...
"Vous êtes le sage et un peu con souverain du paisible royaume d'Arion..."
Pas top.

@oriounga
Oui alors le casque est complètement fondamental (apparemment tu ne l'as pas joué, ou tu n'es pas allé au bout). Et il participe aussi au côté "un peu con" du héros. Mais c'est un héros "au coeur pur", rassurez-vous (est-ce qu'il faut en déduire qu'il y a une relation entre les deux ?)

Voyageur Solitaire a écrit:

Ou alors, on transfère l'histoire chez les incas qui ne connaissaient pas le cheval avant l'arrivée des espagnols...

Je sais pas si c'est de l'humour mais je trouve cette idée séduisante : d'abord parce que c'est foutrement original (pas de LDVELH dans ce contexte, seuls les aztèques et les mayas ont été traîtés), ensuite parce que j'aime bien ce thème (argument sans intérêt pour autrui ), mais cela risquerai de poser quelques petites difficultés d'adaptation (retrouver les noms francisés des objets d'usage courant utilisé : casque, épée, armes diverses...).

Ben, j'ai dit ça parce que d'une part, c'est une solution au problème (aussi fantaisiste et difficile à appliquer soit-elle) et que d'autre part, je suis en train de relire avant publication la prochaine AVH de ma saga qui se déroule dans un monde inspiré des Incas et des civilisations andines...
Il y avait une part d'humour aussi quand-même.

Pour donner une idée du type de travail, j'ai réécrit le paragraphe 400. Ceux qui ont lu le bouquin savent que la version originale c'est juste... le premier paragraphe !

"La victoire est à vous ! Les Masques de la Destruction ne seront pas lâchés sur le pays, tout au moins pas de votre vivant…
Vous vous reposez sur votre séant, au milieu de la grotte dévastée par vos combats, et vous vous dites que le trajet du retour risque d’être aussi long et pénible. À ce moment, une vibration sur votre casque vous fait tourner la tête. Surpris, vous tentez de l’enlever, mais un éclair blanc supprime le décor où vous vous trouvez.
Vous voilà au beau milieu de la salle du trône, toujours en position assise, faisant face à Asynus, l’un des membres du Conseil des Anciens. Il vous sourit.
« Maintenant que Morgane est défaite, il est plus facile de se servir la magie, Sire. Vous devez être épuisé et nous allons vous laisser vous reposer. Vos enfants sont impatients de vous retrouver. »
Gêné, il s’éclaircit la gorge avant de reprendre :
« Mais il faudra que le Conseil fasse le point sur toute cette… affaire… vous vous en doutez. »
Vous acquiescez. Le plus important aujourd’hui c’est que votre cité est sauvée des griffes d’une menace telle qu’elle n’en avait pas connue depuis plusieurs siècles."

Spoiler:

gynogege a écrit:

@oriounga
Oui alors le casque est complètement fondamental (apparemment tu ne l'as pas joué, ou tu n'es pas allé au bout). Et il participe aussi au côté "un peu con" du héros. Mais c'est un héros "au coeur pur", rassurez-vous (est-ce qu'il faut en déduire qu'il y a une relation entre les deux ?)

Ben, en fait, je ne l'ai pas rejoué depuis sa sortie, quand j'étais au début du collège.

C'est peut-être lié au fait qu'à l'époque je ne l'avais pas trouvé terrible.

Ceci doit expliquer que mes souvenirs soient moins précis que ceux de quelqu'un l'ayant refait récemment.