Repose en Paix

Je n'avais pas saisi le sens politique de "Que Marianne était jolie" jusqu'à présent. Il faut dire que, de Michel Delpech, je ne connaissais vaguement que les refrains de ses chansons les plus connues, sans même savoir que c'était de lui. Ca fait quand même bizarre de se dire qu'on découvre des artistes à leur mort...

C'est un peu l'hécatombe en ce début d'année. Encore une icône interplanétaire qui s'éteint

J'ai du mal à y croire... Un géant, un caméléon inclassable, insaisissable, qui s'est réinventé en permanence, qui s'est inventé tout simplement.
La musique, mais aussi la peinture, la littérature, la mode... Un "touche à tout" d'une créativité démentielle, tout l'intéressait. A chaque nouvel opus, à chaque nouveau personnage, on s'étonnait, on commençait à décortiquer, analyser et lui, il était déjà passé à autre chose.
Y a du sublime et du pas terrible dans son oeuvre, comme pour tout le monde, mais l'ensemble, l'héritage, est si incroyable, d'une telle richesse, que chacun peut y trouver quelque chose. Bowie est inclassable, il ne rentre pas dans les cases, elles sont trop petites pour lui.
Le roi est mort ! Vive le roi !

Mince, on parlait de lui il y a quelques jours pour la sorti d'un nouvel album...c'est paradoxal...

Comme le disait si bien Gérard de Suresnes à l'époque, cette année 2016 c'est une décatombe...

R.I.P

Sous le choc de la nouvelle sue par sms ce matin !! Comment se fait-il ? De quoi est-il mort ? Une Blackstar qu'on va immensément regretter...

RIP...

Histoire d'honorer sa mémoire je mets l'une de mes chansons préférées de son répertoire :

@ Lowbac : il est décédé d'un cancer.

En dehors de la musique, il y a aussi le cinéma (Les prédateurs avec Catherine Deneuve, Furyo avec Ryuchi Sakamoto), la mode (Paul Smith et J-P Gaultier viennent de lui rendre hommage)...
C'était un saxophoniste également, perfectionniste jusqu'à prendre des cours de mime pour perfectionner sa gestuelle et sa façon de bouger sur scène. Il aimait le théâtre, la littérature, la peinture... La musique Soul le fascinait : durant ses années newyorkaises, il fréquentait assidûment l'Appolo Theatre où se produisaient tous les grands et grandes de la musique noire.

Le type qui s'est réinventé sans cesse, visionnaire, toujours en avance d'un style, d'un son, d'une mode, d'une tendance, impossible à classer, à définir...
Je pense que c'est finalement Madonna qui l'a le mieux défini :"le type extraterrestre, l'artiste qui venait d'ailleurs"

pour les amateurs de Fantasy on peut aussi citer le film "Labyrinthe" avec les créatures créées par l'équipe de Jim Henson (le Muppet Show)

Une icône, qui réinventa la façon de voir et d'aborder la musique, qui imposa un look, une apparence à un artiste, oui une bien triste nouvelle...

Il était plus qu'un chanteur, un artiste aux multiples facettes, surprenant son monde à chaque album, à chaque morceaux. Dans la musique il y a eu avant Bowie et après Bowie.
Il a surfé sur toutes les modes, sur tous les styles, un talent hors norme, hors du temps, inclassable.
J'avais pu récemment assister à son expo à Paris, qui retraçait sa carrière, c'était fascinant et très intéressant. Avec le recul c'est vrai que ça faisait un peu une expo testament, comme si il savait, on sentait qu'il n'allait plus vivre très longtemps.. Un géant tout simplement.

Son dernier album est clairement un testament musical, il a dû l'enregistrer alors qu'il était déjà malade. On a la gorge serrée à le voir livide, amaigri, fragile dans les différents clips...
La chanson Black Star est claire :"Je suis maintenant au paradis, je suis une étoile noire..."
Mais c'est toute sa carrière qui est un legs fabuleux.

Oui sa carrière est d'un éclectisme rare et est phénoménale, sur la durée, et sur la qualité (du moins de 69 à 86).

Maintenant reste ses chansons, ses morceaux, une image, une marque Bowie, souvent imité par la suite. Clairement l'un des plus grands talents de l'histoire de la musique.

sa période seventies avec entre autres "Ziggy Stardust" reste l'une des plus marquantes et les plus inspirées je trouve. Après il a su se renouveler continuellement et avec la manière, chose que très peu d'artistes sont capables de faire (seuls les grands).

Musicalement sa trilogie berlinoise est remarquable, avec de nombreux morceaux instrumentaux assez incroyables, trois albums d'une grande richesse.

Un artiste à l'immense créativité, se renouvelant sans cesse, la marque des plus grands, c'est certain.

L'année 2016 commence bien mal...

Lemy puis Bowie partis, la Grand-Bretagne souffre.
Je n'étais pas fan de tout chez Bowie, mais il prenait des risques, lui.
L'homme était un caméléon au niveau de son ou ses images, mais c'était aussi le cas pour ses disques.
RIP Bowie, le Caméléon de l'histoire du Rock, qu'il a marquée indubitablement.

C'est un peu inculte ce que je vais dire. Mais pour moi, Bowie c'était "China Girl"'. . . et " Le Prestige"...

Normal : Bowie a vraiment touché le "grand public" avec les années 80, à partir de Let's dance.

Pour en revenir à la remarque de Reki sur la période Ziggy Stardust, c'était les 70's, une période incroyable, unique, où tout semblait permis. Une décennie de folie et d'excès, d'une créativité incroyable, bouillonnante, excessive presque.
Bien sûr, il y a les clichés, sexe, drogue, psychédélisme et délires en tous genres. Mais derrière ça, il y avaient des gens vraiment cultivés. Freddie Mercury, Bowie et tous les autres s'y connaissaient en peinture, en littérature, s'intéressaient au théâtre, à la photo... Quand on écoute leurs interwiews, ils citent des peintres, des écrivains, des artistes... Comme ces musiciens de Hard Rock en cuir clouté qui vont te jouer du Bach ou du Shubert au piano sans problème... Comme Iggy Pop qui a fait un album de reprises de chansons françaises dont Les feuilles mortes. Freddie Mercury était fou d'opéra, c'est lui qui a voulu chanter avec Montserrat Caballé et Bowie admirait Brel dont il a repris Amsterdam...
Ces gens ne se cloisonnaient pas, tout les intéressait et derrière les frasques, les excès et les scandales, c'étaient souvent des types d'une culture phénoménale.

C'était la folie créatrice des 70's et des 80's, ou tout était possible et imaginable, ou quand on osait on était écouté (plus comme aujourd'hui ou on juge). Une époque hélas révolue, ou tout est dans la provocation maintenant, le superficiel et le matérialisme.

Bowie était l'un des symboles du bouillonnement créatif des 70's, une image, un style, un look, repris par la new wave des 80's par la suite. Des artiste qui étaient plus que des chanteurs mais des hommes cultivés, progressistes et imaginatifs au possible.


Effectivement c'est un peu inculte Linflas (décidément c'est pas ta soirée ).

C'est vrai, il y avait aussi un côté progressiste, beaucoup s'engageaient à travers leur art pour faire évoluer les mentalités. Car les 70's, c'était aussi la contestation, la lutte pour les Droits Civiques, l'opposition au Viet Nam, le Flower Power... Ces artistes passaient des messages, faisaient bouger les lignes. Comme Bowie avec Heroes. Le Ministère allemand des Affaires Etrangères a d'ailleurs publié un communiqué pour saluer l'artiste et le remercier "d'avoir contribué à la chute du Mur" avec cette chanson.

C'était le temps où Gainsbourg brûlait un billet de 500 francs en direct, le temps où Balavoine envoyait chier Miterrand en public...

Pour rebondir sur vos propos, c'est vrai que j'ai souvent tendance à retourner dans le passé (période 60/70/80's voir même les pionniers du rock des années 50) pour mes écoutes.

Actuellement, j'ai l'impression de vivre dans une période où on nous martèle d'artistes "variétoche" sortis de la télé-réalité, de musique aseptisée et de playlist radio d'une tristesse et d'une indigence absolue...

On perd Lemmy, on perd Bowie et on se dit que depuis personne n'a vraiment repris le flambeau...

Quand tous les grands ne seront plus de ce monde, la sphère musicale deviendra bien moribonde...

Mais ou se cache donc la relève ????

Pour moi les 60's, 70's et 80's sont les trente glorieuses de la musique, à partir du milieu des 90's c'était le début de la fin, surtout au niveau de la musique dite populaire, la c'est catastrophique.

Si les gens sont aussi nostalgiques en matière de musique c'est surtout parce qu'aujourd'hui on entend un maximum de merdes.

Il y a eu une époque où être un chanteur "populaire" ou de "variété" n'était pas péjoratif. Il y a eu un temps où même la chanson française était brillante, c'était Brel, Gainsbourg, Balavoine, Polnareff, des paroliers comme Michel Berger, Goldman, des monuments comme Starmania...

Aujourd'hui, c'est l'abysse, l'abîme. D'un côté, c'est la démocratisation de la daube, n'importe quel glandu qui gratte trois cordes de guitare dans son grenier se met en ligne et ça fait le buzz. C'est le nivellement par le bas, tout le monde veut "son quart d'heure de gloire" comme le disait Warhol. Une succession de nanas clonées qui font toutes la même chorégraphie, du bruit en guise de musique...
De l'autre, un politiquement correct étouffant, aseptisé, plus de direct, tout est enregistré, calibré, bien propret. Comme ces chanteurs pour minettes bien propres sur eux, genre gendre idéal, qui portent la barbe de trois jours (soigneusement taillée) pour faire rebelle... Ils sont bien propres sur eux, ils racontent leur vie sur les réseaux sociaux et se disent "engagés", mot vide de sens mais qui fait bien...

Les frasques, les excès, les audaces, la créativité, la folie, l'indépendance, c'est fini. Plus de stars (étoiles), on a des people (des gens). Bien formatés, bien dans les clous, bien aseptisés pour ne pas affoler la brave ménagère de moins de 50 ans. On en fait des stars et en plus ils le croient...
Pathétique, d'un ennui insipide, putride...

Warlock a écrit:

Effectivement c'est un peu inculte Linflas  (décidément c'est pas ta soirée ).

Disons plutôt que je constate qu'il faut faire partie d'une certaine élite geek pour oser s'exprimer ici, comme si la sous-culture des ldvelh devait être compensée par d'autres. J'ai déjà connu cela dans la démoscène, je suis habitué

Un artiste qui avait toujours su se renouveler au fil des années. La nouvelle de sa mort deux jours après la sortie de son dernier album m'a fait un choc, même si je mentirais en disant que j'étais un grand fan (je connais assez peu, pour ne pas dire quasiment pas). En tous cas, histoire de ne pas parler toujours des mêmes chansons et des mêmes périodes, j'aime bien l'album Outside de 1995:

Pierre Boulez, Michel Delpech, Natalie Cole, Lemmy Kilmister, et maintenant Ziggy... cinq grands musiciens qui nous ont quitté en deux semaines ! (Sans oublier le chef d'orchestre Kurt Masur le 19 décembre dernier).

J'admire l'homme et l'artiste : quelqu'un qui se remettait sans cesse en question, qui a fait de la musique quand il voulait comme il voulait, refusant la sécurité au profit d'une créativité débridée et sans frontières. Curieusement, je l'ai connu d'abord non par sa musique mais pour ses films, en particulier le remarquable Les Prédateurs de Tony Scott.

La Musique perd beaucoup de ses grands serviteurs en ce moment.