Le Ninja globe-trotter

En comparaison avec d'autres séries où l'on voyage pas mal tel dans LS, vous sentez-vous assez libre de vous déplacer où bon vous semble sur la carte d'Orbus ? Le ninja avale-t'il suffisamment de kilomètres pour vous étanchant votre soif de terres nouvelles, de paysages, reliefs variés ? Rien que dans le premier tome il effectue à pied un sacré trajet de la Cité des Maléfices jusqu'à la Forteresse de Guen Dach voire il peut bifurquer à un moment s'il a le désir de rallier la Cité des Neiges plein nord, je garde un bon souvenir du marécage géant du Pays des Trolls où en quelques paragraphes seulement on en a un bel aperçu sur sa dangerosité singulière qui ne donne pas envie de s'attarder à y faire du tourisme^^.

Je suis plutôt d'accord, les bonnes descriptions du paysage reflète bien l'immensité du territoire , on se sent "petit" pour reprendre l'expression de notre ninja.

Par contre les notions de distances parcourues sont assez floues, car l'auteur peut décrire en 100 paragraphes un tout petit bout de chemin, alors que parfois on a juste le droit à "vous marchez au Nord pendant 2 jours" et pire "vous marchez longtemps, vous êtes finalement arrivé mais c'était le mauvais chemin : vous avez perdu" (dans le 1er tome)
Cette irrégularité m'a un peu dérangé, d'autant que la carte du début de livre n'est pas super précise (en gros y' a juste la mer, les montagnes, le point de départ et l'arrivé).

Ensuite en ce qui concerne la liberté c'est un peu truqué : pour reprendre l'exemple du post précédent, à la bifurcation, si vous allez à la cité des neiges c'est la mort au paragraphe suivant. De même, un moment dans le deuxième tome trois chemin sont possibles, mais au bout de 2-3 paragraphes on s’aperçoit que 2 chemins sont mauvais et on est ramené au troisième chemin (avec un malus du genre poursuite de gardes).

Ainsi, on a le droit à une sorte de "One True Path" déguisé.

Pour finir, je trouve que cette série est très bien, j'ai déjà lu les deux premiers. Je me sens assez libre dans le sens où les paysages sont variés et bien décris mais pas assez car les 3/4 des distances sont sous ellipses narratives.
Néanmoins on a vraiment l'impression de s’ évadé.

Pour comparer avec les autres séries :
- Moins libre que dans "Quêtes du Graal"
- Moins libre que dans "Sorcellerie"
- Moins libre que dans "Destins"
- Globalement équivalent à Loup Solitaire (2ème cycle) et Astre d'Or
- Plus libre que dans la majorité des DF

J'ai pris en mains les derniers volumes et je suis époustouflé par tant de lieux sur la carte d'Orbus qui est présentée dans sa globalité, dommage que le ninja ne va pas partout faute de ne pas avoir un plus grand nombre de volumes, des lieux rien qu'aux noms donnent envie de s'y rendre.

Remonte petit topic...

C'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié dans cette saga, on voyage énormément. A pied d'ailleurs, à 90%. On peut donc en déduire :
- qu'une mystérieuse épidémie a décimé tous les chevaux d'Orbus et qu'on doit donc marcher.
- Que le ninja est une radasse de première qui préfère user ses semelles plutôt que d'investir ne serait-ce qu'une pièce de cuivre dans une monture.
- Que le ninja, en véritable ascèse, n'a pas un rond (vile manifestation de la vulgaire matérialité vouée à disparaître) pour s'acheter un cheval.
- Qu'après tous ces kilomètres à pied, il doit avoir des mollets de dieu de l'Olympe.

Enfin bref, c'est un des plaisirs de la série d'arpenter le vaste monde d'Orbus. Pourtant, le bât blesse quelque part... J'ai en effet du mal à faire le lien entre La voie du tigre et Le Talisman de la Mort qui se passent pourtant sur le même monde. Griseguilde et sa région sont clairement "médiéval-fantastique", un samouraï y est plus dur à trouver qu'une rognure d'ongle dans un sac de riz. Alors que côté Voie du Tigre, on est dans une ambiance franchement japonaise, ou du moins extrême-orientale avec ninjas, samouraï, décors et costumes qui vont avec. Même chose pour les illustrations de Bob Harvey, très médiévales dans le premier, très orientalisantes dans le second. Et quand on regarde la carte, Irsmun et Griseguilde ne sont pas très éloignées géographiquement. Pourtant, j'ai toujours eu clairement l'impression de deux univers différents.
J'ai franchement l'impression que les auteurs n'ont pas fait gaffe et ont oublié de "relier" les deux œuvres quelque part...

Bon, concernant notre Ninja Globe-oculaire (private joke à ceux qui ont lu la série):

Tu serais encore plus surpris par le tome 0, le préquel, récemment écrit par un auteur spécialiste du Japon, et qui accentue encore le cadre nippon.
Pour le Talisman de la Mort, il y a quand même les moines de la mante écarlate que l'on peut croiser dans la ville.
Après peut-être est-ce que, de notre point de vue de lecteur, le côté oriental est accentué dans la VDT car on y incarne un ninja, forcément... Alors que pour le Talisman, nous ne campons pas un oriental, confronté à un univers surtout urbain et cosmopolite...
Le Talisman s'est "inséré" dans la collection DF des débuts, peut-être de manière appuyée pour rentrer dans un moule + médiéval, alors qu'une plus grande liberté est apparue après avec le développement de l'archipel des Hachiman, l'univers oriental sur Titan.

À Irsmun, pourtant, dans la VDT, on voit bien le côté cosmopolite également Souvenez-vous des factions, si différentes. Et comme il s'agissait d'un JDR transposé, les éléments orientaux et l'aspect cosmopolite étaient présents dès le début. L'illustrateur a peut-être joué un rôle également.

J'ai plutôt apprécié la VDT pour son côté très médiéval. Les rencontres orientales sont liées effectivement au fait que l'on incarne un ninja, mais Glaivas, Foxglove et la plupart des PNJ sont très médiévaux. A part les dévots de Kwon et Vile, Irsmun m'apparait très ressemblante à Griseguilde.

'sais pas, j'ai l'impression que ces touches "japonaises" sont soudaines, par à-coups. Surtout avec certaines illustrations de Bob Harvey où d'un coup, on est vraiment complètement au Japon (dans les costumes, les décors) alors que les autres restent dans le Médiéval-Fantastique. C'est particulièrement flagrant dans Les parchemins de Kettsuin avec les illustrations des paragraphes 22 et 91 alors que les autres sont clairement medfan...

Il n'y a aucun mystère sur l'aspect medfan de LVDT : tout était parti de l'univers de campagne AD&D réalisé par Mark Smith.
Or, que trouve t-on dans AD&D 1ere édition ? Des trolls, des orques, la classe du moine, celle du ninja, celle du paladin, etc etc... un beau mélange folklorique mais divertissant.