4e Dimension - 1 - Chasse à l'Homme

Après m'être plongé dans mes lectures habituelles histoire de me réimprégner des LDVELH (Sorcellerie puis quelques Défis Fantastiques), puis avoir considérablement enrichi ma collection (mon nombre de livres possédés a doublé), il me restait à me lancer dans la lecture de certains de ces livres inédits pour moi.

Histoire de varier des classiques Folio/Gallimard, j'ai opté pour la série "Histoires à jouer", qui présente un nombre important de livres dans différentes séries. La série "4ème dimension" propose ainsi 3 aventures, qui sont indépendantes les unes des autres. La première est intitulée "Chasse à l'homme", un titre plutôt fidèle à l'intrigue. Le résumé derrière le livre, et repris ici, est lui un peu dommageable car il déflore une bonne partie de l'intrigue. En effet, s'il est bien question de changement d'époque suite à un accident de voiture, la façon dont l'auteur a écrit son récit montre bien que l'on est censé découvrir ce qui nous arrive et pas simplement le vivre.

Mais reprenons du début. L'histoire est très axée "guerre froide", un temps où l'armée américaine multipliait les recherches dans la crainte (l'espoir ?) d'un affrontement avec le bloc adverse. Nous sommes en 1962, un virus mis au point par un scientifique s'échappe au niveau d'une base militaire, menaçant de contaminer par l'eau toute la région voire au-delà. Nous incarnons justement le scientifique en question, et l'accident se produit alors même que nous venons de mettre au point l'antidote. Mais comment réussir à être cru et comment intervenir à temps pour éviter la catastrophe ?

L'histoire est donc assez contemporaine, en tout cas située au 20ème siècle, avec une partie se situant postérieurement à la date de rédaction/publication. Elle est assez réaliste, loin des univers de Fantasy croisé souvent. Cela donne quelque chose d'assez plaisant, on a l'impression de prendre part à un épisode de la série télévisé éponyme, avec une dose de fantastique venant se mêler à cette intrigue de base réaliste. A mon sens c'est donc une réussite en terme d'ambiance, de mise en situation.

Au niveau jouabilité, on retrouve le même principe que dans la plupart des autres LDVELH, à savoir des caractéristiques de base déterminées en partie par un jet de dé (un seul dé est demandé pour faire les livres de cette série). Elles sont au nombre de 4 (capacités physiques, capacités manuelles, communication et perception), auquel se rajoute les points de vie (proportionnels aux points de capacité physique). Le libellé est assez clair, chaque capacité a son utilité, et avoir des totaux de départ trop bas peut être rédhibitoire. Pour le reste les tests sont assez simples (un lancer de dé avec un calcul simple), heureusement pas tous mortel (il y a un passage difficile avec les loups).

L'histoire est assez courte (271 paragraphes), et ne semble pas recéler énormément de chemins parallèles (les 5 premiers paragraphes s'enchainent sans choix, l'histoire ne connait qu'une seule conclusion possible). Je reste donc un peu sur ma faim car j'ai l'impression qu'il y avait de la place pour plus de développement. Par exemple, toutes les caractéristiques de notre personnage ne sont pas utilisées. J'ai fini (avec des caractéristiques élevées) le livre dès la première lecture, et ce en n'utilisant jamais l'une des quatre capacités. Je ne crois pas qu'elle soit jamais utilisée dans toute l'aventure. Les combats, dont les règles sont pourtant clairement posées en préambules (plus d'une page) ne sont pas nombreux, il est possible de faire le livre sans un seul combat.

En conclusion je dirais que ce livre est plaisant à faire mais sans doute pas à refaire de nombreuses fois car il est très linéaire, et ne recèle pas énormément de difficultés (quelques PFA aisément esquivables qui se rejoignent, comme dans Quête du Graal, en un paragraphe de conclusion). Il aurait sans doute pu être mieux développé en ne laissant pas de coté certains aspects.

Ma note : 12/20
Difficulté : 55 %

Ce premier tome de la série « 4ème dimension » surprend agréablement par son originalité, sa diversité et son rythme.

L’originalité réside d’abord dans le personnage que l’on incarne et la situation dans laquelle il évolue.

Vous êtes un scientifique militaire qui, dans le cadre de la guerre froide (1962), procède à des recherches visant à développer des armes bactériologiques. Pour votre malheur, vous parvenez à découvrir une bactérie particulièrement destructrice qui s’en prend à la psyché des ennemis, condamnés à la dépression ou au suicide. Conscient et horrifié des conséquences possibles de votre découverte, vous employez toute votre énergie à découvrir un remède au mal que vous avez engendré. Malheureusement, votre intention arrive un peu tard et un incident dans une base américaine annonce des lendemains sombres…

Voici un personnage terriblement nuancé. Créateur du pire comme du meilleur, il est sans doute à l’image (romancée) du genre humain. Il est faible, mais il a aussi une conscience.

Mais le meilleur reste à venir.

L’intérêt de la série 4eme dimension est d’attribuer une place à l’étrange. Dans ce tome, notre héros va être projeté dans le futur, 30 ans après sa découverte, soit en 1992. C’est là que le livre devient délicieusement intriguant et ce à plusieurs titres :

- notre scientifique va être confronté au désastre qu’a engendré son invention. Vous évoluez donc dans un décor post-apocalyptique ou la population lutte tant bien que mal contre la dépression. Et l’auteur de toujours jouer avec la limite entre héros et anti-héros.

Spoiler:

- vous voici dans le futur. Ou plutôt ce qu’aurait pu être un futur qui se serait construit sur une catastrophe majeure. L’auteur s’autorise donc des fantaisies techniques qui ne sont pas sans évoquer certains films de science-fiction :

Spoiler:

Cette confrontation de l’homme des sixties avec un futur en ruine est à la fois déroutante et très accrochante.

J’évoquais également ci-dessus le rythme et la diversité du livre. Les rencontres et les lieux visités, sans être nombreux, sont variés et révèlent toujours de bonnes idées.

Spoiler:

Et c’est cette diversité qui donne un excellent rythme. Les rencontres et les découvertes se succèdent sans perdre en richesse.


Mais….

Ce livre est affreusement court !

Dans l’absolu, 274 paragraphes ce n’est pas énorme. Ajoutez à cela que ces paragraphes ne sont pas bien long et vous comprendrez que cela pose problème. En effet, comment gérer toutes les bonnes idées citées ci-dessus en si peu de pages ?

Simplement en ne les développant que très peu !

La situation de départ, l’ambiance post-apocalyptique, le problème de conscience du héros… sont autant de sujets excellents que l’on ne creuse pas. Vous ferez des rencontres très belles, mais vous en ferez peu. Vous vous rendrez dans des endroits peu communs, mais vous ne le ferez pas souvent. Autre conséquence de cette concision : il n’y a qu’une fin et, à peu de choses près, qu’un chemin pour y parvenir.

On aurait aimé qu’il y ait, au moins le double de paragraphes, rédigés avec un même souci de  qualité. Je vous aurais alors parlé d’un grand livre dont vous êtes le héros.

Cela dit, « Chasse à l’homme » reste un divertissement original, une vraie curiosité et une aventure sans ennui.

Comme pour les autres tomes de cette série il n’y a que très peu de combats (je n’en ai fait aucun pour "Chasse à l’Homme ») mais beaucoup de tests de capacité. Ceux-ci  se font d’un seul jet de dé. Pas d’interruption très longue de la lecture donc, ce qui préserve l’immersion.


Cote : 16/20

Pour le premier volume de cette série, ce n'est pas une réussite.

A défaut de 4e dimension, on aurait déjà aimé en avoir au moins 2. Je m'explique, le récit est terriblement linéaire, il n'y a pratiquement jamais de choix à faire, les paragraphes s'enchainent directement. De mémoire je me souviens de 5 ou 6 choix à effectuer pour toute l'aventure. On a vraiment l'impression d'être prisonnier d'un long tunnel dont on ne peut sortir. Les seuls embranchements sont donnés par des tests de compétences dont les resultats incompréhensibles. Parfois les échecs n'ont aucunes conséquences, parfois les réussites nous font quand meme perdre des points de vie.

Cela me donne l'impression de jouer à un jeu de rôle avec un MJ qui déroule son histoire sans prendre en compte les resultats des dés ou respecter les choix des joueurs. C'est tres frustrant car on a tres vite l'impression de ne servir à rien. On aurait très bien pu lire un roman. Meme l'enchainement des paragraphes sans choix ne se fait pas de manière a creer un suspens comme dans les série de Joe Dever par exemple.

Enfin, les rares illustrations ne sont pas tres travaillées et ne font naitre aucune émotion.

Pour les points positifs, la thématique est interessante, la période et le décor sont originaux. Il y a très peu de combats, ce qui est plutôt inhabituel pour un ldvelh, et c'est tant mieux.

Verdict:5 Il y a l'"histoire", il n'y a pas le "à jouer"