Cette grosse conclusion souffre de ne s'étendre que sur 360 paragraphes tant il y a d'événements à vivre qui pour certains sont trop vite pliés. La toute première partie de l'ouvrage est bien meilleure que la seconde où bien dommage un essoufflement se fait sentir.
Acte I : aux prises avec les Démons.Astre d'Or la Pierre-de-Lune enfin en mains retourne dans l'Empire Chadakine grâce à ses maîtres Majdars rentrés en communication psychique avec lui. Et c'est pas dans l'une des régions les moins périlleuses de l'Empire qu'Astre d'Or est projeté à la stupéfaction du lecteur qui aurait pensé que les Majdars ne l'envoient pas au casse-pipe d'entrée
. Car démarrer à la Grande Plaine de Lissan ne va pas augurer une promenade de santé pour Astre d'Or et sa compagne Tanid pris en chasse par des groupes de Démons hantant ces plaines sans eau et nourriture... Devoir les esquiver, s'en protéger au maximum apporte une touche de réalisme bienvenue parce que même la Pierre-de-Lune en notre possession on ne peut rayer de la carte les Démons de Charatchak à nous tout seul
.
Rapidement une excitante mission prend forme dans l'esprit d'Astre d'Or au contact des Masbatés du Roi Samur (personnage du second volume) habitant à la frontière des plaines dans un territoire de poche entre deux Lacs Iss et Dolani : fermer à l'aide de la Pierre-de-Lune le Portail Démoniaque de Tilos d'où les Démons surgissent. C'est seul qu'Astre d'Or ira... Le coeur palpite lors de la lecture de ce long passage enivrant : l'objectif de taille est la première pierre d'un plan de reconquête des terres souillées par les forces perverses d'occupation du Roi-Démon. Car pour faire échec et mat à ce Sorcier
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Majdar
renégat Astre d'Or va devoir d'abord le priver de ses légions grâce à l'aide des troupes de résistance de ses amis Sadir, commandant aux Libres, et Samur, commandant aux Masbatés. Le lecteur est ainsi vite plongé dans
la Guerre des Sorciers promise, excellent titre de couverture. Quel régal de se glisser dans la peau du sorcier majdar élaborant des plans de campagne tel un chef, tout presque repose sur ses épaules, le lecteur sent bien que sa destinée n'est pas ordinaire ce qui l'enthousiasme d'autant plus en jouant ce héros.
Autre bon point c'est que notre personnage n'est pas indestructible pour autant avec la Pierre-de-Lune, non régénératrice par exemple des blessures subies, dont la prise de possession ne s'est pas accompagnée d'un mode d'emploi, à charge pour le lecteur d'apprendre à user avec sagesse de cet artefact qui permet entre autres d'avoir accès à de nouveaux sorts regroupés sous l'appellation des Magies Supérieures. Arrivé dans les collines de Tilos, un personnage surprise cité dans les Loup Solitaire qui ne peut franchir le Portail nous apostrophe. La tension est à son comble, des centaines de démons font barrage entre Astre d'Or et le portail... La fuite des collines de Tilos poursuivi par ces Démons bien collants n'est pas en reste aussi plaçant haut la barre d'adrénaline =). Je laisse au lecteur le plaisir de savoir où ces Démons vont finir leur course avec Astre d'Or en sprinter devant qui a l'avantage d'être à cheval, encore faut-il que la monture ne succombe pas sous les griffes des Démons
. Ce quatrième volume me dis-je passionne, va détrôner dans mon coeur le premier mais sa magie s'exerce moins dans le deuxième Acte à suivre :/.
Je ferais un léger aparté pour dire que les Magies Supérieures ont ceci de bien même si ce sont des extensions pour certaines des Magies Mineures de donner la sensation au lecteur que le héros est devenu un plus grand sorcier apte à se frotter à Charatchak.
Acte II : aux prises avec les Chadakines.Des batailles entre Libres, aidés par les Masbatés, et Chadakines vont occuper la deuxième partie du livre. Ce sont les Batailles du Pont de Ganzi, de Longuefougère. A chaque fois, l'auteur rappelle que les forces bonnes sont en sous-nombre par rapport aux Chadakines qui vont être disloquées grâce à des éléments externes conduits par Astre d'Or... J'ai eu du mal à rentrer dans ces Batailles parce que brèves, aux rebondissements écrits d'avance vu que le héros avant a trouvé les moyens d'en faire des victoires pour son camp. Les Chadakines et les Sorcières qui les mènent leur insufflant du courage à revendre grâce à la magie de leurs Pierres de Kazim sont une mer d'ennemis anonyme malgré que quelques noms soient cités : Mère Choulonne, l'Officier Gatakan. Autant on a d'excellents portraits de PNJ gentils autant du côté des PNJ méchants c'est pratiquement le désert.
A la forêt de Longuefougère, le secret des Pierres de Kazim révélé redonne des couleurs à ce second Acte moins trépidant et ensorcelant que le premier, où enfin Astre d'Or récupère des forces. Longuefougère étant une étape décisive pour le héros dixit Mateyra son mentor : "Pars donc pour la forêt de Longuefougère car il est capital que tu t'y rendes." Puis le départ forcé de Tanid à Shuni dans le premier acte se ressent de façon criante quand on se rappelle le plaisir de l'avoir à ses côtés aussi active dans le 3e tome. On se dit alors que le troisième acte va tout emporter sur son passage, l'heure de la confrontation finale avec Charatchak approche. Quels noirs desseins tient-il encore en réserve ? A-t'il des jokers dans sa manche ? Sur la question de ces jokers on le sait ou pas en fonction du moment qu'on choisira de se téléporter magiquement auprès de lui lorsqu'on se met en route vers Chadaki.
Une parenthèse pour dire qu'on en parcourt des bornes sur la carte de l'Empire Chadakine appréciant d'y noter son itinéraire.
Acte III : aux prises avec Charatchak.Tout démarre au paragraphe 39 le meilleur passage du duel... Coup de théâtre le lecteur apprend que Charatchak ne tient pas sa puissance que de lui-même et qu'il part
défavorisé dans son duel. Ce moment procure de bons frissons, écorne la force inimaginable qu'on donnait à cette figure du Mal. Chapeau à Page. Sauf que foin du grand duel espéré on a plus le sentiment de s'attaquer à une bête aux abois même si le Roi Nécromant a quelques petites astuces pour garder la main sur ce duel. Au lieu de se livrer à des assauts de Pouvoirs Magiques tout se borne à un combat de Baguettes et sur notre sagacité à bien employer la Pierre-de-Lune face à Charatchak. Pourtant voir les Pouvoirs Magiques
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Majdars
viciés lancés sur nous par le Roi-Démon aurait été génial. Tout au plus en a-t'on la concrétisation d'un à l'approche de Chadaki...
Le plus pour porter le coup presque fatal à notre ennemi juré c'est que si vous avez récolté des bonus en cours de route tout au long des quatre volumes servant à grossir votre Habileté vous aurez la joie d'avoir des atouts dans la manche. Sinon, plus qu'à charger sa Baguette d'un nombre astronomique de Points de Volonté encore à disposition pour faire la fête à Charatchak. C'est bien l'une des règles de jeu la moins au point de l'histoire que j'aborde là, est-ce normal qu'Astre d'Or puisse charger sa Baguette sans risque de la faire exploser d'autant de Points de Volonté qu'il veut multipliant par 10 ou par 15 etc les dommages qu'il peut infliger au Roi-Démon grâce à sa Baguette du coup plus puissante que la Pierre-de-Lune elle-même :S. Décidément ce duel ne restera pas dans les annales des livres-jeux, est aussi décevant que le duel de LS contre Gnaag dans
le Crépuscule des Maîtres. L'ultime rebondissement concernant le sort de Charatchak conclut heureusement de bonne manière ce combat.
Conclusion de la série :Le paragraphe de fin est court, il faut lire l'épilogue inédit traduit par Meneldur qui clôt de meilleure façon cette saga. La traduction de Mona de Pracontal se révèle moyenne, entachée d'erreurs, je suis convaincu que la VO lue nuancerait vers le haut de quelques points les notes données aux livres d'AO.
Lorsqu'
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Agarash le Seigneur des Démons
s'exprime il a un parler de racaille qui ne cadre pas avec l'image qu'on se représente de ce personnage. Exemple : "Méfie-toi du
gadget que tient le petit Majdar !"s'exclame
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Agarash
d'une voix de fausset
égrillard. Il mord ! ..." Super
. On dirait un poivrot...
Pour ma part cette
Guerre des Sorciers aurait mérité plus de paragraphes pour donner plus de piquant aux Batailles contre les Chadakines et pour donner plus de place au personnage de Charatchak dont on apprend bien tout le passé mais qu'on aurait aimé voir plus s'exprimer de vive voix sur ses visées lorsqu'on le rencontre. Mais tout va si vite que même bouquiner le Livre de Charatchak récolté dans le tome 2 ne pourra se faire pour Astre d'Or dont les origines ne seront dévoilées, au lecteur de les imaginer. Point noir c'est que la chose des repas a été zappée par l'auteur pour cette histoire donc autant rayer la case repas de la Feuille d'Aventure -_-.
Bref, un opus ambitieux qui perd de son souffle à la moitié alors que
le Sorcier Majdar du début à la fin tenait dans ses intrigues le lecteur de bout en bout.
Ci-joint l'épilogue inédit traduit par Meneldur, qu'il en soit remercié car ma notation d'un demi-point n'aurait pas été la même sans lecture de cet épilogue.
LE DÉPART DES MAJDARS
Un épilogue à la série Astre d'Or, par IAN PAGE (1987)
Et ainsi la honte des Majdars fut-elle pardonnée. Après la défaite du roi-démon Charatchak, le Maître Majdar renégat, l’Empire qu’il avait bâti s’effondra. Les Chadakines fuirent dans leurs anciennes demeures du désert de Sadi, et Astre d’Or, champion de la cause des Majdars, fut proclamé « Mage Régent » des peuples libres de l’ancien empire, pour superviser une ère de renaissance et de liberté. La seule Chadakine qui ne retourna pas dans le désert de Sadi fut la Dame Tanid. Elle épousa bientôt Astre d’Or, comme beaucoup l’avait prédit, et ils furent le cœur d’une magiocratie destinée à gouverner la nouvelle confédération d’états libres nés des cendres de l’ancien empire. Un destin encore meilleur attendait les Majdars. La déesse Ishir vint à eux sur l’île de la Désolation et les emmena dans le Plan de la Lumière. Ils y vécurent dès lors et pour toujours, à ses côtés et à son service, enfin apaisés et sereins.
Le Mage Astre d’Or les vit une dernière fois avant qu’ils ne partent, et maints adieux doux et tristes furent échangés. Ils lui léguèrent la nature de la véritable sagesse des Majdars, le dernier de leurs antiques secrets magiques, que seule une vie dédiée à l’étude pourrait extraire des centaines de volumes poussiéreux, de rouleaux et d’objets magiques. La Pierre de Lune fut remise entre les mains des Majdars, et ils l’amenèrent avec eux dans le Plan de la Lumière, car son pouvoir était toujours trop intense pour qu’elle restât sur le Magnamund.
Astre d’Or revint au sein de son peuple. Sadir au Long Couteau devint général de ses armées, le roi Samur récupéra ses terres dans la plaine de Lissan, et Urik, le Sage des Kundi, se vit ordonner d’être le conseiller du Mage Régent et de Dame Tanid, la Reine-magycienne. En dépit de ses nouvelles responsabilités et de l’immense tâche qui l’attendait, Astre d’Or pouvait s'attendre à une ère d’espoir et de bonheur. Dans ce recoin du Magnamund, la paix régnait, au moins pour un temps.
Ainsi s’achève la chronique de la première quête du Mage Astre d’Or.14,5/ 20