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Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 21 Nov 2011 - 19:32
Le périple de Cabeza de Vaca et de ses trois compagnons sur le continent américain.1528-1536.
Le périple de Cabeza de Vaca et de ses compagnons Alonso del Castillo Maldonado, Andrés Dorantes de Carranza et Esteban, un esclave africain seuls survivants de l'expédition de Pánfilo de Narváez en 1528 se retrouvent prisonniers des Indiens Ananarivo sur la côte du golfe du Mexique qui les réduisent en esclavage. Ils parviennent à s'échapper et entreprennent un incroyable périple de près de 8000 km à pied, qui les fait traverser le continent américain de la Floride (depuis le site de l’actuelle ville américaine de Galverston jusqu'à la Californie pendant 6 années. Ils explorent les régions du Mississippi, de l’Arkansas, du Colorado, du Nouveau-Mexique, de l’Arizona et parviennent en Californie. Ils survivent au milieu des Indiens en exerçant du commerce et du reboutage comme « homme-médecine » par imposition des mains, prières (Je vous salue Marie et Notre Père en latin) ou même véritable opération (Cabeza de Vaca parvient à retirer une flèche logée dans le corps d'un Indien). Tous les quatre après être parvenu en Californie, redescendent vers le centre du Mexique et reprennent contact avec les Espagnols à Sinaloa (Mexique) en 1536. Enfin ils reprennent leur route pour rejoindre Mexico où ils sont accueillis par le par le vice-roi Antonio de Mendoza.
C'est durant ce voyage qu' Álvar Núñez Cabeza de Vaca réunit les premières observations ethnographiques sur les peuples indigènes du golfe du Mexique. À son retour en Espagne en 1537, il en écrivit un rapport au roi Charles Quint, lequel fut publié en 1542 sous le titre de Naufragios (Naufrages). Son récit repose sur ses souvenirs le plus souvent invérifiables (à ce jour, il est impossible d'établir avec exactitude l'itinéraire qu'il a suivi de la Floride à la mer de Cortès). Cabeza de Vaca, de retour dans le Nouveau Monde, se voit souffler le commandement de l’expédition pour coloniser la Floride par Hernando de Soto. Il recevra un commandement de consolation avec le gouvernement du Rio de la Plata en 1540. Après avoir remonté le fleuve Paraguay et découvert les chutes de l’Iguazu, puis combattu contre les Indigènes, Cabeza de Vaca est victime d’une rebellion des colons espagnols. Il est renvoyé en Espagne en 1544 où il est condamné par le Conseil des Indes pour abus de pouvoir en 1545 et exilé à Oran. Il fut gracié huit ans plus tard et vint s'établir à Séville en tant que juge (il y meurt en 1559).
Naufragé, réduit en esclavage par les Indiens, colporteur, guérisseur et chaman, piéton infatigable de l'Amérique du Nord, qu'il explore de la Floride à la côte ouest pour gagner ensuite Mexico, Alvar Nunez Cabeza de Vaca rentrera en Espagne avec une idée toute neuve et scandaleuse : les Indiens sont des hommes, en parfait décalage avec son époque. Trois ans après son retour, il repart à la poursuite de son rêve américain. Cette fois, il est gouverneur du Rio de la Plata - la porte du Pérou fabuleux. Il essaie d'appliquer son idée de la conquête par la douceur : il y gagne l'amitié des Indiens, et la haine des Espagnols, qui le déposent et le renvoient au roi, fers aux pieds. Son aventure terrestre tourne court, mais son aventure spirituelle se poursuit chaque fois que l'on redécouvre la qualité humaine de ce « conquistador » hors du commun. Un homme injustement oublié de l'histoire, et trop peu méconnu, un humaniste, tolérant, une image marquante du XVI siècle.
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Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11922 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 21 Nov 2011 - 19:43
Incroyable périple, incroyable aventure ! C'est vrai qu'il y a eu des espagnols "ouverts" et tolérants envers les "indigènes". Bartholomé de Las Casas, homme d'église qui dénonça les abus des colons espagnols et s'attacha aux indigènes, défendant leurs droits face aux grands propriétaires terriens (combat encore d'actualité dans certains pays sud-américains). Au niveau des références, on peut citer l'excellent film "Mission" de John BOORMAN ou "La controverse de VALLADOLID", grand débat théologique sur les "indigènes" du Nouveau Monde pour savoir s'ils devaient être traités comme des humains à part entière, certains des participants se demandant même s'ils avaient une âme...
Antares Maître d'armes
Nombre de messages : 2614 Age : 28 Localisation : Titan City Profession : Etudiante au Monastère Kaï Loisirs : Ecouter du métal et coiffer des poneys Date d'inscription : 01/11/2010
Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 21 Nov 2011 - 19:47
"Cabeza de Vaca" (Tête de Vache)? Drôle de nom...
Warlock Maître Modo
Nombre de messages : 10768 Age : 46 Date d'inscription : 07/03/2009
Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 21 Nov 2011 - 20:41
Pour le film Mission il me semble que le réalisateur c'est Roland Joffé, qui a réalisé aussi l'excellent "La déchirure".
VIK Maître admin
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 21 Nov 2011 - 22:32
Très intéressant tou ça . Je n'avais jamais entendu parler de ce Cabeza de Vaca.
Nombre de messages : 11922 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
Sujet: Re: Parlons d'histoire Mar 22 Nov 2011 - 15:42
WARLOCK, tu n'as décidément pas usurpé ton titre de Grand Erudit. C'est effectivement Roland JOFFE qui a réalisé "MISSION".
Gorak Maître d'armes
Nombre de messages : 4813 Age : 51 Localisation : Sochaux (25) Profession : Archiviste Loisirs : Lecture, jeux vidéo, musique, cinéma, voyages Date d'inscription : 02/06/2010
Sujet: Re: Parlons d'histoire Sam 26 Nov 2011 - 11:35
Frédéric de Wurtemberg
(1558-1608)
> Duc de Wurtemberg et Comte de Montbéliard.
Farouche Luthérien, il donna beaucoup de fil à retordre aux Calvinistes qui vivaient sur ses domaines, mais il contribua grandement à l'amélioration du sort de ses sujets. Par exemple, il supprima la corvée en 1593 et affranchit de la mainmorte ceux de ses serfs qui ne l'étaient pas encore. Il poussa les défrichements et fit planter des vignes aux flancs des coteaux.
Sur les conseils de son médecin, Jean Beauhin, qui était aussi un botaniste réputé, il créa au pied du château de Montbéliard un jardin botanique : c'était le quatrième en Europe, après ceux de Padoue, de Pise et de Bologne. On y cultivait même la pomme de terre deux siècles avant que Parmentier l'introduise en France !
Frédéric fit installer dans ses fermes des bergeries modèles et des haras dans la chapelle abandonnée de l'abbaye de Belchamp. Nous lui devons aussi, à Montbéliard, une partie des bâtiments des Halles, le temple Saint-Martin, un collège et une académie, les ponts de Sochaux et de Voujaucourt.
Tout cela dû aux travaux de son fidèle ami, le grand architecte de Montbéliard, surnommé aussi le "Léonard de Vinci Souabe" : Heinrich Schickhardt.
L'industrie fut également un souci constant de préoccupation pour le Comte. La plus ancienne usine du Comté, la forge de Chagey près d'Héricourt, est ouverte en 1586 avec son autorisation. Il fait rechercher du minerai d'argent à Badevel, à Dampjoux, et extraire du fer ) Audincourt, Exincourt, Granges et Clerval. La source salée de Saulnot (en Haute-Saône) est, sur son ordre, exploitée à la houille et il ouvre une première imprimerie à Courcelles-les-Montbéliard dès 1575, dirigée par Eusèbe Episcopius, un Bâlois.
Concernant la politique étrangère : Le Grand Comte Frédéric a soutenu les Hugenots français contre la Sainte Ligue. Il a aidé financièrement le Béarnais sur ses fonds propres. Aussi, les Guise catholiques sont venus envahir le Comté de Montbéliard fin décembre 1587. En une douzaine de jours, ils ont mis à sac 4 temples, 15 presbytères, 10 moulins, 8 métairies, incendié 709 maisons dans 56 villages, détruit le pont de Voujaucourt, violé les sépultures, semant le massacre, le pillage et la mort partout où ces fanatiques sont passés.
Au dire de certains chroniqueurs de l'époque, on raconte que les Guises sont même allés jusqu'à arracher des femmes et des jeunes filles de leurs foyers pour les vendre comme esclaves sexuelles sur les marchés de Nancy.
En 1597, Frédéric obtint, de l'empereur Rodolphe, le titre de Principauté pour le Comté de Montbéliard et les Seigneuries en dépendant. Un siècle auparavant, Eberhard l'Aîné, ou le Barbu, avait reçu la dignité ducale.
Marmouscule Banni
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Sam 26 Nov 2011 - 18:58
Récemment, j'ai lu Les Hommes de la Grande Guerre de Pierre Miquel: ça se présente sous formes de chroniques diverses issues des archives de nos aïeux!
Marmouscule :dwarf:
Voyageur Solitaire Voyageur
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Sam 10 Déc 2011 - 17:26
Pompei ou la colère des dieux... Site extraordinaire miraculeusement conservé depuis ce jour fatidique de l'an 79, Pompei était une riche et prospère cité balnéaire et industrieuse du sud de l'Italie. L'aristocratie impériale y prenait ses quartiers d'été, profitant d'un site exceptionnel, de paysages magnifiques s'ouvrant sur la mer et d'un climat d'une grande douceur. La ville connaissait également une forte activité économique, avec une classe marchande puissante et un dynamisme économique certain. Enfin, l'endroit était incroyablement fertile, les cultures étaient abondantes et prospères. Aux alentours, on trouvait les agglomérations de Stabies ou encore Herculanum. Les romains qualifiaient l'endroit de "terre des dieux". Tout ceci fût réduit à néant un jour de l'an 79. On en sait beaucoup plus aujourd'hui sur la catastrophe et celà permet de battre en brèche de nombreuses idées reçues. La date tout d'abord : officiellement, Pompei a été détruite le 24 août 79. Mais de récentes découvertes font penser que l'éruption aurait eu lieu en fait en octobre. On a retrouvé des fruits appartenant à l'automne, il semble que le vin était déjà "mis en bouteille" (donc après les vendanges), et on a trouvé beaucoup de réchauds et de braseros avec des débris de combustible, ce qui signifie qu'ils étaient en activité et que les nuits étaient fraîches. Ensuite, Pompei était beaucoup moins peuplée qu'avant. La ville avait subi en 62 un violent séisme et beaucoup d'habitants avaient préféré quitter le site. D'ailleurs, lors de l'éruption, beaucoup de bâtiments étaient encore en rénovation et reconstruction. Enfin, l'éruption fût trés rapide et ne laissa aucune chance aux habitants. A oublier donc les films où les braves héros passent une heure à courir dans tous les sens... Premièrement, le volcan envoya un fantastique nuage de cendres et de poussière qui monta à plusieurs kilomètres dans l'atmosphère. Quand il retomba, il recouvrît complètement la ville, la plongeant dans le noir, dans la nuit complète en plein milieu de l'après-midi. Dans le même temps, une pluie incroyable de fines particules et de cendres se mît à tomber. Beaucoup d'habitants eurent un réflexe normal et se calfeutrèrent chez eux. Malheureusement, cette pluie de cendres et de poussière tomba sans discontinuer, recouvrant tout, s'accumulant devant les portes, sur les toits... Ceux qui s'étaient réfugiés chez eux moururent ensevelis ou asphyxiés en peu de temps. La couche de poussière et de particules atteignît 20 mètres de haut par endroits... Quand aux fuyards, ils tombèrent asphyxiés et foudroyés sur place par les gazs et les émanations toxiques. Même chose à Herculanum où ce fût pire : la majorité de la population s'était réfugiée sur la plage. Herculanum fût submergée par une nuée ardente au coeur de laquelle il faisait plus de 500 degrés... Les malheureux furent littéralement carbonisés sur place... Aujourd'hui, Pompei et son voisinage restent un lieu impossible à décrire, qu'il faut voir de ses propres yeux, une ville entière conservée intacte sous 20 mètres de poussière et de cendres pendant des siècles. Tout est intact : fruits et légumes, meubles, objets, peintures, mosaïques, amphores... Mais le plus bouleversant, ce sont les fameux moulages :
Les cendres ont recouvert et enseveli les corps avant de refroidir. En-dessous, les corps ont fini par se dissoudre et disparaître, laissant un "creux". Il a suffit aux scientifiques d'injecter du plâtre dans cette cavité pour avoir la forme et l'attitude exacte des victimes au moment de leur mort... L'état de conservation du site provient aussi de la couche de cendre qui, allant jusqu'à 20 mètres (soit l'équivalent d'un immeuble de 6 étages), a recouvert le site et l'a protégé pendant des siècles. La vue des fameux moulages (un endroit spécial leur est réservé) reste un des moments les plus poignants de mes nombreuses visites à Pompei.
Dernière édition par Voyageur Solitaire le Sam 10 Déc 2011 - 20:40, édité 1 fois
Warlock Maître Modo
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Sam 10 Déc 2011 - 18:41
Toute proportion gardée Pompéi et Herculanum me font penser à la commune martyre d'Ouradour sur glane. Quand on y entre une chape de plomb nous tombe dessus, c'est comme si on y était encore, tout ou presque est encore présent, du moins les souvenirs sont là devant nos yeux. C'est très émouvant, et un silence pesant s'abat sur nous, une sorte d'hommage pour ces tragédies. Pour en revenir à Pompéi c'est un lieu marquant les moulages sont ce qu'il y a de plus poignant, notamment les rictus des souffrances sur les visages des victimes... L'éruption du Vésuve nous est parvenue grâce à Pline le jeune qui a bien décrit cet événement, dans deux lettres à Tacite, on lui doit une formidable description dans un récit bien détaillé. D'ailleurs un type d'éruption volcanique "l'éruption plinienne" lui doit son nom, grâce justement à son récit.
Dernière édition par Warlock le Mar 17 Avr 2012 - 19:15, édité 1 fois
Voyageur Solitaire Voyageur
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Sam 10 Déc 2011 - 18:51
Oui, les moulages sont bouleversants. On est devant les victimes, on les voit dans la position exacte qu'elles avaient au moment de leur mort. On voit un homme et une femme enlacés, une mère protégeant son bébé, d'autres tenant les bras au-dessus de la tête (ils tenaient probablement un coussin pour se protéger de la pluie de débris)... Pour eux, ce fût vraiment la fin du monde... Ils se retrouvèrent plongés en pleine obscurité, en pleine nuit, au coeur de l'après-midi... 20 mètres de poussière et de cendres, c'est difficilement imaginable...
Warlock Maître Modo
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Sam 10 Déc 2011 - 19:04
Je me souviens aussi des animaux, notamment des chiens complètement contorsionnés, des enfants serrés près de leurs parents, c'était vraiment marquant. Sachant qu'ils ne savaient pas ce qu'était une éruption volcanique, croyant alors un message des dieux, donc au bout du compte ils étaient perdus, d'ailleurs Pline le jeune a du fuir lui aussi, il n'était pas loin de la catastrophe, il a perdu son oncle Pline l'ancien lors de cette catastrophe. Aujourd'hui la ville de Naples repose près du Vésuve endormi, ce dernier pouvant se réveiller dans un futur proche, même si ça reste très aléatoire.
Voyageur Solitaire Voyageur
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Sam 10 Déc 2011 - 19:10
Pline le Jeune a été l'un des rares survivants avec sa mère. Par chance, sa famille résidait de l'autre côté de la baie, ils ont eu le temps de fuir à travers la campagne.
Warlock Maître Modo
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Sam 10 Déc 2011 - 19:36
Un extrait du récit de Pline le jeune.
"Pendant ce temps, des flammes très larges et de gros incendies luisaient en plusieurs endroits du mont Vésuve; leur éclat et leur clarté étaient avivés par les ténèbres de la nuit. Lui répétait pour calmer leur effroi que c'étaient des feux abandonnés dans la frayeur par des paysans et que c'étaient des fermes désertées qui brûlaient dans la solitude. Alors, il se livra au repos et se reposa assurément d'un sommeil profond. De fait, ceux qui se trouvaient sur le seuil pouvaient entendre sa respiration qui était chez lui plus grave et plus sonore à cause de sa grande taille. Ensuite, nous voyions la mer s'absorber en elle-même et pour ainsi dire repoussée par le tremblement de terre. Le rivage s'était sans doute avancé et retenait prisonnier de nombreux animaux marins sur les sables secs. De l'autre côté un nuage noir et terrifiant s'ouvrait en de longues formes de flammes, rompu par les allées et venues tordues et oscillantes du souffle de feu; ces dernières étaient à la fois semblables et plus grandes que des coups de foudre. Je pourrais me vanter de n'avoir pas fait sortir un gémissement, une parole peu courageuse au milieu de tels dangers, si je n'avais pas cru en consolation misérable de la condition de mortel, grande consolation pourtant, que je périssais avec tout, que tout périssait avec moi."
Voyageur Solitaire Voyageur
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Sam 10 Déc 2011 - 20:27
La mort la plus horrible fût sans doute celle de tous ceux qui s'étaient réfugiés chez eux. Leur maison fût leur tombeau, ensevelie sous 20 mètres de cendres et de poussière... Ils ont dû mourir asphyxiés par le manque d'oxygène. A Herculanum, ce fût plus rapide : les gens réfugiés sur la plage ont été carbonisés, littéralement atomisés par le souffle embrasé de la nuée ardente. Finalement, bien peu sont morts sous les bâtiments qui s'écroulent, comme on le voit dans les films. En dehors des secousses telluriques d'avant l'éruption, les bâtiments ne se sont pas effondrés, ils ont été submergés, recouverts par les débris et les cendres. Les gents sont morts ensevelis comme sous une avalanche ou asphyxiés. On estime le nombre des victimes entre 10 000 et 20 000.
Warlock Maître Modo
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Dim 11 Déc 2011 - 21:10
On est peu de chose face aux colères de la Terre, la destruction de Saint-Pierre de Martinique en 1902 par la Montagne Pelée en est un autre triste exemple, avec 30 000 morts...
Gorak Maître d'armes
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Jeu 15 Déc 2011 - 0:18
> Imaginez si TV, internet, CNN et autres médias avaient existé au moment de la catastrophe de Pompéi. On aurait des images en direct de l'explosion du Vésuve. Ce serait spectaculaire.
ashimbabbar Délivreur des Limbes
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Jeu 15 Déc 2011 - 11:53
À défaut d'autre chose, on a encore les graffiti, qui nous donnent un aperçu très précieux de la vie à cette époque.
youpi Maître d'armes
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Jeu 15 Déc 2011 - 15:31
Citation :
> Imaginez si TV, internet, CNN et autres médias avaient existé au moment de la catastrophe de Pompéi. On aurait des images en direct de l'explosion du Vésuve. Ce serait spectaculaire
Les rues de Pompei seraient pleines de gens statufiés regardant l'éruption sur leurs téléphones/epads/blackbidules...
Voyageur Solitaire Voyageur
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Dim 18 Déc 2011 - 11:46
Et si nous parlions chiffons ? Car dans le domaine historique, le cinéma et d'autres supports ont popularisé des images qui ont fait des ravages... Au niveau des romains, on a donc toujours droit au type en sandales avec sa toge et sa femme en drapé genre "robe du soir" néo-classique. Or, le monde romain a duré des siècles et la mode a évolué au fil des années et du temps qui passe. Les romains de la République ne s'habillaient pas comme ceux de l'Empire ou du "Bas-Empire". Il faut se défaire du romain passe-partout en toge et sandales, devenu universel. Au niveau de la femme romaine, le cinéma a fait des ravages, avec des robes aériennes et des voiles flottant laissant bras et jambes nues. La mode féminine romaine était beaucoup plus pudique, avec des toilettes complexes, assez épaisses et pas vraiment décolletées. Toute romaine "honnête" se voilait les cheveux et se drapait les épaules d'un voile ou d'un châle, même par fortes chaleurs (c'était d'ailleurs un moyen de se protéger du soleil). Quand à la fameuse toge, c'était une tenue de cérémonie, lourde et encombrante (il fallait se faire aider pour s'en draper), laissant peu de liberté de mouvement et que les hommes portaient donc rarement, la trouvant peu pratique. Quand aux fameuses sandales, elles étaient loin d'être universelles : les romains portaient volontiers des sortes de "chaussures" de peau souple, lacées sur le dessus, ne serait-ce que pour se protéger les pieds de la boue ou de la poussière. Et quand il faisait froid, on s'enroulait volontiers les jambes avec des "bandes molletières" en laine. D'ailleurs, si les romains s'étaient amusés au début du fameux "pantalon" des gaulois, ils l'adoptèrent rapidement après s'être rendus compte qu'il tenait chaud aux jambes. De plus, l'empire était vaste et on ne s'habillait pas pareil dans les brumes humides de Bretagne que dans le désert brûlant de Numidie... Et non, les esclaves ne se balladaient pas à moitié à poil tout le temps (pas plus que leurs maîtres). Seule exception : ils allaient pieds-nus, les pieds frottés à la craie. Il faut mettre de côté les images de bains voluptueux avec des maîtres se faisant savonner par de beaux éphèbes et les maîtresses entourées de servantes dénudées... Les romains, bien qu'à l'aise avec la nudité, restaient assez pudiques en général. Tout homme ou femme "honnête" se devait d'afficher une certaine décence : chez les femmes, la robe descendait jusqu'aux chevilles, les bras et les épaules étaient rarement nus. Chez les hommes, le vêtement était également plus sobre, avec des manches descendant au coude et des tuniques couvrant les genoux. Loin de la jupette à mi-cuisses popularisée par tant de films...
Grosbill Grosbill
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Dim 18 Déc 2011 - 11:59
Les tuniques servaient aussi à différentier les classes sociales. Les gens plus aisés affichaient des broderies voire des couleurs.
Pratiquement toutes les femmes portaient des voiles, seules les prostituées, les "louves" n'en mettaient pas...
Voyageur Solitaire Voyageur
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Dim 18 Déc 2011 - 12:12
Effectivement, dans beaucoup de civilisations antiques, le voile est réservé à la femme libre. Il y avait aussi un critère esthétique : le teint clair était la règle à cette époque, le voile permettait de se protéger des ardeurs du soleil. Il y a également, c'est vrai, l'influence de l'Orient, qui amena chez les riches le goût des broderies, des tissus chamarrés et colorés, richement ornés. Aux premiers temps de Rome, la sobriété était de mise, avec des tuniques simples et de couleur unie.
Gorak Maître d'armes
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Mar 27 Mar 2012 - 2:17
> Le 27 mars 1933 : Déclaré agresseur après l'occupation et la colonisation de la Mandchourie (1932), le Japon quitte la SDN.
Gorak Maître d'armes
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Mar 3 Avr 2012 - 21:41
3 avril 1559
Traité de Cateau-Cambrésis
Henri II de France et Philippe II d’Espagne signent le traité de Cateau-Cambrésis qui met fin aux guerres d’Italie.
Après la défaite de Saint-Quentin, la France renonce à ses prétentions sur l’Italie. Si elle conserve les évêchés de Toul, Verdun et Metz et quelques places fortes en Italie, la France doit céder le duché de Savoie et ses conquêtes dans le Piémont. Par ailleurs, elle permet aux Génois de reprendre la Corse. La veille, la France avait signé un traité de paix plus favorable avec Elisabeth Ière d’Angleterre lui concédant Calais pour huit ans. Pour conserver définitivement la ville du Nord, elle devra verser 500 000 écus.
Gorak Maître d'armes
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Jeu 5 Avr 2012 - 17:48
LE DIRECTOIRE (1795-1799)
> Pour ou contre une République bourgeoise ? Au lendemain de la Terreur, une jeunesse dorée entend éblouir les masses par des excès d'un genre nouveau.
"Nous voulons réprimer toutes les factions, régénérer les moeurs, rouvrir les sources de production, ranimer l'industrie et le commerce, rétablir le crédit, remettre l'ordre social à la place du chaos inséparable des révolutions", proclame le Directoire à 32 millions de Français le 5 novembre 1795.
C'est une société nouvelle, basée sur l'argent, qui surgit des cendres de l'ancienne structure sociale. L'apaisement des haines et des passions, l'effort du gouvernement pour se faire respecter sans recourir à des moyens odieux, favorisent la corruption et une spéculation monétaire effrénée. La constitution du nouveau régime, qui remplace le suffrage universel par le vote des seuls contribuables et l'élection de ceux qui possèdent des revenus suffisants, assure le gouvernement d'une ploutocratie.
Le pouvoir est confié à deux assemblées : le Conseil des Cinq-Cents et celui des Anciens. L'exécutif revient à cinq Directeurs, dont le plus célèbre sera Barras.
Ils détiennent une autorité considérable, mais le contrôle des finances leur échappe. Or, les difficultés économiques et financières affaiblissent le régime, qui a déjà du mal à fonctionner. Pour combler le déficit, dû à une mauvaise rentrée des impôts, le gouvernement compte sur les succès militaires qui, grâce aux contributions de guerre, lui fournissent des subsides.
De fait, les troupes de Masséna et de Bonaparte se couvrent de gloire en Italie, ce qui contraint l'Autriche à signer le traité de Campo-Formio. Quelques mois plus tard, les Anglais et les Turcs sont combattus en Egypte par les armées républicaines de Kléber, Desaix et Bonaparte. A la suite des nouveaux faits d'armes de ce dernier en Orient, le Directoire voit ses frontières menacées par la coalition de l'Angleterre, de la Russie et de l'Autriche, fait appel à lui.
"Vous n'aviez ni souliers, ni habits, ni chemises, presque pas de pain, nos magasins sont vides; ceux de l'ennemi regorgent de tout : c'est à vous de les conquérir. Vous le voulez, vous le pouvez, partons", dit alors Bonaparte à son armée déguenillée.
Puis ce furent : Montenotte, 12 avril 1796; Dego, 15 avril 1796, Mondovi, 22 avril 1796; Lodi, 10 mai 1796; Castiglione, 5 août 1796; Bassano, 7 septembre 1796; Arcole, 17 novembre 1796; Rivoli, 14 janvier 1797.
Les notables, inquiets de la poussée jacobine, veulent renforcer le pouvoir en aménageant la constitution. L'heure de Bonaparte a alors sonné. Par le coup d'Etat du 18-Brumaire (9 novembre 1799), il va s'imposer dans la vie politique de la France.
Gorak Maître d'armes
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Sujet: Re: Parlons d'histoire Ven 20 Juil 2012 - 20:43
Qui était Crazy Horse ?
> Tashunke Witkoo, "Cheval Fougueux", ainsi appelé parce qu'à sa naissance un cheval emballé traversa le camp des Sioux Oglala.
Durant une douzaine d'années, de 1865 à 1877, Crazy Horse va combattre dans les rang des Sioux, engagés dans la grande guerre contre les Blancs "voleurs de terres". Intelligent, imaginatif, il ne tarde pas à prendre du galon. A 20 ans, il devient ainsi le sachem des Oglalas et il est l'artisan de la victoire de Peno Creek, en décembre 1866, combat que les Américains, battus, appellent Massacre Fetterman.