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| Parlons d'histoire | |
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Keo Maître d'armes
Nombre de messages : 1141 Date d'inscription : 20/03/2007
| | | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11920 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 3 Oct 2011 - 17:25 | |
| Pour revenir aux relations entre chrétiens et musulmans en Terre Sainte, effectivement, elles furent longtemps correctes. HAROUN-AL-RACHID avait noué des liens commerciaux avec CHARLEMAGNE, lui envoyant même un éléphant en présent à son palais d'Aix la chapelle. Les chrétiens partant en pélerinage se tournaient vers la Terre Sainte sans apréhension, les lieux de culte leur étant facile d'accès. C'était même un marché rentable pour certains, des villes comme Gênes se spécialisant dans le transport des fidèles, les villes-étapes prospérant grâce au passage des innombrables pélerins. En Terre Sainte, des ordres chrétiens avaient fondés des écoles, des hôpitaux, des confréries... Mais de nouveaux maîtres, les turcs seljoukides, s'imposèrent sur cette région et rompirent avec cette tolérance, attisant les tensions jusqu'au conflit. Mais il ne faut pas oublier le jeu secret de l'empire byzantin... Confronté à la menace des hordes seldjoukides, les empereurs byzantins vont apeller à l'aide l'Eglise chrétienne d'Occident, pour les aider à préserver l'Eglise d'Orient des "païens" turcs. Byzance a attisé le feu entre les deux factions, dans l'espoir qu'elles se déchirent entre elles, ce qui la laissait tranquille et lui laissait le temps de se réorganiser. Et c'est ce qui s'est passé avec la première croisade prêchée par le pape URBAIN. ALEXIS COMMENE, empereur de BYZANCE pouvait se frotter les mains... | |
| | | Albatur Maître de FFT
Nombre de messages : 14695 Date d'inscription : 27/12/2009
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 3 Oct 2011 - 17:50 | |
| - Gorak a écrit:
- Pour tout cela, je demande, au nom de mes compatriotes Francs-Comtois que je représente ici, la reconnaissance officielle par la France du Massacre d'Arcey et les excuses publiques de l’État pour le sang versé lors de cette conquête qui fut loin d'être une "promenade militaire" comme tant de livres d'histoire l'affirment aujourd'hui.
Et moi je demande les excuses des cro-magons qui ont chassé et tués sans vergogne les Hommes de Néandertals... | |
| | | Gorak Maître d'armes
Nombre de messages : 4813 Age : 51 Localisation : Sochaux (25) Profession : Archiviste Loisirs : Lecture, jeux vidéo, musique, cinéma, voyages Date d'inscription : 02/06/2010
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 3 Oct 2011 - 17:56 | |
| - Donald S a écrit:
- J'ai franchement du mal à comprendre la démarche de certains régionalistes quand ils demandent des réparations à l'état Français pour des trucs qui se sont passés 200,300 voir 400 ans.
Faudra que l'on m'explique... > Parce que l'histoire qu'on nous a appris à l'école est une histoire édulcorée, bien franco-française, vue de l’œil de Paris. Si l'on gratte un peu et que l'on étudie dans le détail ce qui s'est passé, on se rend bien compte que les soldats français, à toutes les époques, se sont comportés en soudards dans nos régions. On se rend compte que bien des conquêtes et des "rattachements" ne furent pas de simples "promenades militaires". Nos régions, nos provinces, nos terroirs, ont tous une IDENTITÉ. Et la nier, c'est nier ce qui fait l'essence même de l'histoire de France. Je suis Français, j'assume ma qualité de Français, mais je n'oublie pas aussi que j'ai une région et que cette région a aussi une histoire. | |
| | | Donald S Canard Teigneux
Nombre de messages : 3352 Age : 46 Localisation : Pays des Abrincates Date d'inscription : 03/12/2010
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 3 Oct 2011 - 18:02 | |
| - Gorak a écrit:
- Donald S a écrit:
- J'ai franchement du mal à comprendre la démarche de certains régionalistes quand ils demandent des réparations à l'état Français pour des trucs qui se sont passés 200,300 voir 400 ans.
Faudra que l'on m'explique... > Parce que l'histoire qu'on nous a appris à l'école est une histoire édulcorée, bien franco-française, vue de l’œil de Paris. Si l'on gratte un peu et que l'on étudie dans le détail ce qui s'est passé, on se rend bien compte que les soldats français, à toutes les époques, se sont comportés en soudards dans nos régions.
On se rend compte que bien des conquêtes et des "rattachements" ne furent pas de simples "promenades militaires".
Nos régions, nos provinces, nos terroirs, ont tous une IDENTITÉ. Et la nier, c'est nier ce qui fait l'essence même de l'histoire de France.
Je suis Français, j'assume ma qualité de Français, mais je n'oublie pas aussi que j'ai une région et que cette région a aussi une histoire. Je suis globalement d'accord avec toi.Il ne faut pas nier ses racines régionales,c'est sur... Mais pourquoi demander obligatoirement repentence de la part de l'etat Français. à ce rythme là on aura plus qu'à s'excuser auprés des Anglais de les avoir envahi en 1066 et on en finira plus... | |
| | | Albatur Maître de FFT
Nombre de messages : 14695 Date d'inscription : 27/12/2009
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 3 Oct 2011 - 18:05 | |
| - Gorak a écrit:
- Parce que l'histoire qu'on nous a appris à l'école est une histoire édulcorée, bien franco-française, vue de l’œil de Paris. Si l'on gratte un peu et que l'on étudie dans le détail ce qui s'est passé, on se rend bien compte que les soldats français, à toutes les époques, se sont comportés en soudards dans nos régions.
Change les termes par soldats du monde et je serais d'accord. Aucun conflit n'a jamais été "tout beau tout rose" et ce de n'importe quel coté. Moi je suis fatigué de cette "autoflagellation" qu'on nous impose depuis des decennies sans que la reciproque soit vrai. Les anglais s'excuse t'il pour les morts causés en france ? ou les allemands ou les vickings ? | |
| | | craft tas de fumier
Nombre de messages : 3394 Age : 46 Date d'inscription : 25/07/2008
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 3 Oct 2011 - 18:07 | |
| je trouve le régionalisme ridicule, des français qui demande des comptes à d'autres français ça n'a ni queue ni tête
en revanche l'indépendantisme corse breton et basque a tout lieu d'être, car on parle là d'ethnies à part entières différentes des français avec une langue qui leur est propre | |
| | | Gorak Maître d'armes
Nombre de messages : 4813 Age : 51 Localisation : Sochaux (25) Profession : Archiviste Loisirs : Lecture, jeux vidéo, musique, cinéma, voyages Date d'inscription : 02/06/2010
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 3 Oct 2011 - 18:30 | |
| > Oui, vous avez raison, finalement. Après tout cela change quoi ... ?
De toute manière, je n'envisage pas de porter plainte auprès de la CEDH. C'est juste ma passion pour l'histoire locale qui m'amène à faire ce genre de découvertes.
C'est un village que je traverse souvent en voiture, et depuis quand je croise près de l'église, je ne la considère plus sous le même angle. Je me dis qu'entre ces murs, en 1674, un drame horrible s'est joué.
Mais oui, vous avez raison, c'est ridicule de chercher des responsables. En outre, les Francs-Comtois aussi, de leur côté, ne furent pas des "saints" non plus au vu des incursions qu'ils firent au-delà des frontières de leur province.
Et puis, on a jamais été une région indépendante. En plus, le paysan de base ne devait pas forcément avoir un sentiment "régionaliste prononcé... s'il se révoltait, c'était plus pour se défendre de soldats qui venaient piétiner ses récoltes que contre l'occupant.
Oui, vous avez raison, ne mélangeons pas tout. Et cessons de regarder le passé avec nos yeux d'hommes et de femmes du XXIe siècle. Tout ça, c'est une autre histoire.
Je m'excuse pour ces relents de régionalisme exacerbé.
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| | | Albatur Maître de FFT
Nombre de messages : 14695 Date d'inscription : 27/12/2009
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 3 Oct 2011 - 19:00 | |
| Par contre c'est toujours interressant de connaitre l'histoire de son village ou de sa region. Dans les registres des archives departementales il y'a parfois des monographies comportant des anecdotes souvent effroyables comme dans le village de mes grands parents ou en 1870 un villageois a été frappé a mort par les prusses sans aucun motif, juste pour leur plaisir.
Ou alors le village de Pin qui désormais n'existe plus car rasé lors d'une invasion anglaise si je me trompe pas. | |
| | | Warlock Maître Modo
Nombre de messages : 10768 Age : 46 Date d'inscription : 07/03/2009
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 3 Oct 2011 - 19:10 | |
| - Voyageur Solitaire a écrit:
- Pour revenir aux relations entre chrétiens et musulmans en Terre Sainte, effectivement, elles furent longtemps correctes
D'ailleurs pendant les premières croisades notamment la troisième il y avait de nombreuses trêves pendant les combats, ainsi le commerce entre les deux belligérants (chrétiens et musulmans) était monnaie courante. Les uns achetant chez les autres, aussi bien de la nourriture, que bien sur des armes, et tout autre choses. Pendant ces trêves les deux adversaires prenaient part à de nombreux jeux, riant et jouant les uns avec les autres. Hélas la politique reprenait vite le dessus et les complices de jeux d'un soir redevenaient ennemis le lendemain, mais c'était surtout vrai lors de la troisième croisade, politique, guerre, commerce un éternel recommencement. Les relations au bout du compte entre les deux camps n'étaient pas si noir que ça pendant les Croisades, mais les antagonismes entre les différents leaders et meneurs ont rompu toute forme de trêves et de complicité entre les deux camps.
Dernière édition par Warlock le Lun 3 Oct 2011 - 19:27, édité 1 fois | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11920 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 3 Oct 2011 - 19:25 | |
| Les Croisades permirent aussi un "éveil" de l'Occident, en retard au niveau civilisation sur certains points, par rapport à son adversaire. Le monde musulman servait de relais avec la CHINE et l'INDE, par mer ou par la route des caravanes. Les croisades permirent par exemple aux occidentaux de découvrir des fruits, des légumes, des techniques et des inventions inconnues jusque là. | |
| | | Gorak Maître d'armes
Nombre de messages : 4813 Age : 51 Localisation : Sochaux (25) Profession : Archiviste Loisirs : Lecture, jeux vidéo, musique, cinéma, voyages Date d'inscription : 02/06/2010
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Mar 4 Oct 2011 - 10:36 | |
| > Pour en revenir à la Franche-Comté ... La Paix Comtoise
(XVIe-XVIIe siècle) Pendant longtemps, les Francs-Comtois ne payaient pas d'impôts réguliers. Ils n'avaient pas non plus d'armée permanente. Ces deux piliers qui font un État moderne restaient ignorés de leur province. C'étaient les Comtois eux-mêmes qui assuraient leur propre défense. Chaque communauté villageoise désignait ses "élus" parmi les plus forts et les plus robustes pour porter les armes. Ils constituaient l' armée comtoise. Cette armée était composée de 6000 hommes répartis en 3 régiments (un pour chaque bailliage). Chaque régiment était divisé en 28 compagnies qui comprenait chacune : 200 fantassins, 40 mousquetaires, 100 arquebusiers, 50 piquiers, 10 hallebardiers et 10 chevaux. A la tête d'un régiment il y avait un colonel (nommé par le gouverneur) qui choisissait ses capitaines qui, à leur tour, désignaient leurs enseignes et les officiers subalternes. Une ordonnance de juin 1612 permit aux roturiers d'accéder au grade de capitaine. Un élu n'est pas un mercenaire. Il est un soldat-paysan, un milicien désigné à vie. Mais il n'est pas constamment sous les armes. Une fois par an a lieu la revue organisée par le capitaine de sa compagnie. C'est l'occasion pour l'élu de renouveler son serment de fidélité, de montrer avec fierté son arme soigneusement entretenue et enfin de terminer cette fastueuse journée comme il se doit autour de quelques pintes de bière à la taverne. Le lendemain, il est de retour aux champs. Et dans ses rares moments de temps libre, il peut s'exercer au tir. En cas de menace de guerre, l'élu est réquisitionné. Mais son service ne peut en aucun cas excéder six mois et ne pas dépasser les limites de la province. Bien entendu, une telle armée de défense pouvait se livrer à quelques escarmouches mais aurait été bien incapable de résister à une invasion sérieuse. En cause, le manque d'esprit guerrier de ces hommes qui furent trop longtemps habitués à la paix. Il faut dire que de 1493 à 1635, cinq générations de Francs-Comtois ont ignoré la guerre. 150 ans pendant lesquels la Franche-Comté n'a pas été directement engagé dans un conflit majeur. Toutefois, la Franche-Comté restait une proie tentante pour ses voisins Français et Suisses qui avaient à leur portée une province éloignée et facilement accessible. Elle fut envahie deux fois par la France en 1477 et 1479 jusqu'à ce que le traité de Senlis la cède aux Habsbourg, écartant ainsi (du moins provisoirement) le danger français. Mais restait le danger suisse : en effet, les Cantons étaient une puissance militaire redoutable. Ils lorgnaient sur la Franche-Comté riche en blé, en vin, en sel. Afin d'éviter une invasion suisse, l'empereur Maximilien négocia avec les Suisses, en 1511, une Ligue héréditaire. En outre, était attribué à chaque canton une rente annuelle de 200 florins plus quelques gratifications supplémentaires : voilà le prix de la paix perpétuelle entre les deux versants du Jura. Une clause d'alliance défensive unissait Suisses et Comtois : en cas de menace extérieure, les Suisses et les Comtois se devaient assistance mutuelle contre l'agresseur. En fait, une alliance qui était symbolique. La modeste armée comtoise était beaucoup moins puissante que les redoutables piquiers suisses. C'était plutôt la Franche-Comté qui avait besoin de la Suisse. Elle fit appel à la Ligue héréditaire une fois : lorsque le connétable de Bourbon, traitre à son roi, vint se réfugier à Besançon. Les Comtois, par prudence, appelèrent les Suisses pour dissuader François Ier d'intervenir. Le pire fut ainsi évité. La Franche-Comté s'est trouvée protégée pendant plus d'un siècle par ses traités. Ainsi en 1512, la régente Marguerite d'Autriche garantit à la province sa neutralité. Celle-ci fut renouvelée plusieurs fois au XVIe et au XVIIe siècle. Mais la situation, à terme, restait fragile et précaire pour la Franche-Comté. Trop de frontières communes avec la France, des alliances entre les familles de la Comté et celles du duché de Bourgogne. La même langue aussi. Un siècle d'union politique. Tout cela contribuait à créer autant de foyers d'influence française qui préparait inexorablement sa conquête future. | |
| | | Albatur Maître de FFT
Nombre de messages : 14695 Date d'inscription : 27/12/2009
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Mar 4 Oct 2011 - 18:48 | |
| - Gorak a écrit:
- Pendant longtemps, les Francs-Comtois ne payaient pas d'impôts réguliers.
Les veinards ! | |
| | | Gorak Maître d'armes
Nombre de messages : 4813 Age : 51 Localisation : Sochaux (25) Profession : Archiviste Loisirs : Lecture, jeux vidéo, musique, cinéma, voyages Date d'inscription : 02/06/2010
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Mar 4 Oct 2011 - 18:52 | |
| - Albatur a écrit:
- Gorak a écrit:
- Pendant longtemps, les Francs-Comtois ne payaient pas d'impôts réguliers.
Les veinards ! > Et oui, ça a bien changé ... - Citation :
- 200 fantassins, 40 mousquetaires, 100 arquebusiers, 50 piquiers, 10 hallebardiers et 10 chevaux.
> N'empêche que sur le terrain, en escarmouche, ce genre d'armée ça pouvait faire mal ... | |
| | | Gorak Maître d'armes
Nombre de messages : 4813 Age : 51 Localisation : Sochaux (25) Profession : Archiviste Loisirs : Lecture, jeux vidéo, musique, cinéma, voyages Date d'inscription : 02/06/2010
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Mer 5 Oct 2011 - 9:56 | |
| 5 octobre 1789Les Parisiennes réclament du painQuelques milliers de femmes se rendent au château de Versailles en fin d'après-midi. Lassées de la disette et du coût de la vie trop élevé, elles exigent des changements de la part du roi Louis XVI. Dans la nuit du 5 au 6 octobre, il accepte les décrets qu'il avait refusés jusqu'alors. Les parisiens veulent ramener la famille royale à Paris et ils envahissent le château. Le roi et la reine contraints d'obtempérer, s'installeront dans le Palais des Tuileries où ils deviendront prisonniers des Français. | |
| | | Leviathan Déprimologue autruchien
Nombre de messages : 3655 Age : 44 Localisation : le cul entre deux chaises Profession : procrastinateur Loisirs : ça existe ? Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Mer 5 Oct 2011 - 12:49 | |
| pdt un demi-seconde, j'ai cru lire ceci : Les Parisiennes réclament des pains | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11920 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Mer 5 Oct 2011 - 15:08 | |
| Le mouvement des parisiennes n'eût rien de spontané... C'était quelque chose de soigneusement contrôlé et encadré par des meneurs révolutionnaires voulant faire pression sur l'Assemblée (qui siégeait alors à VERSAILLES). Elles se présentèrent donc d'abord à l'Assemblée où les députés présidés par Mounier, embarassés, les renvoyèrent sur le Château. On avait fermé les grilles et elles se contentèrent de camper sous les murs du bâtiment. Le capitaine de la garde demandant des ordres au roi, ce dernier répondît : - Pour de pauvres femmes ? Eh quoi ! Vous vous moquez... Seulement, en pleine nuit, les grilles furent ouvertes et la foule envahit le château. MARIE ANTOINETTE faillit mourir cette nuit-là. Elle ne dût la vie qu'à ses fidèles gardes et ses femmes de chambre. Ces dernières, refusant d'aller se coucher, dormirent dans l'antichambre. En pleine nuit, Mme Augié entendît un incroyable vacarme et des coups violents frappés à la porte. Elle alla ouvrir pour tomber sur un des gardes, le visage en sang, repoussant une horde furieuse et qui lui cria : - Madame, sauvez la Reine, ils viennent la tuer ! Mme Augier referma la porte, poussa le verrou et courût réveiller sa maîtresse. MARIE ANTOINETTE et ses femmes de chambre fuirent par un couloir dérobé qui reliait sa chambre à celle du roi. Elles connurent un moment de peur car la porte du roi était verrouillée. Heureusement, un page, réveillé, les entendît et leur ouvrît au moment où les assaillants pénétraient dans sa propre chambre pour tout saccager. La chambre du roi était vide : il était parti à la recherche de sa femme par un autre couloir et, ne la trouvant pas, était parti chercher son fils. MARIE ANTOINETTE se précipita alors dans la chambre de sa fille. Ils se retrouvèrent alors tous dans la chambre du roi, entourés de leurs fidèles. Qui avait ouvert les portes ? On parla beaucoup du duc d'Orléans, cousin de LOUIS XVI et qui rêvait de la couronne. On l'aurait aperçu, enveloppé dans un manteau, au pied du grand escalier, indiquant aux émeutiers la chambre de la reine. Dehors, dans la cour de marbre, les émeutiers réclamaient le roi, le croyant enfui. LOUIS XVI parût, on l'acclama. Puis la foule réclama la reine. MARIE ANTOINETTE parût sur le balcon, avec ses enfants. - Sans les enfants ! hurla la foule. La reine fît rentrer ses enfants et se tînt seule, sur le balcon, face à la foule qui l'insultait et la huait. Un homme la mît en joue avec son fusil. Soudain, la reine plongea dans une profonde révérence. Désarmée, la foule des émeutiers resta figée, avant de l'acclamer follement. Puis les gens hurlèrent : - A Paris ! A Paris ! En début d'après-midi, enjambant les flaques de sang et les corps des gardes, la famille royale montait en voiture et quittait VERSAILLES. Pour n'y jamais revenir. | |
| | | Requiem Zombie King
Nombre de messages : 11434 Age : 40 Localisation : dans son lugubre manoir Date d'inscription : 28/09/2008
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Mer 5 Oct 2011 - 17:32 | |
| tiens on en avait parlé longuement sur ce topic et l'émission "au coeur de l'histoire" d'europe 1 en a fait une émission spéciale "bête du Gévaudan"
avis aux amateurs :
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Au-coeur-de-l-histoire/Sons/La-bete-du-Gevaudan-753067/ | |
| | | Gorak Maître d'armes
Nombre de messages : 4813 Age : 51 Localisation : Sochaux (25) Profession : Archiviste Loisirs : Lecture, jeux vidéo, musique, cinéma, voyages Date d'inscription : 02/06/2010
| | | | Gorak Maître d'armes
Nombre de messages : 4813 Age : 51 Localisation : Sochaux (25) Profession : Archiviste Loisirs : Lecture, jeux vidéo, musique, cinéma, voyages Date d'inscription : 02/06/2010
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 17 Oct 2011 - 15:04 | |
| "Le Sens de la Révolution française"par l'historien britannique Alfred COBBAN (1901-1968) > Une analyse très intéressante et pertinente de la Révolution française vue de l'autre côté du Channel. Publiée en 1964. Je vais essayer de vous en faire un résumé : En gros, Alfred Cobban dessine le portrait de la société française issue de la Révolution et en tire la conclusion que malgré les changements effectués, elle reste profondément marquée par l'empreinte de l'Ancien Régime. Selon Cobban, la Révolution française est le triomphe des couches possédantes terriennes conservatrices. Petites ou grandes. Et cela explique, en partie, que la France ait accumulé tant de retard économique au XIXe siècle. Il admet toutefois qu'elle ait donné naissance à certaines réformes humanitaires. Mais, dans l'ensemble, c'est tout le mouvement en faveur d'un meilleur traitement des couches les plus pauvres de la société entamé au XVIIIe siècle qui fut avorté. En effet, l’Église, du milieu du XVIIe et surtout jusqu'au XVIIIe siècle, s'occupait d'activités charitables. Celles-ci furent interrompues par la Révolution qui, loin d'aider les pauvres, prit des mesures gouvernementales qui se révélèrent assez dures pour eux au final Ainsi les vrais perdants de la Révolution ce sont les pauvres. Même les observateurs contemporains de cette époque faisaient déjà ce constat. Mais personne n'a jamais voulu retenir cette réalité, préférant l'oublier, tout cela parce qu'il était difficile d'admettre qu'une Révolution présentée comme "populaire" puisse avoir des résultats malheureux pour ce même peuple. Il est surtout difficile de considérer la Révolution comme un détournement de circulation sur la route à sens unique tracée par les lois d'une grande philosophie de l'Histoire. C'est trop choquant à envisager. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11920 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 17 Oct 2011 - 16:28 | |
| A propos de la Révolution, il faut en finir avec l'angélisme, les grandes envolées lyriques, les grands idéaux et tout le tremblement... La première révolution fût celle d'une partie de la noblesse contre la monarchie et surtout, celle des Parlements, voulant restreindre les pouvoirs de la monarchie absolue pour instaurer une monarchie parlementaire à l'anglaise. On parle beaucoup des Etats-Généraux et du Tiers-Etat, sensé représenter le peuple. Quel peuple ? Le Tiers était constitué de médecins, avocats, cadres de l'administration et membres de la classe moyenne. Pour être élu député, il fallait avoir 25 ans, un certain patrimoine, payer des impôts et être "libre" (ne pas être domestique par exemple). Ces "opposants" ont profité de la crise financière pour tenter de réformer le système à leur avantage, c'est à dire limiter les pouvoirs de la monarchie, imposer une constitution pour rogner le pouvoir absolu du roi. Ils voulaient réformer le système, pas le détruire. L'ennui, c'est que ces révolutionnaires en dentelles seront vite débordés par de vrais révolutionnaires. La bourgeoisie a été le grand vainqueur de ces formidables évènements. Elle a balayé la noblesse, mis l'Eglise sous tutelle et a conquis le pouvoir politique, le seul qui lui manquait. Les classes les plus pauvres, les ouvriers surtout, ont été les grands perdants. Napoléon l'a trés bien dit :"Qu'est-ce qui a fait la Révolution ? L'ambition. La liberté n'a été que le prétexte". Les plus ardents révolutionnaires s'ennivraient des mots liberté, égalité, fraternité, mais les femmes étaient exclues de la vie politique et le suffrage universel direct n'existait pas. Comme le disait l'abbé Maury : "Vous qui ne voulez plus de roi, vous aurez 100 roitelets. Vous qui ne voulez plus de la noblesse, vous aurez le pouvoir de l'argent. Vous qui ne voulez plus de Dieu, vous aurez 100 sectes". Les révolutionnaires n'ont fait que remplacer les défauts de leurs prédecesseurs par leurs propres excès. ROBESPIERRE a finit en dictateur. Comme le disait Manon ROLAND en montant à la guillotine :"Liberté, que de crimes on commet en ton nom !".
Dernière édition par Voyageur Solitaire le Lun 17 Oct 2011 - 16:38, édité 1 fois | |
| | | Leviathan Déprimologue autruchien
Nombre de messages : 3655 Age : 44 Localisation : le cul entre deux chaises Profession : procrastinateur Loisirs : ça existe ? Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 17 Oct 2011 - 16:35 | |
| Une belle révolution bourgeoise | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11920 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 17 Oct 2011 - 17:26 | |
| Le plus triste, c'est que pendant ses débuts, la Révolution sembla s'apaiser à plusieurs reprises, malgré les morts, les atrocités et les émeutes. Quand LOUIS XVI accepta la Constitution, on crût la Révolution terminée. On s'embrassait en pleurant, on criait " Vive la Constitution et le Roi !". La fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, fût un triomphe : le roi prêta serment, ainsi que les délégués des départements nouvellements créés. Tout le monde dansa et s'amusa, croyant sincèrement qu'avec cette monarchie constitutionelle, le but était atteint et la Révolution terminée. Quand MARIE ANTOINETTE dira au révolutionnaire modéré BARNAVE que cette journée avait été horrible, il lui répondra :"Ah, Madame, si le roi avait su en profiter, nous étions perdus". Malheureusement, les extrémistes des deux bords s'arrangèrent pour détruire cette belle entente. Les plus radicaux des révolutionnaires voulaient l'abolition pure et simple de la monarchie. Quand au roi, profondément croyant, la Constitution Civile du clergé le heurtait profondément dans ses convictions les plus profondes et dans sa foi. Acquis aux réformes en public, il vomissait cette Constitution qui rognait son autorité. Autrefois "Roi de droit divin et lieutenant de Dieu sur terre", il se retrouvait simplement "Roi des français". Bref, des deux côtés, chacun attendait le premier faux pas de l'autre pour relancer les troubles. | |
| | | Warlock Maître Modo
Nombre de messages : 10768 Age : 46 Date d'inscription : 07/03/2009
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Lun 17 Oct 2011 - 21:36 | |
| La Révolution française ça reste pour moi l'une des plus sombres périodes de notre histoire, ou tout était prétexte à détruire et à couper des têtes, elle a bon dos la liberté. Les auto-dafés de l'époque ont fait un mal absolu à nos archives, à notre patrimoine, on a hélas beaucoup perdu, notamment des documents écrits important de notre histoire, et j'en passe... Les fanatiques pseudo révolutionnaires étaient des vandales, près à tout pour arriver à la leur fin, sous couvert d'un affrontement entre deux bourgeoises, une de gauche face à une de droite. Le peuple au milieu manipulé à la guise de certaines têtes pensantes, sans oublier l'opposition entre les catholiques et les francs maçons, bref une bien triste époque. | |
| | | Sphigx Maître d'armes
Nombre de messages : 2151 Localisation : Montréal, QC Date d'inscription : 28/10/2005
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Mar 18 Oct 2011 - 6:43 | |
| - Donald S a écrit:
- J'ai franchement du mal à comprendre la démarche de certains régionalistes quand ils demandent des réparations à l'état Français pour des trucs qui se sont passés 200,300 voir 400 ans.
Faudra que l'on m'explique... Le mot esclave est apparenté au mot slave. C'est en effet chez les Slaves que les peuples latins et germaniques du début du Moyen Âge puisaient la majorité de leurs esclaves. J'aimerais bien que les Polonais, les Russes, les Tchèques et les Croates demandent des réparations aux Allemands, aux Italiens, aux Scandinaves, etc.. | |
| | | Gorak Maître d'armes
Nombre de messages : 4813 Age : 51 Localisation : Sochaux (25) Profession : Archiviste Loisirs : Lecture, jeux vidéo, musique, cinéma, voyages Date d'inscription : 02/06/2010
| Sujet: Re: Parlons d'histoire Mar 18 Oct 2011 - 8:00 | |
| - Voyageur Solitaire a écrit:
- A propos de la Révolution, il faut en finir avec l'angélisme, les grandes envolées lyriques, les grands idéaux et tout le tremblement...
La première révolution fût celle d'une partie de la noblesse contre la monarchie et surtout, celle des Parlements, voulant restreindre les pouvoirs de la monarchie absolue pour instaurer une monarchie parlementaire à l'anglaise. > C'est pourquoi je dis toujours que la Révolution avait bien commencé. En réduisant les pouvoirs du Roi et en donnant au pays un Parlement et une Constitution, la France s'alignait à son tour sur l'Angleterre et surtout sur la jeune République américaine. En ce qui me concerne, c'est peut-être un avis très personnel, mais je pense que la Révolution française a échoué. - Citation :
- La bourgeoisie a été le grand vainqueur de ces formidables évènements. Elle a balayé la noblesse, mis l'Eglise sous tutelle et a conquis le pouvoir politique, le seul qui lui manquait.
> C'est justement la grande et principale différence avec l'Angleterre où la noblesse a, pour ainsi dire, troquer l'épée pour la bourse. Là-bas les nobles sont devenus commerçants, industriels et se sont liés à la bourgeoisie d'affaires. En France, c'est tout l'inverse. Les Bourgeois se sont enrichis et ont prospéré sur une classe aristocratique déclinante et qui, pour la plupart, restait accrochée à des "droits féodaux" qui étaient obsolètes pour ne pas dire anachroniques. - Citation :
- Les classes les plus pauvres, les ouvriers surtout, ont été les grands perdants.
> Exactement, c'est d'ailleurs ce que dit Alfred Cobban dans son livre. D'autant plus que l'Eglise du XVIIIe siècle avait entamé un long mouvement de charité en coopération avec l'Etat : mise en place des places de charités, les Hôtels-Dieu (ancêtres de nos hôpitaux), etc. En affaiblissant l'Eglise, voire en la détruisant, les Révolutionnaires ont foutu en l'air l'oeuvre de tout un siècle et demi. Oui, ce sont les pauvres qui ont eu le plus à souffrir de la Révolution. - Citation :
- Napoléon l'a trés bien dit :"Qu'est-ce qui a fait la Révolution ? L'ambition. La liberté n'a été que le prétexte".
> En Napoléon en savait quelque chose, lui qui a tiré parti du "nouvel ordre" issu de la Révolution... Napoléon était d'ailleurs à la fois du peuple et à la fois de la noblesse. Lui et sa famille ont d'ailleurs été virés de Corse... par les Corses... parce qu'ils se préparaient, en secret, à virer Paoli et prendre le pouvoir sur l'île. En outre, Napoléon a bénéficié de lettres de recommandation qui lui ont permis d'entrer à l'école militaire de Brienne. Chose qu'il n'aurait pas pu faire s'il avait été qu'un simple roturier. Tout le reste de sa carrière n'est qu'un prodigieux "coup de chance". Il ne serait resté qu'un petit lieutenant d'artillerie s'il n'y avait pas eu la Révolution. - Citation :
- Les plus ardents révolutionnaires s'ennivraient des mots liberté, égalité, fraternité, mais les femmes étaient exclues de la vie politique et le suffrage universel direct n'existait pas. Comme le disait l'abbé Maury : "Vous qui ne voulez plus de roi, vous aurez 100 roitelets. Vous qui ne voulez plus de la noblesse, vous aurez le pouvoir de l'argent. Vous qui ne voulez plus de Dieu, vous aurez 100 sectes".
> Les Révolutionnaires se sont imaginés en héros de la Liberté comme en Amérique. Mais c'était effacer plus de dix siècles d'histoire et l'oeuvre de 40 rois. Même les Anglais en étaient revenus de leur période républicaine qui s'est quand même achevée par la dictature de Cromwell. S'ils leur fallait un modèle, ils n'avaient plutôt qu'à prendre exemple sur la Glorieuse Révolution de 1689 en Angleterre qui a vu s'installer un équilibre parfait entre le Roi et le Parlement. | |
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