RPG Book (Cthulhu : Le Pacte & Out There : l'Exil)

Tombé par hasard là dessus en cherchant des photos de Scarlett Johansson nue articles sur la culture des radis dans le sud du Périgord: https://fr.ulule.com/rpg-book/?fbclid=IwAR3gnm6yFt5GymZAQpxj8tywLptnELgD10Ct7KIGU4ECY-Z_X22HuFACCWk

Le principe me fait un peu penser à L' Antre du Mal, chez Posidonia. Le coté hybride du truc a l'air intéressant. Je me laisserais bien tenter à pledger le bouquin Innsmouth (ça vous surprend!?).

D'abord merci pour l'information sur ce projet de grande qualité.
Ensuite, évidemment du Cthulhu, du LDVELH, ça se pledge...

Le livre m'a l'air très bien.

Il me semble que, par nature, le LDVELH, par son aspect ludique, se présente comme un livre à usage unique. Quand on a fini l'aventure, on n'y revient plus. (Peut-être que je me trompe et n'hésitez pas à me le dire si ça vous arrive de RElire un LDVELH ). L'idée de lui offrir une certaine "rejouabilité" est donc bienvenue !

Bien sûr que tu te trompes l'ami, un LDVELH quand on le joue on y arrive rarement du premier coup, du coup, on le rejoue.
Déjà.
Ensuite, une fois qu'on a trouvé un chemin, pour les meilleurs, il existe d'autres chemins, que nous avons grand plaisir à explorer.
Et si en plus c'est un chef d'oeuvre, on veut tout faire, même les morts.
Donc, contrairement aux romans, on le lit d'EMBLEE plusieurs fois.

Mais comme certains romans que l'on affectionne particulièrement, on peut aimer aussi y revenir et retenter l'aventure combien même on le connaît par coeur.

Seul les plus mauvais parmi les plus exécrables subissent le châtiment honteux de l'oubli seul réservé à Paul Vernon.

sly a écrit:

Seul les plus mauvais parmi les plus exécrables subissent le châtiment honteux de l'oubli seul réservé à Paul Vernon.

On n'aura jamais autant parlé de Paul Vernon que depuis qu'on a décidé qu'il était plus sage pour l'humanité de ne plus en parler!

Ah, ah, sly tu as raison, on le rejoue d'emblée plusieurs fois... si on ne triche pas ! (c'est à dire pas comme moi, qui n'ai jamais accepté qu'un mauvais lancé de dés mette fin au voyage )

ou qu'un choix à priori totalement anodin (à gauche, au nord, ouvrir une porte, prendre un objet à la con) nous conduise à une mort inévitable

Bon voila, j'ai mis la main au porte-monnaie. A moi le grand format du Pacte d'Innsmouth. Pas eu envie d'investir dans la version collector. Passer du simple au double niveau prix pour un fourreau cartonné et 3 dés ne me semblait pas très intéressant.
Je ferais sans doute un retour sur le livre...en décembre!

Un sujet moins généraliste a été ouvert par un des membres qui possède Le Pacte avec critique à l'appui dans la section autres éditeurs. C'est alléchant même si ça coûte 30 euro. Le premier LS Collector tapait bien 19 euro 90.

Mon petit point de vue pour Out There l’Exil (attention il y a un peu de spoiler)

Un crowdfunding qui a eu un gros succès (j’y ait participé), un projet hybride qui se voulait RPG et livre solo / multijoueur en même temps, mais en fin de comptes il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard.

Peut-être qu’en y jouant en groupe avec un maître du jeu le livre en vaut la chandelle, mais en termes de LDVELH, l’histoire est d’une platitude et d’une linéarité consternante. Avec plusieurs bugs.

Première constatation, si on ne connaît rien du tout du monde Out There on est totalement largué.
On se retrouve sur un vaisseau spatial exilé de sa planète (appelé Amérique (?)…), pour ensuite se perdre dans l’espace et essayer de retourner sur cette même planète qu’on voulait quitter (déjà ça…) on nous parle d’Amérique et autres trucs dont on a aucune explication.
Ah, oui, l’explication avec un peu de background se trouve à la fin du livre, mais on ne peut pas la lire cause : spoiler… Ce texte est uniquement pour le maître du jeu.

Dans l’ensemble l’histoire est nulle de chez nulle, la structure en chapitres consécutifs nous fait avancer vers la fin et n’offre que des chapitrages très courts avec un nombre limité de paragraphes entre 40 et 112. Ce qui forcément limite les ramifications narratives qui ne durent que 1 / 2 paragraphes pour ensuite revenir sur le chemin principal. (paragraphes qui sont essentiellement très courts aussi).
Cette limitation à aussi pour effet pervers qu’un paragraphe peut offrir un choix entre deux autres qui sont consécutifs et se trouvent dans la même page.

Ajoutons à cela des imprécisions ou des manques comme :
- On trouve un objet alien inconnu et on sait qu’il sert à remonter le temps (ah bon comment ?)

- On affronte une chenille géante mais le passage entre le choix donné d’utiliser une arme et le paragraphe suivant semble incohérent sans aucun explication de comment on a utilisé cette arme. Il manque bien quelques lignes de texte.

- Chapitre 5 on se ballade entre planètes avec des visites exploratives qui sont hyper courtes et donc on n’arrive pas a s’immerger dans l’ambiance qu’on est déjà reparti.

- Chapitre 6, que je surnommerai Dallas, et que je résume en : je ne sais pas comment allonger l’histoire, je vais donc inventer une panne du vaisseau spatial. Mais non, en fin de compte ce n’était qu’un rêve. WTF !

- Dans ce même chapitre, la possibilité de se suicider à cause du désespoir. Sauf que le texte n’arrive à aucun moment à donner cette sensation au lecteur, encore moins en 3 paragraphes (quoique, en considérant le livre dans son ensemble…)

- Passage du chapitre 6, on se réveille dans notre vaisseau, au chapitre 7, on se retrouve devant une sphère de Dyson. Tel que je l’ai écrit, sans aucune transition, rien qui n’explique comment on se retrouve au 7. (j’ajouterai : une sphère de quoi ? Aucune explication fournie dans le livre. Merci google)

- Un paragraphe 7.55 qui décrit l’arrivée dans la sphère de Dyson. Je cite « on dirait que tous ceux qui arrivent ici… » et « Si vous voulez faire comme tout le monde… ». Tous ceux qui ? Tout le monde qui ? Dans les quelques lignes qui décrivent l’environnement on ne fait aucunement mentions de la présence de gens / créatures aliènes. Aucune description à leur sujet. Depuis le début du livre on nous rabâche le fait que l’on crois qu’il n’y a pas d’autres créatures dans l’espace selon une « religion » de notre planète et là on se trouve en présence de centaines ? milliers ? de créatures et on n’a même pas droit à une quelconque description ? Certes on a déjà rencontré des aliens avant mais bon… stoïque notre personnage.

- Un personnage secondaire sans aucune épaisseur au doux nom de l’Endive.

Le seul point positif pour un lecteur en solo est le chapitre 7 ou on sent vraiment de vraies ramifications qui permettent une petite variété dans l’histoire (certes cela reste court et elles mèneront toutes à la même fin).  
Si tout le livre avait été géré de la même façon ça aurait été assez bien.
Ici il est évident que tout réside dans la capacité du maître du jeu.

Point amusant : se rendre dans un restaurant alien pour goutter la nourriture locale et risquer de faire partie du menu.  

Dernier point à considérer : le prix 30 euros, certes justifié par la qualité du papier utilisé, le livre pèse quand même 1,2 Kg, mais ici encore le poids du livre rend la lecture fastidieuse. On ne peut pas le poser à plat car le dos du livre risque de se casser net (genre les premiers LDVELH) ou au mieux laisser des traces de pliure tout le long. Il faut donc le tenir à la main d’où les crampes après quelques minutes de lecture.
Un papier plus léger et une taille plus petite (surtout qu’il y a beaucoup de vide entre les paragraphes) = prix plus abordable, livre plus résistant et facile à lire.

Une note sue le magnifique descriptif du livre dans le site de Elder Craft :

« La vie apparaît par accident et s’accroche, tente de prospérer. Mais elle n’est rien face aux forces massives de l’univers. Depuis toujours, les galaxies s’éloignent les unes des autres, et les étoiles consument leur propre substance. Viendra un jour où la dernière s’éteindra, ce jour fatal de la mort thermique, et disparaîtra jusqu’au dernier souvenir de la dernière civilisation. Tout est-il ultimement vain ? Ecrit d'une main de maître par deux auteurs aussi talentueux que créatifs, cet ouvrage constitue une extraordinaire plongée dans l'univers d'Out There. Explorer, survivre, questionner la réalité même de l'existence : L'Exil offre une expérience incroyable et inédite, autant pour les connaisseurs des jeux que pour les plus novices. »

Euh non, pas du tout. Rien à voir avec le contenu. On est loin du compte.

VERDICT : puristes des LDVELH passez votre chemin, RPG-istes qui connaissent Out There et qui ont l’habitude des gros bouquins et de créer l’atmosphère qu’il faut pour pallier la banalité de l’histoire, ça devrait aller.

PS cet avis n’engage que moi (gros collectionneur de LDVELH et pas adepte des RPG du tout – sauf jeux vidéo), ceux qui ont aimé le livre je vous en prie, faites valoir votre droit de réponse.

@permusashi

Très bien, je passe mon tour

La proposition 3 en un et le prix des RPG-book génère une grosse attente (et projections) des lecteurs, ce qui donne de nombreuses déconvenues, je le comprends (le format et le prix est en cause).
Moi j'ai été joueur du jeu vidéo Out There. Le livre est un copier/coller du jeu et j'ai été facilement dans l'univers mais je n'ai pas eu de surprises scénaristiques. Par contre j'ai retrouvé ce que j'aimais à savoir le language à décoder (qui est la grosse originalité) et les personnages du jeu vidéo.
Après, je n'ai pas pu juger l'expérience de ceux qui découvrent Out There et à lire Permusashi, il a été un peu perdu et je le rejoins sur le fait que le 3 en 1 donne lieu parfois à des paragraphes soit adapté au LDVELH soit au JDR mais pas aux deux.
Le RPG-book est pour moi un outil permettant de jouer une mission solo découverte pour ensuite la faire jouer à des joueurs. En cela le produit est original et fonctionne, en tout cas pour celui Cthulhu que j'ai apprécié.
A++

Out There est un jeu vidéo à l'origine? Ah bon, j'ai appris un truc en plus.

Effectivement, comme je le mentionnais y jouer à plusieurs pourrait donner de l'épaisseur au livre et en exhauster le goût, en solo...

J'aurais dû acheter le Cthulhu  

permusashi a écrit:

J'aurais dû acheter le Cthulhu  

Il est toujours temps!

30 balles + frais de port ...

"...après à voir combien de choix directionnels maximum non mentionnés ici, il y a en fin de paragraphes."

Pas des masses, 2 max sauf de très rares exceptions. Et de toutes façons tout les choix retournent sur le même chemin principal...

Ce livre est bizarrement passé sous mes radars du fait de sa couverture qui fait artbook, je l'avais mentalement classé "encore une réédition de Lovecraft avec plein d'illus à la Clive Barker et une énième retraduction présentée comme meilleure". Le fait que le sigle RPG ne me soit pas connu en matière de livres (j'ai du réfléchir un moment pour le rapprocher du français JdR) n'aidait pas à ma compréhension que non, le contenu était tout autre que ce que je croyais.

Tout ceci ne dit rien du livre. Par contre ça en dit beaucoup sur mon grand âge...

Au cas où ça n'a pas été dit plus haut, ce titre a été élu livre-jeu préféré du site Unification France il y a quelque temps.

J'ai beaucoup apprécié le RPG Cthulhu. C'est le premier livre-jeu que je refais ce millénaire (mes derniers LDVELH doivent remonter à la fin des années 80) et c'est la dimension lovecraftienne qui m'a fait revenir au concept.
Le côté exploration en roue libre de la ville côtière d'Innsmouth est vraiment réussie. Maxime Le Daim avait traduit des grandes nouvelles de Lovecraft pour Bragelonne, et il a indéniablement une bonne plume. L'ambiance est là à mon sens. Sans parler du côté réjouissant pour l'amateur des récits de Lovecraft à pouvoir s'aventurer par-delà le texte original.

La partie jeu est très amicale à mon sens sur une grande moitié du livre. On ne risque pas grand chose à s'aventurer dans telle rue, à entrer dans telle église, ou à aborder telle personne. Comme expliqué par permusashi un peu plus haut, il s'agit surtout de crochets, et l'on retourne vite vers ce qu'on sent être la voie tracée pour poursuivre l'aventure. Vers la deuxième moitié de l'aventure, on sent que les choix deviennent décisifs. Pour ma première aventure, je me suis fait ainsi capturer. Je pensais vite arriver au paragraphe de fin d'aventure, mais non, j'ai eu maintes occasions de faire durer ce qui est apparue comme une torture psychologique vraiment marquante. J'ai refait une seconde aventure dans la foulée, mais sans refaire le début, et je suis tombé sur une sorte de raccourci qui m'a fait gagné le jeu. Il me reste plusieurs voies à explorer. Seul petit regret, que l'éditeur n'aie pas livré une carte grand format d'Innsmouth même pour sa version à 60 balles (elle figure en photo, et je suis un contributeur (cth)ululien).

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@Astre*Solitaire : je suis pas tant enthousiasmé que cela par le travail de David Camus. Cela fait dix ans que la blogosphère survend son entreprise de traduction, avec un côté presque m'as-tu-vu (combien de traducteurs publient "un journal de traduction" pour raconter leur life et leurs cauchemars ? Le bon traducteur s'efface derrière le texte). Il est vrai que le premier volume qu'il a traduit était absolument nécessaire dans le paysage éditorial français, puisque la traduction historique des Contrées du rêve était vraiment difficilement défendable. Avait quand même été reproché à David Camus de moderniser à l'excès sa traduction, de la simplifier parfois, voire de la vulgariser (close the damned steps traduit en fermez ces putains d'escaliers dans le Témoignage de Randolf Carter).

Sa nouvelle traduction pêche parfois aussi.
Dans l'exemple que tu cites, je trouve que David Camus donne une explication totalement tarabiscotée à sa traduction, qui est à mon avis hors de propos.

Car lorsque Charles Ward commence à partir en cacahuète aux yeux de ses parents, sa mère cherche à entendre ce qu'il raconte tout seul dans sa chambre. Elle ne distingue que ces mots : must have it red for three months, qui ne l'alarment pas. Si lovecraft avait voulu évoquer explicitement auprès de son lectorat un aspect saignant ou sanguinolent, il n'aurait pas employé le terme "red" — l'anglais ayant assez de richesses et Lovecraft les maîtrisant parfaitement. L'auteur reste volontairement neutre et ne cherche pas à orienter le lecteur. David Camus, si. Les autres traducteurs, non.

Un peu comme si un auteur américain devait décrire la voiture empruntée par quatre adolescents en début de roman de "berline rouge", et que le traducteur se montrait fier de la traduire en "berline sanguinolente" pour prévenir le lecteur qu'à la fin, attention mes amis, ça se termine mal et je vous aide à le comprendre. C'est de l'interprétation, de la surtraduction, rien de franchement louable. Red, c'est rouge. David Camus explique dans sa préface que « là aussi, l’horreur était à rebours. Elle n’était pas faite pour être comprise tout de suite, et quand on la comprenait, il était trop tard ». Oui mais ça le lecteur s'en rend compte en lisant le texte, puisque Lovecraft effectue de nombreux va-et-vient dans le passé et le présent de la narration dans ce texte comme dans d'autres. L'horreur est souvent mentionnée d'abord et explicitée ensuite chez Lovecraft.

Bref, rien d'extraordinaire, mais beaucoup de bruit pour rien pour mettre en avant une traduction en rien exceptionnelle à mon sens. Je ne doute pas de la sincérité de David Camus dans ses efforts, mais on va pas se leurrer, Mnemos a énormément mercantilisé la chose (avec l'aide de maisons éditoriales copines comme ActuSF) et a bien contribué à influencer le jugement en faveur de leur traduction maison.