Plusieurs années après les événements d'Alice au Pays des merveilles et De l'autre Côté du miroir, Alice emprunte encore une fois le terrier, appelée à sauver le monde des cartes et animaux parlants de la folie croissante de la reine. Mais tant d'illusions hantent ce monde fantasque et incertain ! Bien vite, Alice devra se battre pour s’échapper du cauchemar qui menace le royaume.
Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qu’il se serait passé si Alice n’avait pas bu le contenu de la bouteille étiquetée « Buvez-moi » ? Ou si elle n’avait pas pris le thé avec le Chapelier, le Lièvre de Mars et le Loir ? Vous pouvez désormais le découvrir. Dans Alice au Pays des cauchemars, vous décidez quel chemin la fillette doit suivre, quels risques elle doit prendre, et lesquels des étranges habitants du pays des merveilles elle doit affronter. Mais prenez garde : ce sont vos choix qui détermineront si Alice réussira dans sa quête ou si elle rencontrera une fin cauchemardesque.
Êtes-vous prêt à redescendre dans le terrier du lapin ?
"A que voilà une bonne surprise! Jonathan Green est un auteur que j'apprécie énormément pour son travail dans la série Défis-fantastiques. J'étais donc naturellement curieux de voir comment il allait s'en tirer dans un autre univers à savoir...celui d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll! Rien que ça! Point donc ici d'aventurier aux gros muscles, mais simplement une fillette de onze ans qui va replonger dans son rêve...ou plutôt dans son cauchemar.
En effet, la petite Alice sera entrainée à nouveau par un Lapin Blanc des plus étranges-voire des plus sinistres!- au pays des merveilles. Disons le, le grand mérite de Jonathan Green c'est d'avoir su respecter le style d'écriture de Lewis Carroll. C'est bien simple, on se croirait presque dans l'oeuvre originale. La bonne qualité de la traduction française n'y est sans doute pas étrangère non plus, et c'est à saluer au passage.
Le but de notre périple sera de sortir de notre cauchemar en croisant au passage tous les personnages originaux de Carroll: la chenille
toxicomane, , le chat, le lièvre, le chapelier, le loir, le lapin blanc, Bill le lézard, la reine et sa manie de couper des têtes etc. Cependant, cauchemar oblige, la plupart de ces personnages seront bien changés par rapport aux souvenirs que vous en avez sûrement. Façon "steampunk" mais je n'en dis pas plus. C'est la patte personnelle de Green qui lui évite l'écueil de simplement copier-coller l'univers de Carroll. C'est bien vu et intéressant.
Point de vue jeu, nous sommes assez proches d'un DF. Des variantes sont toutefois possibles comme le fait de remplacer les dés par un jeu de cartes. Bien vu encore une fois. Un mode de jeu propose également d'éviter les combats grâce à un système de capacités spéciales dont dispose Alice. Tout ceci n'est qu'un rêve n'est-ce pas? Les événements peuvent donc être modulés différemment. Bref, lisez et vous comprendrez. Ce mode de jeu est plus difficile que le traditionnel mais il permet de rendre les choses plus crédibles. Certains pourraient en effet être dérangés par le fait qu'une fillette se mette à tatanner du monstre à la chaîne comme le ferait un héros de DF lambda. Cependant, la notion de rêve/cauchemar permet de fermer les yeux sur cet aspect-là.
Si j'ai beaucoup apprécié la première partie du livre, j'ai moins accroché à partir du moment où Alice pénètre dans le palais de la reine rouge. J'ai eu là l'impression de quitter l'univers du pays des merveilles pour celui d'un héroïc fantasy plus consensuel avec ses épées magiques, ses vampires etc.
Le combat final, plus ou moins dur selon les choix que vous aurez fait, tient néanmoins toutes ses promesses et débouche sur une charmante conclusion.
Alors, verdict? Un très bon livre dont il convient encore une fois de saluer la qualité matérielle qui n'a rien à envier à un Gallimard. Les illustrations de Kev Crossley sont magnifiques (spécialement celle du Lapin-Blanc mécanique).
Toutefois, je trouve qu'il manque malgré tout un souffle à cette histoire, ce petit je-ne-sais-quoi qui nous tient en haleine de bout en bout. Enfin, je chicane, là. Ca reste une belle réussite à tout points de vue.
Je conseille également de relire "Alice au pays des merveilles" et "de l'autre côté du miroir" afin de bien connaitre toutes les références disséminées par Green. Vous n'en apprécierez que plus la lecture.
16/20