Les défauts du système de jeu

Je viens de relire l'ensemble de la série.

Elle n'a rien perdu de son souffle et de son aspect fascinant. En revanche, des défauts apparaissent mieux.

Je vais poster mes critiques pour chacun des livres, mais voici quelques considérations globales, que je n'ai pas vu apparaître dans les échanges.

Le système de caractéristiques est très détaillés, mais complètement inexploité. Le courage, par exemple, n'est testé qu'une seule et unique fois dans les 4 tomes, et c'est dans le dernier !
Certes, il est utile pour déterminer qui frappe en premier, mais en conjonction avec la rapidité et la chance. Un score d'initiative aurait été préférable.
Le magnétisme aussi n'a droit qu'à un seul test. Au second tome, il s'agit de convaincre Olric mais ce qui est demandé est... un test de séduction !
Par ailleurs, alors que la chance existe, le résultat de nombreuses actions dépend d'un tirage aléatoire avec deux dés.

Je passe sur la complexité superflue des tests : les caractéristiques ont été calculée avec 2D6 * 8, et les tests sont sur 2D6*8 ! Ce n'est que dans le 4e tome qu'un nouveau système de test est introduit : 2D6 + fractions de 10 points d'une caractéristique au-dessus d'un certain seuil.

Par ailleurs, s'il est impossible de faire évoluer ses caractéristiques, elles peuvent baisser aléatoirement : dans les Cryptes de la Terreur, notre Endurance baisse quand on erre dans les ruelles de la capitale, à la recherche des fameuses cryptes... et rien n'indique qu'on en regagne.

Pour le système de combat, je pense que c'est un faux procès de le qualifier de complexe. Ce n'est qu'une variation sur celui des Quêtes du Graal. En revanche, trois aspects sont assez gênants.

• Les combats sont longs, ce qui annule l'impact de l'endurance et permet de résumer les combats à des calculs d'espérance mathématique.
• Une proportion effarante d'ennemis ne rate jamais leurs coups !
  
• Loup*Ardent est plus faible que la quasi-totalité de ses ennemis.
  

Sans Exterminator, les combats sont proprement suicidaires. Les combats les plus difficiles du tome 1 sont donc les premiers, contre les bandits ou même Baj, qui exigent un capital très fort de points de vie (au moins 500 points). Contre les Achilles du tome 2, c'est un massacre sans équivoque.

Enfin, dernier point qui m'a frappé : le système de magie est totalement nul ! Seul deux sorts sont offensifs en combat : la boule de feu qui fait des dégâts ridicules, équivalents à un bon coup d'Exterminator, et l'aiguille empoisonnée qui tue un adversaire sans autre forme de procès. Il y a aussi deux sorts d'armure, efficace, eux, mais qui rallongent les combats. Avec la règle qui interdit de lancer deux fois le même sortilège, un combat magique est totalement inenvisageable. Et que dire des sorts d'esquive, invisibilité et paralysie, identiques et non intégrés dans le récit, qui nous permet de fouiller des cadavres ou ne nous empêche pas de les utiliser contre les boss de fin ?
C'est d'autant plus dommage qu'il suffit de doter Loup*Ardent de sorts équivalents à ceux de Pip, ou même simplement du Prince Démon, pour que cela devienne plus intéressant.

Au final, quand on me dit que le système de jeu n'a pas été testé, j'aurai tendance à être plus cruel : pour moi, le système n'était même pas écrit au moment de la rédaction des deux premiers tomes, au moins. Il a été rajouté après, ce qui ressort notamment des caractéristiques des monstres données à la fin.