Gamin, j'étais tombé en arrêt devant l'un des bouquins de la série Donjons & Dragons - Les Quêtes sans fin et avais tanné ma mère pour qu'elle me l'achète (ce qu'elle faisait sans jamais rechigner, bien au contraire : passer quelques heures le nez dans un bouquin valait toujours mieux pour elle que fixer un écran de TV avec le regard vide). Pensez donc, le légendaire Donjons & Dragons ! Enfin j'allais pouvoir connaître LE jeu pour lequel mon grand-frère avait laissé tomber les LDVELH comme une vieille chaussette, LE jeu qui promettait monts et merveilles, LE jeu qui... enfin quoi, je m'emballais quelque peu, bienheureux ignorant de ce en quoi consistait réellement cette dernière acquisition.
Il faut dire que la couverture de
Sous l'Aile du Dragon claquait : Larry Elmore au sommet de son art, dessinant les dragons mieux que personne. Son dragon rouge était à la fois terrifiant et en même temps la promesse d'une aventure exceptionnelle. Ce que j'ignorais, là encore, c'est que cette couverture était loin d'être originale : il s'agissait d'un simple repiquage de la couverture du Basic D&D. Mauvais présage ? Mauvais présage.
Tiens, mais on ne s'est pas déjà croisés quelque part ?J'ai pu lire qu'il y avait au moins un ou deux amateurs de
Sous l'Aile du Dragon sur le forum :
"faut de tout pour faire un monde, tu sais" comme chantait le générique. Pour ma part, je suis tombé de très très haut : bon, à l'époque, vu ce que je faisais des règles dans les LDVEH, j'aurais mauvaise grâce à me plaindre de l'absence
totale de règles dans le bouquin, mais disons que pour une expérience estampillée Donjons & Dragons (
, TM et
) ça commençait bizarrement. Là où j'ai vraiment déchanté, c'est que
Sous l'Aile du Dragon n'offrait pas la liberté de choix d'un bon vieux Défi Fantastique, loin de là. Avec ses 57 paragraphes, vous me direz qu'il aurait difficilement pu en être autrement.
Mon problème avec ce bouquin est qu'il s'agissait surtout d'un roman de fantasy vaguement interactif et, plus embêtant encore, d'un
mauvais roman de fantasy selon mes goûts propres. Je n'ai jamais été un bon client des romans D&D, que personnellement je trouvais souvent truffés d'incohérences, de facilités et de Deus Ex Machina à répétition : il faut croire que ce rendez-vous manqué a commencé dès la lecture de
Sous l'Aile du Dragon, dont je ne me rappelle strictement aucun détail, juste de l'immense déception qui a suivi.
Il ne faut jamais rester sur une mauvaise première impression, paraît-il. Presque quarante ans plus tard, j'ai remis la main sur ce bouquin. Vous savez ce que c'est la nostalgie, parfois ça fait faire des trucs insensés. J'ai bien peur que cette acquisition en soit une. Je voudrais bien lui donner une seconde chance... mais le plus tard possible sera le mieux et ce ne sont pas les LDVELH / AVH qui manquent, n'est-ce pas ?