Codes... d'entrée à des §

C'est en lisant quelques AVH récemment dont Ténèbres, Dune... que je me rends compte d'un mécanisme de jeu devenant récurrent d'auteur à auteur celui des noms servant de codes d'accès à des sections de l'histoire qu'on ne pourrait sinon atteindre. Je me demande qui en a été l'inspirateur dans l'histoire des livres-jeux ? Et ce que les auteurs d'AVH et lecteurs de celles-ci pensent de ce mécanisme de jeu, bien huilé pour vous ?

Dès le SDLMDF, tu as un système de code avec les numéros de clé à additionner. Le code à "nom" n'est qu'une variante. Probablement apparue dans les DFs, il suffit de chercher dans quel DF lu dans l'ordre, il apparaît pour la première fois.

Mais on pourrait distinguer :

- le code à nom : c'est souvent un indice (si vous connaissez untel, convertissez les lettres qui forment son nom en n° que vous additionnerez, etc...). Addition souvent très énervante dès que le nom est peu long ou compliqué.

- des mots de passe : là ils nous sont donnés dans le récit et il n'y a pas de calcul mental. Les Mercenaires du Levant en sont un exemple. La série Destin de Dave Morris les utilise abondamment. Cela permet de faire des boucles à l'insu du lecteur : dans un Destin comme l'Etoile de la Destinée, on lui ferme certains § temporairement qui ne s'ouvriront que plus tard. Le procédé est malin car, à partir du moment où il y a plusieurs mots de passe cumulables, on ne sait pas lesquels il vaut mieux avoir, et lesquels éviter. Le lecteur peut donc être "en aveugle". C'est encore plus vrai avec des effets différés ... entre le moment où l'on reçoit le mot de passe et celui où on nous demande de vérifier si on l'a ou pas. Poussé jusqu'au bout, on arrive au Chasseur de Mages ou Au mercenaires du Levant, où tu peux aller très très loin dans le livre sans savoir si tu as emprunté la bonne voie, enfin celle souhaitée par l'auteur.

Pour l'inspiration,je ne sais plus dans quels livres, y en a (manoir ? La légende de zagor ?)
Du reste, moi j'aime : ça permet de faire évoluer le scénario de façon assez fluide et ouverte je trouve...

@Vik : ne connaissant pas la série Destins (je n'ai lu que "Heart of Ice" traduit par Outremer), je ne comprends pas vraiment le fonctionnement que tu expliques. Pour moi, un mot de passe c'est comme un objet de l'inventaire : si vous avez le code "XXX", rendez-vous au Y. Donc au final, on ne "cache" pas vraiment cette partie de l'histoire puisque rien n'empêche d'aller mater vite fait ce fameux paragraphe Y...

Pour cette raison, je suis plus adepte du calcul mental classique que des "mots-objets" : par exemple, l'addition finale de la Cité des Pièges, les soustractions (nombreuses!) dans la Couronne des Rois, voire (je vais me faire lyncher) les informations saugrenues de la Crypte du Sorcier.

VIK a écrit:

- des mots de passe : là ils nous sont donnés dans le récit et il n'y a pas de calcul mental. Les Mercenaires du Levant en sont un exemple.

'fin stricto sensu, le premier mot de passe qu'on te demande, c'est quand même à l'entrée de la tour noire de La Citadelle du chaos (§118).

Mais ce n'est pas un code dans le sens où on l'entend ici. C'était juste pour faire une minute de nostalgie.

linflas a écrit:

@Vik : ne connaissant pas la série Destins (je n'ai lu que "Heart of Ice" traduit par Outremer), je ne comprends pas vraiment le fonctionnement que tu expliques. Pour moi, un mot de passe c'est comme un objet de l'inventaire : si vous avez le code "XXX", rendez-vous au Y. Donc au final, on ne "cache" pas vraiment cette partie de l'histoire puisque rien n'empêche d'aller mater vite fait ce fameux paragraphe Y...

... en trichant donc !
bon, ce n'est pas évident à expliquer. Disons que tu arrives à un § "neud" de convergence de plusieurs sections parallèles du livre, mais tu ne le sais pas encore, vu que c'est la première fois où tu y passes. On te demande à ce § "neud" si tu as un mot-clé. Ta première réaction, héritée des premiers DFs, serait de flipper en ayant l'impression d'avoir raté le mot de passe. Mais en fait, c'est normal, mais tu ne peux pas le savoir : car tu ne peux PAS avoir récupéré le mot-clé lors de ton premier passage. C'est le moyen pour l'auteur de savoir que tu n'es pas allé plus loin. Et il te dirige donc vers une quête... où tu vas recevoir le fameux mot-clé. Quand tu auras fini cette quête, qu'elle soit victorieuse ou pas, à un moment tu vas revenir vers le § "neud". Comme tu auras récupéré le mot-clé (cette fois-ci, tu vas débloquer à nouveau une section du livre. Bref, l'utilisation des mots-clé permet à l'auteur de verrouiller et de déverrouiller certains passages de son livre-jeu, laissant le lecteur "en aveugle".

J'ai bien compris l'idée,merci Vik. Et effectivement, j'ai déjà rencontré ce système.
Et oui, c'est bien de la triche dont je parle...

Dans la version bêta d'Alba de Dune je suis tombé sur cas d'un Code qui en annule un nous privant d'une quête au profit d'une autre, je m'aperçois qu'on peut réellement s'amuser avec le système des codes à tisser une toile assez complexe d'itinéraires.

Lowbac a écrit:

Dans la version bêta d'Alba de Dune je suis tombé sur cas d'un Code qui en annule un nous privant d'une quête au profit d'une autre.

Hin hin hin ! Voilà ce qui arrive quand

Spoiler:

On a aussi les messages codés dans les Quête du Graal et Epouvante qui permettent, si on les résoud, d'aller à un paragraphe caché. Un peu sur le système des messages cryptés utilisés pendant les grandes guerres par les espions.

Là le ressenti c'est tout ou rien. Si on arrive à le déchiffrer, c'est une satisfaction sans nom. Mais si on perd 10 minutes dessus pour rien (ce qui est fréquent dans ces séries), c'est à hurler!

C'est une tactique de Brennan pour faire perdre du temps aux lecteurs, histoire de faire oublier que ses livres sont trois fois moins épais que les autres. Le pire, c'est que ça marche, ce n'est pas un reproche qu'on lui fait souvent.

LOL
+ le bateau en papier à monter, les géants à 900 points de vie pour des combats à rallonge, les lancers de dés incessants pour les monstres errants...
Malin le H.B. !

Fitz a écrit:

LOL
+ le bateau en papier à monter, les géants à 900 points de vie pour des combats à rallonge, les lancers de dés incessants pour les monstres errants...
Malin le H.B. !

Genre de truc que je zappe tellement c'est lourdingue.

Moi, je dis, le truc topissime, c'est quand même le bol de porridge.