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| LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) | |
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+3Warlock VIK Voyageur Solitaire 7 participants | |
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Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11922 Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Lun 25 Juin 2012 - 19:21 | |
| - Tu ne peux pas faire ça, c'est impossible. Requiem, laisse les morts avec les morts une fois pour toutes ! C'est un blasphème ! Souviens-toi de Sadastor ! Malgré tout l'amour qu'il avait pour toi, il a préféré retourner au néant. Requiem, on ne bafoue pas la Mort impunément. Les paroles de Yavanna glissaient sur l'esprit du Maître de la Nuit comme de l'eau sur un marbre. Assis sur le rebord d'une table dans le grand salon du Nautile, il restait aussi énigmatique qu'un sphinx. - Tu ne comprend pas Yavie. Tu ne peux comprendre. Mes rêves les plus fous vont enfin se réaliser... VS m'a montré la voie : non seulement je vais redonner à Absalon sa splendeur passée, mais j'aurai une reine, ma reine, à mes côtés... - Reki, tu es fou ! Atalis n'est qu'une petite ville et VS y a englouti sa fortune. Absalon était une métropole ! Rien que l'Académie des Magiciens nécessiterait un an de travail pour renaître ! Requiem saisît le bras de la Divine en une prise farouche, les yeux flamboyants : - Peu m'importe ! J'ai attendu plus de 1000 ans, je peux attendre encore ! Quand tous les magiciens, enchanteurs, sorciers, astrologues, alchimistes et nécromants connaîtront la nouvelle, ils accoureront pour m'aider. S'il le faut, je lèverai une armée de squelettes et de zombies pour travailler à cette tâche jour et nuit ! Et Absalon redeviendra la Cité des Prodiges, la Cité du Sombre Savoir. - Tu n'y arriveras pas. Warlock a raison : toi et VS êtes devenus fous, vos rêves ont consumé votre cerveau. Va, Requiem, fais ce qui te plaît, celà ne nous regarde plus. Mais souviens-toi de mes paroles : il y aura un jour un prix à payer pour ta folie. ... Aurélien riait aux éclats, battant des mains, perché sur les épaules de son père. Arrivé aux abords du palais, le Voyageur posa le petit bonhomme à terre : - Marche un peu, tu veux ? Tu es lourd petit prince. Le garçon partît devant, tout joyeux, tandis que son père et Raven ralentissaient. Le roi d'Atalis leva la tête vers le ciel vitrifié de soleil, la main en visière et les sourcils froncés : - Il faut que l'expédition réussisse... Les érudits prévoient un été caniculaire... Les réservoirs de secours ne tiendront pas longtemps... Maudit soit Antocidas. Raven haussa un sourcil surpris : c'était la première fois que ce nom était prononcé depuis la mort du mercenaire. - Tu lui en veux ? - Je l'ai trop aimé pour lui pardonner sa trahison. - Il a été ton amant ? VS s'arrêta, surpris. Raven le fixait sans ciller tandis qu'il triturait nerveusement une rose des sables entre ses doigts. Elle ne lâchait pas ses yeux du regard. - Oui, en quelque sorte, mais platoniquement. Nous aimions trop les femmes pour nous donner à un homme... Mais il m'aimait et moi aussi, on peut le dire. Je te choque ? - Non. Il y a plusieurs façons d'aimer. - Penthésilée le savait et ne pouvait le supporter. Et toi ? - Je me moque du passé, je vis au présent. Antocidas est mort et aujourd'hui, ici et maintenant, tu es à moi, c'est tout ce qui compte. - Majesté ! Majesté ! Avec un soupir, VS se retourna vers Ayla qui accourrait, brassant ses robes : - Quoi encore ? - Le sarcophage de Dame Atala a disparu ! Et le Seigneur Requiem vient de quitter Atalis précipitament !
Dernière édition par Voyageur Solitaire le Lun 25 Juin 2012 - 19:53, édité 1 fois | |
| | | Maximus Ultime Souverain du Chaos
Nombre de messages : 1999 Age : 27 Localisation : Là ou' le mal est à son apogée Profession : Seigneur supréme des ténébres et maitre du chaos Loisirs : Vous fairent souffrir et conquérir le monde Date d'inscription : 04/01/2011
| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Lun 25 Juin 2012 - 19:50 | |
| _ Vous voyez mes chers amis , je suis prêt à redonner le bonheur à vous tous . Bien sûr , ce n'est pas du chantage , et je n'essaye nullement de vous corrompre , je veut juste qu'on redevienne amis , comme avant ... Maximus afficha un grand sourire tout en regardant ses deux amis d'enfance , Oorgan et Antares . Assis confortablement sur un fauteuil rouge , il avait réussi à avoir l'autorisation de la dame Yavanna de rester au Nautile , mais sous surveillance . Baltrox , lui , était dans la salle à manger , dégustant les nombreux poissons que les cuisiniers se hâtaient de préparer de peur de finir dans la gueule du loup . Oorgan caressait doucement le livre que le maître des ombres lui avait donné : Le Grimoire Blanc . Eux qui le croyaient perdus , voila qu'il renaît des cendres pour restaurer la gloire des magiciens du Forum . _ Alors , depuis tout ce temps , le Grimoire était intact , entre tes mains ? Dit Antares à la place d'Oorgan . _ Oui , je n'ai pas voulu détruire tout ce savoir , se serait un acte de pur idiotie . je préfère vous le remettre . Oorgan déposa le précieux ouvrage près de lui puis croisa ses doigts , ses yeux claires fixant ceux de Maximus . _ Alors c'est vrai , tu veut vraiment te repentir de tout tes pêchés ? Tu veut faire la paix avec nous ? _ Oui , c'est mon désir le plus chère pour l'instant . Je sais que VS et Adrian ne vont pas aimé ça , mais bon , croisons les doigts . Antares sourit alors , et s'approcha de lui avant de lui prendre sa main avec douceur . _ Si ce que tu dit est vrai , sache que Oorgan et moi serons heureux que tu nous rejoigne de nouveau dans le forum . _ Oui , dit Oorgan , on reformeras la " Compagnies des jeunes aventuriers " comme au bon vieux temps ! Maximus se souvint du temps ou' ils formaient ce groupe de jeunes aventuriers , envoyés par Adrian pour des missions de seconde classe . _ Oui .... Le bon vieux temps ... | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11922 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Lun 25 Juin 2012 - 20:46 | |
| Aber Khan et Ayla entrèrent, s'inclinèrent. Ils notèrent immédiatement la tenue de voyage, sobre et discrète que portait leur roi. Ce dernier ajustait ses armes à sa ceinture avant de passer sa sacoche en bandoulière. Plus intuitif que le vieil ennuque, Aber Khan sût d'emblée que le Voyageur d'autrefois était de retour. - Je vais me joindre à l'expédition. S'il y a un moyen de sauver Atalis, c'est à moi, son roi, de le trouver. Je vous laisse la cité, je sais pouvoir compter sur vous et les gens ont confiance en vous, tout se passera bien. Vic et Estelle restent également, de même que Sunkmanitu le chamane qui veillera sur Aurélien. Le roi s'approcha de la fenêtre à barreaux d'or, contempla les échafaudages du monument destiné à honorer la mémoire de Prato et Krato. - Et Raven, Majesté ? - Rien ne change : elle reste notre otage et garante de la loyauté de ses hommes. Et ils resteront loyaux. - On jase en ville sur ta relation avec cette femme. - Je m'en moque. Je vous laisse, je vais embrasser mon fils. Les deux hommes se regardèrent avec des yeux ronds comme des billes. Le jeune prince était assis par terre, son lionceau apprivoisé à ses côtés, en train de s'échiner sur un des cartons à dessin de son père, les doigts plein d'encre, les sourcils froncés. VS vînt s'asseoir à côté de lui : - Tu dessines ? - Oui, je voudrais faire un dessin pour toi... pour te faire plaisir. Mais j'arrive pas... Le Voyageur enleva des mains de son fils crayon et papier et plongea son regard dans le sien : - Aurélien, mon fils... Si tu n'as pas envie de faire quelque chose, ne le fais pas. Même pour faire plaisir à quelqu'un que tu aimes. Ne laisse personne, personne, te dicter ce que tu as à faire. Quand je ne serai plus là, tu seras roi et tu règneras sur Atalis après moi. Tu devras écouter tes conseillers, tes amis, bien sûr et réfléchir longuement. Mais ce sera toi qui décidera à la fin et personne d'autre, tu m'entends ? Ne laisse personne, jamais personne, décider ou choisir à ta place. Tu m'as compris ? - Euh, oui... Je crois... - Bien. Je dois partir maintenant. Quand je reviendrai, nous passerons du temps ensemble, toi et moi. Si tu es sage en mon absence... Allez, embrasse-moi maintenant. - Papa... Raven va rester ? Je l'aime beaucoup, tu sais. - Oui, elle va rester. Une heure plus tard, le cheval franchît le défilé dans un tourbillon de poussière et de particules dorées sous le bleu pur du ciel. Son cavalier éclata alors d'un rire sauvage, avec une exultation presque animale. Libre ! Le Voyageur était à nouveau libre ! Rayonnant, le coeur battant à tout rompre, Voyageur Solitaire éperonna sa monture, prenant la direction de la mer. Le cheval partît au galop tandis que le rire de son cavalier résonnait sur les dunes. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11922 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Lun 25 Juin 2012 - 23:59 | |
| Le fantastique vaisseau fendait avec assurance la houle turquoise, laissant derrière lui un sillage d'écume étincelante, comme une traînée d'étoiles. Un soleil radieux éclaboussait les parois de métal et les grands hublots tandis que l'engin progressait rapidement, propulsé par ses moteurs magiques. Dans la salle de pilotage, le comte se tenait devant une sphère de cristal taillée en facettes posée sur une mince tige de métal. Les yeux clos, les mains posées à plat sur la sphère et parcourues de petits mouvements spasmodiques, il suivait le cap défini par Jareth. Ce dernier passait des heures dans la bibliothèque, perdu dans l'étude d'antiques volumes à la reliure usée et aux fermoirs gravés qui parlaient de civilisations oubliées sur des îles inconnues perdues dans des lagons lointains. La Pierre de Purification devait, selon lui, toujours se trouver dans les ruines du temple englouti. Une civilisation brillante s'en servait autrefois pour dessaler l'eau de mer et la rendre potable, jusqu'à ce jour fatal où un cataclysme avait projeté les tours étincelantes dans les flots grondants et écumants. En attendant, à bord, tout le monde avait pris ses habitudes. Certes, Yavanna ne décolérait pas de la décision de VS de garder Maximus et Baltrox à bord. Mais le Voyageur avait raison : le temps pressait, il fallait faire vite, on verrait ça plus tard. Warlock de son côté se sentait en pleine forme : il adorait la mer, les grandes explorations maritimes, les histoires de marins... A table, il écoutait religieusement Magell lui conter ses aventures et périples avant de monter sur le pont contempler l'océan pendant des heures. Sa peau trés blanche avaît pris un hâle cuivré et ses cheveux s'étaient grandement éclairci sous l'action du soleil et de l'air marin. Le seul moment de nostalgie venait au coucher, quand il posait sur sa table de nuit le petit médaillon peint du portrait de Sylvia tenant Aurore tout bébé dans ses bras avant de s'allonger en soupirant sur son étroite couchette... VS lui aussi rayonnait, irradiait. Il avait rajeuni de dix ans, vibrait de vie et d'énergie, radieux. Tout le monde le regardait passer, du calfat au capitaine, tandis qu'il parcourait inlassablement le Nautile, infatigable, émerveillé. Il plaisantait, riait, jouait aux cartes avec Guilibran, s'inquiétait de savoir si dav-ID avait bien pris ses médicaments, admirait les poissons volants avec Oorgan et posait une foule de questions sur le vaisseau. Bref ! Warlock retrouvait enfin le Voyageur d'autrefois, curieux de tout et triomphant, loin du monarque amer et mélancolique coincé dans sa cité du désert où le temps semblait s'être arrêté. Ils firent bientôt relâche sur une île non mentionnée sur les cartes pour récupérer de l'eau douce et des fruits. Yavanna et VS, habitués aux grands espaces, battirent des mains à la perspective de se dégourdir les jambes et bondirent dans la première chaloupe tandis que les ancres descendaient en cliquetant dans les eaux peu profondes. La jeune Antares était moins enthousiaste : ils étaient désormais dans une zone inconnue, non répertoriée sur les cartes, loin des routes maritimes connues, loin de tout, et elle en éprouvait un sentiment de solitude oppressant malgré la camaraderie affectueuse et chaleureuse d'Oorgan. Des mouettes et des goélands cendrés tournoyaient dans la lumière et une épaisse végétation d'un vert ardent et tropical bordait la plage de sable rose et blanc. VS partît aussitôt explorer les environs suivi par Yavanna tandis que Némeion prenait la tête du groupe chargé de trouver de l'eau douce. Warlock resta debout sur la plage, pieds-nus et face à l'océan, passant la main dans ses cheveux, se laissant étourdir par le vertige de l'espace, de la lumière et du ciel dans le bruit des vagues. | |
| | | Warlock Maître Modo
Nombre de messages : 10768 Age : 46 Date d'inscription : 07/03/2009
| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Mar 26 Juin 2012 - 23:19 | |
| La végétation de l'île paraissait au premier abord paradisiaque, luxuriante même, ornée d'orchidées sauvages resplendissantes de toutes les couleurs, tel un kaléidoscope lumineux. Des fougères arborescentes donnaient une image accueillante, sereine de l'île, c'était un lieu encore vierge de toute vie humaine, du moins c'est ce que croyait Yavanna et VS. Car des fleurs impudiques, des jardins naturels se livraient à eux, sans aucune retenue, cet havre de paix était perdu au milieu de nulle part, tel un trésor oublier de tous. Plus VS et Yavanna avançaient dans l'épaisse végétation bigarrées de l'île plus ils distinguaient au loin ses contours. Un immense cône volcanique en forme de pain de sucre directement surgis des profondeurs océanique s'élevait au dessus de la canopée. Mais malgré tout cette île bien que d'origine volcanique ne semblait plus subir les affres de la colère des profondeurs. La faune était tout aussi majestueuse, de magnifiques oiseaux aux superbes plumes bleues, rouges et vertes s'envolaient à mesure que les deux aventuriers s'enfonçaient au coeur de l'île. Yavanna était émerveillée par ces oiseaux qu'elle regardait avec bonheur s'envoler dans le ciel bleu azur, ils continuèrent leur progression, avide de nouvelles découvertes. Plus ils avançaient et plus la végétation devenait dense, bientôt inextricable, comme si elle était une seule et même entité, VS se retourna vers la divine. - Bon je pense qu'il serait temps de retourner sur la plage, cette exploration est bien jolie mais on va finir par se perdre à ce rythme là. - Oui je crois que tu as raison, et je commence à avoir mal aux pieds, le sol est comme gondolé c'est très inconfortable. - Hum bon il me semble que c'est dans cette direction. Après concertation ils décidèrent de rebrousser chemin, ce qui semblait plus prudent, malheureusement pour eux la végétation était maintenant aussi épaisse qu'inexpugnable. Impossible pour eux de sortir de cet amas végétal, VS perdit très vite patience. - Bon sang mais c'est pas vrai, c'est une véritable jungle cet endroit. La divine tenta de couper avec sa dague ciselée quelques branches qui obstruaient le chemin. - Ne t'inquiète pas VS je crois qu'on est plus trop loin du rivage, d'ailleurs tu entends ces voix au loin, sans doute celles de nos amis, prenons cette direction. - Mais de quelle voix parle tu je n'entends strictement rien, à part le cris strident des oiseaux. - Ecoute je ne suis pas sourde d'ailleurs... La divine n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle s'écroula sur le tapis mousseux du sol, perdant soudainement connaissance... | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11922 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Mer 27 Juin 2012 - 10:28 | |
| VS se précipita, soulevant Yavanna inconsciente par la taille et se mettant à l'abri derrière un arbre au tronc épais. Le coeur battant, les sens en alerte, le sabre à la main, il regardait autour de lui avec le regard d'un animal traqué. Le silence à nouveau... Rien ne semblait troubler ce paysage faussement féerique, rien ne bougeait dans les forêts de bambous, les fourrés d'ibiscus et sous les arceaux de feuillages silencieux. Le Voyageur reporta son attention sur Yavanna : sa poitrine délicate se soulevait régulièrement et en dégageant son visage de la masse soyeuse de ses cheveux, il remarqua une meurtrissure au front. Elle avait dû être atteinte par un projectile, une bille de fronde peut-être. Mais la blessure était légère, ne causant qu'un étourdissement passager. Le silence régnait toujours sous cette canopée aux frondaisons rêveuses, ocellée d'ombre et de lumière comme le pelage d'un jaguar. Un bruit de pas, à demi-étouffé par le tapis de mousse épaisse couvrant le sol... VS reposa son adorable fardeau et se tînt prêt à frapper... - Warlock ! - Bon sang, que s'est-il passé ! Yavie ! - Elle va bien, n'aies crainte. Tu n'as vu ou entendu personne en venant ici ? - Non, rien. Qui lui a fait ça ? fît l'érudit en se penchant pour examiner la blessure. - Aucune idée... Mais nous ne sommes pas seuls ici... Mal à l'aise, l'épée à la main, Warlock regarda autour de lui, scrutant le paysage enchanteur. Oui, une menace planaît ici, un sombre péril... Il le sentait lui aussi. Ses sens engourdis par une vie facile à l'abri de murs de marbre se réveillaient, s'affolaient... Il rengaina son arme et prît Yavanna dans ses bras : - Rejoignons les autres, je te laisse ouvrir le chemin. Ils avancèrent comme au sein d'un rêve, ayant l'impression de traverser une gigantesque émeraude diaphane. Aucun bruit, impossible de voir clairement le ciel à travers les trouées du feuillage, comme si tous les repères étaient abolis. On aurait dit deux étranges passeurs emportant leur victime inconsciente à travers un monde végétal et silencieux. Au bout de quelques minutes, VS poussa un juron, secouant la tête : - C'est impossible ! Il y a ici quelque enchantement à l'oeuvre ! Je suis le Voyageur, le Maître des Chemins, le Seigneur des Intersections, Celui qui connait la Voie... Pourtant, impossible de me repérer ! - Reste auprès de Yavie, je vais monter dans un arbre. Le Grand Erudit escalada prestement un arbre au tronc massif, évoluant à travers branchages et feuillages, dérangeant un singe qui détala en criant. - Alors, tu vois quelque chose ? Warlock était incapable de répondre. Figé de stupeur, il voyait au loin l'autre côté de l'île bordée par le bleu de l'océan. Et là se tenait... Une ville ! Une cité en bordure de l'océan ! De son poste d'observation, la main en visière, il discernait les remparts, les tours, les bâtiments... Le tout taillé dans une pierre verte et dure, faisant ressembler l'étrange cité à un gros joyau vert posé sur le sable entre des éperons de roche brune bordés de cactus et d'épineux. L'endroit était petit, ressemblant plus à un château fortifié, une étrange forteresse qui semblait guetter, tournée vers l'océan, avec la patience d'un sphinx...
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| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Jeu 28 Juin 2012 - 19:10 | |
| - Une forteresse ? Ici ? VS regardait Warlock avec une expression de stupeur mêlée de méfiance. Le Voyageur décida d'aller voir par lui-même. - Je veux pas rater ça, fît Warlock, narquois, tandis que le roi d'Atalis entamait l'escalade de l'arbre en gromellant, cherchant maladroitement des prises. Quelques jurons, branchages cassés et acrobaties hasardeuses plus tard, VS, allongé dans une position incommode sur une branche maîtresse devait bien se rendre à l'évidence. Alors qu'il descendait de son perchoir, Yavanna revenait lentement à elle et se redressait, soutenue par Warlock : - Ooooh, ma tête... Que s'est-il passé ? Une fois la jeune femme mise au courant, il fût décidé de rebrousser chemin jusqu'au Nautile, la vision de la mystérieuse forteresse ayant permis d'enfin se repérer. Bientôt, la robuste silhouette de Némeion se découpa sur le vert tropical de la forêt, venant vers eux à grands pas, l'épée au poing : - Enfin, vous voilà ! Où êtiez-vous donc ? - Nous verrons celà plus tard, rentrons vite au vaisseau, nous ne sommes pas en sécurité ici... Bientôt, l'écran de la végétation s'ouvrait sur l'océan et sur une plage bordée d'éperons de lave et de roches brunes battues par les vagues grondantes dans des tourbillons d'écume. L'eau était chaude, l'air moîte sentait le souffre et une âcre odeur de gaz assez désagréable. Par endroits, de la fumée sortait paresseusement de la terre et des amas de rochers empilés, laissant deviner la nature tellurique et volcanique de l'île. Au loin, le Nautile se détachait dans la vapeur d'eau et les fumerolles, on discernait les silhouettes des autres dispersés sur la plage. L'attaque survînt alors que le groupe longeait la grève : un groupe d'inconnus hirsutes et hurlants, brandissant des armes primitives... Warlock frappa et un des assaillants s'effondra à ses pieds, le crâne ouvert dans un flot de sang et de cervelle. Yavanna porta une botte et une tête hurlante vola dans les airs avant de rouler à travers les rochers. Deux assaillants percutèrent Némeion de plein fouet, l'entraînant à la renverse dans les flots écumants. Avec un juron, le guerrier abattît le pommeau d'or ouvragé de son glaive sur le crâne du premier tandis que VS transperçait le second pour dégager l'officier. Un dernier attaquant se jeta alors sur le Voyageur, l'entraînant à la renverse dans les vagues. Warlock, dans l'eau jusqu'à mi-mollets, tournait autour des deux combattants qui se débattaient furieusement dans l'écume rosi de sang, n'osant frapper de peur de toucher son ami. Puis il y eût un corps qui s'effondrait, une dague en plein coeur tandis que le Voyageur se redressait, ruissellant d'eau, les yeux flamboyants, comme une créature surgie des profondeurs fumantes. Némeion retourna l'un des corps de la pointe de sa botte : un faciès de sauvage, un corps petit, sec et nerveux, maigre et musclé à la peau brune couverte de peintures et de motifs qui se diluaient dans l'eau salée en traînées colorées. - Qui sont donc ces chiens ? Et pourquoi cette attaque ? Au même moment, un mystérieux tambour se mît à résonner à travers les frondaisons et une clameur s'éleva. Warlock prît la main de Yavanna, entraînant le groupe à sa suite : - Vite, au Nautile !
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| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Dim 1 Juil 2012 - 10:27 | |
| Le temps d'arriver à la hauteur des autres, la horde hurlante et gesticulante jaillissait des frondaisons de la forêt, se répandant sur la plage. Antares et Oorgan encochèrent leurs flèches et tirèrent, plusieurs silhouettes s'effondrèrent et roulèrent sur le sable, criblées de traits empennés de noir. Dans un rugissement, dav-ID passa à l'attaque, brandissant son lourd marteau de guerre, creusant un sillon sanglant dans les rangs des attaquants. Au même moment, le groupe constitué par Warlock, VS, Yavanna et Némeion arrivait enfin et une tempête d'acier s'abattît sur les assaillants dans une averse de sang et de fureur, épaulée par les traits mortels et précis des deux archers qui visaient juste, malgré la confusion. Mais la horde était trop nombreuse, chaque démon peint et hurlant tombé semblait remplacé par deux autres. Warlock recula en titubant, le poignet douloureux, sa lame rouge de sang jusqu'à la garde tandis que Némeion jurait, blessé à la cuisse. VS opéra un large revers de son sabre pour dégager Yavanna et la pousser vers les canots où se pressaient déjà les autres. - Ecartez-vous ! rugît Guilibran. Le nain se tenait devant les chaloupes, pieds écartés dans le sable, un lourd pistolet de Bor dans chaque main. Il pressa la détente et deux traits de flammes jaillirent dans le grondement de la détonation et un nuage de fumée, opérant une trouée sanglante dans les rangs adverses. Les sauvages reculèrent, effrayés, il y eût un instant de flottement dont VS profita : - Au Nautile, vite ! Les embarcations furent poussées vers le large, les marins se courbèrent sur les avirons tandis qu'Antares et Oorgan couvraient la fuite. Bientôt, le rivage s'éloignait rapidement et les combattants se laissèrent tomber au fond des canots, haletants et épuisés. Quelques minutes plus tard, les canots entraient dans la "gueule" du vaisseau et Magell jetait une corde aux marins tandis que les lourdes portes étanches se refermaient. Alors que le groupe descendait sur le quai de métal, un des marins chuchota à l'oreille du comte. - Il semble qu'une tempête s'annonce, il me faut vérifier en salle de pilotage, annonça-t-il. Tandis que les blessés les plus graves étaient envoyés au médecin du bord, les autres rejoignirent le pilotage. Grâce au jeu complexe de miroirs installé au centre de la pièce et permettant de voir à l'extérieur, Magell eût confirmation de ses craintes : - Un sacré grain se profile en effet. Il vaut mieux nous mettre à l'abri, naviguer par ce temps serait pure folie. En plongée ! Aussitôt, ce fût le branle-bas de combat dans une formidable agitation et bientôt, le fantastique vaisseau entama sa lente descente vers les profondeurs silencieuses. Dans le grand salon où l'on soignait les blessés, Antares regardait non sans apréhension le niveau de l'eau monter à travers les hublots dans un tourbillon de bulles, mal à l'aise. A ses côtés, le Voyageur eût un sourire crispé tout en faisant le pansement d'un marin blessé à l'épaule : - Je ne suis pas plus rassurré que toi, je te l'assure... Bientôt, le vaisseau se mît à vibrer fortement et à travers les hublots, on pouvait voir de grandes ondulations comme si les eaux bougeaient ou ondulaient... Les conséquences de la tempête qui sévissait en surface... Il faisait sombre, on alluma les lanternes, les pièces étaient plongées dans une pénombre bleu-noir trouée par les flaques de lumière jaune, le Nautile vibrait, tanguait... Jareth avala sa salive, mal à l'aise, en refermant le coffret des poudres et onguents tandis que Yavanna rangeait les cuvettes et flacons, guère rassurrée non plus. L'ambiance était tendue, claustrophobique dans cet espace confiné et silencieux. Décidé à ranimer l'atmosphère et détourner l'attention, le comte se mît au piano. Assis sur un divan aux accoudoirs sculptés en dauphins, VS se dît que ce concert improvisé dans les profondeurs, coincés dans cet étrange poisson de métal tandis que la tempête faisait rage en surface, avait quelque chose de surréaliste... | |
| | | Maximus Ultime Souverain du Chaos
Nombre de messages : 1999 Age : 27 Localisation : Là ou' le mal est à son apogée Profession : Seigneur supréme des ténébres et maitre du chaos Loisirs : Vous fairent souffrir et conquérir le monde Date d'inscription : 04/01/2011
| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Ven 7 Sep 2012 - 23:24 | |
| Alors que nos aventuriers affrontaient les périls de l'océan inconnu , une scène bien différente se passait devant les portes du Forum . Milos se tenait en haut des murs , fier et puissant , le regard dur et la hache à portée de main . A ses cotés , de nombreux archers avaient bandés leurs arcs et visaient avec précision la cible : Un homme-corbeau portant un capuchon noir , accompagné d'un petit groupe de chevaliers noirs armés jusqu'au dents . Deux d'entres eux portaient un grand coffre de bois frappé de bronze .
_ Arrières , vils servants du mal ! Quittez nos terres sans plus attendre ou sinon nos flèches viendront vous cribler le corps et souiller la terre de votre sang fétide !
Asbeth ne put réprimer un claquement d'indignation . Il savait bien que le maître l'avait lancé dans une opération quasi-impossible , mais il était obligé d'obéir . Il retira alors son capuchon et fixa le chef de la Garde d'or avec ses yeux Indigos .
_ Nous ne souhaitons pas verser de nouveau le sang sur vos terres , tout ce que nous voulons , c'est d'oublier nos anciennes rancunes et de devenir alliés . Et pour montrer notre bonne foi , sa majesté Maximus vous à offert ceci .
Alors il pris une clé dorée et la fit tourner dans le serrure du coffre . Il on ouvris le couvercle et une lueur resplendissantes on sortit . Son contenu se composait de bijoux , de pierres précieuses de toutes tailles , d'objets de valeurs et de trésors inestimables . C'était des richesses qui dépassaient l'entendement . Mais Milos restait de marbre , et il serra les dents tant sa colère était profonde . Autour de lui , ses hommes affichaient le même air sombre et insensible . Avec un geste rageur , il prit une lance de la main d'un garde et la lança en direction du sorcier . Le javelot fonça à grande vitesse et s'écrasa lourdement sur le sol ou' se tenait pendant un instant Asbeth . Ce dernier avait eu le réflexe de déployer ses ailes et de faire un rapide saut en arrière pour éviter le projectile mortel .
_ Va dire à ton maudit maître que nous ne sommes pas des personnes corruptibles . Gardez donc votre or que vous avez sans doute eu au prix de nombreux pillages . Et écoutez bien mes paroles : Le roi Adrian à préciser que nous ne pactiserons jamais avec les forces du mal , quel que soit le prix . Alors vas-t'en , immonde sorcier , à moins que tu ne veuille que je ne te chasse moi même ?
Pendant un long moment qui sembla durer une éternité , le sorcier et le guerrier se jetaient des regards assassins et colériques . Puis alors , Asbeth poussa un cri de rage et lança des éclairs sur l'un de ses hommes . Le chevalier noir , frappé de plein fouet par la décharge électrique , eut le corps atteints de spasmes violents , puis il s'écroula , corps fumant et mort dans une armure noire endommagée . L'homme-oiseau leva alors son poing aux serres tranchantes vers le mur .
_ Votre stupidité vous coûteras la vie .Le maître Maximus est devenu bien plus puissant qu'avant , et il vous réduiras en cendres , jusqu'au dernier . Et je ferais en sorte que moi , Asbeth , l'un des sept sorciers noirs du Donjon maudit , règle ton compte à toi , Milos le maître d'armes . Je me ferais un plaisir à te torturer ...
Il n’acheva pas sa phrase qu'une flèche se ficha au sol à un mètre de sa position . Ce nouvel avertissement , moins long que celui de Milos mais tout aussi menaçant , dissuada le corbeau qui partit alors , suivit de ses chevaliers . Le maître d'armes regarda longuement l'ennemi s'éloigner avant d'appeler l'un des gardes .
_ Allez vite rejoindre le conseil des Régents . Dîtes leurs tout ce qui vient de se passer , et au plus vite ! | |
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Sam 8 Sep 2012 - 9:46 | |
| Requiem ne dormait plus depuis des lunes. Il s'était enfermé dans ses appartements avec ordre absolu de ne pas le déranger. Plusieurs fois par jour, Nepher, son fidèle serviteur, venait déposer devant les lourdes portes d'ébène un plateau de nourriture et une carafe d'eau fraîche. A chaque fois qu'il revenait, le plateau était intact... A l'intérieur, un désordre effarant régnait dans la bibliothèque : un véritable tapis de livres, papyrus, parchemins et lourds volumes aux fermoirs de métal gravé jonchait le sol de marbre comme s'ils avaient été feuilletés à la hâte et violemment jetés au sol. Allongé sur un divan, les traits tirés, un cerne mauve sous ses paupières gonflées, Requiem réfléchissait, les mains posées sur ses yeux fatigués pour les protéger de la lueur vacillante des lampes. Au-dehors, un chien hurlait tristement à la lune et le grand beffroi sonnait les douze coups de minuit avec la tristesse d'un glas funèbre. Rien à faire... La Nuit de la Conjuration était passée et elle ne se reproduirait plus avant 1000 ans. A quoi servait donc que Maximus lui ait restitué le corps d'Atala intact dans ce cas ? Les dieux des ténèbres l'avaient-ils donc abandonné, lui le Nécromant, le Seigneur des Sépulcres ? Absalon allait renaître, redevenir la cité des magiciens et des enchanteurs, la ville du noir savoir des temps anciens... Et il y règnerait. Mais à quoi bon sans sa reine, sans son amour ? Requiem avait beaucoup perdu de son humanité au fil de ces siècles d'apprentissage, le pouvoir de la nuit se paie au prix fort. Les émotions d'un être normal l'avaient quitté peu à peu, s'en allant par lambeaux, comme la mue d'un serpent. Son amour pour Atala restait la seule lumière brillant dans le monde enténébré qui était le sien désormais. Non, il devait y avoir une solution... Soudain, le Maître des Sépultures fût en alerte : il avait détecté une présence... Les portes n'étaient plus verrouillées, Ténébreuse vibrait dans son fourreau de cuir noir orné de pierres de lune... Une silhouette se découpait dans la pâle lumière des étoiles devant la fenêtre aux barreaux d'or. - Sombrecoeur ! Mais... Mais comment es-tu entré ? - Il n'existe pas de portes verrouillées pour moi. As-tu oublié qui je suis ? Et surtout ce que je t'ai appris autrefois ? - C'était autrefois, rétorqua Requiem d'un ton sec. Je n'ai plus besoin de ton enseignement. Sombrecoeur se mordît la lèvre, furieux, avant de reprendre d'une voix amère : - Tu chantais une autre chanson autrefois Requiem. Quand tu t'es présenté aux portes du FORUM, jeune nécromant inconnu, je t'ai pris en amitié et sous ma protection... Je t'ai fait gravir les échelons, je t'ai initié aux sombres mystères, aux cultes secrets et oubliés... J'ai fait de toi mon lieutenant et ami, tu as mangé à ma table. Aujourd'hui, je suis de retour et je cherche en vain ce Requiem là. Je ne trouve qu'un fou, dévoré d'une passion qui consume son cerveau, brûlé par une folie qui chaque jour, le rend moins humain. Mal à l'aise, Requiem se leva et se mît à jouer nerveusement avec son nécessaire à écrire : - Tu es revenu au FORUM pour me faire la morale, Sombrie ? - Non, je suis revenu pour retrouver le FORUM d'autrefois, celui que j'aimais. Requiem eût un rire mauvais : - Alors, tu te berces d'illusions ! Adrian n'est plus là, Yavanna non plus et VS est parti régner sur ses terres, même dav-ID le Forgeur de Merveilles ne vient plus en ville... - Je sais tout celà, AqME m'a tout raconté à mon retour. De plus en plus nerveux, Requiem brisa un bâtonnet d'encens avant de demander d'une voix sourde : - Laisse-moi Sombrie. Tu es parti de longues années, il y a eu la Guerre des Titans, tant d'évènements, et tu reviens pour retrouver un monde qui n'est plus. Tu ne peux pas ressusciter le passé, les jours heureux. - C'est pourtant ce que tu essaies de faire de ton côté me semble-t-il... Requiem se mordît la lèvre au sang.
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| | | Maximus Ultime Souverain du Chaos
Nombre de messages : 1999 Age : 27 Localisation : Là ou' le mal est à son apogée Profession : Seigneur supréme des ténébres et maitre du chaos Loisirs : Vous fairent souffrir et conquérir le monde Date d'inscription : 04/01/2011
| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Sam 8 Sep 2012 - 16:22 | |
| _ Terre à tribord , capitaine !
Le comte Magell S'approcha et sourit . C'était une nouvelle île à explorer , et , qui sait ? peut être que cette fois-ci ils ne rencontreront pas des indigènes agressifs !
_ Très bien , alors cap vers cette nouvelle île ! Machines en avant toutes !
Et le vaisseau de fer se dirigea à tribord . Pendant ce temps , VS et Yavanna s’entretenaient ensembles dans une chambre richement décorée . Ils buvaient leurs thés chauds tout en discutant sur les évènements à venir . C'est alors qu'une légère secousse se fit sentir , puis le bruit des moteurs s'arrêta . Un marin entra alors dans la pièce en annonçant que le sous-marin venait de se poser sur une nouvelle île . Tout l'équipage et les voyageurs sortirent alors du vaisseau pour aller voir à quoi ressemblait le paysage . Alors qu'ils s'attendaient à un paysage luxuriant , c'était une terre rougie et sèche qui s'offrit à leurs yeux . Mis à part quelques arbres aux troncs noueux et aux branches raides , aucune autre végétation ne poussait sur ces terres infertiles. Une grande montagne rouge se dressait , tel un immense colosse de sang . Il y'avais aussi quelques fumerolles qui crachaient de minces filés de vapeurs sulfureuses . Il y'avais même , de temps en temps , un geyser qui entrait en éruption et crachait des torrents d'eau bouillante .
_ Je pense que c'est une île volcanique d'après l'odeur de souffre qui s'en dégage , dit le comte Magell . Il serait plus sage de ne pas trop s'attarder pour l'instant . On reste le temps que le Nautile refasse le plein d'air et on repart !
Mais ils ne remarquèrent pas la présence d'une créature à quelques mètres d'eux , tapis dans la terre caillouteuse de l'île . La créature en question est un ver des sables géant , une espèce très agressif et carnivore . Cet immense ver vie dans la terre et y creuse de long tunnels , guettant des proies à la surface . Ce dernier , dérangé par le bruit des moteurs du Nautile , se réveilla et se précipita en direction du vaisseau marin . Dans un terrible tremblement , le ver des sables jaillit du sol et se jeta sur le sous-marin . Sa bouche aux multiples rangées de crocs acérées perça le flanc du navire .
_ Non , le Nautile ! il faut arrêter ce monstre ou nous resterons coincés ici ! s'écria l'un des marins .
Aussitôt , VS et Némion brandirent leurs armes et commencèrent à frapper le monstre . La créature poussa un cri de douleur et se rétracta dans le sol . Mais elle n'abandonna pas pour autant et , en quelques secondes , elle repassa à l'attaque . Conscients de la supériorité de leur adversaire , les deux guerriers reculèrent de quelques pas . Guilibran brandit alors son pistolet de Bor et fit feu . La balle transperça l'un des segments du monstre qui poussa un nouveau rugissement . Son sang verdâtre aspergea alors les soldats et les aveugla . Mais au moment ou' il allait happer le brave nain , le carreau enflammé de l’arbalète de Maximus se ficha dans sa bouche . Ce dernier , sourire aux lèvres , fit un mouvement de recul de sa main libre comme s'il tirait un fil invisible , et alors le carreau explosa , libérant des flammes bleus dans le corps du monstre . Le ver géant rugit tandis qu'une épaisse fumée sortait de sa grande gueule en proie aux flammes . Profitant de cette occasion , Oorgan et Antares tirèrent une volée meurtrière de flèches . Les marins , avec un cri de rage , se jetèrent sur le monstre et le sectionnèrent en morceaux fumants . Alors que l'équipage reprenait son souffle , Magell quand à lui inspectait le trou qu'avait provoqué le monstre .
_ Il faudra au moins une journée de réparations de réparations pour réparer ce trou béant . Heureusement pour nous , nous avons le matériel nécessaire pour ça . Le plus inquiétant , c'est cette île . je crains fort que ce monstrueux ver des sables ne soit pas la seul créature qui rôdent dans ces terres inhospitalières . Nous allons devoir passé la nuit ici et veiller à ce que aucune créature ne tente d'approcher le Nautile .
Warlock , lui , regardait les restes fumants du ver géant et prenait des notes sur un livre . VS , Némion et Guilibran se lavait du sang de la bête . Yavanna et Oorgan , eux aidaient et assistaient les membres de l'équipage . Antares partit en éclaireur et enfin Maximus alla examiner le trou d'ou' sortit le ver .
Ce seras une longue journée qui va suivre ... | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Sam 8 Sep 2012 - 18:31 | |
| - Alors ? demanda Raven en rajustant les plis de sa toilette. Vic eût un sourire en se lavant soigneusement les mains à l'eau chaude avant de les essuyer à un linge chauffé à la vapeur. Devant son silence, la guerrière insista : - Eh bien ? Quelle est donc la cause de ces étourdissements soudains qui me prennent depuis peu ? Le sais-tu ? - Oh, tu peux être rassurée, il n'y a là rien d'anormal pour une femme enceinte... La guerrière reposa son peigne d'écaille, fixant le guérisseur avec stupéfaction, les yeux dilatés de surprise. - Oui, ton urine est suffisament claire là-dessus, nul besoin de pousser l'examen plus loin : tu es enceinte, depuis peu je pense. ... Ils étaient cinq dans la pénombre de la cave, faiblement éclairée par la lueur dansante d'une bougie. Cinq hommes forts et décidés, le corps robuste drapé dans un ample manteau à capuchon rabattu, assis à une table nue. L'un d'eux rompît le silence : - C'est officiel : elle est enceinte. - Alors, le pire est à venir... Dés son retour, le roi va l'épouser... Et cette voleuse, cette gueuse aux cheveux blonds deviendra reine d'Atalis. Celà ne se peut ! Aber Khan, qu'attends-tu donc ? Aber Khan... Le vétéran, le descendant d'une trés ancienne famille d'Atalis, retrouvé par VS au cours de ses inombrables périples, devenu son bras droit, son conseiller le plus écouté. Aber Khan, dévoué à son maître comme un chien fidèle, presque comme une femme jalouse. VS avait décidément ce don (ou cette malédiction) de susciter le dévouement le plus aveugle et passioné, comme avec le défunt Antocidas. Celui qui avait parlé saisît la main du guerrier d'une poigne de fer : - Aber Khan, nous devons intervenir ! Ce n'est pas une passade, notre roi est bel et bien amoureux de cette catin, il l'épousera dés qu'il saura qu'elle attend un enfant de lui. Que diraient tes nobles ancêtres qui étaient des seigneurs s'ils voyaient une voleuse, une ancienne esclave monter sur le trône du scorpion ? Le guerrier se leva et fît quelques pas, pensif et morose, avant de hocher la tête : - Oui, vous avez raison. Nous devons nous défaire d'elle, cette chienne a ensorcelé notre roi. - Alors, il faut frapper et maintenant, le roi est absent. Ce sera plus facile de lui faire croire à un accident ou une mort naturelle à son retour. Et j'ai ce qu'il faut pour celà... Celui qui avait parlé posa sur la table un petit flacon de terre fermé à la cire. - Avec le contenu de ce flacon versé dans sa nourriture, elle ne passera pas la nuit. Les symptômes seront ceux d'un malaise normal, il n'y aura aucun soupson. Il y a un dîner ce soir au palais. Aber Khan, en tant que régent, sera installé à ses côtés... Il faudra agir rapidement, profiter du premier mouvement d'inattention de sa part... ... La chaleur était toujours aussi forte à Atalis en ce plein été. La nuit restait chaude et étouffante, dans la forte odeur du poivre rose, des gérofliers et du bois de santal. Pour l'instant, les réservoirs de secours étaient encore bien emplis, la population restait calme, la vie suivait son cours. Au palais, des centaines de lampes éclairaient la salle aux quarante colonnes rouges, leurs lueurs mouvantes semblant animer d'une vie étrange et fantastique les peintures et les fresques. Danseurs et acrobates, jongleurs et serviteurs allaient et venaient au milieu des convives allongés sur les lits de repas jonchés de pétales de fleurs au son des tambourins, cithares et flûtes. Dans le fond, Raven était installée avec le petit Aurélien à ses côtés. Aber Khan, silencieux, installé à proximité, buvait son vin en guettant l'instant opportun, l'esprit focalisé sur l'objet de sa haine. A un moment, la guerrière tourna la tête pour répondre à une question d'Estelle. Personne ne regardait, tout le monde était occupé, perdu dans les rires et les bavardages... Maintenant ou jamais ! D'un geste vif et rapide comme un coup d'épée, le vieux guerrier prît le petit flacon ouvert qu'il dissimulait contre lui et en répandît le contenu dans le plat posé devant la place de Raven. Le coeur battant, il regarda autour de lui : non, personne n'avait rien remarqué, le dieu scorpion était avec lui. Les goûteurs ayant déjà officié, la voleuse ne se méfierait pas et le poison était inodore et sans goût. Il n'y avait plus qu'à attendre... La voix d'Ayla, le vieil ennuque, tira le conspirateur de ses pensées : - Aurélien, gourmand ! Voilà que tu pioches-et généreusement-dans le plat de Dame Raven après avoir englouti le tien ! Si ton père était là... Horrifié, livide, Aber Khan regardait avec les yeux dilatés d'un fou le petit prince qui riait en se léchant les doigts, l'assiette de Raven à moitié vide devant lui. Non... Par tous les dieux, non... Pas ça... Raven eût un rire et passa sa main dans les cheveux sombres de l'enfant : - Allons, ce n'est pas grave ! Tu peux finir mon assiette si tu veux mon chéri, je me resservirai plus tard. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Lun 24 Sep 2012 - 18:06 | |
| - Alors, comment va-t-il ? demanda Ayla avec anxiété. A la lueur de la lampe, le visage de Vic était livide, les traits serrés, la bouche amère. Raven, qui attendait elle aussi avec inquiétude dans l'antichambre, le prît par le bras : - Et bien, qu'en est-il ? - Il ne va pas bien. Il... Il faut se préparer au pire. Interdite, la guerrière regardait le Guérisseur les yeux dilatés, la bouche ouverte, comme s'il venait de la frapper. - Ce n'est pas une indigestion ou un malaise... C'est un empoisonnement... Ayla eût un rire nerveux : - Un empoisonnement ? Allons, quelle chanson est-ce là ? J'ai moi-même goûté à tous ses plats hier, comme je le fais depuis qu'il est né. Vic poussa un soupir, se laissa tomber sur un divan, se massant les tempes : - Je sais. Mais je maintiens mon diagnostic, il a été empoisonné. La seule explication, c'est qu'il a absorbé par erreur le poison destiné à un autre. Ou à une autre... Le vieil ennuque tourna son regard horrifié vers Raven : - Ton plat... Il... Il a pioché dans ton plat... Par le dieu scorpion, c'est toi qui était visée ! - Mais, ma nourriture a été goûtée également... L'esprit vif de Vic semblait travailler rapidement malgré l'angoisse qui le rongeait, comme une noire vipère logée dans ses entrailles : - Alors, on a injecté le poison dans ton plat au cours du repas, pendant un moment d'inattention... Ils furent interrompus par Estelle qui sortait de la chambre : - Vic, viens vite... Je... Je ne sais plus quoi faire. Aurélien lutta vaillament une partie de la nuit. A deux heures du matin, il sombra dans l'inconscience. Il revînt à lui dans une sorte de demi-torpeur une heure plus tard, balbutiant des phrases incompréhensibles. Il mourût à trois heures et demie, cramponné à la main de Vic. Figé, immobile devant le lit aux draps souillés, le Guérisseur ressemblait à une statue de marbre. Estelle hésita, posa sa main sur ses cheveux mouillés de sueur : - Vic... Chéri, c'est... c'est fini, tu ne peux plus rien pour lui. Il... Il faut te reposer maintenant... Il n'entendait rien. Ne voyait rien. Ne ressentait rien, sinon un grand vide, une déchirure béante qui s'ouvrait en lui, comme pour l'engloutir. Que dire à un médecin qui vient de voir mourir un enfant de cinq ans, son filleul de surcroît ? Essuyant ses yeux mouillés, Estelle prît une couverture et l'en enveloppa, baisa son front et le laissa seul. Le Guérisseur resta immobile dans la pénombre, jusqu'à ce que les ennuques viennent enlever le corps pour sa toilette funéraire. Quand les gardes entrèrent dans les appartements d'Aber Khan, ils le trouvèrent gisant sur le sol de pierre rouge, fixant le plafond sans le voir dans une mare de sang déjà sèche. Quand l'officier avait entendu le hurlement de désespoir et de souffrance d'Ayla, il avait compris et s'était ouvert les veines avec sa dague. La nouvelle de la mort d'Aurélien et d'Aber Khan fût gardé secrète. Seuls quelques trés hauts dignitaires furent informés. Au cours de la même nuit, ils prêtèrent secrètement serment à Raven, qu'ils considéraient pour la plupart comme leur future reine. Certes, certains n'étaient pas trés enthousiastes, mais VS était au loin, son fils était mort, le régent s'était suicidé... "Plutôt n'importe quel roi que l'anarchie" comme disait l'ancien proverbe. Vic s'était enfermé dans ses appartements d'où il ne sortait plus. Raven, malgré la douleur, tenta de se reprendre. Il le fallait, pour VS, pour Atalis et pour l'enfant qu'elle portait. Mais la peur ne la lâchait plus désormais. Il fallait prévenir VS. Elle possédait une pierre de communication qu'il lui avait offert (il portait la même à son cou) et lui avait appris à entrer en contact télépathique avec lui par l'intermédiaire de cet objet magique. Mais comment, par tous les dieux, comment lui annoncer pareille nouvelle ?
Là-bas, à l'autre bout du monde, Jareth le Devin ferma les yeux. Tout s'était réalisé, comme dans ses rêves. Il avait vu la mort d'Aurélien, il avait vu que Raven donnerait à VS dans sept mois une fille qui règnerait après lui, il avait vu que Requiem basculerait dans la folie... Il avait tout vu et tout s'accomplirait. Et il avait peur de ce qu'il n'avait pas encore vu. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Mar 25 Sep 2012 - 22:04 | |
| Moi, Ayla, chef des ennuques du palais aux 1000 colonnes, je ne parlerai qu'une fois. Ceci est le récit, couché sur le papier, des évènements qui ont suivi la mort du jeune Aurélien, lumière de mes yeux et soleil de ma vie. Que ce soit par le Divin Jareth ou Raven, notre souveraine, notre roi, Voyageur Solitaire, a été informé de la terrible nouvelle et il est revenu à Atalis. Combien de temps est-il resté prostré dans un abîme de douleur devant le sarcophage de son fils, dans la nécropole des rois ? Les dieux eux-mêmes qui ont l'éternité pour mesure ne sauraient le dire... A-t-il éprouvé des remords, une sourde culpabilité ? Lui seul sait la réponse. Le corps d'Aber Khan a été découpé en morceaux et jeté aux chacals et loups des sables, ses statues renversées et brisées, son nom effacé à jamais. Notre roi a épousé la noble Raven et a reconnu l'enfant qu'elle porte. Mais il ne franchit jamais le seuil de sa chambre à coucher et s'il la traite avec tous les honneurs et attentions possibles, il ne partage jamais sa couche. L'expédition du comte Magell a réussi, après bien des péripéties, qui feront sans doute l'objet d'une autre saga, sous une autre plume, à l'avenir. Atalis a été sauvée et prospère depuis.
Dans la cité du Forum, le divin Requiem a sombré dans la folie. Il dispose du corps intact de sa bien-aimée, mais la Nuit de la Conjuration est passée et ne se reproduira plus avant 1000 ans. Il a donc son but à portée de main, mais est incapable de l'accomplir, son terrible savoir ne pouvant indéfiniment prolonger sa vie. Le divin Warlock parle du supplice de Tentale. Requiem s'est enfermé dans son palais, a fait sceller les portes et n'en sort plus. On raconte qu'il passe ses journées et ses nuits muré dans le silence, assis à côté du corps de son amour, sachant qu'il ne peut plus rien, qu'il est trop tard. Dans sa dernière lettre, le divin Vic me dit que c'est là sans doute le prix à payer pour sa folie, condamné à rester aux côtés de celle qu'il aime sans jamais pouvoir la faire revenir. Si tel est le cas, quelle terrible punition ! Sombrecoeur, inquiet et malade de chagrin, a consulté Jareth le Devin. Ce dernier lui a prédit que Requiem ne sortirait plus jamais de son palais, qu'il y resterait enfermé jusqu'à n'être plus qu'une ombre, un souffle, un écho...
Je suis vieux maintenant, mes traits sont fatigués, mes épaules voûtées. Je veille sur la princesse Astarté, fille de Voyageur Solitaire et de Raven, Astarté notre future reine. Je veille sur elle comme je veillais sur son défunt frère. Va-t-elle épouser plus tard comme celà est prévu le jeune Victor, fils de Vic le Guérisseur et d'Estelle ? Jareth m'a assurré qu'elle régnerait sur Atalis et donnerait le jour à une fille qui engendrerait une fille à son tour. Désormais, seule une reine dirigera Atalis, pour les siècles à venir. Voyageur Solitaire aura été le dernier roi de la cité du désert. Mes mains tremblent, mes yeux sont fatigués. J'ai bien assez vécu, j'ai vu trop de choses. Quand ma princesse sera femme, qu'elle n'aura plus besoin de moi, je rejoindrai mon petit Aurélien sur les rives de l'éternel repos. Je sais qu'il y aura une âme charitable pour déposer dans ma bouche mon obole pour le passeur.
Atalis, Mois de Saïthan, 13ème jour de l'année du scorpionJareth le Devin avait tout vu, tout prédit et tout s'est réalisé. On ne joue pas impunément avec le destin. On ne joue pas avec les lois de l'immuable. FIN | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Mer 17 Oct 2012 - 20:37 | |
| Bien des années plus tard... Le jour s'achevait dans les derniers feux d'un été qui avait été chaud et lumineux. Le soleil déclinait lentement dans un ciel encore clair dont le bleu se teintait lentement de rose et d'or sombre. Déjà, les ombres s'allongeaient comme un voile sur les feuillages et les frondaisons rêveuses des jardins. Assise sur un banc de pierre à l'abri d'une tonnelle fleurie, la jeune Aurore semblait insensible à la beauté du crépuscule naissant. Son esprit semblait ailleurs et son visage arborait un air mélancolique par-dessus le lancinant va et vient de son éventail. - Eh bien ma princesse, te voici bien rêveuse ? Se retournant, la jeune femme sourît à son père. Ce dernier vînt s'asseoir à ses côtés, prenant ses mains blanches dans les siennes, les portant à ses lèvres. Warlock l'érudit n'avait guère changé avec le passage des années, il était resté mince et droit et son visage fin encadré de longs cheveux clairs gardait un air presque juvénile qui faisait parfois oublier l'aventurier redoutable qu'il restait. Béat, il contemplait sa fille, sa princesse, si lointaine et pensive ces derniers temps. Il en savait d'ailleurs la raison : à quinze ans, Aurore devenait une femme et celà lui serrait le coeur. Pour l'instant, il n'y avait toujours que lui dans son coeur à elle, mais un jour viendrait où elle serait amoureuse pour la première fois. Pour la première fois, un autre homme occuperait ses pensées, chaque instant de ses journées, de ses nuits. Il passerait alors, lui, en second... Il n'arrivait pas à voir une femme naissante en sa fille, il voyait toujours la petite suspendue à sa main, les yeux grands ouverts sur son père, ne voyant que lui, lui posant mille questions pour lesquelles il avait mille réponses. Aurore portait bien son nom, elle brillait, lumineuse comme un soleil naissant dans le coeur de son père et il maudissait par avance celui qui, un jour, la lui ravirait. Mais bon... Pour l'instant, elle était encore toute à lui et il revint au présent : - Ma chérie, il va être temps de te préparer. As-tu oublié que Voyageur Solitaire vient d'arriver en visite officielle ? Toute la cour s'apprête à l'accueillir et ce sera pour toi l'occasion de faire tes premiers pas en société. A ce propos, où est donc ton petit démon de frère ? - Oh, il doit traîner du côté des écuries ou de la salle d'armes avec le fils de Milos et le fils d'AqME, comme d'habitude. Warlock poussa un soupir : Bohémond, le jeune frère d'Aurore, était un véritable petit démon, toujours à courir, à jouer, grimper aux arbres, traîner avec les autres et rentrer au palais tout écorché et sali, au grand dam de sa mère qu'il rendait folle. Le Grand Erudit se leva : - Bon, je vais essayer de le trouver avant ta mère, celà vaudrait mieux pour lui. En attendant, vas te préparer, il est temps. ... Dans la galerie du Grand Palais, la cour du Forum brillait de mille feux ce soir là. Une foule colorée et bruyante allait et venait sous les immenses lustres en cristal de Durenor, dans le froissement du satin, le bruissement de la soie, les éventails de dentelle qui s'ouvraient, palpitaient... Une mêlée de parfums montait dans la chaleur du jour déclinant tandis que les bavardages couvraient presque les luths, flûtes et hautbois de l'orchestre qui jouait en sourdine. Jamais les femmes n'avaient été aussi belles dans leurs amples robes étalées comme les corolles d'autant de fleurs tandis que les hommes restaient droits et d'allure martiale dans leurs pourpoints matelassés et brodés. On croisait ici Milos dont l'imposante stature, la cuirasse ouvragée d'or et le visage viril et décidé contrastait avec la silhouette délicate de son épouse, dav-ID le Forgeur de Merveilles, peu bavard, discret et intimidé en société comme à son habitude, au contraire de Guilibran qui bavardait et riait avec Némeion et Antares. Le jeune Oorgan, devenu un homme, était entouré d'une nuée de jeunes dames qui lui réclamaient un de ses poèmes. Bon prince, il se laissait arracher versets et tournures poétiques par son adorable auditoire. Mais ce soir là, il y avait un autre personnage autour duquel les gens se groupaient... A cinquante ans passés (depuis peu), Voyageur Solitaire n'avait rien perdu de sa capacité à attirer les foules. Pas en raison d'un physique resté plus ou moins le même, excepté les marques inévitables laissées par les années. Mais le personnage fascinait, tout le monde connaissait désormais le sombre secret qu'il partageait avec Requiem. Mille ans de vie, d'aventures et de voyages, des civilisations et des empires qu'il avait vu naître, grandir, décliner et mourir, des mondes et des paysages fabuleux et insoupçonnés parcourus d'un bout à l'autre... Aventurier, voyageur, artiste, divinité du Forum, ancient régent et aujourd'hui roi d'Atalis la resplendissante. Quelle vie ! Autour de lui, les gens passaient, s'arrêtaient, le regardaient avant de repartir en chuchotant. Sa tenue à elle seule le démarquait : loin des pourpoints à épaulettes matelassées et chausses collantes à la mode au Forum, il portait la longue robe de coton blanc en usage à Atalis, drapée d'une lourde toge pourpre ornée d'une broche en or martelé incrustée de pierreries étincelantes. Un bandeau de fils d'or ceignait ses cheveux poivre et sel, des sandales de cuir brut ornées d'ambre chaussaient ses pieds. Pour l'instant, il bavardait avec Hernan Cortès et Jareth. Jareth le Devin, Celui qui sait, celui qui avait tout vu et tout prédit. Jareth, l'homme aux 1000 visions, qui avait renoncé à tout pour partir régner sur un peuple de gobelins aux têtes ébouriffées, échangeant un palais de marbre contre une hutte de boue et de bois perdue dans d'austères collines noyées de brume. Jareth qui avait prédit à VS que sa fille épouserait le jeune fils de Vic et Estelle... Warlock s'avança, tenant sa fille par la main, devant la foule des courtisans qui s'écartait respectueusement. Il surprit les yeux de quelques jeunes seigneurs posés sur les épaules et le décolleté d'Aurore et leur lança un tel regard qu'ils se recroquevillèrent et préférèrent rapidement s'éclipser... | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Lun 22 Oct 2012 - 1:07 | |
| Le cheval renâcla et VS décida de laisser aller la bride. Devant lui s'ouvraient les vastes perspectives du Lac des Songes et, se découpant sur les collines, la masse imposante de son ancien palais, devenu le siège de la nouvelle guilde de la Main Blanche. Le soleil, déjà haut dans le ciel, satinait doucement les coupoles et dômes de cuivre vert, faisait ressortir le vieux rose des murs qui se détachait sur le vert sombre de la végétation. Mais la magie avait-elle encore sa place dans le monde nouveau qui émergeait lentement depuis quelques années ? Ce monde où de grands galions partaient explorer les mers et océans en quête d'aventure et d'espace... Ce monde où les mousquets de Bor commençaient à se répandre, où les bombardes faisaient leur apparition depuis la découverte de la poudre au lointain royaume de Chaï... Le Voyageur n'aimait pas ce monde nouveau qui se mettait en place, il n'arrivait pas à s'y sentir à son aise, à sa place. "Peut-être suis-je trop vieux" pensa-t-il en descendant de selle pour marcher aux côtés de sa monture, foulant la menthe sauvage à grandes enjambées. Des fois, en voyant comment les choses évoluaient, il regrettait moins que son immortalité approche de son terme. D'un geste rageur, il chassa une guêpe de la main. Sa chevauchée lui avait lavé l'esprit mais les souvenirs affluaient à nouveau. En voyant Bohémond, le jeune fils de Warlock, hier au soir, le souvenir de son fils défunt lui était revenu comme une claque et il avait cru se trouver mal... Un bruit soudain tira le roi d'Atalis de ses pensées moroses. On aurait dit un gémissement ou un halètement, le bruit d'une lutte étouffée... Les sourcils froncés, la main sur la garde de son poignard, VS s'approcha des grands roseaux bordant la rive et les écarta brusquement pour tomber sur une scène des plus inattendues : sur la rive sablonneuse, un jeune garçon aux vêtements de qualité était allongé sur une jeune femme au corsage défait, la tête renversée en arrière, les yeux clos et les cheveux défaits, gémissant des mots sans suite tout en tenant la tête de son jeune amant contre elle. Surpris, le jeune inconnu se redressa et, effrayé en reconnaissant celui qui les avait surpris, fila sans demander son reste tandis que sa compagne, rouge de confusion, se redressait également, tentant maladroitement de rajuster son corsage en désordre. Le Voyageur restant silencieux, ce fût Aurore qui brisa le silence : - Mon oncle, je t'en conjure, ne dis rien à mon père, il serait fou de colère. - J'imagine... Je ne dirai rien si tu me jures que tu étais consentante. - Je te le jure, il ne m'a pas forcée, j'étais d'accord. VS aida la jeune femme à se relever et se détourna pour qu'elle puisse s'arranger. - A propos, qui est donc ce jeune gaillard ? Aurore hésita, se mordant la lèvre : - Le fils du comte Costranno. Le Voyageur haussa un sourcil : - En vérité ma chérie, tu ne fais pas dans la dentelle ! Ignores-tu que ton père déteste Costranno même si j'en ignore toujours la raison ? Warlok n'avait jamais expliqué la haine qu'il éprouvait à l'encontre du comte. Mais ce dernier avait été autrefois le meilleur ami et soutien du baron Taurus, le premier mari de Sylvia et, sans en savoir plus, VS devinait de sombres raisons derrière cette haine... - Je sais mon oncle, mais le fils est-il responsable des actes de son père, quelque soient ces derniers ? - Ce n'est guère l'endroit pour philosopher ma chérie. Je garderai le secret sur ce qui vient de se passer, mais si j'étais toi, je choisirais mieux mes... amis, à l'avenir. File maintenant et reste naturelle devant ton père. La jeune femme détala vers l'endroit où attendait son cheval. VS resta pensif un moment, jouant négligemment avec sa cravache. Comment réagirait-il s'il s'agissait d'Astarté sa fille ? Bah ! Il n'y avait pas à se poser la question : il était prévu qu'elle épouse le fils de Vic quand ils seraient tous deux en âge de se marier, Jareth l'avait vu et Jareth ne se trompait pas. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Sam 27 Oct 2012 - 17:24 | |
| De l'endroit où il avait surpris Aurore jusqu'à l'Arsenal, le trajet ne prît qu'une vingtaine de minutes au Voyageur le long des rives ombragées. Il ne tarda pas à rejoindre le petit groupe qui bavardait en haut de la butte donnant sur le port. La vue, splendide, s'ouvrait sur les remparts blancs, les tours et les entrepôts de l'Arsenal, se prolongeait jusqu'au chenal de Rhymer qui débouchait sur l'océan, vibrant au loin dans les brumes de chaleur. En bas, survolé par les mouettes et les goélands, un grand galion en construction était posé sur sa rampe, entouré d'échafaudages et d'une multitude d'ouvriers s'activant comme une nuée de fourmis industrieuses. C'est ce navire en construction qu'admiraient Warlock, Donald, Hernan Cortès et Nemeion. Le Grand Erudit, en particulier, semblait incapable de détacher son regard du vaisseau, sauf pour regarder au loin, vers le large avec un soupir. Hernan Cortès eût un sourire : - Il sera assurément le plus beau de la flotte. C'est un bien beau jouet que s'est offert là ce coquin de comte Magell. - Oui, à bientôt soixante ans, le démon de l'aventure ne l'a pas quitté, sourit Nemeion en passant sa main dans ses cheveux. - Celà se peut comprendre, fît Donald. Avec un tel navire, si je n'avais désormais une famille, je m'embarquerais sur le champ ! La phrase de l'ancien amiral sembla faire réagir Warlock qui cingla ses bottes de sa cravache : - Nous avons tous nos obligations... Le ton inhabituellement vif n'eût pas le temps d'étonner les autres : Voyageur Solitaire venait de descendre de cheval pour rejoindre le petit groupe, mettant sa main en visière, les sourcils froncés : - C'est donc là le nouveau jouet de Magell ? - Oui Majesté, répondît Hernan. Il pense pouvoir y monter 20 bombardes, pas une de moins ! Le roi d'Atalis poussa un soupir. Des bombardes... Dans le feu de sa jeunesse, de grandes galères à voiles triangulaires et à l'éperon de bronze sillonnaient les océans et pas ces immenses barquasses à étages... Et pas de bombardes, une bonne réserve de flèches et un solide parti de guerriers suffisait. Quelle époque... Warlock enfila ses gants et remît sa toque de feutre à plume sur la masse de ses cheveux ondulés : - Nous recevons Magell ce soir, Sylvia et moi. Nul doute qu'il nous en dira plus. ... Tout excité, le jeune Bohémond ne tenait pas en place sur le divan, assis à coté de sa mère. Quand le comte vînt saluer son hôtesse, il eût un mal fou à ne pas l'assaillir de questions. Le jeune garçon avait hérité de son père la passion de la mer, des explorations et des navigations lointaines, dans des mondes emplis d'espace et d'aventures où il se voyait en jeune pionnier. Et les récits de voyages dont il se farcissait la tête à longueur de journée n'arrangeaient guère les choses... A la droite de Sylvia, Aurore s'éventait rêveusement, l'air ailleurs, excepté les coups d'oeil inquiets envoyés régulièrement au Voyageur. Mais ce dernier bavardait tranquillement avec Oorgan et Sunkmanitu : les poèmes oniriques et flamboyants de l'un et le chamanisme des terres sauvages de l'autre apaisaient sa nostalgie d'une époque bientôt révolue, bientôt engloutie derrière le rideau de la science et des temps modernes qui s'annonçaient. La jeune femme fût rapellée à la réalité par la voie de sa mère : - Eh bien, comte, ce vaisseau ? - Madame, je l'espère fin prêt pour la fin de l'année. - En vérité ? Mais quel nom lui donnerez-vous ? Le comte eût l'air si surpris que Nemeion, debout à ses côtés, eût un rire : - Je crains, Madame, que le comte Magell n'ait point pensé à ce détail. L'aventurier sourît : - En ce cas, pourquoi ne pas le nommer le Sylvio ? Flattée, la baronne tendît sa main gantée au comte : - Merci Monsieur. Et j'en serai donc la marraine. Les applaudissements furent interrompus par un serviteur qui s'inclina devant le maître des lieux : - Pardon Monseigneur, mais il vient d'arriver un étrange personnage. L'homme se dit magicien, venue de la lointaine cité d'Absalon. Il prétend être porteur d'un message du roi Requiem pour le roi d'Atalis. Surpris, Voyageur Solitaire reposa son verre tandis que murmures et chuchotements parcouraient les invités. Un message de Requiem ! Après tant d'années ! Sombrecoeur lui-même en semblait stupéfait. Warlock s'assît sur le divan, prenant la main de sa fille dans la sienne et hocha la tête : - Eh bien, voyons ce fameux magicien...
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| | | craft tas de fumier
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Jeu 8 Nov 2012 - 23:00 | |
| La salle était comble. ça et là gisaient les cadavres de ruffians parfumés au hareng, vomissant des râles fleurant bon l'agonie éthilique. Les verrées de liquides ambrés valsaient entre les tables au rythme du déhanchement innocemment provocateur des hotesses. Courtisanes et gueux s'acoquinaient sans relâche sous les draperies d'obscurité pendues aux alcoves cloisonnant ce lieu de perdition.
L'aubergiste, un fieffé coquin - ou coquin enfieffé - trappu, bourru et chenu à l'oeil torve et suintant de malice, était connu de cette assemblée d'associés de la rapine et du vol à la tire sous le doux nom de Chanda. Faire glisser les chopines ne lui suffisant pas, on lui connaissait également un gout immodéré pour la taxidermie. Pas celle que l'on entendait communément cependant, sa passion se portant sur des espèces non conventionnées au sein de la profession... sous le regard muet et coupable des autorités de Fang la perverse.
Dans le flux des âmes damnées qu'engorgeait et dégorgeait L'auberge du Jib-Jib Noir même l'oeil le plus aiguisé n'avait suivi l' (je terminerai cette phrase un autre jour)
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| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Jeu 8 Nov 2012 - 23:28 | |
| Loin des plaisirs frelatés et orgiaques des bas quartiers de Fang se déroulait une scène d'un autre genre... Un silence gêné se fît à l'arrivée de cet invité non prévu. Celui qui venait d'entrer et s'inclinait devant le maître des lieux dégageait une présence dérangeante et trouble. Une aura de mystère et de sombre savoir l'imprégnait. Chacun de ses mouvements était suggestif, le désir était marqué dans la courbe de ses lèvres bien dessinées et le mystère étincelait dans ses yeux clairs. Sa présence donnait une impression d'ancienneté, celle d'un savoir trés ancien et redoutable. L'homme traînait avec lui un parfum particulier, celui d'un monde oublié, plein de magie et d'enchantements, de dieux païens et de rites secrets venus d'une époque où le monde était jeune. Au premier coup d'oeil, on lui aurait volontiers donné cinq pièces d'or pour qu'il s'en aille, pensait Aurore en s'éventant nerveusement. L'inconnu ne s'était pas encore présenté, n'avait pas encore dit un mot, mais déjà, sa seule présence opérait une division dans l'assemblée. Warlock et les siens, Donald et Nemeion, Magell et d'autres restaient sur la défensive. Au contraire, Jareth, Milos et Sunkmanitu se groupèrent autour de Voyageur Solitaire, attirés comme lui par cet aura qu'ils reconnaissaient, celle d'un monde qui était le leur. Un monde ancien, où la modernité et la science n'existaient pas, un monde païen de magie, d'oracles et de chamanisme où l'homme respectait les lois de l'univers et ne prétendait pas imposer ses propres règles. Les yeux d'ambre du roi d'Atalis brillaient d'un éclat nouveau et son visage reflétait un interêt vif et soudain. - Je salue cette noble assemblée. Je me nomme Klaneth et je suis porteur d'un message de mon maître, le roi Requiem d'Absalon pour le roi d'Atalis aux 1000 colonnes. La voix était pleine, sonore comme le gong d'un temple, mais dépourvue d'inflexion ou d'émotion. Voyageur Solitaire se leva : - Je suis celui que tu cherches. Klaneth se tourna vers lui, s'inclina, puis lui remît un pli scellé. Le Voyageur eût un sourire en regardant le sceau, puis tendît sa main à baiser au messager. Ce dernier la baisa avant de la porter à son coeur et son front comme le voulait l'usage d'Absalon. Puis ses yeux verts, verts comme les eaux d'un archipel avant la tempête osèrent se lever et se poser sur le Voyageur. Les deux hommes se regardèrent en silence, le magicien et le dieu, l'enchanteur et le roi immortel arrivant à la fin de sa course séculaire, celui qui était encore jeune et celui qui avait vu naître, s'élever et s'effondrer des empires. - Tu logeras à l'ambassade atalienne. Ainsi, nous pourrons... parler plus avant. - C'est un honneur Majesté. Voyageur Solitaire eût un lent sourire, s'inclina devant Sylvia et se retira, son long manteau de pourpre sombre flottant derrière lui comme une traînée de sang sur le marbre...
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| | | craft tas de fumier
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Lun 26 Nov 2012 - 18:49 | |
| Nul ne prêta réellement attention à cette figure tassée mais robuste qui pénétra dans l'antre enfumé du jib-jib. La cacophonie des discussions qui l'environnaient aidait d'autant à dissimuler sa présence aux yeux de ces convives si peu recommandables qu'il en profita pour se faufiler entre les tables vers celle qui était la plus dissimulée par la pénombre comme la note que lui avait remise l'un de ses contacts, Thaum, le lui indiquait dans une écriture maladroite à l'encre de choune.
Sombrumeur s'avança prudemment, la main gauche - le garçon étai tgaucher - pendant mollement près du pommeau de sa rapière, une lame noircie par les giclées de sang de la dernière poignée de brigands qui eurent l'invention un peu folle de lui vouloir tirée son escarcelle remplie de couronnes.
Deux figures se dessinaient dans l'obscure clarté de la lanterne posée en contrebas de la rambarde d'escalier et qui ne suffisait pas, ou ne devait suffire, à éclairer la salle convenablement. Cela n'arrêta pas notre aventurier qui demanda d'un ton monocorde: "je cherche un certain Voltigeur solitaire, serait-ce l'un de vous deux ?"
Un long silence répondit à cette sollicitation, cela ne déstabilisa cependant pas Sombru qui renchérit: "Est-ce la coutume dans ce misérable boui-boui d'ignorer les requ^tes des nouvelles têtes ?" - C'est que ta tête ne nous revient pas, rétorqua l'un d'eux, tout en passant une main dans la longue crinière grasse qui surplombait son visage fluet. - C'est le moins qu'on puisse dire ajouta son comparse. A-t-on idée de venir perturber deux braves larrons sifflant leur chopine de bruine noire en toute quiétude avec une aussi sale trogne ? - Si ma fiole n'est point de votre gout messires, je peux me charger de vous arranger les votres pour que nous soyons tous entre sales gueules. Sûr qu'on ne gagne pas de balafre cloitré dans une baraque à engorger de la mauvaise bière, raisonna alors Sombru. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Lun 26 Nov 2012 - 20:47 | |
| Une soudaine tension, électrique comme avant un orage, emplît la taverne enfumée : les rires stridents des filles cessèrent, des mains calleuses aux ongles cassés se portèrent sur la garde ornée de gemmes de larges coutelas ou de poignards acérés... Puis une voix retentît, brisant le soudain silence : - Hé là ! Pas de bagarre dans ma maison, c'est clair ? Les regards se tournèrent vers Dame Irma, la tenancière. D'elle, on disait qu'autrefois grande et blonde, elle avait le diable au corps et que des rois l'avaient désiré avec ardeur. Aujourd'hui, il ne restait que ses blonds cheveux, coiffant une grosse femme à la poitrine opulente, aux formes plantureuses, au visage de petite fille maquillé comme par erreur et au parfum trop agressif... Mais tous la respectaient, du mendiant au manteau élimé au riche seigneur débauché. Nos trois larrons ne firent pas exception et Sombrumeur eût une révérence ironique : - Ma Dame, comme à l'accoutumée, vous commandez, nous obéissons. La réponse fût un haussement de larges épaules sous le châle frangé et Sombrumeur porta à ses lèvres la main potelée chargée de diamants (faux pour la plupart). - Ainsi te voilà de retour, coquin ! Es-tu venu régler tes dettes ? L'aventurier eût une grimace : la garce avait bonne mémoire... - Bientôt Dame Irma... En vérité, je suis venu chercher une certaine personne... Un homme... - Tiens donc ! Les filles ne te suffisent plus, tu fais partie de ceux qui mordent l'oreiller maintenant ? L'un des larrons éclata d'un rire gras aux relents d'alcool et d'un mouvement rapide, Sombrumeur planta sa dague dans sa main posée sur la table. L'homme poussa un hurlement et tous se levèrent, le regard mauvais et l'injure à la bouche. Mais Dame Irma fît un geste de la main et tous se rassirent en maugréant. Sombrumeur s'autorisa un sourire : - Je disais donc...
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| | | craft tas de fumier
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Mar 27 Nov 2012 - 21:25 | |
| Le gredin porta sa main meurtrie à sa bouche pour en aspirer le sang qui suintait abondamment. "Tu vas regretter d'être jamais venu au monde, vociféra-t-il alors tout en grimaçant un rictus dégoulinant de haine et d'acrimonie à peine contenues." Le sombre comparse de Voltigeur se décida finalement à exposer sa sinistre personne à la faible lueur diffusée par la lanterne, révélant un visage émacié et lugubre, au teint blafard et orné d'une ravissante balafre qui lui courait du coin gauche de la lèvre jusqu'au lob de l'oreille, elle-même percée d'un anneau aux reflets dorés en forme de vipère se mordant la queue. - Si l'on m'avait versé une couronne chaque fois qu'on m'a tenu la même sempiternelle promesse.... remisa le jeune aventurier avec un rictus narquois, aujourd'hui je serai.... - Avant de poursuivre, le drôle, si tu nous dévoilai le nom du petit cancrelat qui as eu la mauvaise idée de t'aiguillé sur nous ? Tu pourrais prolonger la triste vie de vagabond qui semble être la tienne de quelques heures, voire quelque jours peut-être..... C'est toujours ça de pris, tu ne crois pas ?" A mesure que ces menaces à peine déguisées suppuraient des lèvres de Voltigeur Solitaire, noircies par la bruine noire dont il s'abreuvait abondamment à heures régulières, Sombrumeur ne manqua pas d'observer d'un oeil la dextre du truand de profession qui se glissait telle un serpent vers le pommeau de son arme, une épée dépourvue de ciselure mais dont le fil avait été éclaté tout au long du tranchant, à la manière d'une scie. - Elle sera toujours trop courte malgré ta généreuse proposition, gueule d'amour, rembarra Sombrumeur. Mais où sont mes manières ? J'ai ommis de me présenter ! Sombrumeur, bretteur et amateur de belles choses, ajouta-t-il tout en glissant subrepticement un sourire enjoleur à Mme Irma qui, malgré les quelques rondeurs que les viscicitudes du temps et de la bonne chair lui avaient prêtées, prit le geste pour un compliment dénué de la moindre goutte d'ironie. | |
| | | craft tas de fumier
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Jeu 29 Nov 2012 - 10:50 | |
| Mais la mégère tenancière ne se laissa pas abuser plus longtemps par le sourrire du jeune éphèbe et muant son sourire de timide jeune fille en la moue dédaigneuse si caractéristique des maquerelles de gargottes mal famées, elle profita du silence pesant qui s'était emparé de la salle pour prendre la parole: - ça suffit mon mignon, si tu n'es pas venu régler les dettes qui te pendent au cul tu aurais mieux fait de ne pas revenir, car cette fois pas question que tu nous quitte sans t'acquitter de ton ardoise ! Ah Monsiuer aime la bonne chair, mais par les temps qui courent il faut avoir les moyens de se la payer la barbaque, surtout avec cette disette rampante ! Aboule tes écus petiot ! - Gente dame Irma, souffrez que je vous veuille faire patienter quelques instants de plus avant de vous voir le sourrire au lèvres du contentement d'avoir recouvrer mes impayés, mais sitot que j'en aurais terminé avec ces deux brigands qui se sont emparés d'une quote-part conséquente de mon patrimoine, soyez certaine que vous serez remboursées jusqu'à la moindre couronne de cuivre en suspens. - C'est vrai Voltigeur ? Tu dois quelques piecettes sonnantes et trébuchantes à mon petit protégé ? - N'en croiyez pas un mot madame ! Cette petite charogne va rendre gorge avant d'avoir pù proférer davantage d'inepties.... Personne ne porte de diffamation sur ma personne,s urtout lorsqu'il s'agit de pognon ! Ecartez vous Madame, c'est un problème entre cette petite pustule et moi même. - ça me concerne bien au contraire mon beau ! Il me doit de l'argent et tu lui en dois ! Si tu l'occis je peux dire adieu à mes créances, s'il t'occis alors il ne pourra récupérer ce qu'il peut de toi afin de me rembourser. Dans les deux cas que vous vous trucidiez n'arrange nullement mes affaires ! Vangorn et Saverok ! Empêchez mes deux loustics de touchez ne serait-ce que d'un cheveu à leurs armes."
Un colosse suivi d'un petit trappu aux mines patibulaires sortirent des rangs de spectateurs atroupés autour du petit groupe, et qui engagèrent un brouhaha de sifflements en guise de mécontententemnt face à ce duel si prometteur qui semblait se finir en eau de boudin. | |
| | | craft tas de fumier
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Ven 30 Nov 2012 - 14:13 | |
| Saverok un demi_ogre à la carrure monstrueuse et hirsute s'avança à pas lents vers Sombrumeur. Celui-ci, malgré les proportions musculaires démesurées du videur n'en garda pas moins sa composition et une partie de son sang-froid là où de nombreux autres bretteurs même aguerris auraient sans aucun doute tourné les talons avnt de s'enfuir par la petite porte.
Mais par expérience, Sombru savait qu'il ne fallait pas nécessairement juger un livre par sa couverture et bien souvent, les plus gros sont simplement ceux qui font le plus de bruit en tombant, point. Montrer sa peur est la première erreur à ne jamais commettre, son mentor Vicounet le lui avait suffisament resasser tout en lui rouant le séant de coups de bâtons lorsqu'il délaissait sa garde.
Son comparse se choisit par défaut la surveillance de Voltigeur. Vangorn était une créature étrange, mi-orc mi-gobelin, mais cetres peu avenante et peu agréable à engager en conversation voire simplement à reluquer. De son côté orc il avait retenu l'aspect robuste et rustique de ses congénères pur-sang, et de ses origines gobelines la petitesse mais en compensation la ruse et une certaine adresse avec les lames de jet. Bâtard peut-être comme certains aimaient à le gausser, mais pur peau-verte néanmoins; et d'une loyauté à son employeur qui le rendait un allier précieux sur lequel on pouvait s'appuyer.
Voltigeur le connaissait un peu, suffisamment en tout cas pour en avoir évalué ses points faibles, l'ayant vu à l'oeuvre plus d'une fois dans les nombreuses rixes qui ne manquaient jamais de prendre place régulièrement dans cet antre de l'infamie. "Ton haleine me rappelle combien il est dangereux de se tartiner des platrées de fayots au ragout d'intestins de rat" fit remarquer le redoutable spadassin. Vangorn ne répondit pas cependant, malgré ses facultés toutes gobelines le rendant propice à la répartie, lorsque le boulot démarrait il était imperturbable.
Mme Irma ne perdit pas plus de temps à écouter les habituels échanges de bravades, elle y était plus qu'accoutumée, profession oblige. Elle geula quelques ordres en langue gob qu'elle avait finit par assimiler: "Zuken nrbrutan fl'g ar yoitr jluz !" Les deux videurs enjoignèrent alors à leur assigantion respective de prendre lentement et sans écart de trajectoire le chemin des caves au-delà de la porte du fond. Sombrumeur hésita. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Ven 30 Nov 2012 - 17:36 | |
| Sombrumeur hésita : Il était venu ici pour y régler une affaire, pas pour tout gâcher par une rixe stupide. Ecartant ostensiblement les mains de sa ceinture de cuir ornée de poignards de jet, il eût un geste d'apaisement : - Tout doux mes belles brutes, tout doux... Je suis venu parler affaires, pas courir la gueuse ou verser le sang et semer le désordre... Le mot "affaires" tinta agréablement, telle une poignée de pièces d'or, à l'oreille avisée de Dame Irma et cette dernière eût un geste, congédiant ses deux gorilles. Soulagés ou déçus, les clients retournèrent à leurs filles, leur partie de cartes ou leur vantardises avinées. La maîtresse de maison fît entrer Voltigeur Solitaire et Sombrumeur dans une pièce du fond, dont le luxe (criard et clinquant) jurait fortement avec la pièce principale. Tout le monde prît place autour de la grande table recouverte d'un épais tissu frangé d'or tandis qu'un gamin apportait du vin et allumait un lourd bougeoir d'argent sculpté d'angelots fessus avant de se retirer. Survolant du regard les nombreuses peintures érotiques couvrant les murs, peintures où de jeunes nymphes peu farouches se faisaient enfourcher par des moines paillards au regard lubrique, Sombrumeur avisa le portrait d'une superbe femme blonde aux grands yeux myosotis. - Joli petit lot... Ta fille, Dame Irma ? - Imbécile, c'est moi ! Il y a 20 ans. - Hé bé... murmura Voltigeur. La tenancière se pencha pour allumer son cigare à la flamme du bougeoir, exposant ses seins lourds frangés de soie cramoisie et Sombrumeur tiqua : - Tu fumes ? J'ai entendu parler de cette nouvelle plante, le tabac, et de cette nouvelle mode. Mais je ne trouve pas ça vraiment séant pour une dame... - La dame t'emmerde Sombrumeur ! Et si tu m'avais connu il y a 20 ans, tu m'aurais filé le train, comme tous les autres... Voltigeur eût une grimace de contrariété. Ces discussions autour de ces femelles en chasse, grandes dames ou catins, le fatiguaient depuis toujours. Il est vrai que sa préférence pour les farouches étreintes dans les bras d'un gladiateur viril n'était un secret pour personne. Tout le monde savait et se taisait, Voltigeur ayant la rapière chatouilleuse à ce sujet. Le dernier à s'en être moqué avait fini comme ennuque murmurait-on. - Je croyais que nous devions parler affaire... Dame Irma souffla une bouffée de fumée et arbora son plus beau sourire de requin, montrant des dents encore saines et blanches : - C'est vrai... Nous t'écoutons Sombrumeur...
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| | | craft tas de fumier
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| Sujet: Re: LE CYCLE DU FORUM (5 ans plus tard) Mar 4 Déc 2012 - 16:23 | |
| - Voila en gros ce qui s'est passé: je m'étais refait d'une coquette petite somme à la salle de jeu de Vlada.... - Abrège ! rétorqua Irma, ta vie nous passionne autant qu'un ouvrage sur la reproduction des jib-jib en captivité. - J'y viens ma chère. Alors que je me retrouvais plein aux as suite à quelques heureux paris, le paltoquet ci-présent me tendit un guet-apens au sortir de Kharé et me dépouilla de ma fortune ! Voltigeur eut un léger rictus de satisfaction à ces mots. "Dis donc mon coco, c'est pas la marée-chaussée ici, raconte tes histoires aux poulets ça les amusera peut-être s'énerva Dame Irma - Eh bien justement si vous me faisiez la courtoisie de me laisser estourbir ce pleutre de ma fidèle rapière, je vous garantis qu'il n'y aurait plus d'arriérés entre nous ! Irma en eut assez, elle ordonna aux deux brutes d'emmener Sombrumeur dans les cachots gisant dans le tréfond des caves. Puis elle se tourna vers Voltigeur avec une petite moue coquine qui en disait suffisamment sur ses intentions. "T'ai-je jamais dit que tu avais de tres jolis yeux mon lapin ? - Non, mais je ne m'en suis pas offensé pour autant. - De tres beaux yeux amarante ? ronronna-t-elle. - Pour moi ils sont juste marron, répliqua sèchement le bretteur. Beaucoup de gens ont les yeux marrons. - Non.... les tiens brillent d'un éclat bistré que je me plais à contempler. - ça brille le bistre ? - Hmm mon petit Voltigeur, si tu sais y faire avec maman, tu pourras t'en tirer à tres bon compte: juste une petite partie de tes économies "honnètement" acquises avec en prime une soirée intime dans les méandres de mon intimité... Sinon... - Sinon ? - Je t'envoie tenir compagnie à ton petit compagnon d'infortune dans la cellule voisine, tu piges ? - Fort bien. J'aurais juste une requête. - Dis toujours... - Je veux bien régler la dette de Sombru mais à la condition que tu ne m'octroies pas le petit supplément avec votre imposante personne. - Imposante ? Le visage de Dame Irma devint soudainement rouge-écarlate à mesure que le sang lui montait aux tempes. Je crois avoir été suffisamment patiente avec toi mon petit Voltigeur, le problème c'est que tu n'es pas au fait des limites que la bienséance impose à mes interlocuteurs, et tu ne fais pas exception. Voltigeur ne se laissa pas intimider pour autant, il se mit même à esquisser un sourire un brin sadique. "A quoi devons-nous ce jubilement soudain ? s'enquiéra la maquerelle. - Je viens de pondérer un léger détail alors que vous me discouriez sur la bienséance: nous sommes seuls ! - Et ? dame Irma se mit à reculer à mesure qu'elle voyait la main gauche du spadassin glisser lentement vers son épée-scie. Tu n'oserai pas ? - Si fait. J'ose. Voltigeur dégaina la sombre lame aux éclats moirés l'instant d'un éclair et en pointa l'extrémité sous le double menton de la tenancière puis se mit à rire en stacato "Héhéhé !.... Alors ma grosse, tu nous la joue plus ta petite sérénade ? Te voila moins bavarde tout à coup ! | |
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