Ces faux choix qui les prendrait ? :o^^

sunkmanitu a écrit:

Vic a écrit:

comment justifier tout au long du livre que le héros puisse alterner des actions nobles et des coups de vache ? Ce n'est pas crédible, à moins d'avoir un héros schizo.

Sans offrir un héros schizo, tu peux être amené à tuer une personne ou laisser tuer une personne pour éviter d'y laisser toi même des plumes. Un cas de survie. Tu peux être en droit de te demander si "sauver" une vie à chaque fois est réaliste. en effet même le plus valeureux des héros (époques et univers confondus) n'est pas forcément Chuck Norris. J'aime au contraire lorsque un auteur te "perd" entre choix moraux récompensés et choix immoraux récompensés, et réciproquement.

Je suis bien d'accord, je m'insurgeais justement contre les choix immoraux systématiquement pénalisés et par certains auteurs moralisteurs.
Je suis d'accord aussi sur les cas de survie et sur le pragmatisme : c'est plus réaliste en effet et on ne peut pas toujours être héroïque, et j'aime qu'ils soient présents.

Par contre, il y a pour moi une grosse différence entre les coups de vaches nuisibles délibérés et gratuits (tuer pour de l'argent, frapper un mendiant qui n'a rien fait), et les cas de survie/pragmatisme/égoïsme/indifférence/non intervention. Je continue de penser qu'avoir un livre où l'on peut agir tantôt comme un saint, tantôt comme un salaud en fonction des rencontres, perd beaucoup de crédibilité : le personnage n'est plus logique. Sans aller jusqu'au système des alignements dans le JDR D&D, je trouve qu'il faut un minimum de cohérence. Il faut que ce soit justifié par le personnage.

Comme le dit Warlock, il est normal qu'en tant que Pirate dans Défis Sanglants, on puisse faire des coups vaches délibérés.

En plus, si les choix du héros sont sans véritables conséquences, ou si le meilleur choix à faire est tantôt moral, tantôt immoral, l'aventure devient plus difficile. Les choix se résument à des bifurcations analogues à "Voulez-vous tourner à gauche ou à droite" sans indice pour faire préférer l'une à l'autre.

C'est beaucoup plus intéressant quand il y a des doutes sur la moralité de la conduite à tenir, ou si les conséquences amènent à faire un vrai choix tactique, comme dans la Vengeance d'Althéos, où le meurtre du roi de Thèbes est pénalisé en points de Honte, mais rapporte un bon glaive.

AllezAu14 a écrit:

C'est beaucoup plus intéressant quand il y a des doutes sur la moralité de la conduite à tenir, ou si les conséquences amènent à faire un vrai choix tactique, comme dans la Vengeance d'Althéos, où le meurtre du roi de Thèbes est pénalisé en points de Honte, mais rapporte un bon glaive.

Exactement. On peut même pimenter la chose avec de fausses pistes, comme des mots-clé à retardement. Du style, vous venez de commettre un meurtre, inscrivez le mot NISSASSA sur votre feuille d'aventure : ça, ça sent très mauvais en général.
En fait, ce mot-clé peut très bien être une fausse piste en ne servant à rien, mais le joueur aura l'impression pendant tout le livre qu'une épée de Damoclès est sur sa tête. Poids de la culpabilité, ou peur des conséquences de ses actes, ce n'est qu'à la fin du livre qu'il va découvrir que son crime n'avait pas eu de témoin gênant.

Concernant Althéos, ce passage avec le glaive est l'un de mes préférés de part son ambiguïté (même si ce n'est pas du tout crédible que de devenir le conspirateur chargé de l'exécutif en quelques heures). Si seulement, le Roi avait été présenté comme un véritable tyran, cela déjà été plus logique que de tuer un illustre inconnu.

DO 2
91
Vous arrivez vite au bout du tunnel. Devant vous, il n'y a rien d'autre qu'un mur de pierre nu. (...) et vous n'avez qu'à donner une légère poussée sur l'un des côtés du mur pour le faire pivoter sans difficulté. Derrière le mur se trouve une petite chambre dans laquelle gît un squelette poussiéreux, non loin d'une cassette pleine à ras bord de pierreries multicolores. Si vous souhaitez pénétrer dans cette chambre, RV au 153. Si vous préférez revenir dans la salle du Phénix pour emprunter l'autre escalier, RV au 16.

Qui d'entre vous se laisserait prendre à opter pour le 153^^? L'illustration du 91 n'y invite pas pour ainsi dire LOL.

À la fin du Sindbad, alors qu'on a dû parcourir des îles remplies de dangers et vaincre un terrible magicien pour mettre la main sur un sceptre mystique, on nous offre le choix entre
- nous rendre au rendez-vous convenu pour remettre le sceptre aux représentants du peuple sous-marin qui nous ont jeté dans cette aventure
ou
- le jeter à l'eau

Devinez quel est le bon choix, allez-y devinez

Pour le coup de la vieille femme qu'on aide à traverser une rivière, c'est bien sûr tiré de la légende de Jason.

Dans un recueil de légendes bretonnes, je suis tombé sur une inversion de la morale de l'histoire : une vieille femme demande à un homme de l'aider à traverser la rivière, il la prend sur son dos mais, parvenu au milieu de la rivière, il sent qu'il va perdre pied, il est tenté de se débarrasser de la vieille femme pour se sauver lui-même, mais il se retient, rebrousse chemin et parvient à regagner avec elle la berge dont ils étaient partis. Un acte digne de louange... sauf que la vieille femme était la personnification de la Peste qui ravageait les environs et qu'en la balançant à l'eau, il en aurait débarrassé le pays.

Dans l'AVH "Outsider !" (que je vous recommande si vous lisez l'anglais), il y a une parodie de cet épisode mythologique, où la vieille femme n'est rien d'autre qu'une vieille femme qui veut traverser la rivière.

Où est le problème? Est-ce que chaque acte de bonté est obligé d'être récompensé? Sachons avoir assez de bonté de coeur pour ne pas accomplir que des actes intéressés hypocrites, que diable!

(c'est vrai que ce n'est que du papier, à la fin...)

Mais oui Alianna ! D'ailleurs, dans L'Odyssée d'Althéos, notre chaperon aux Enfers ne nous dit-il pas, après que l'on s'est plaint de ce qu'Ariane ne nous ait pas remercié de notre aimable petite visite : "Ne fais-tu donc les choses que pour que l'on t'en remercie ?"

VDT 3

202

Après avoir adressé la parole au cavalier inconnu que nous croisons aux abords du Rift, celui-ci nous apprenant qu'il se prénomme Doré le Jeune, de l'Ordre des Chevaliers Paladins de la Tenure du Dragon ouf LOL, il nous pose la même question que nous : - Qui es-tu ?
>> surprise parmi les choix proposés, deux assez cons sont donnés : allez-vous, pour toute réponse, lui lancer un Shuriken (...) lui annoncer que votre nom est Malvolio et que vous adorez Némésis, le Seigneur de la Flamme Purificatrice ; face à un Paladin = serviteur du Bien, je vois mal quelqu'un prendre un de ces choix à moins d'être inconscient .

Lowbac a écrit:

DO 2
91
Vous arrivez vite au bout du tunnel. Devant vous, il n'y a rien d'autre qu'un mur de pierre nu. (...) et vous n'avez qu'à donner une légère poussée sur l'un des côtés du mur pour le faire pivoter sans difficulté. Derrière le mur se trouve une petite chambre dans laquelle gît un squelette poussiéreux, non loin d'une cassette pleine à ras bord de pierreries multicolores. Si vous souhaitez pénétrer dans cette chambre, RV au 153. Si vous préférez revenir dans la salle du Phénix pour emprunter l'autre escalier, RV au 16.

Qui d'entre vous se laisserait prendre à opter pour le 153^^? L'illustration du 91 n'y invite pas pour ainsi dire LOL.

J'ai vu ça effectivement. C'est marrant y a presque exactement le même truc dans la créature venue du chaos (paragraphes 40 et 296), et en plus à un endroit compatible avec la victoire.

Au DF 43 une lance magique tenue par un pilleur de tombe n'attend que nous pour être saisie, eh ben non on a le choix de repartir du tombeau de Mortis sans la prendre :Olol.

372

Vous ne trouvez rien d'intéressant dans le reste du tombeau. Allez-vous prendre la lance ou quitter cet endroit sinistre et reprendre la route de Port-en-Vase ?

Première fois que je tombe sur la possibilité de dire non à une arme magique sachant qu'on est au courant de la chose je précise juste avant au paragraphe 352 ; ce n'est pas une lance maudite : Ci-gît le corps de Mortis le Nécromancien, tué au combat par la lance étincelante du héros Seiglihère.

VIK a écrit:

Toutefois, proposer des choix immoraux pose aussi un autre problème :
comment justifier tout au long du livre que le héros puisse alterner des actions nobles et des coups de vache ? Ce n'est pas crédible, à moins d'avoir un héros schizo.

Ceci rend le récit plus vraisemblable. Steve Jackson est un génie dans ce domaine. Les LDVH permettent d'apprendre qu'on ne doit pas être gentil avec tout le monde et qu'on doit se lier d'amitié avec des personnages douteux pour réussir dans la vraie vie.

Sphigx a écrit:

Ceci rend le récit plus vraisemblable. Steve Jackson est un génie dans ce domaine. Les LDVH permettent d'apprendre qu'on ne doit pas être gentil avec tout le monde et qu'on doit se lier d'amitié avec des personnages douteux pour réussir dans la vraie vie.

Voilà toutefois une interprétation bien particulière de Titan...
 Je ne suis pas tout-à-fait certain que le chef des Orcs de Zarradhan Maar (in. LCVDC) soit, au sens propre, ce qu'on peut appeler un "personnage douteux"  

J'ai toujours trouvé personnellement, que mon garagiste était un "personnage douteux", mais peut-être est-ce juste une question d'odeur ?