04- La galaxie tragique

La Galaxie Tragique, ou le grand plantage de Steve Jackson.

Nous sommes le capitaine d’un vaisseau qui a perdu son chemin et qui cherche à revenir sur Terre. Pour cela, il doit récupérer deux coordonnées, l’une de temps et l’autre de localisation, pour plonger dans un trou noir. C’est d’ailleurs le premier Défi fantastique science fiction.
Autre originalité, en bon capitaine, nous avons à nos ordres un équipage, chacun des membres étant spécialisé dans une tâche particulière, et dont il faudra calculer les statistiques à chaque partie.
Enfin, on a deux nouveaux systèmes de combat, dont un à bord d’un vaisseau.

Ces idées prometteuses ne se révèlent malheureusement pas à la hauteur de l’aventure, fadasse au possible. L’ambiance est aux abonnés absent, le développement des planètes étant bien trop insuffisant, d’ailleurs j’ai remarqué que contrairement aux autres livres du même auteur, les paragraphes semblent plus courts.
On se contente surtout de choisir entre deux planètes, rouge ou bleue, petite ou grande, ronde ou carrée, ou même cylindrique, du coup c’est vraiment du hasard et ça n’a que peu d’intérêt.
Même une fois sur les planètes c’est loin d’être transcendant, très peu de passages forts, je pense surtout au passage dans l’arène (représenté sur la couverture d’ailleurs) mais c’est vraiment tout.

La Galaxie Tragique est un OTP, comme je l’ai dit c’est du pif à 100% pour trouver quelles planètes abritent des coordonnées, et du pif à 200% pour trouver la bonne combinaison. Je suis mort 13 fois, mais j’ai excessivement galéré à dénicher la deuxième donnée, probablement plus que d’autres.

Les bonnes idées énoncées au début sont également trop mal exploitées : les membres d’équipages servent trop peu, et j’ai vite arrêté de calculer leurs statistiques (en particulier l’endurance) au début de l’aventure jusqu’à ce que celles-ci soient sollicitées. De plus, il n’y a pratiquement pas de combats entre vaisseaux dans tout le bouquin.
En fait, on peut terminer le livre sans faire aucun combat, sans jamais tester notre habileté/endurance/chance, et sans jamais faire appel à un quelconque membre d’équipage. Du coup c’est une grosse déception de ce côté là.

Enfin, les illustrations sont vraiment moches, et celle du paragraphe 39 avec Dilane est d’une ignominie difficile à tolérer.

Dernière chose, on regrettera aussi quelques détails à la con, du genre si on prend un certain chemin au début on en vient très vite à manquer de vivres et des minerais qui servent à faire tourner le vaisseau, alors que si on prend les autres chemins on boucle le livre sans jamais devoir se ravitailler.

En bref, Monsieur Jackson prend le risque d’innover – c’est tout à son honneur – et se casse la gueule. Mais bon, puisque c’est vraiment la seule bouse qu’il ait signé, et quand on compare à la plupart des livres de son compère Livingstone, on peut lui pardonner...

Originalité/cohérence du scénario : 1/2
Qualité des PNJ : 1/2
Ambiance : 0,5/4
Pertinence/variété du bestiaire : 1/2
Moments marquants : 1/3
Illustrations/couverture : 0/2
Jouabilité : 1,5/5

Note : 6/20

Et hop, un deuxième DF dans la SF. Même si c'est le premier de la série, j'avais fait La Planète Rebelle en premier et autant dire que Robin Waterfield a placé la barre haute (voir ma critique sur ce livre). Ma critique sera sans nul doute faussée par cette première lecture dans l'univers SF.

Pour commencer, Steve Jackson ne m'a pas laissé une bonne impression concernant ces deux premiers DF (Le Sorcier de la Montagne de Feu et La Citadelle du Chaos) mais pour cet opus, il s'en est bien sorti...même si c'est loin d'être une œuvre aboutie !

L'histoire en elle-même est bien pensée mais son écriture est loin d'être à la hauteur de ce que j'attendais...

Au vu de mon déroulé de l'histoire, voici mes remarques sur l'aventure.

De manière générale, l'histoire s'enchaine bien quoiqu'un peu trop linéaire à mon goût. En effet, lors des visites des planètes, quand on fait un choix parmi une liste, il est difficile, voire impossible, de visiter un autre lieu de cette liste limitant très fortement notre interaction avec le livre. En effet cela limite grandement l’exploration de toutes les planètes que l’on peut visiter.

L'idée d'être un commandant de vaisseau avec son équipage était très bonne mais sous exploitée... En effet, les officiers n'ont pas une plus-value énorme dans l'aventure.

Pour information, je ne sais pas à quoi servent les caractéristiques du vaisseau puisque je n’ai pas eu un combat à faire…

Pareil en ce qui concerne la chance car je n’ai jamais eu à tenter ma chance.

J’ai vu que pour les combats, il y avait 3 sortes de règles, pour les vaisseaux (§341), le corps à corps (§342), au phaseur (§343). Personnellement, je n’ai jamais eu à utiliser la première et la dernière !

Pourquoi avoir autant de règles si elles ne sont pas utilisées ? Je pense que ces règles partaient d’une bonne intention mais reste inexploitées.

Pourtant ce n’est pas les paragraphes qui manquent dans lesquels on aurait pu développer un peu plus l’histoire… En effet, seulement 343 paragraphes pour de DF alors que la norme est 400 soit 57 de perdus… Et c’est même encore pire, on aurait pu également mettre les règles de combat en dehors de l’histoire comme cela se fait habituellement, permettant de gagner encore 3 paragraphes. Et cela ne s’arrête pas là, il existe également beaucoup de paragraphes sans choix à la fin renvoyant directement à un autre paragraphe, je pense que certains paragraphes auraient pu être fusionnés et ainsi libérer davantage de paragraphes. Celui qui reflète le plus ce propos est le §292 ou il est écrit seulement « Rendez-vous au 233 ». Je pense que l’on perd au total environ une centaine de paragraphes dans cette histoire…

Mêmes aves toutes ces remarques, j’ai quand même passé un bon moment, mais pour moi ce livre méritait mieux surtout si Steve avait étoffé son histoire avec 400 vrais paragraphes.

Il y a quelques petits pièges comme lors de la visite de la planète Decamron avec le passage dans un petit labyrinthe ou la sortie se trouve au petit bonheur la chance. Dans mon aventure, le passage le plus difficile, avec un PFA à la clef !

Enfin les indices qu’on récolte à travers notre voyage intergalactique doivent nous permettre de retourner dans notre système solaire. Au travers de l’histoire nous glanons différents indices pour résoudre l’énigme de fin mais sans savoir lesquels doivent être utilisés me faisant perdre 2 fois l’aventure… Rassurez-vous, je n’ai pas tout recommencé… En fait, il y a deux indices indispensables à récupérer rendant cette histoire OTP.

Pour conclure, une belle histoire plaisante mais trop linéaire et sous-exploitée.

NOTE : 10/20

Eh bien, pour ma part, ce fut une expérience vraiment plaisante que jouer à ce DF.

Je n'ai aucune affinité particulière avec les univers SF, encore moins quand ils sont directement inspirés de Star Trek, mais ce dépaysement m'a plutôt plu.

Oui, on explore un peu au hasard et il faut une bonne dose de chance (et de recommencement de l'aventure) pour trouver le bon chemin qui nous ramènera sur Terre... Mais, bon, complètement perdus dans l'infini de l'hyperespace, ça me paraît logique et normal ; y a-t-il une réelle autre façon de procéder ?

En soi, la partie "jeu" ne constitue pas un défi de taille mais les multiples façons de traiter les différentes situations apportent pas mal de variété à l'ensemble. Ça aussi, c'est plutôt bienvenu, d'autant que, comme on procède à tâtons, cela permet une grande rejouabilité du titre sans que cela soit (trop) fastidieux.

Le fait que certaines règles soient dévoilées en cours d'aventure peut paraître déconcertant en premier lieu mais, comme stipulé dans celles figurant au début, cela permet de se lancer rapidement dans l'aventure sans avoir à se farcir des règles dont on n'aura pas forcément besoin au cours de notre partie en fonction de l'itinéraire choisi.

La gestion de l'équipage et du vaisseau est aussi une composante très sympa qui donne une réelle dimension collective à l'aventure.

Les planètes à visiter sont quant à elles assez variées et originales dans l'ensemble, chacune disposant de sa propre histoire (qui pourrait servir de base à de véritables romans de SF), de ses propres peuples (assez clichés dans leur representation mais peu importe) ainsi que de son propre contexte géopolitique (rudimentaire, certes, mais qui permet de visiter quelques dystopies typiquement futuristes ; préférence personnelle pour l'ambiance de Trax...).

Voilà, que dire de plus ? La couverture est, selon moi, excellente, évoquant celles des romans de SF des années 60, 70. En revanche, ce sont les illustrations intérieures qui sont très inégales, voire franchement horribles pour certaines, à l'instar de celle du premier paragraphe (il y en a quand même quelques-unes plutôt classes).

Bref, en ce qui me concerne, une agréable surprise que ce DF ; un bon divertissement pour passer le temps sans se prendre la tête.

14 / 20