J'ai lu dans sa version Posidonia de 2021
Le Trésor sous la mer, que Wikipédia nous présente ainsi :
L'OBJET LIVREQuasi du format d'une v1 Gallimard, bon papier.
La couverture de Fasko, bon, disons qu'elle fera le bonheur du
topic "Donnez un nouveau titre aux LDVEH". Les illustrations intérieures de Marianne Villebrun sont d'époque, c'est du dessin au trait simple et sympa comme on en faisait dans la littérature jeunesse des années 80.
La mise en page utilise des puces pour les choix et d'importants retraits de début de paragraphe, ce n'est pas ce que je préfère mais c'est une mise en page propre. La marge du côté intérieur des pages (à la pliure centrale) est plus important que la marge "extérieure" (le bord qu'on feuillette), peut-être à rééquilibrer. C'est une affaire de quelques millimètres, je chipote et ce n'est pas mon domaine.
Le livre s'ouvre par
la carte situant les aventures vécues dans les autres tomes des trois héros, de la Russie au Caire en passant par la Colombie.
Un livret final pose un
quizz de culture générale dont le réponses se trouvaient dans le bouquin, et quelques
indications pour jouer le livre à plusieurs sous la forme d'un JDR.
A noter que le tome a été relu et corrigé par notre AlinV forumesque
L'INTRIGUEElle est double, il faudrait parler de trésor
S sous la mer au pluriel. Selon qu'on choisit d'écouter Steve l'affréteur ou Korcaleu le médecin, ce ne sera pas la même épave ni la même fin à l'histoire. Les deux se terminent par un petit twist ou du moins une pirouette inattendue. Les deux histoires s'orientent vers des genres différents : ambiance aventure pure pour l'une, ambiance policière et SF pour l'autre. Cette dernière préfigure étrangement au
87 un film de Cameron sorti un an après le livre, ce qui doit être flatteur pour l'auteur ! Ou alors c'est un ajout de la version 2021 ? Sais pas.
Les héros récurrents : le narrateur (un jeune homme sportif), son amie Charlotte et le chien Hirsute.
Le ton se veut la plupart du temps réaliste, on veille à instruire le lecteur en lui expliquant ce qu'est le GPS, comment se déroule une plongée, quelle est le contexte historique, etc.
Dans chacune des deux intrigues, le déroulement est linéaire. Peu de choix de traverse, et souvent ce sont des PFA assez évitables. On propose un choix très évident et un autre très bête : voulez-vous désobéir aux consignes de sécurité du capitaine sans aucune raison ? Si oui, vous avez perdu. La relecture est assurée par la deuxième intrigue et non par un grand arbre des possibles dans chacune d'elle.
LES PERSONNAGES Le personnage de Charlotte sert peu, c'est juste l'acolyte du héros. Peut-être est-la narratrice de certains autres tomes de la série ? Je n'ai pas vérifié.
Le chien Hirsute sert pour le ressort comique. Il a tous les défauts du monde mais on l'aime bien quand même.
L'opposition entre le capitaine et le médecine de bord est un bon ressort, ça marche bien pour les dialogues et pour articuler certaines parties de l'intrigue.
Les marins sont nombreux et donc j'avoue m'y être un peu perdu. La saynète du saboteur démasqué m'a fait sourire, et encore davantage en apprenant comment cette personne envisage de se racheter (parallèle entre son métier avant et son métier au sortir de prison :
74 et
50). Par contre une illustration ma placée spoile cette fin (illu à côté de
58-59 à placer au
57).
MON AVISÇa se lit rapidement, sans déplaisir, à la nuance du côté linéaire. La difficulté est faible, il y a un côté éducatif.
Un avertissement précise que l'auteur a modernisé certains éléments un peu datés du récit : les francs deviennent des euros, des technologies ont changé, etc. Ce qui demeure, ce sont les clichés d'époque, pas plus gênants que ça - c'est juste que de nos jours ont aurait abordé différemment telle scène, tel personnage. Sous une plume de 2021, le début du
50 serait jugé grossophobe, les illustrations représentant le marin martiniquais un peu maladroites, les considérations sur la virilité au
18 et au
74 un peu curieuses. A-t-on raison aujourd'hui de disséquer à ce point les représentations, avait-on raison en 1988 de ne pas s'en faire, à chacun de juger.
Les explications sur les champs magnétiques m'ont laissé perplexe, d'autant que l'auteur les précises vraies dans son quizz final. J'y crois peu. Bon, je dis ça et dans mon dernier manuscrit j'ai aussi fait joujou avec la vraisemblance scientifique parce que ça m'arrangeait bien pour mon intrigue...
Attention, certaines illustrations sont mal placées, par exemple celle placée au
58 et qui spoile la fin.
Que dire de plus ? Si vous avez envie de passer votre bermuda au Triangle des Bermudes, de coincer la bulle en mini sous-marin, de ramener des trésors... de connaissance, vous savez quoi lire. Ce roman-jeu plaira à des enfants de 9-10 ans curieux de sciences.
Note : 12/20