Ces moments de cinéma qui nous motivent...

Parfois, il y a dans le cinéma des passages, des répliques, qui sont autant de leçons de vie censées nous motiver et nous inciter à nous remuer les fesses.

Comme, par exemple, ce moment entre Stallone et son fils dans le film "Over the Top" (1987) où il lui apprend ce qu'est la vie :


Dur mais juste. Dans la vie, on ne doit compter que sur soi-même pour y arriver. Être libre, c'est ne dépendre de personne. C'est comme ça qu'on devient un Homme.

La vraie richesse, c'est celle du coeur.

Une belle leçon signée Ed Harris dans "Coup Monté" :

Reprenant cet été le visionnage de films de Lelouch j'apprécie ces leçons de vie(s) que ce cinéaste diffuse à l'écran avec un rare sens des dialogues.
+ découvert son court-métrage de 1976, une belle curiosité, qu'il a tourné vers 5h du matin dans un "bolide" pour ne pas gaspiller le restant de ses 300 m de pellicule dont je vous laisse apprécier la surprise de fin pour les personnes qui le verront, pas simple dommage de l'avoir en streaming.

Gorak a écrit:

Dur mais juste. Dans la vie, on ne doit compter que sur soi-même pour y arriver. Être libre, c'est ne dépendre de personne. C'est comme ça qu'on devient un Homme.

Juste non.

L'Humain est un animal social qui se spécialise et a besoin des autres pour vivre. Il y en a qui sont bons pour veiller (guetteurs et guetteuses), d'autre pour chasser, les bigleux⋅ses ne sont pas capable de veiller ni de chasser mais vont fabriquer des outils ou transmettre le savoir accumulé ou encore maintenir une culture qui resserre les liens de la communauté…

Ça fait 300 000 ans qu'on fonctionne comme ça et c'est inscrit au fond de notre mécanisme de souffrance/bonheur : on n'est véritablement heureux que si on a du lien social. Les hikikomori ne sont pas des personnes heureuses.

D'ailleurs, la très grande majorité des animaux ont une interdépendance de groupe (meute, troupeau, tribu…). Contrairement à ce qu'on dit, la loi de la jungle n'est pas (que) la loi du plus fort, c'est aussi la loi de l'entraide, de la symbiose (et du parasitisme, ne faisons pas d'angélisme).

Il ne s'agit pas de se forcer à aimer tout le monde et à tendre la joue droite quand on se fait défoncer l'entrejambe. Mais la vision « ne dépendre de personne » est en fait une vision politique ultra-libérale, le mythe du·de la self-made wo·man. Over the Top, pur produit des années 1980 Reagan/Thatcher.

Être un homme ou une femme, bref un adulte, je vois plus ça comme If de Rudyard Kipling. Savoir s'affirmer au sein d'une communauté mais savoir renoncer et faire des concessions ; savoir défendre son point de vue mais accepter que parfois le bien de la communauté puisse passer avant le bien de l'individu, trouver un équilibre entre l'altruisme, nécessaire à notre survie, et l'égoïsme, puisqu'il est aussi important de penser à soi.

(en passant, je rejoins cdang, même en étant une sale bête solitaire qui adore filer au fond des bois, je reconnais que le lien social fait partie des indispensables à la survie, non seulement physique mais aussi mentale. Même très peu, même avec une toute petite sélection de gens. Nous sommes, que nous le voulions ou non, une espèce grégaire)

Côté leçons de vie, même si ce sont surtout des livres qui m'ont construite, quelques passages de films m'ont marquée. Entre autres :

Une réplique d'Aunt Frances dans Practical Magic : " My darling girl, when are you going to realize that being normal is not necessarily a virtue? It rather denotes a lack of courage"
(Ma chérie, quand vas-tu réaliser qu'être normale n'est pas nécessairement une vertu ? Cela dénote plutôt un manque de courage)
Comme ça, ça n'a l'air de rien, mais la première fois que j'ai vu le film, en 1998, c'était exactement le mantra dont j'avais besoin. Je me le répète tous les jours.

La fin du film d'animation de Miyazaki, Arrietty, où tu comprends que parfois, plutôt que de s'accrocher bêtement à son passé et à sa zone de confort, il faut juste lâcher prise et avancer, abandonner certaines choses, même si c'est douloureux, et se dire que la vie continue malgré ce qu'on a perdu, et qu'elle réserve peut-être encore de belles surprises.

Et évidemment, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, sur l'imperfection dans les relations et en particulier dans les histoires de (dés)amour, qui te montre que même quelque chose d'apparemment voué à l'échec peut quand même valoir le coup d'être vécu, ne serait-ce que pour espérer que quelqu'un t'aime assez pour cacher ton souvenir dans sa pire humiliation.

La liberté c'est comme l'amour, on en parle beaucoup, on en fait des livres, des films, des chansons à tour de bras, mais finalement on ne sait pas vraiment ce que c'est.
Etre libre et indépendant des autres dans un monde hyper-urbain, hyper-connecté, à huit milliards d'habitants, dans une société qui a colonisé la moindre parcelle de nature, l'eau, la terre, l'air, bientôt l'espace. Bref, c'est une parfaite vue de l'esprit.

cdang a écrit:

L'Humain est un animal social qui se spécialise et a besoin des autres pour vivre. Il y en a qui sont bons pour veiller (guetteurs et guetteuses), d'autre pour chasser, les bigleux⋅ses ne sont pas capable de veiller ni de chasser mais vont fabriquer des outils ou transmettre le savoir accumulé ou encore maintenir une culture qui resserre les liens de la communauté…

Ça fait 300 000 ans qu'on fonctionne comme ça et c'est inscrit au fond de notre mécanisme de souffrance/bonheur : on n'est véritablement heureux que si on a du lien social. Les hikikomori ne sont pas des personnes heureuses.

Le confinement m'a justement montré que je pouvais très bien me passer ce fameux "lien social". J'étais heureux avec mes livres, mes dessins, mes films, mes jeux vidéo... je ne rendais de comptes à personne et le fait de ne plus voir personne dans la journée, ne m'a absolument pas manqué.

C'est maintenant que tout revient (quasiment) à la normale, que je me rends compte à quel point je suis un solitaire endurci.

Mais peut-être suis-je un anormal. Un marginal ? Un inadapté social ?

Peut-être. En tout cas, je me sens plus libre quand je ne subis ni la pression ni le regard des autres.

Sinon, pour revenir au passage d'Over The Top, j'aime bien aussi le "Si tu veux la médaille, tu dois la gagner, tu dois la mériter".

Ce qui est vrai. Celui qui ne se bat pas pour obtenir quelque chose n'a aucune excuse. Dans la vie, il faut se battre pour avoir ce que l'on désire. Au moins essayer. Mais c'est pas la peine ensuite d'avoir des regrets - le fameux "si j'avais su" - alors que tu n'as même pas essayé.

On a rien sans rien. Tu veux quelque chose ? Tu dois le conquérir. Tu veux la victoire ? Alors, tu dois l'arracher au prix d'une lutte où peut-être tu resteras au tapis mais, au moins, tu auras essayé.

Gorak a écrit:

Le confinement m'a justement montré que je pouvais très bien me passer ce fameux "lien social".

Tu es autonome pour faire pousser ta nourriture et fabriquer tes vêtements ?

Non, donc as donc des liens sociaux. Qui peut-être se restreignent à des relations marchandes, éventuellement par le biais d'un ordinateur si tu ne te déplaces pas et ne fais que commander en ligne, mais ta dépendance impose des liens sociaux.

En effet, vu sous cet angle...

Peut-étre que tu vis un peu trop le nez dans les bouquins,Gorak...

Peut-être...

Bouquins qui, en passant, ont été écrits par d'autres êtres humains ...

Peut être que ces humains avaient des coliques néphrétiques va savoir....

Et puis si on poste ici, c'est bien qu'on cherche tous un peu le contact. On n'est quand même pas là pour parler de livres-jeux !

cdang a écrit:

Et puis si on poste ici, c'est bien qu'on cherche tous un peu le contact. On n'est quand même pas là pour parler de livres-jeux !

C'est pas faux.