Kuala (Baïam), le jeu dont vous êtes les héros, Makaka éditions et Blue Orange, 2017, env. 25 EUR
http://www.makaka-editions.com/produit/kuala-le-jeu-dont-vous-etes-les-heros/
Acheté il y a bientôt trois ans, j'ai enfin pris le temps d'y jouer avec mes enfants (9 et 13 ans), merci le confinement. J'ai la version
Baïam donc mais
a priori seul le nom sur la boîte change, il n'est pas repris dans le jeu.
MatérielUne boîte en carton avec fermeture magnétique, dimensions 22 × 16 × 4 cm, comprenant
- une feuille 29 × 21 cm (un quasi A4) avec une carte de l'archipel au recto (certaines îles portant des numéros) et au verso, les règle du jeu ainsi qu'une feuille d'aventure collective ;
- quatre livres 21 × 14,5 cm (un quasi A5) à couverture souple, un par héros, chaque livre étant une BDDVELH classique ; la 4e de couverture (l'arrière) de chaque livre donne des détails sur les capacités spécifiques de chaque héros ;
tout ça étant tout en couleur. Le matériel est solide et agréable à manipuler. Côté esthétique, le dessin est de Gorobeï, on est dans les tons des séries
Your Theme Park,
Hocus & Pocus et
Pirates du même éditeur.
Mécanique du jeuChaque livret est une BDDVELH et peut se jouer en solitaire, du Makaka classique en vignettes (cases de BD) avec des numéros évidents, des numéros cachés et des énigmes. Chaque vignette d'énigme a un petit symbole qui est repris sur la vignette de solution, on sait donc tout de suite si on a bon, ou pas. Le scénariste est Shuky, on pourra donc comparer aux
Pirates,
Chevaliers,
Hold-Up et
Your Theme Park.
Mais bien évidemment, l'intérêt est plutôt d'y jouer à plusieurs, chaque joueur ou joueuse ayant un livret et incarne un héros.
La plupart des vignettes sont identiques pour toustes les joueurs et joueuses (mêmes dessins aux mêmes numéros) mais certaines sont spécifiques. Parfois, l'image est identique du fait des compétences de tel ou tel personnage, un numéro supplémentaire figure, en général caché :
- Sarah parle aux animaux, elle va donc fréquemment avoir des numéros à côté des animaux ;
- Kyk est balaise, il va chercher les numéro du côté des fissures — il peut alors casser le mur — ou à côté d'une pierre — qu'il peut soulever — ;
- Néta est vif et agile, il va pouvoir escalader et se balancer aux lianes ;
- Grobeille (pun intended) est la reine des énigmes, elle va avoir des aides pour les résoudre.
Les numéros dirigent vers des vignettes spécifiques. Il est conseillé d'avoir une personne qui lit le texte, et que les décisions se prennent au vote avec une voix majoritaire pour un⋅e joueur⋅se « chef⋅fe ». Les joueur⋅ses sont invitées à décrire leur numéros spécifiques sur le mode « je vois une pierre à soulever, je le fais ? » plutôt que « j'ai un numéro là. »
Le but est de ramasser des trésors : rubis, perles ou statuettes. On a cinq jours, certaines vignettes comportent un symbole ☼□ indiquant qu'une journée s'est écoulée (il faut cocher une case journée). Chaque héros peut de plus porter jusqu'à deux objets, tout ce qu'il ou elle veut et qui figure sur une image.
À certains passages, on peut se séparer. Soit c'est un numéro spécifique qui amène à la séparation, un héros suivent un chemin spécifique sur une ou deux vignette avant de rejoindre le groupe. Soit chacun prend un chemin séparer pour optimiser la collecte des trésors (le
loot) ; cela n'est possible que si un de héros possède un sifflet qui permettra de rassembler tout le monde.
La partie se termine donc à la fin du cinquième jour. On fait le bilan du butin, c'est converti en points de victoire que l'on multiplie par un coefficient selon le nombre de joueur⋅euses et leur âge. On peut alors jouer à cellui qui a le plus gros (score) sur Facebook. Les points sont convertibles en pièces d'or qui permettent de faire des achats pour la partie d'après (sifflet, grappin…).
On ne visite qu'une seule île par partie. Il n'y a aucun hasard.
AvisLa première partie a été enthousiasmante. Le décompte des jours permet de limiter la durée de la partie, ce qui est important pour un jeu de société surtout avec des enfants — c'est très différent d'un jeu solo qu'on peut poser et reprendre plus tard. Les règles conseillent même de ne jouer que sur trois jours avec de jeunes enfants.
Aucune situation n'est bloquante. Au pire, on passe à côté d'un trésor ou on perd une journée.
Tout ceci assure une certaine rejouabilité. D'une partie à l'autre, on explore telle ou telle île, on commence l'exploration en partant dans le sens des aiguille d'une montre ou dans le sens inverse. On peut ainsi chercher le chemin maximisant les gain.
Le seul point gris est le calcul des points à la fin. On peut collecter trois types de butins mais à la fin on convertit tout dans un seul type au choix — on peut ainsi, en cours de jeu, chercher plutôt les chemins menant aux rubis, aux perles et aux statuettes, par ordre de difficulté crossante — et je ne suis pas sûr d'avoir vraiment compris comment faire la conversion ; un exemple n'aurait pas été de trop. Et il faut ensuite multiplier par des coefficients de type 1,2 selon l'âge et le nombre de joueur⋅euses, c'est pas compliqué en soi mais faut avoir au moins un⋅e joueur⋅euse de niveau collège.
NoteVous savez que je déteste les notes, hein. Et puis je n'ai fait qu'une partie et le jeu mériterait d'être évalué dans la durée, vu le prix on veut plusieurs fois. Et puis le jeu en solo, à deux, trois ou quatre peut avoir un intérêt différent. Mais j'ai eu une très bonne première impression en famille donc je dirai 16/20.