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| National Novel Writing Month | |
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Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
Nombre de messages : 5573 Age : 37 Localisation : Je suis partie du principe, mais je ne suis pas encore arrivée à mes fins Profession : Autrice (si, c'est un vrai mot) Loisirs : Ecouter mes cheveux pousser me demande déjà pas mal d'énergie Date d'inscription : 21/10/2005
| Sujet: National Novel Writing Month Lun 25 Nov 2019 - 14:45 | |
| Bon, il ne reste que 5 jours pour ce challenge d'écriture, c'est sans doute un peu tard pour ouvrir un topic sur le sujet, mais après tout, sait-on jamais ... Certains d'ente vous participent-ils/elles au NaNoWriMo cette année ?
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, il s'agit en gros d'un défi d'écriture, qui consiste, comme son nom l'indique, à écrire un roman (ou autre chose, mais il faut 50 000 mots pour être validé et considéré comme gagnant) sur un mois, du 1er au 30 novembre. L'idée n'étant pas de donner naissance à un chef d'oeuvre, ni même de présenter une oeuvre finie, mais bien de se motiver, de se donner un but à atteindre, de sortir de sa zone de confort, de se dépasser et surtout de lutter contre le blocage de la page blanche si on y est confronté.
J'y participe depuis quelques années, pour renouer avec l'écriture, et c'est diablement efficace.
Si vous voulez en savoir plus, c'est par ici ! _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | dav-ID Maître d'armes
Nombre de messages : 10553 Age : 45 Date d'inscription : 20/06/2007
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Lun 25 Nov 2019 - 15:33 | |
| - Yavanna a écrit:
- à écrire un roman (ou autre chose, mais il faut 50 000 mots pour être validé et considéré comme gagnant) [/url]
Facile, on en a plusieurs de romans sur ce forum...suffit de laisser les chroniques du forum par exemple...je pense qu'il y a largement plus de 50 000 mots lol... | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
Nombre de messages : 5573 Age : 37 Localisation : Je suis partie du principe, mais je ne suis pas encore arrivée à mes fins Profession : Autrice (si, c'est un vrai mot) Loisirs : Ecouter mes cheveux pousser me demande déjà pas mal d'énergie Date d'inscription : 21/10/2005
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Lun 25 Nov 2019 - 15:46 | |
| - dav-ID a écrit:
- Facile, on en a plusieurs de romans sur ce forum...suffit de laisser les chroniques du forum par exemple...je pense qu'il y a largement plus de 50 000 mots lol...
Ah oui mais là, le but, c'est de l'écrire en un mois seulement ! On commence le 1er novembre et tout s'arrête le 30 Et si tu ne triches pas, tu commences à partir de rien pour pimenter un peu le truc (c'est ce que je fais personnellement, j'ai des suées tous les ans le matin du 1er novembre en me demandant ce que je vais bien pouvoir écrire cette année) _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | dav-ID Maître d'armes
Nombre de messages : 10553 Age : 45 Date d'inscription : 20/06/2007
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Lun 25 Nov 2019 - 16:02 | |
| Le plus chiant c'est de trouvé la première phrase...après ça part tout seul (souvent je me demande si je n'aurais pas pu être écrivain, j'ai raté ma vocation...??...)... | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
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| Sujet: Re: National Novel Writing Month Lun 25 Nov 2019 - 16:07 | |
| - dav-ID a écrit:
- Le plus chiant c'est de trouvé la première phrase...après ça part tout seul (souvent je me demande si je n'aurais pas pu être écrivain, j'ai raté ma vocation...??...)...
C'est exactement ça. Je croyais ne jamais y parvenir, et j'ai atteint les 50 000 mots dans la nuit de vendredi à samedi C'est loin d'être fini, mais je suis contente de moi. C'est la troisième année consécutive que je réussis, et la quatrième en tout _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Mar 26 Nov 2019 - 16:04 | |
| Je connaissais pas ce truc, intéressant. Perso, s'il y a une limite de temps et de mots, c'est No Way pour moi, immédiatement… J'ai mes périodes, mes moments, où je peux écrire 50 paragraphes d'une AVH à la suite et d'autres où rien ne vient. Pareil pour le dessin : je m'installe des fois devant ma feuille et mes crayons, bien décidé et enthousiaste et je ne fais que de la merde. Alors que d'autres fois, je commence à crayonner sans but, à côté, en faisant autre chose et finalement, je termine et le résultat me convient. Le truc des 50 000 mots, c'est la mort au bout de la plume assurée : quand j'ai écris la première version de Retour à Griseguilde, je me suis imposé 400 paragraphes pour "faire DF" et ça a été l'horreur.
Quant au syndrome de la page blanche, j'en sors à peine. Trois semaines de blanc pour le dernier tome de ma trilogie. Rien, nada. J'avais beau me rappeler mes séjours en Afrique, écouter Afrique adieu de Michel Sardou en boucle avec du Basil Poledouris en revoyant 10 fois Conan le Barbare, incapable d'écrire quoique ce soit. Heureusement ça revient mais j'ai perdu un temps incroyable, je suis à la bourre (si mon éditeur me lit, qu'il n'ouvre pas la fenêtre pour se jeter tout de suite, il aura ses trois bouquins dans les temps prévus).
Mais effectivement, ce genre de concours peut être un bon stimulant pour ceux qui voudraient essayer. Faut pas penser aux autres, à leur jugement : faut écrire pour soi, pour se faire plaisir avant tout. Et surtout, si on a envie, faut le faire. | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
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| Sujet: Re: National Novel Writing Month Mar 26 Nov 2019 - 17:23 | |
| - Voyageur Solitaire a écrit:
- Je connaissais pas ce truc, intéressant.
Perso, s'il y a une limite de temps et de mots, c'est No Way pour moi, immédiatement… J'ai mes périodes, mes moments, où je peux écrire 50 paragraphes d'une AVH à la suite et d'autres où rien ne vient. Pareil pour le dessin : je m'installe des fois devant ma feuille et mes crayons, bien décidé et enthousiaste et je ne fais que de la merde. Alors que d'autres fois, je commence à crayonner sans but, à côté, en faisant autre chose et finalement, je termine et le résultat me convient. Le truc des 50 000 mots, c'est la mort au bout de la plume assurée : quand j'ai écris la première version de Retour à Griseguilde, je me suis imposé 400 paragraphes pour "faire DF" et ça a été l'horreur. Dans l'essence, je suis exactement dans le même cas. Rien de pire qu'une deadline ou une limite imposée pour me bloquer. Quand je bossais sur l'Oracle des Runes et que mon éditrice m'avait appelée pour avancer la date d'envoi du manuscrit de plus d'un mois, j'ai limite fini en PLS avec la bave aux lèvres et des coups de hache dans la porte de la salle de bains. Alors que d'un autre côté, en avril dernier, j'ai littéralement vomi (c'est le terme le plus adéquat, bien que dégueu, il fallait que ça sorte et ça s'est fait dans la douleur, mais bon sang quel soulagement après) un "roman" de 85 000 mots en ... 13 jours. Donc pareil, quand j'en ai entendu parler, je me suis dit immédiatement que ce n'était pas pour moi. J'ai tenté par curiosité (et parce que l'amie qui m'en avait parlé me harcelait littéralement pour que je l'y rejoigne) et en fait on s'aperçoit qu'il se passe des choses très surprenantes quand on sort de sa zone de confort. Cette première participation n'est toujours pas terminée, et ne le sera sans doute jamais, et pour la première fois, ce n'était pas grave. Ce n'était pas le but. Plus d'angoisse de ne pas terminer, de ne pas pouvoir clore une histoire cohérente et entière, de ne pas trouver un dénouement correct. Le but, c'était de pondre 50 000 mots, point. Oui, ça a l'air con, dit comme ça. Mais c'est atrocement libérateur. (Mon amie me disait l'autre fois, "le NaNo, c'est le coup d'un soir de l'écrivain", et c'est ça en fait. Tu ne cherches pas la raison, ni l'après, ni les conséquences, tu lâches tout et tu te fais plaisir, merci bonsoir, remonte ton slibard, Lothard, comme dirait Perceval) - Citation :
- Quant au syndrome de la page blanche, j'en sors à peine. Trois semaines de blanc pour le dernier tome de ma trilogie. Rien, nada. J'avais beau me rappeler mes séjours en Afrique, écouter Afrique adieu de Michel Sardou en boucle avec du Basil Poledouris en revoyant 10 fois Conan le Barbare, incapable d'écrire quoique ce soit. Heureusement ça revient mais j'ai perdu un temps incroyable, je suis à la bourre (si mon éditeur me lit, qu'il n'ouvre pas la fenêtre pour se jeter tout de suite, il aura ses trois bouquins dans les temps prévus).
Le NaNo m'a guérie de ma page blanche, c'est pour ça que j'en parlais. J'ai laissé tombé après ma première participation, et je n'ai rien écrit pendant des années. En 2017, j'ai voulu réessayer, parce que je souffrais terriblement de ne plus écrire. Là encore un "roman" pas terminé, sans prétention, sans enjeu, sans but. Et suite à ça, tout s'est débloqué et a explosé de nouveau. Je me suis retrouvée de nouveau capable d'écrire (ce qui était vital, c'est quand même mon boulot !) et surtout de me faire plaisir en le faisant. Et en 2018, 92 000 mots en 25 jours, et un roman fini. Là encore, sans prétention, c'est mauvais, c'est impubliable, c'est très très loin de ce que je fais d'habitude, c'est niais, c'est naze. Mais il a un début, un milieu, une fin, et il m'a permis de me sortir la tête de l'eau. C'est tout ce que je demandais, finalement. Donc non, le but n'est pas d'écrire un roman digne d'être publié, ni même lu par quelqu'un d'autre que soi. Le but, c'est d'écrire, d'écrire, d'écrire, comme si on faisait un marathon de mots, pour sortir tout ce qu'on a dans le bide, se prendre un bon coup d'endorphines et d'adrénaline, et de s'effondrer en fin de course, haletant mais tellement satisfait, en hurlant Libéréééééééééééééée Délivréééééééééééée. - Citation :
- Mais effectivement, ce genre de concours peut être un bon stimulant pour ceux qui voudraient essayer. Faut pas penser aux autres, à leur jugement : faut écrire pour soi, pour se faire plaisir avant tout. Et surtout, si on a envie, faut le faire.
Exactement. Et ça décomplexe, justement, parce qu'on écrit pour soi. Je ne ferai sans doute pas lire mes NaNo (sauf peut-être celui de cette année, pour lequel j'ai un attachement particulier puisque je reviens à certaines de mes anciennes amours, notamment en choisissant, pour la première fois depuis presque dix ans, un héros masculin) mais je m'en fiche. C'est mon petit îlot de folie à moi, mon défouloir à mots, mon punching ball en papier. Et je sais que quand ce sera officiellement fini (bon là en théorie c'est bon pour moi, j'ai passé la barre des 50 000 mots donc je pourrais arrêter là mais je tiens à le finir), ça me manquera jusqu'à l'année prochaine. _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Mar 26 Nov 2019 - 17:55 | |
| On est bien d'accord : l'écriture (comme le reste d'ailleurs), c'est pour soi avant tout. Bon, je vais pas être hypocrite, si ce que j'écris plaît, je vais pas m'en plaindre et j'ai encore du mal à croire que ma trilogie de Fantasy africaine va sortir en bouquin. Mais il y a plein de trucs que j'ai écris, pour lesquels j'en ai bavé, et qui ne resteront que pour moi (dont des passages entiers de LS que j'ai réécris à ma sauce, une encyclopédie et un bestiaire de Shamanka, le monde imaginaire que j'ai créé, des passages des fameuses Chroniques du Forum que j'ai jamais posté…). Comme les dessins qui s'entassent par dizaines dans mes cartons (je commence à les numériser pour avoir de la place), esquisses, croquis, terminés ou pas et que j'ai jamais montré.
C'est con, c'est vrai. Mais c'est comme ça, c'est pour moi avant tout. C'est perso, c'est mon petit univers, c'est pas pour décrocher le Nobel de littérature ou pour ouvrir une galerie d'art. Faut le faire pour soi, c'est primordial. Donc, à tous ceux/celles qui sont tenté(e)s par l'écriture (ou autre chose) et qui arrêtent pas avec "Ouais mais non, j'ose pas, c'est trop nul ce que fais, y en a d'autres qui font ça tellement mieux…" : Arrêtez de nous faire chier ! Lancez-vous bordel ! | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
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| Sujet: Re: National Novel Writing Month Mer 27 Nov 2019 - 23:13 | |
| Je ne peux pas être davantage d'accord. (et je lirai ta trilogie avec plaisir, j'avais raté cette info, mais il faudra me tenir au jus de la sortie !) Et non, ce n'est pas con. Certaines choses ne sont pas faites pour être données aux autres. Faire lire ce qu'on écrit, c'est un sacré coming out du placard à bordel mental. Certains écrits sont tellement intimes, tellement personnels, que les transmettre touche à l'indécence. C'est trop précieux (toute valeur littéraire mise à part, ce n'est pas de ça dont il est question) pour être disséqué par un regard extérieur. Mais au fond ça n'a pas d'importance. Le but de l'écriture, ce n'est pas d'écrire pour les autres ni pour l'argent (enfin, sauf quand on veut se faire du pognon avec des histoires de vampires ou de soi-disant érotisme/bondage-édulcoré-à-la-feuille-de-stévia pour désennuyer les ménagères entre deux réunions Tupperware-sextoys) mais pour exprimer quelque chose que l'on porte et qui ne peut pas rester muet à tout jamais. On l'exprime tous de différentes façons d'ailleurs, que ce soit par l'écrit, le dessin, la peinture, la cuisine, toutes les formes d'art en fait, qui impliquent l'idée de création; ce n'est jamais qu'un accouchement émotionnel, au fond. Et on ne refile pas son bébé au premier clampin venu. - VOYAGEUR SOLITAIRE a écrit:
- Donc, à tous ceux/celles qui sont tenté(e)s par l'écriture (ou autre chose) et qui arrêtent pas avec "Ouais mais non, j'ose pas, c'est trop nul ce que fais, y en a d'autres qui font ça tellement mieux…" : Arrêtez de nous faire chier ! Lancez-vous bordel !
Amen, amen, amen, 1000 fois amen. Il y aura toujours quelqu'un pour faire mieux, de toute façon. On s'en fiche. C'est ne rien faire qui porte préjudice, pas de faire moins bien qu'Ernest Hemingway. Et n'oublions pas que beaucoup d'artistes ont été boudés et vivement rejetés quand ils ont lancé leurs oeuvres à la merci du monde. Jules Verne a passé toute sa vie et une belle partie de sa mort à être rejeté de l'Académie Française, malgré le succès de ses livres. Kafka a du être assureur et bosser dans une usine d'amiante pour payer ses factures. Herman Melville a tellement mal vécu l'échec de Moby Dick à sa sortie qu'il n'a rien écrit d'autre. Les ouvrages de Lovercraft étaient trop étranges pour être appréciés à son époque, et n'ont vraiment été reconnus que plusieurs décennies après son décès. Donc osez. Même si vous ne vous appelez pas Joséphine. (Vous l'avez dans la tête, c'est bon ? Il n'y a pas de quoi)_________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
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| Sujet: Re: National Novel Writing Month Dim 1 Déc 2019 - 22:27 | |
| _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Dim 1 Déc 2019 - 22:39 | |
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| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Dim 1 Déc 2019 - 22:57 | |
| La nuit promet d'être belle Car voici que descend du ciel La divine Yavie en personne. Saisi d'un respect ému Tout le commun des mortels Tremble et frissonne Et se jette à ses pieds nus. Valets sages et pages si beaux Courez vite au château Prévenez de ma part Troubadours, magiciens, barbares Que je suis venue, ai écrit et vaincu.
Soudain les arbres frissonnent Car VS en personne Fait une courte apparition. L'air tellement concentré Qu'on lui donnerait volontiers Le YAZ d'Or sans hésitation. S'il ne se dressait soudain Clamant de sa voix de tribun : Que les écrivaillons et autres tâcherons Fassent amende honorable et courbent le front Car devant tant de talent et de beauté Les divins eux-mêmes en viennent à douter.
Champagne !
(Respect immense à Monsieur Higelin) | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
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| Sujet: Re: National Novel Writing Month Jeu 5 Déc 2019 - 17:41 | |
| Merci, merci, merci.
Quelle surprise, quel honneur. Je voudrais remercier chaleureusement tous ceux qui ont cru en moi : ma tata Huguette (qui du moins est convaincue de mon existence, c'est déjà pas mal), Alfred mon cochon d'Inde qui sait toujours me dire quand il est 19 heures et que je chie dans la colle en faisant des heures sup, Josette ma lapine et son regard vif de mérou mort qui m'encourage au quotidien, Balthazar, mon calopsitte qui me rappelle chaque jour l'importance de l'attachement à la patrie en me sifflant la Marseillaise (et qui par la même occasion me ferait presque oublier pourquoi je suis végétarienne), Francesca et Jezabel, enfin, mes poules, qui en me se perchant chaque jour plus haut dans le noisetier m'obligent à me dépasser et à braver mes limites (et à faire fi du ridicule en me trimbalant avec des branches et des noisettes pourries dans les cheveux toute la journée). Merci, merci du fond du cœur.
Quand j'ai commencé l'aventure NaNoWriMo, jeune, insouciante et mal peignée, je ne me doutais pas un jour parvenir là où je me tiens aujourd'hui. Qui aurait cru que la petite journaliste lancée sur des sujets brûlants prompts à enflammer la PQR par leur intensité et leur profondeur (en particulier l'enquête sur les soirées sextoys, qui en matière de profondeur, restera sans aucun doute dans les anales ... de ma mémoire) en viendrait à disséminer ainsi sa logorrhée au sein d'une si merveilleuse institution internationale avec un roman à faire pâlir de jalousie une 51ème nuance de Grey ? Qui aurait cru que l'insomnie due à la surconsommation de oolang lapsong pouvait être distillée en autre chose qu'un binge watching éhonté de la cinquième saison de Sons of Anarchy en boulottant du cantal vieux à 3 heures du matin ? Qui aurait cru pouvoir faire planter Deezer himself avec une playlist passant directement de Frank Sinatra à Britney Spears sans la moindre pudeur ?
Personne, sans doute. Aujourd'hui, je suis fière d'en être arrivée là, fière d'avoir élevée la médiocrité littéraire à un tel niveau de mièvrerie crasse et de situations improbables, fière d'avoir donné matière à réflexion à ma psy en mal d'inspiration en réalisant que tous mes héros étaient systématiquement écossais et handicapés émotionnellement, fière d'avoir fait voler la touche ç de mon clavier AZERTY d'un coup d'index rageur, fière de faire tourner l'industrie du thé en vrac, du chocolat à 78% de cacao et des kiwis bio, fière de parler pour ne rien dire parce que c'est digne d'un sujet de philo de bacheliers.
Rien de tout cela n'aurait été possible sans vous.
Et sans doute que le monde s'en serait porté un tout petit peu mieux.
Paix, amour, betteraves cuites et roquefort corsé sur vous. _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | Donald S Canard Teigneux
Nombre de messages : 3351 Age : 46 Localisation : Pays des Abrincates Date d'inscription : 03/12/2010
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Jeu 5 Déc 2019 - 18:05 | |
| Cool! c'est toujours gratifiant de réussir de tels "Challenges"! mais euh...?auront-nous l occasion de lire tes écrits? Ma question est peut être bête... | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Jeu 5 Déc 2019 - 18:26 | |
| En attendant, c'est mieux avec toutes les paroles :
La nuit promet d'être belle Car voici qu'au fond du ciel Apparaît la divine Yavie. Saisi d'un respect ému Tout le commun des mortels S'empresse à baiser ses pieds nus. Valets fidèles et pages si beaux Mon bel aéropage, Et vous servantes fidèles Courez à la citadelle Prévenez de ma part Mes amis calligraphes Que ce soir nous sommes attendus au fil des pages.
Voici mon message : Ménestrels, guerriers et barbares Laissez flotter vos idées noires Tout au long de votre écritoire Encre et plume obligatoires ! Lutins, lucioles, feux-follets Elfes, faunes et farfadets Tournez les pages de vos cahiers. Un académicien un peu coincé Me dit d'un air entendu : "Vous auriez pu mieux ponctuer". Comme je lui fais remarquer Deux, trois virgules incongrues Qui en perturbent toute une page, Il me lance un œil hagard Et vomit sans crier gare Quelques onomatopées pas très sages. Vampires éblouis Par de ludiques vestales Egéries au style fatal Ecrivant des élégies, Infernales appétits de frénésies grammaticales Qui charment nos âmes envahies par la mélancolie…
Scribes joufflus, écrivains austères Poètes émus, fières conjugaisons Laissez ma couronne aux sorcières Et mes chimères au dragon.
Soudain les arbres frissonnent Car VS en personne Fait une courte apparition. L'air tellement concentré Qu'on lui donnerait volontiers Le YAZ d'Or sans concession. S'il ne laissait malicieux Courir le bout de sa plume Devant ses yeux artistiques Et ne se dressait soudain Clamant d'une voix de tribun Disant d'un ton pathétique : Que les écrivaillons cyniques et corrompus Fassent griefs de leur peine à ceux qu'ils ont lus Car devant tant de talent Et de si grande beauté Les dieux et les diables en sont venus à douter.
Mais déjà le ciel blanchit Auteurs je vous remercie De m'avoir si bien reçue. Scribe replet et dodu, déposez-moi au manoir Et apportez mon écritoire. Effacez ces fautes d'orthographe Qui déshonorent mon paraphe Et me chercher sans retard L'ami qui soigne et guérit La folie qui m'accompagne Et jamais ne m'a trahi...
Champagne ! | |
| | | BaronBleu Champion
Nombre de messages : 442 Age : 48 Localisation : Montréal Loisirs : Lecture, cinéma, marche, jeux de plateau Date d'inscription : 15/08/2016
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Jeu 5 Déc 2019 - 23:29 | |
| Félicitations, Yavie Est-il possible de lire 'Nobody'? | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
Nombre de messages : 5573 Age : 37 Localisation : Je suis partie du principe, mais je ne suis pas encore arrivée à mes fins Profession : Autrice (si, c'est un vrai mot) Loisirs : Ecouter mes cheveux pousser me demande déjà pas mal d'énergie Date d'inscription : 21/10/2005
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Ven 6 Déc 2019 - 11:19 | |
| VS --> Hahaha ça va loin, j'adore Merci, merci, c'est trop d'honneur et de poésie pour ma modeste logorrhée de scribouillarde compulsive Je ne mérite pas du Jacques Higelin, c'est trop. Du Christophe Maé suffisait largement - Spoiler:
J'ai pas le style Je suis plus stylo bille Je sais pas trop manier le fond ni la forme J'ai lu l'intégrale De Spleen & Idéal Quand je travaillais en tant que pionne Je bouffe des romans d'amour Mais je préfère l'humour
Mais c'est pas pour autant qu'il faut Qu'on grimace et qu'on s'époumone Avec un défi qui nous commotionne Faut pas qu'on grimace et qu'on s'époumone Mais rien n'empêche que l'on s'assaisonne, non.
D'une autrice subtile J'en ai pas le profil Sur mes playlist j'aime pas qu'on me questionne Je suis pas Jane Austen Ni Corneille ni Racine J'envie même pas les auteurs qui fanfaronnent Pourtant un brin troubadour J'écris la nuit le jouuuur
Mais c'est pas pour autant qu'il faut Qu'on grimace et qu'on s'époumone Avec un défi qui nous commotionne Faut pas qu'on grimace et qu'on s'époumone Mais rien n'empêche que l'on s'assaisonne, non.
On lâche rien Le NaNoWriMo ça me tue, ça me tient Mais même pas mal, même pas mal C'est pas trop normal On gribouille à la file On s'épuise on se dépasse On s'arrache les sourcils Tout ça pour qui ? C'est pas normahahahahahal
On grimace et on s'époumone Avec un défi qui nous commotionne Faut pas, non, qu'on grimace et qu'on s'époumone Mais rien n'empêche que l'on s'assaisonne, non. Faut pas qu'on grimace et qu'on s'époumone Avec un défi qui nous commotionne Faut pas qu'on grimace et qu'on s'époumone Mais rien n'empêche que l'on s'assaisonne, non.
Non je ne sais pas faire comme Après tout je suis même pas un homme Non je veux pas écrire comme Jean-Paul Sartre ou Eric Nonn Et papa Céline Me retrouver dans un magazine Biba ou Cosmopolitan Après tout je ne suis qu'une femme.
- Donald S a écrit:
- Cool! c'est toujours gratifiant de réussir de tels "Challenges"!
mais euh...?auront-nous l occasion de lire tes écrits? Ma question est peut être bête... - BaronBleu a écrit:
- Félicitations, Yavie
Est-il possible de lire 'Nobody'? Le résumé et un extrait sont en ligne sur mon profil sur le site de NaNo (avec mes participations précédentes aussi) Nobody a encore besoin de beauuuuucoup de travail pour être présentable, mais j'avais publié le prologue et le premier chapitre pour bêta lecture avec mes writing buddies en privé sur NaNo, donc si jamais ça peut vous amuser, les voilà (en spoiler pour ne pas exploser le quota de mots de la page) : - Prologue:
L'homme était nerveux. Duncan avait beau n'avoir que des talents de psychologue extrêmement limités, les coups d’œil qu'il ne pouvait s'empêcher de jeter dans le rétroviseur lui chuchotaient que quelque chose n'allait pas chez ce type. De sa coupe de cheveux très stricte, qui lui donnait l'air d'un ancien golden boy devenu trader à la quarantaine jusqu'à ses boutons de manchette trop luisants pour ne pas être flambant neufs, tout chez lui respirait l'inconfort. Et surtout ses petits yeux sombres, humides, qui semblaient galoper dans ses orbites en suivant systématiquement le même parcours, de la montre en or bouclée autour de son poignet jusqu'à la vitre à sa gauche, pour revenir se poser sur son attaché-case et s'y envoler aussitôt comme si sa seule vue lui lançait des décharges électriques. Une pointe de langue rosâtre qui dardait d'entre ses lèvres, blanches et sèches, avec la régularité d'un métronome pour les humidifier, lui donnait l'air d'un serpent à l'affût. Le reniflement qu'il produisait sans arrêt, comme s'il avait momentanément oublié de respirer. Sa façon de se tenir assis sur la banquette arrière sans appuyer son dos au siège, prêt à bondir. Duncan réprima un bâillement de lassitude en levant légèrement le pied de l'accélérateur, entrevoyant du coin de l’œil l'aiguille du compteur chuter de manière presque imperceptible sur le tableau de bord.
Le type se redressa aussitôt pour jeter des regards intrigués par le pare-brise. « Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il d'une voix pressée. - Hm ? fit Duncan d'un air absent. - Vous avez ralenti. Pourquoi avez-vous ralenti ? - Je n'ai pas ralenti monsieur, assura le jeune homme. - Si, affirma l'autre. De trois kilomètres heures. - Oh. Vous êtes du genre observateur, hein ? » Taré oui ! Tu vas sérieusement m'emmerder pour trois pauvres kilomètres heures ? « J'aimerais que vous ne ralentissiez pas, insista l'homme. Comme je vous l'ai dit, je suis très pressé. C'est très important. - Je ne pense pas que trois petits kilomètres heures vous mettront en retard. - J'aimerais que vous ne ralentissiez pas. »
Duncan haussa les sourcils, mi-amusé mi-agacé, mais appuya docilement sur la pédale. Le taxi fusa dans la rue déserte, sous la lumière crue des lampadaires. Dans le rétroviseur, le regard papillonnant du type reprit son manège. Montre, vitre, attaché-case, vide. Montre, vitre, attaché-case, vide. Complètement taré. Il était presque deux heures du matin, tout le monde dormait, et ce type avait l'allure de quelqu'un attendu à un meeting d'importance capitale, stressé jusqu'au point de rupture en se découvrant coincé dans un embouteillage en pleine heure de pointe. Qu'est-ce qui pouvait bien le mettre dans un tel état de stress à cette heure de la nuit ? Quelque chose soufflait à Duncan qu'il n'emmenait pas son client à un rendez-vous professionnel, malgré son costume fraîchement repassé, son attaché-case en cuir et ses rutilants boutons de manchette. Il jeta un œil machinalement à l'adresse qu'il avait rentré dans le GPS, même s'il ne l'utilisait jamais. Mais le plan lumineux sur l'écran rassurait les clients. Sans doute parce qu'ainsi ils ne craignaient pas de se faire arnaquer par un chauffeur de taxi qui faisait des détours inutiles pour gagner quelques livres supplémentaires. Les gens avaient plus volontiers foi en la technologie qu'en leurs semblables.
Bien sûr, Duncan mentirait s'il affirmait avoir toujours suivi le chemin le plus court pour chacune de ses courses. Né et élevé à Glasgow, dans la banlieue pauvre et mal fréquentée d'Easter House, il connaissait la ville comme sa poche et savait mieux que personne louvoyer entre ses rues. Chauffeur de taxi depuis seize ans, il pouvait s’enorgueillir de connaître tous les raccourcis possibles et imaginables, ainsi que quelques voies secondaires bien utiles … surtout quand le client était un gros snobinard désagréable qui le prenait de haut. Mais depuis que ces saloperies de GPS s'étaient imposés dans tous les habitacles, il était bien moins facile de duper qui que ce soit, même le plus égaré des touristes. Non que Duncan ait été coutumier du fait pour boucler ses fins de mois. À vrai dire, c'était plutôt un moyen pour lui de prendre une petite revanche discrète et furtive quand on lui manquait de respect. Rien de bien méchant. Sa fiche de paie n'avait pas vu la différence. Mais son sens de la justice, si. Il songea avec une pointe d'amusement qu'il aurait été assez jouissif de faire faire quelques détours inutiles à cet oiseau de nuit-là. Il n'avait pas l'air d'être du coin, il n'y aurait vu que du feu. Foutu GPS.
Le taxi s'engagea dans la rue qui bordait le fleuve Clyde, à l'ouest du centre-ville, pour rejoindre le quartier des affaires. Dans trois minutes, il pourrait larguer son désagréable passager et rentrer chez lui se mettre au lit. Il étouffa un nouveau bâillement et étira discrètement ses épaules engourdies par la position de ses mains sur le volant. La journée avait été longue et la fatigue le minait plus que d'habitude. Il avait envie d'une cigarette, se rappela brutalement qu'il avait décidé d'arrêter de fumer et jeté son dernier paquet le matin même. Connerie. À quoi bon, de toute façon ? Il passait sa vie à respirer des gaz d'échappement. Un peu plus ou un peu moins de goudron, quelle différence cela ferait sur ses poumons ? Et puis ce n'était pas comme s'il manquerait à quelqu'un s'il venait à disparaître, après tout. Il rachèterait des cigarettes à la gare, sur le chemin. J'aurais bien le temps d'arrêter de fumer quand je serai mort.
La montre de l'homme sur la banquette arrière bipa. Un son strident, aigu, bref comme un coup de feu. Le type sursauta si violemment que Duncan fit un écart, fort heureusement sans conséquence dans la rue déserte. « Laissez-moi ici ! ordonna l'homme d'une voix rendue aiguë par la tension. - Quoi, là ? s'étonna Duncan. Mais on est à moins de deux minutes de … - Laissez-moi ici je vous dis ! » coupa l'autre.
Le son de sa voix, tendue à se rompre, chargée de colère et de quelque chose d'autre, firent piler le jeune homme. Le taxi s'immobilisa au beau milieu de la rue dans un crissement de freins plaintif. L'homme avait déjà ouvert la portière. Il jeta une liasse de billets, retenus par une agrafe argentée, sur le siège avant, côté passager, et sortit en trombe du véhicule sans un regard en arrière. « Hé ! cria Duncan. Vous avez oublié votre monnaie ! »
Mais l'autre était déjà loin, galopant de toute la vitesse de ses jambes, l'attaché-case se balançant follement au bout de son bras. Il n'avait même pas refermé la portière. Éberlué, Duncan le regarda disparaître au coin de la rue, sous le pinceau lumineux d'un lampadaire, courant davantage comme un gibier pris en chasse que comme un homme d'affaire en retard. L'évidence le frappa avec une puissante sensation de malaise. Ce type n'était pas pressé, il était terrorisé. Il revit son regard, gravitant de sa montre à la vitre, puis à sa mallette avant d'en glisser comme s'il était imprudent de regarder l'objet. Comme s'il n'aurait pas du le posséder. Duncan se demanda s'il n'aurait pas volé l'attaché-case et craint que son propriétaire légitime ne le poursuive pour le récupérer. « Si cet abruti m'a rendu complice d'un vol je le retrouve et je lui fait bouffer sa montre et ses boutons de manchette. » gronda-t-il à voix haute en débouclant sa ceinture de sécurité.
Il sortit du taxi en grognant de mécontentement pour aller refermer la portière. Il commençait à faire franchement froid, et une nappe de brume montait du fleuve, rendant ses abords flous et indistincts. Duncan frissonna. Il avait plus que jamais hâte de rentrer chez lui. Il remonta dans le taxi, mal à l'aise, et éteignit le taximètre. Le compteur tournait encore. Son regard se posa sur l'argent qui gisait sur le siège du passager, et s'arrondit de surprise en constatant la masse de billets pris dans l'agrafe. Il les compta rapidement, bouche bée. 400 livres. Ce type lui avait lâché plus de dix fois le prix de sa course. Tu parles d'un pourboire, mon vieux. L'agrafe elle-même avait l'air d'avoir de la valeur – il distingua un poinçon discret sur l'une des arrêtes : de l'argent massif. Qui pouvait donc se permettre de balancer 400 livres pour une course inachevée et d'attacher son fric avec de l'argent massif ? Ce type devait être sacrément plein aux as. Duncan se demanda si la fameuse mallette qu'il couvait comme un larcin n'était pas remplie de liasses identiques à celle qu'il tenait entre ses doigts. Il en éprouva une vague sensation de nausée. Tandis qu'il recomptait les billets pour s'assurer qu'il n'avait pas rêvé, un petit objet plat en tomba et se nicha entre ses cuisses. Intrigué, il le récupéra avec deux doigts et le tint sous la lumière blafarde du plafonnier. C'était un petit morceau de carte en plastique, plus petit que l'ongle de son auriculaire, couvert d'un côté de ce qui ressemblait à un circuit imprimé. Un mouchard ? Duncan avait déjà vu des films sur des cambriolages où des mouchards, glissés dans les billets, permettaient de les suivre à la trace. Mais ce qu'il avait entre les mains ne semblait pas destiné à émettre le moindre signal. Une carte SIM ? L'objet y ressemblait furieusement, mais sa forme, octogonale, était assez inhabituelle. Il le tourna entre ses doigts, perplexe. Aucune marque, aune inscription, aucun logo sur le plastique noir. Juste ce petit circuit imprimé. Oui, c'était sans doute une carte SIM, d'un genre que Duncan ne connaissait pas – mais cela n'avait rien de très étonnant, vu l'affection très limitée qu'il portait à la technologie. Il fourra l'octogone de plastique dans la poche de son pantalon, se demandant vaguement comment il allait bien pouvoir le rendre à son propriétaire sans connaître son nom. Il y avait bien l'adresse qu'il lui avait donné pour destination, mais le jeune homme connaissait le quartier : il n'y avait que des immeubles de bureaux. Il songea vaguement qu'il tenterait de s'y rendre le lendemain dans l'espoir de lui restituer la carte. Les gens oubliaient souvent des objets dans son taxi. Quand c'était un porte-feuille ou un téléphone portable, il s'arrangeait pour le rendre. En revanche, il avait écopé d'une collection impressionnante de parapluies et d'écharpes abandonnés. Il ne courait pas après leurs propriétaires, en général – les gens n'avaient qu'à faire plus attention à leurs affaires, après tout. Mais cet objet-ci avait l'air important. Et puis, pour être honnête, quelque chose en lui répugnait à le garder. Instinctivement, il actionna la fermeture centralisée de la voiture avant de remettre le contact et de partir vers son appartement, un peu plus vite que ne l'autorisait la limitation de vitesse. Il avait complètement oublié ses cigarettes.
- Chapitre I:
La bouilloire se mit à siffler, le tirant du demi sommeil dans lequel il était plongé, le menton dans les paumes, les coudes posés sur le bois fatigué de la table de la cuisine. Il soupira en dépliant sa longue carcasse et alla se verser une tasse de thé en traînant les pieds dans la lumière froide de la matinée pluvieuse qui filtrait péniblement par la fenêtre. Il avait mal dormi, ses épaules étaient percluses de courbatures et il sentait une gêne suspecte au fond de sa gorge, qui n'annonçait rien de bon pour son système immunitaire. Une quinte de toux le prit quand il porta le thé à ses lèvres. Il avait du prendre froid dans le brouillard la nuit dernière. Génial. L'horloge de la petite cuisine était le seul bruit qui rompait le silence. Un regard sur le cadran lui apprit qu'il était un peu moins de sept heures du matin. Il ne commençait sa journée qu'à onze heures, ce qui lui laissait tout le temps d'aller faire quelques courses pour remplir son frigo désespérément vide. Une nouvelle quinte de toux manqua de lui faire échapper sa tasse. « Fait chier. » maugréa-t-il d'une voix plus rauque que d'ordinaire. Le thé était trop infusé, comme toujours. Sa mère disait toujours qu'il le laissait tellement longtemps que sa cuillère pouvait y tenir debout. Il mâchonna sans conviction quelques biscuits rassis dénichés au fond du placard. Il fallait vraiment qu'il aille faire des courses. Il abandonna la tasse dans l'évier – aux bons soins du Duncan du futur, comme il aimait à le penser à chaque fois qu'il s'adonnait à la procrastination (c'est-à-dire souvent) – et se traîna de mauvaise grâce dans la salle de bains. Le néon clignota en émettant un sifflement de mauvais augure quand il appuya sur l'interrupteur. Un autre truc à ajouter sur la liste. Il frissonna en se déshabillant, toucha d'une main le radiateur – froid. Foutue chaudière. Tous les automnes, c'était la même rengaine. Cette saloperie s'éteignait sans arrêt pendant des semaines avant de se stabiliser. L'eau était à peine tiède. Il prit une douche express et s'enroula en claquant dans des dents dans une serviette propre pour aller chercher de quoi s'habiller. Il attrapa un jean, un t-shirt et un pull au hasard et les passa sans même jeter un œil au miroir. Il n'aimait pas les miroirs. Il aurait enlevé celui de la salle de bains s'il n'avait pas été fixé au mur tellement solidement que le décrocher aurait risqué de créer une fenêtre entre son appartement et celui du voisin. Heureusement, esquiver son reflet n'était pas très difficile. Il suffisait de garder les yeux baissés. Chaussettes, chaussures, veste, porte-feuille. Il ouvrit la porte d'entrée, fit un pas dans le couloir, rebroussa chemin pour prendre une écharpe. Précaution dérisoire puisque ses cheveux étaient encore humides – et qu'il était visiblement déjà malade. Dans un éclair de lucidité, il s'empara également de son sac de linge sale et de ses vêtements de la veille pour lancer une lessive dans la laverie, au sous-sol. Le Duncan du futur me remerciera. Les bras chargés, il échappa ses clefs sur le paillasson, jura entre ses dents et se baissa en grimaçant sous les courbatures pour les ramasser. « Oh, bonjour Duncan. » fit une voix féminine quelque part au-dessus de lui. Son regard remonta sur une paire de pieds chaussés d'escarpins vernis, des jambes enserrées dans un collant gris sous une jupe noire. Un manteau rouge, des cheveux blonds sagement nattés de chaque côté d'un petit visage poupin. Merde. « Salut Nancy, répondit-il en se levant. - Ça va ? - Ouais. Toi ? - Oui ça va. Quel temps de chien, hein ? » Il se gratta un sourcil, mal à l'aise. La météo, vraiment ? Ils en étaient venu à parler de la météo ? Il aurait dû écouter Ron. Ne jamais coucher avec une voisine. Surtout si c'était seulement pour un soir. Nancy se dandinait d'un pied sur l'autre, visiblement mal à l'aise. C'était arrivé quand déjà ? La semaine dernière ? « Bon, commença-t-il en faisant mine de partir. À plus. - Tu ne m'as pas rappelée. » Et merde. Il se retourna lentement, embarrassé. Regarda la jeune femme, ses cheveux de petite fille sage, son visage soigneusement maquillé, ses vêtements proprets et bien assortis. Vraiment jolie. Et gentille. Ils étaient sortis boire un verre, elle l'avait embrassé sur le pas de sa porte. Il avait accepté d'entrer, sans rien éprouver de spécial. Lui avait fait l'amour un peu mécaniquement, l'esprit ailleurs, comme toujours, alors qu'elle était jolie et qu'il lui plaisait visiblement beaucoup. C'était sympa. Mais il avait eu beau essayer, il n'était pas parvenu à ressentir quoi que ce soit. Mon vieux, tu es un imbécile.« Nancy, je suis désolé. - Tu aurais du me dire que tu ne voulais pas me revoir. », fit-elle d'une voix un peu chevrotante. Merde merde merde. « Je suis désolé, répéta-t-il en sachant pertinemment qu'il ne l'était pas – pas vraiment. - J'ai fait quelque chose de mal ? - Non. Bien sûr que non. C'est moi. Je suis pas prêt à … avoir une relation. » Minable, minable. Il aurait voulu trouver une vraie bonne excuse. Nancy méritait mieux qu'un lieu commun dénué de sens. Il se rappela qu'elle lui avait apporté des scones quand il avait emménagé, dans un panier d'osier avec un ruban, comme dans les films américains. Il avait trouvé ça stupide sur le coup, mais les scones étaient délicieux. Nancy avait insisté pour qu'il garde le panier. Il l'avait donné à Marge, la secrétaire de son patron, qui s'en servait pour stocker sur son bureau les bonbons qu'elle engloutissait à longueur de journée. « Je suis vraiment désolé Nancy, répéta-t-il – cette fois il commençait à être sincère. C'était pas très élégant de ma part. » Parfaite maîtrise de l'euphémisme. Mais la jeune femme hocha la tête, les yeux un peu brillants, la mine chiffonnée. Elle lui posa la main sur le bras, et il lutta contre un geste instinctif de recul pour ne pas la blesser. « Prends soin de toi. » lâcha-t-elle avant de disparaître dans la cage d'escalier. Il se sentit plus minable que jamais. *** Un frigo plein, une lessive étendue, trois heures et deux comprimés de paracétamol plus tard, le jeune homme se saisissait des clefs de son taxi, plus courbatu et fatigué que jamais. Sa gorge lui donnait l'impression d'être tapissée de papier de verre à chaque fois qu'il tentait de déglutir et son cœur battait sourdement à ses oreilles comme s'il avait de la fièvre. De mieux en mieux … « Duncan, mon chou, tu as une mine affreuse, constata Marge en lui tendant son badge de stationnement. - J'ai décidé de ne plus me maquiller, répliqua sombrement le jeune homme. - Qu'est-ce qui t'arrive ? s'inquiéta la secrétaire. Tu as la tête d'un figurant de The Walking Dead. » Duncan haussa vaguement les épaules. Les courbatures lui arrachèrent une grimace. « J'ai du choper une saloperie. - Ebola, sans doute. - Tu es d'un tel réconfort. » La main de Marge se posa sur son front dans une attitude maternelle inconsciente. Docile, Duncan se pencha légèrement en avant. Son mètre quatre-vingt-huit le rendait difficile à atteindre, surtout pour les femmes du gabarit miniature de Marge. La secrétaire ne devait pas mesurer plus d'un mètre cinquante, qu'elle compensait en portant la plupart du temps des talons vertigineux. Lorsqu'elle était venue travailler en ballerines, à la fin de sa dernière grossesse, Duncan avait remarqué avec amusement qu'elle disparaissait littéralement derrière les piles de dossiers qui encombraient son bureau. La petite main potelée quitta son front et s'empara de son poignet pour lui prendre le pouls. Marge n'avait que quarante-deux ans et en paraissait allègrement dix de moins, avec ses cheveux platine coupés au carré, ses tailleurs rose bonbon et ses joues rondes comme des pommes, mais tout, dans son attitude, était si maternel que Duncan ne l'avait jamais vue d'une autre façon. À vrai dire, elle lui rappelait sa grand-mère, une minuscule femme toute en tresses et en sourires qui passait son temps à lui cuisiner des sucreries. Le cœur de Duncan s'était brisé quand la vieille femme avait été emportée par le cancer, vingt-cinq ans plus tôt. Il n'avait que douze ans, à l'époque, mais il avait su depuis ce jour que sa vie ne serait plus jamais la même. Marge eut un claquement de langue fatidique. « Tu as de la fièvre, mon chou. Un bon 39 si tu veux mon avis. Tu devrais aller voir un médecin. » Le jeune homme grimaça, rejetant d'un geste de tête impatient les mèches rebelles d'un noir de jais qui lui tombaient sur le front. « C'est juste un coup de froid. J'ai pas besoin d'un toubib. Ça va passer. - Tu as ce qu'il faut pour te soigner ? Je peux aller à la pharmacie si tu … - C'est bon, t'en fais pas pour moi. - Un sirop ? Des pastilles pour la gorge ? - C'est bon, Ma'. Je t'assure. - Bon, céda-t-elle de mauvaise grâce. Mais appelle-moi si tu ne te sens pas bien. - Oui, Ma'. - Ne m'appelle pas Ma'. Je n'ai que cinq ans de plus que toi. - Pardon, Ma'. - J'espère que tu mourras dans d'atroces souffrances. - J'y compte bien. » Il déposa un baiser rapide sur le front de Marge et engouffra sa longue silhouette dans la minuscule cage d'ascenseur. Il eut le temps de voir la secrétaire lui jeter un œil inquiet au moment où les portes se refermaient. « Prends soin de toi ! » lui cria-t-elle. Pourquoi tout le monde tenait tant à ce qu'il prenne soin de lui, aujourd'hui, bon sang ? La Volkswagen noire était garée là où il l'avait laissée la veille, attendant sagement comme un chien fidèle le retour de son maître. La compagnie pour laquelle il travaillait n'employait que des véhicules noirs, imposants, aux standards bien au-dessus de ce qu'il pourrait jamais s'offrir. Les trois premières années, il avait conduit un minibus de huit places qu'il avait toutes les peines du monde à garer et qui lui donnait l'impression d'être au volant d'un corbillard. Avant cela, dans l'entreprise privée dans laquelle il avait fait ses premières armes, il avait été à bord d'une imposante Jaguar gris métallisé et de trois Limousines. La Passat qu'il conduisant maintenant était de loin la voiture qu'il préférait depuis ses débuts comme chauffeur. Sur la place voisine, une Estate clignota en émettant un bip de déverrouillage. « Même pas une tasse de thé ce matin ? fit la voix tonitruante de Ron depuis l'extrémité du parking. Tu te jettes directement dans la bataille, sans passer par la salle de pause ? Tu cherches à glisser ta sale tronche dans le cadre de l'employé du mois ? - Je suis tellement photogénique, ce serait dommage d'en priver l'univers, rétorqua Duncan en saluant son collègue. - Fais-toi tirer le portrait aujourd'hui, suggéra Ron en lui claquant amicalement l'épaule. Tu ressembles à Shelley Duval. » Ron était l'opposé radical de Duncan. Là où Duncan était grand, mince, pâle et brun, Ron était l'archétype même de l'écossais caricaturé dans les livres d'images. Presque deux têtes plus petit que son collègue, il était aussi deux fois plus large et arborait une impressionnante tignasse d'un roux flamboyant qu'il retenait généralement en un catogan un peu désuet. Donnez-lui un kilt et une cornemuse et vous aurez de quoi régaler un bus entier de touristes en mal de clichés, songea Duncan avec affection. Le jeune homme, d'un naturel solitaire et taciturne, n'avait pas une vie sociale très épanouie, mais Ron était pour lui ce qui ressemblait le plus à un ami. « Tu viens manger à la maison, ce soir ? proposa Ron. Fiona demande sans cesse de tes nouvelles. » Fiona, neuf ans, était la fille de Ron et de sa femme, Bonnie. Quand Duncan avait été embauché comme chauffeur de taxi dans la compagnie où travaillait Ron, celui-ci l'avait hébergé quelques temps quand le jeune homme avait du chercher un logement plus petit pour pouvoir payer les soins médicaux de sa mère. Fiona lui avait obligeamment laissé sa chambre, ainsi que l'une de ses licornes en peluche pour le consoler. Quand Duncan lui avait ramené une pleine boîte de chocolats Kinder pour la remercier, la fillette lui avait instantanément offert son affection éternelle. « Une autre fois, déclina Duncan. Je suis un peu patraque aujourd'hui. » Ron hocha la tête avec un sourire compatissant. « T'as vraiment une sale gueule, confirma-t-il. Fais attention à toi. » Bon sang, c'est une véritable épidémie.*** Sa onzième course fut un véritable supplice. Une femme était montée, harassée, portant un nourrisson étroitement serré dans ses bras qui vagissait de toute la force de ses poumons, escortée par un petit garçon de deux ou trois ans agrippé à sa jupe qui geignait plaintivement pour attirer son attention. Les hurlements des deux enfants lui avaient vrillé les tympans. Une terrible migraine commençait à lui marteler les tempes avec la violence d'une perceuse électrique. Il éteignit le taximètre en grommelant et rentra la voiture au garage. Il avait besoin d'une pause. Dieu merci, la bouilloire était encore chaude dans la salle de pause. Il se versa une généreuse tasse de thé brûlant et avala deux autres comprimés dans l'espoir de soulager son mal de tête. Il se sentait mal, fiévreux, nauséeux, et chaque inspiration lui donnait l'impression de respirer du napalm. Bon sang c'est sûrement la grippe. Je n'ai pas été malade comme ça depuis 1992. « Tout va bien, mon chou ? fit la mine inquiète de Marge en se glissant par l'embrasure de la porte. - J'ai connu pire, mentit Duncan avec un rictus résigné. - Arrête de jouer les durs à cuire, tu es malade comme un chien, le rabroua Marge. Tu devrais rentrer chez toi. Je préviendrais MacNeil. - Ça va, j'ai presque fini mon service, assura Duncan. Dans moins de trois heures, c'est le week-end. Je pourrais aller m'occuper tranquillement de mes microbes. » Il avala sa tasse d'un trait et se leva en repoussant sa chaise qui émit un couinement de protestation sur le lino. La pièce fit brusquement un bond inattendu quand il se releva. Il chancela, déséquilibré, clignant des yeux comme un ivrogne. « Pour l'amour du Ciel, Duncan, rentre chez toi ! lui intima Marge. Tu tiens à peine debout ! Tu es plus cadavérique qu'un clip de Michael Jackson ! - Plus que trois petites heures, insista Duncan d'une voix pâteuse. - Tu vas t'encastrer dans un pont. Couler dans le fleuve avec la voiture. Écraser une grand-mère innocente sur un passage piéton. - Je vais bien. Je t'assure. » Il se redressa, soulagé. Le vertige était passé. « Je me suis relevé trop vite c'est tout. - C'est très déraisonnable, soupira Marge. Tu vas contaminer tous tes clients. Ta voiture doit être un réservoir de germes pathogènes. - Je ne vais quand même pas garder tout ça pour moi, je ne suis pas un égoïste. » Il s'avança pour l'embrasser, elle le repoussa en riant, dressant ses doigts en croix devant elle comme un exorciste devant un démon. « Noli me tangere ! » menaça-t-elle en riant. Bon sang Marge avait raison, c'est de la folie de conduire dans cet état. Duncan clignait des yeux, les paupières brûlantes, luttant pour ne pas s'assoupir. Ou pire. Il ne se souvenait pas avoir déjà eu tant de fièvre, en tout cas pas depuis l'accident, dix-huit ans plus tôt. Il se promit d'appeler un médecin dès qu'il serait de retour chez lui. Il tendit une main tremblante vers le taximètre pour se mettre hors service et prit la route de la compagnie, roulant dix bons kilomètres heures en-dessous de la limitation, par prudence. Ses yeux larmoyaient tellement sous l'effet de la fièvre que le monde semblait englouti dans un vaste bol de gelée tremblotante. La petite route de campagne sur laquelle il roulait était fort heureusement déserte, et il se savait à moins de vingt minutes de l'entrée de la ville. Il pria pour que le trafic ne soit pas trop intense dans le centre-ville. Sa tête semblait sur le point de se fendre comme un fruit trop mûr. Il ne vit la berline noire que quand elle percuta violemment son taxi, directement sur la portière côté conducteur. Un bruit effroyable de métal compressé lui déchira les tympans une demi-seconde avant que son corps, à bout de force, ne sombre dans l'inconscience.
Bon, ce n'est qu'un premier jet, donc très très imparfait, mais ça donne un petit aperçu. _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Ven 6 Déc 2019 - 15:30 | |
| Réponse de la bergère au berger, lol ! Félicitations : parodier du Christophe Maé, c'est quand-même plus difficile que parodier du Higelin (la qualité d'écriture n'est pas la même au départ…) | |
| | | Donald S Canard Teigneux
Nombre de messages : 3351 Age : 46 Localisation : Pays des Abrincates Date d'inscription : 03/12/2010
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Ven 6 Déc 2019 - 18:36 | |
| cool!merci à toi, Yavie de nous donner un petit avant- goût de "Nobody"! l'ambiance sombre est trés bien rendue et il me tarde de connaitre la suite des mésaventures de ce pauvre Duncan! | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
Nombre de messages : 5573 Age : 37 Localisation : Je suis partie du principe, mais je ne suis pas encore arrivée à mes fins Profession : Autrice (si, c'est un vrai mot) Loisirs : Ecouter mes cheveux pousser me demande déjà pas mal d'énergie Date d'inscription : 21/10/2005
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Ven 6 Déc 2019 - 21:17 | |
| - Voyageur Solitaire a écrit:
- Félicitations : parodier du Christophe Maé, c'est quand-même plus difficile que parodier du Higelin (la qualité d'écriture n'est pas la même au départ…)
Ah on part de très haut, de très haut ... Le texte, la musique ... Parvenir à faire 468 chansons sur la même grille d'accords, c'est pas donné à tout le monde. Ne rendons pas à César ce qui ne lui appartient pas - Donald S a écrit:
- cool!merci à toi, Yavie de nous donner un petit avant- goût de "Nobody"!
l'ambiance sombre est trés bien rendue et il me tarde de connaitre la suite des mésaventures de ce pauvre Duncan! Merci beaucoup ! Ton retour me fait très plaisir _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
| | | Yavanna Patrouilleuse au pays des poneys mangeurs d'arcs-en-ciel et des moutons irlandais alcooliques
Nombre de messages : 5573 Age : 37 Localisation : Je suis partie du principe, mais je ne suis pas encore arrivée à mes fins Profession : Autrice (si, c'est un vrai mot) Loisirs : Ecouter mes cheveux pousser me demande déjà pas mal d'énergie Date d'inscription : 21/10/2005
| Sujet: Re: National Novel Writing Month Mer 4 Nov 2020 - 17:48 | |
| Et voilà, c'est de nouveau la période de l'année idéale pour se lancer le défi d'écrire en 30 jours un roman de 50 000 mots ! Certain(e)s d'entre vous en seront, cette année ? Histoire de se soutenir en bons writing buddies. J'ai démarré dès le 1er novembre, j'ai fait des stocks de thé, de shortsbreads, de dattes et de beurre de cacahuètes, programmé ma playlist Deezer, je pédale un peu dans la semoule pour trouver du temps, mais ça fait partie du défi. N'hésitez pas à m'ajouter si vous vous lancez dans l'aventure (je suis Selina Grayson sur le site) _________________ Ce que beurre et whiskey ne peuvent soigner est incurableProverbe irlandaisBeware of Space Sheep | |
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