C'est avec quelque appréhension que j'ai lu cet ouvrage, après ma morne expérience liée à cet auteur (cf la statuette brisée).
Au début, on tourne la loterie du hasard pour savoir pour quelle raison l'ami Sherlock ne peut gérer l'affaire du moment, et cette fois-ci, le numéro tiré est celui de la grippe carabinée ! Ayant reçu un mot désespéré d'un potentiel client priant Holmes de le retrouver quelque part à Londres, c'est VOUS qui vous rendez à l'endroit et l'heure dits...
Juste à temps pour assister au meurtre sauvage du commanditaire ! Seul indice : un papier avec trois noms, qui, on le découvre rapidement, sont ceux de clochards morts récemment (une seule catégorie de relations peut vous rencarder là-dessus, à défaut, ça ne change rien, sauf à se faire humilier par Lestrade qui lui a les infos).
A notre brave avatar anonyme, donc, qui se morfondait dans son luxe de dandy désœuvré, de démêler l'affaire !
Enfin, démêler, c'est un bien grand mot. Le système des pistes est en effet définitivement parti prendre des vacances en Amérique du Sud et si, certes, deux tests réussi m'ont mis sur les rails, je n'ai guère eu l'impression que le livre cherchait à nous mystifier.
Tout au plus, après avoir notamment interrogé des démunis, sera-t-on ralenti dans notre recherche de la vérité, mais ne vous attendez ni à un récit haletant, ni à une enquête riche en rebondissements.
Les problèmes sont les mêmes : des compétences sous-exploitées et ne menant pas nécessairement à des avancées pertinentes, un livre peu épais avec nombre de paragraphes plutôt brefs, et avec Blayo, un style d'envergure donnant une aventure assez plate.
Pourtant, le thème retenu était intéressant et aurait pu mener à une véritable descente dans l'horreur, motivée par un but pourtant non maléfique, toutefois frappé au coin de la folie. Le tout est hélas traité trop rapidement, sans trop d'affect, la fin manquant de "clôture émotionnelle", on arrête un monstre et notre héros pense déjà à la prochaine affaire...
Je pense que la couverture est également un peu fautive : avec l'éponyme docteur si intéressé par un cœur, lorsqu'on sait très rapidement que les cadavres en étaient dénués, il n'y a pas un effort intellectuel colossal pour additionner 2 et 2 : autant pour le côté mystérieux !
Celui s'effondre encore plus lorsqu'on apprend une certaine chose sur un proche du docteur en question...
Je pense sincèrement qu'avec une plume plus experte et même sans forcément ajouter l'appareillage ludique, il y aurait de quoi livrer un polar saisissant. En l'état, une seule lecture s'avère bien suffisante.
10/20