Vos critères de notations

Qu'est-ce que vous cherchez dans un livre dont vous êtes le héros ? Quel aspect vous semble plus important qu'un autre ?

Qu'est-ce qui fait que vous allez mettre à tel livre un 15 et à un autre un 8 ?

Personnellement, ces trois critères sont les plus importants :

La narration :
La façon dont l'auteur nous plonge dans le récit, l'ambiance. Critère très important selon moi car nous jouons le premier rôle dans l'histoire.
Un histoire très classique peut être sauvée par une bonne narration. Le tombeau du vampire (dragon d'or) est juste un énième donjon, porte, monstre certes. Cependant, la narration rend cette histoire classique très agréable à lire. En contre exemple, nous avons le mercenaire de l'espace qui a pour thème la science fiction, thème peu utilisé, qui se vautre royalement à cause de ses paragraphes courts pauvre en description.

L'histoire

Les différentes péripéties de notre voyage, notre but, qui nous incarnons... Le kill the sorcerer/undead est malheureusement très répandu dans les livres jeux. Je recherche le petit plus qui vient pimenter l'aventure : lever une armée d'êtres magiques dans le maître des rêves, incarner un monstre mystérieuse dans la créature venue du chaos, un combat scénarisé contre un cyclope dans défis sanglants sur l'océan, etc... Tout ce qui peut rendre un livre mémorable.

La difficulté

Ni trop difficile, ni trop facile. Trop facile, le livre est vite fini et reste prendre de la poussière dans la bibliothèque. Trop difficile, je suis tenté de tricher pour abréger l'aventure. Je mets ce critère derrière les deux autres. Je pardonne au manoir de l'enfer sa grande difficulté par exemple. Par contre, ma tolérance au challenge ardu a ses limites. J'ai aimé lire le pirate de l'au-delà mais je ne trouve pas que c'est un bon livre jeu car trop difficile, trop de morts injustes et trop de lancer de dés menant à la mort en cas d'échec.

One true path ou multiple path ?
Je m'en fous un peu. Les deux genres ont leurs qualités et leurs défauts. Si je dois choisir un genre, je dirais carte (quête du graal ou défis et sortilèges). Cela permet de choisir dans quel ordre on fait son aventure.

Les autres critères qui font monter ou baisser la note :
Les plus :
- les interactions avec les pnj. Il est toujours intéressant d'avoir quelqu'un qui nous parle plutôt que de taper toujours du monstre. C'est toujours mieux de taper le bout de gras avec le boss avant de se foutre sur la gueule. Le must est d'avoir un ou plusieurs compagnons de voyage, d'apprécier leur compagnie et d'espérer qu'ils feront le reste du voyage avec nous (RIP Ouisti, j'espère que tu es au paradis des singes).
- les choix de moralité : avoir le choix d'être un saint ou une ordure, c'est toujours un petit plus.
- le final épique : ce qui se passe avant d'affronter le dernier ennemi, un course poursuite, un combat contre des sbires, un duel de magie.

Les moins :
- le one true path moins passionnant que les chemins alternatifs, je pense à toi, la citadelle du chaos.
- les incohérences : les petits détails qui gâchent le récit. Pourquoi Zagor garde-t-il l'objet capable de le tuer dans son labyrinthe ? Comment l'aventurier sait il que de la poudre de sabot de minotaure est efficace contre les créatures se transformant ?
- L'être invincible, tellement fort qu'il est impossible de le battre, une sorte de Mary Sue monstrueux : les ganjees, Zerodieu...
- le labyrinthe : une série de paragraphes courts qui se résument à tourner au nord, au sud, à l'est ou à l'ouest. Bof, bof, je n'ai jamais pris de plaisir à errer dans des lieux vides.

Histoire: Il faut que j'accroche à la thématique de l'AVH/LDVELH. Je peux lire du très contemporain mais je n'aurais pas tendance à lui accorder une bonne note...

Règles: Des règles originales sont toujours un plus, mais des règles DF adaptées pour éviter les défauts inhérents aux premiers bouquins me vont très bien.

Jouabilité: Il faut que l'oeuvre autorise des relectures intéressantes; un OTP tordu nécessitant 25000 objets obligatoires pour en venir à bout sera systématiquement sacqué... (toute ressemblance avec un auteur historique de LDVELH n'est pas purement fortuite...)

Illustrations: facultatif dans une AVH, il est essentiel pour moi dans un LDVELH afin de participer à l'immersion du lecteur. Elles peuvent relever un LDVELH moyen (le SOrcier de la Montagne de Feu) ou achever de le décrédibiliser (Paul Vernon, si tu m'entends...)

Difficultés: L'oeuvre doit offrir un panel de difficultés variées. Je ne suis pas contre du très ardu, à condition que cela soit justifié. La difficulté peut mettre être un facteur de réalisme (un LDVELH sur la Résistance ne saurait être une partie de plaisir)

Ambiance: Essentiel. Si on s'ennuie comme un rat mort, je ne suis même pas certain de terminer le bouquin.

Style: Là aussi, le lapidaire qui abuse du "être", "avoir" et "faire" se verra très rapidement diriger vers la sortie la plus proche

Personnages: Des PNJ bien campés, avec un minimum de relief, favorisent l'immersion et constituent aussi un critère déterminant.


Faits marquants:x...

Ce qui va me botter en premier lieu c'est d'avoir une vraie FA qui serve comme feuille de route, qu'on ne soit pas face à un livre-jeu déguisé en roman avec peu de réels choix qui influent sur l'histoire.

tous les éditeurs se mettent aux livres-jeux, mais ce qui fait la vraie différence, c'est une feuille d'aventure digne de ce nom comme le dit Lowbac.
90% des livres qui sont publiés de nos jours sont destinés à des enfants : il n'y a pas de combats et dans beaucoup de cas, pas de règles du jeu non plus !

Parce que dans un bon livre il y a forcément des combats ? Ce sont les jets de dés qui font l'intérêt du livre ?

cdang a écrit:

Parce que dans un bon livre il y a forcément des combats ? Ce sont les jets de dés qui font l'intérêt du livre ?

Non pas forcément mais dans les ldvelh de l'époque les combats étaient incontournables. Je ne sais pas si ca existait un ldvelh sans combat d'ailleurs...

Pour ma part, je ne suis pas persuadé que des combats, règles ou feuilles d'aventure soient nécessaires pour faire un bon livre-jeu, selon le gameplay choisi. Fleurir en Hiver en est un parfait exemple.
(il y a certes une petite feuille d'aventure à suivre selon certaines règles, mais pour certains passages uniquement, sans faire mention des codes à noter au fur et à mesure de notre avancée)

Sinon je rejoins plus ou moins Vicabouc et vador59.
Aussi, j'ai peut-être une préférence pour les chemins et fins multiples et apprécie peu la chance, le hasard.
Cela-dit, parfois à petites doses, ça passe bien.

Le visuel est aussi important pour moi.
Que les images soient toutes dans le même style et respectueuses du paragraphe concerné (se trouvant sur la même double-page (le numéro du paragraphe concerné dans un coin pouvant être une bonne idée), immersives (pas de signature entre autres) et non passe-partout), que les choix soient notés en gras, que la mise en page soit correcte, que ce ne soit pas bourré de fautes, etc.

C'est toujours sympa quand il existe plusieurs fins (de la bonne à la plus décevante ^^)

Le tout premier critère que je vais prendre en compte, c'est la qualité d'écriture.
Le second, c'est la cohérence du monde et de l'histoire.
En troisième, l'aspect "jeu" (histoire que ce ne soit pas juste un roman déguisé).

En plus de ces trois éléments, certaines spécificités du livre peuvent me rebuter ou m'enthousiasmer - l'originalité d'un concept, l'ambition montrée, la dose d'humour, la difficulté, etc. Selon le cas, elles peuvent n'être qu'un point de détail, ou complètement changer mon appréciation (par exemple La Griffe de Melchor avait une écriture passable et certaines incohérences vraiment importantes, mais l'ambition et la liberté d'action m'en ont fait un gros coup de coeur ; Labyrinthes a une difficulté ignoble, mais l'écriture et l'immersion sont telles que cela n'a pratiquement pas influé sur mon appréciation).

Histoire: Pas forcément primordiale. Si c'est bien écrit, immersif, une histoire banale ou un scénario basique peut emporter mon adhésion.

Règles: Simples, fluides, ils ne faut pas qu'elles viennent briser le rythme d'une histoire prenante. Originales, pourquoi pas mais passer une heure à chercher dans un tableau les dégâts occasionnés par une dague d'obsidienne sur un plastron d'écailles de pangolin usé, non.

Jouabilité: Je dirais plus "rejouabilité". J'estime une AVH, un LDVH réussi(e) quand j'ai envie de le relire, de prendre un autre chemin, de faire un autre choix, de le feuilleter pour le plaisir. Et surtout, quand j'ai l'impression de découvrir un autre chemin, une autre possibilité que je n'avais pas vu malgré de nombreuses relectures. Si j'ai l'impression d'avoir tout vu et tout lu au bout de ma première lecture, ça ne m'intéresse pas, aussi bon soit le bouquin.

Illustrations: Facultatif. Je préfère pas d'illustrations plutôt que des illustrations de merde. Désolé pour ses fans, mais John Blanche m'a gâché la lecture de Sorcellerie !

Difficulté: Pas primordial. Le style et l'immersion passent avant. Si c'est un LDVH facile mais super bien écrit et prenant, je me dirai : "bon, c'est un peu dommage mais c'est pas grave". La difficulté aurait tendance à me stimuler, me donner envie de le réussir rien que pour me dire : "Putain, j'y suis quand-même arrivé !" Mais faut pas que ça paraisse impossible non plus… Et là aussi, faut que ça soit bien écrit et immersif. Si c'est mal écrit, pas crédible et en plus trop dur, sans moi.

Ambiance: Primordiale. Immersive, envoûtante, prenante, flippante, dérangeante… Peu importe à partir du moment où j'y crois, où je suis dedans. A partir de ce moment là, le livre peut avoir des défauts, pour moi c'est quand-même gagné à 70% on va dire.

Style: Texte SMS, non merci. Un vocabulaire adapté à l'aventure, aux lieux, aux circonstances, est un gros plus (domaine marin, médical ou autres par exemple). Le bon mot à la bonne place, c'est redoutable. Ne pas parler d'un bananier dans une forêt écossaise ou d'un tigre en Afrique… Pareil pour les PNJ et leur langage : un ruffian attablé dans une taverne sordide ne parlera pas comme un érudit calfeutré dans sa tour d'ivoire.

Personnages: Pas de clones. Chaque PNJ doit avoir son physique, son caractère, son histoire, sa personnalité. Pas de personnages mal amenés surtout, le PNJ doit avoir une raison d'être là, d'agir comme il le fait.

Originalité : Primordiale. Sortir des clichés usés jusqu'à la corde, du magicien vieux et cagneux en robe étoilée et chapeau pointu, du nain grognon qui boit de la bière et de l'elfe délicat qui joue de la harpe. Proposer des paysages inhabituels, des civilisations originales, des mondes fabuleux… Des salauds, des personnages ambigus, avec leurs forces et faiblesses, des histoires inattendues, des noms propres originaux, exotiques… Transporter, faire rêver, dépayser… Incarner un anti-héros, un salaud, un type banal projeté dans cette aventure malgré lui… Sortir des sentiers battus.
Sans tomber dans l'excès non plus avec les aventures d'un elfe albinos et métis issu d'un père alcoolique ancien acrobate de cirque ambulant et d'une mère pensionnaire de maison close reconvertie dans la prêtrise et qui se révèle bipolaire suivant les phases de la lune...

Pour donner une note je vois plus la globalité, mais j'ai quand même deux critères importants !

- La narration et le style d'écriture : On est d'accord qu'un livre trop peu décrit pourrait pénaliser l'immersion du joueur dans l'histoire (Dans la deuxième partie du SDLMDF on se retrouve un moment avec des paragraphes à la suite qui proposent 4 choix : N, S, E ou O, sans aucune description. La première fois que je l'ai lu je n'ai pas cartographié, j'avais l'impression de déambuler en rond dans des couloirs vides... Heureusement, ce n'était qu'une petite partie de l'aventure). Mais dans l'autre sens, un livre trop décrit pourrait déséquilibrer le côté aventure en donnant l'impression que la narration est prépondérante et faire finalement passer les choix du lecteur au second plan

- Ambiance et cohérence de l'univers: C'est vital. Sans ambiance, sans cohérence on ne pourra pas accrocher à l'univers. Il faut une vraie ambiance qui puisse générer des émotions chez le lecteur, il fait une cohérence au niveau des endroits visités, au niveau des rencontres, des bestiaires, ... pour que le joueur puisse laisser filer son imagination sur la même ligne durant sa lecture, sinon on le perdra. Pour exemple, voir ma critique de l'épreuve des champions, ce livre c'est tout ce qu'il ne faut pas faire...


Si un livre a réussi ces deux critères, il a des grandes chances d'avoir une bonne note


Après il y a d'autres critères, moins importants :

- Le système de jeu : Un système hyper simple comme les premiers DF est efficace, mais j'apprécie aussi les aventures avec des règles ou un système de jeu amélioré, du moment que cela ne devienne pas une usine à gaz. Le système des sorts de la série Sorcellerie est tout simple mais qu'est-ce qu'il est efficace.
Dans le système de jeu j'adore aussi le côté énigme qui laisse le lecteur comme le serait son personnage. Style le parchemin du dernier serpent dans les 7 serpents. Ca fait appel à l'observation et la jugeote du lecteur. Il doit faire son choix et se diriger sans avoir de "roue de secours" avec les liens vers les autres paragraphes qui feraient comme un QCM

- La difficulté : Mal dosée elle va frustrer le joueur. Trop simple, il serait déçu de finir le livre si vite. Trop ardue, ce serait usant. Après on peu aimer le OTP qui obligent les joueurs à lire 20-30 fois en cartographiant pour avoir ne serait-ce qu'une chance d'aller au bout (Coucou M. Ian L. ^^) mais franchement faut être maso...

- La liberté : J'adore les livres qui donnent un grand sentiment de liberté au joueur. L'exemple ultime c'est les cartes dans les Quêtes du Graal, qui permettent au joueur d'explorer les lieux dans l'ordre qu'il veut (c'est peut etre un système comme cela qu'il manquait à RDV avec la M.O.R.T. pour être un hit..). Mais j'adore aussi les livres qui donnent aux joueurs plusieurs choix significatifs qui ne l'empecheront pas de finir le livre. Prenez les 7 serpents par exemple, vous avez plein de choix possibles, pleins de lieux à visiter et au final à une exception près (il faut aller récupérer l'objet pour le passeur) où que vous passiez vous pouvez finir le livre... Ca fait plusieurs occasions de le refaire.


Enfin, il y a des critères vraiment peu importants :

Le thème : ma préférence irait vers le médiéval-fantastique, mais même si je n'accroche à la thématique, si l'univers est bien décrit et que l'immersion se fait je fait abstraction du thème. Un peu comme RDV avec la M.O.R.T. : Je ne suis pas vraiment fan de super-héros et pourtant j'ai bien aimé (l'univers est bien décrit, le système d'enquetes avec les indices bien pensé, il ne manque peut etre qu'un peu de liberté)

Les illustrations : Oui c'est souvent joli, mais pour moi l'immersion se fait par le texte. Des illustrations moyennes n'égratineront pas une super narration, et au contraire des illustrations majestueuses ne rattraperont jamais un texte médiocre

un livre trop décrit pourrait déséquilibrer le côté aventure en donnant l'impression que la narration est prépondérante et faire finalement passer les choix du lecteur au second plan

Perso, je préfère les livres où la narration est la plus travaillée - se rapprochant des romans en un sens - comme Les Messagers du temps ou Loup*Ardent. Ceci étant dit, j'avoue tricher car les règles du jeu de ces deux séries sont bancales.