La maison des horreurs : le manoir de l'enfer 2

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l'adaptation en livre chez Megara

Critique

Cette "préquelle" (œuvre littéraire traitant de faits antérieurs à une œuvre déjà existante, en l’occurrence le manoir de l'enfer) de Gaëtano Abondanza et traduite de l'Anglais par The Oiseau m'a impressionnée par son ambiance "épouvante".

Je n'avais pas autant accroché à une histoire depuis longtemps.

Cette AVH de 400 paragraphes (mais ne se terminant pas au 400) n'est pas aussi diabolique que son aîné, mais son point fort réside dans son ambiance : on ressent bien l'atmosphère mystérieuse et oppressante du lieu, et les rencontres sont vraiment marquantes : le compte Pravemi d'Orvietto et son majordome d'Onoffrio, Cassandra (qui n'a rien à envier à Katarina du vampire du château noir), la stringiamano (aussi embêtante que la dague assassine des chevaliers du destin et clin d’œil à la famille Adams), les 2 enfants et leurs histoires (flippant), le tifoso (supporter italien de football !) dont les aficionados reconnaitront le club (qui est surement le club de cœur de l'auteur) à ses couleurs de vêtements, le tableau (génial), l'homme fou...

Tout cela avec une "touche italienne" (bon nombre de salles portent un nom italien). L'aventure a peut être été écrite en italien à la base puis traduite en anglais, ou l'auteur d'origine italienne a peut être écrit celle ci en Anglais mais en y apportant sa touche personnelle liée à ses origines.

Clins d’œil au manoir : on retrouve le pendu, le bossu Shekou ainsi qu' un mot destiné à Lord Kelnor, et la secte satanique. Pas de Mordanna, mais une autre personne à retrouver....On commence également sans arme, et avec un total de peur à ne pas égaler ou dépasser.

Pour autant, l'auteur ne s'est pas laissé aller à une vulgaire copie du manoir. Il a innové en nous proposant une arme inédite à celui-ci (il a du lire Howard, les fans comprendront), et nous propose une fin aussi surprenante mais différente de celle du manoir (les protagoniste ne sont plus 2 mais...3).

Il vous faudra un mot de passe (dont 3 s’avèrent faux), 2 renseignements vitaux, ainsi que 4 objets obligatoires. Chambres secrètes et mots codés au programme.

Un souci cependant : pour obtenir un certain objet vital

Spoiler:

, il vous faudra obtenir un renseignement tout aussi vital :

Spoiler:

Le problème est que celui-ci ne peut s'obtenir que par une décision contre intuitive. Autre souci : ce renseignement peut aussi se trouver seul, car il correspond à la valeur numérique d'une autre réponse, en l’occurrence

Spoiler:

En résumé, une bonne et difficile AVH d'épouvante (compter une centaine de paragraphes pour la terminer), vraiment réussie, qui dame le pion à bon nombre de LDVELH insipides, malgré une jouabilité un peu simpliste (on tente seulement sa chance à 2 reprises et aucun test d'habileté).


Au niveau des erratas, j'en ai relevé deux : au paragraphe 221, on nous demande de nous rendre au 274. Il faut lire 374.

                                                        : au paragraphe 384, on nous demande une boite en bois. En fait, il s'agit de la boite à bijoux du 108.


Je ne sais pas si on peut noter les AVH, mais je lui donne la note de 16/20.

Je l'avais lu il y a 7 ou 8 ans et c'est vrai que c'est une avh réussie, qui fait honneur Au Manoir de L'Enfer. 3 passages dont je me souviens encore  : le tifoso, le tableau, et la fameuse stringiamano. On retrouve d'ailleurs cette dernière dans la 4è édition du jeu de plateau Talisman. Est-ce vraiment une invention de la famille Adams, ou existait-elle antérieurement ? Mystère.

Très bonne avh.

Lue également l'année dernière (je crois?) : les références italiennes ne m'ont pas choqué à cause du nom Pravemi qui crée le lien avec le manoir 1.

Une excellente AVH, à recommander pour ceux qui l'ont ratée !

VIK a écrit:

Est-ce vraiment une invention de la famille Adams, ou existait-elle antérieurement ? Mystère.

La première apparition de cette "chose" remonte à la fin des années 30. Les personnages de la famille Adams viennent à la base de bandes dessinées créées par Charles Addams (qui donna son nom à cette famille). En plus, l'ambiance du manoir des Adams colle bien au manoir d'orvietto.

Bon, puisque tout le monde est unanime, je vais m'y mettre à celle-là. Je ne sais pas pourquoi je ne m'y étais jamais intéressée avant.

Le plaisir de lecture a quelque peu été gâché par le fait de devoir lire cette AVH via l'ordi. Quelle galère de devoir se rendre à chaque paragraphe avec la souris !

Si au moins on pouvait avoir accès aux divers paragraphes seulement en cliquant dessus (ça devrait être obligatoire pour les longues AVH).

Et puis sortir via l'imprimante les 400 paragraphes, papier et encre vachement sollicités....

Je préfère de loin avoir un livre entre les mains, ça va plus vite.

Critique

Une vieille AVH écrite par un auteur italien et traduite par Oiseau, en hommage au Manoir de l'Enfer. D'ailleurs son sous-titre est le Manoir de l'Enfer 2 (bien que temporellement, il se situe avant le premier, une préquelle donc).

Ma première réaction au début de l'aventure fut la déception. Il s'agit d'une volonté de faire revivre le célèbre LDVELH de Steve Jackson à ceux qui l'ont adoré, OK. Mais que le scénario est calqué sur son modèle!

Même situation initiale de voiture en panne, même couple Maître/Domestique, même salle à manger de départ, même chambre à coucher où il ne vaut mieux pas rester, la liste est encore bien plus longue. Pire : mêmes choix à effectuer comme celui de la boisson d'accueil!
L'analogie est à son paroxysme et ce vibrant hommage aurait pu laisser penser à un manque d'inspiration, voire à une certaine facilité. Surtout quand on se rend compte que plein de paragraphes conduisent à des renvois uniques inutiles, à se demander si l'auteur ne l'a pas fait sciemment pour réussir à atteindre le seuil des 400 paragraphes...
Heureusement, il y a un mais.

Le mais, c'est que l'auteur est encore plus doué que Jackson pour installer une atmosphère inquiétante et lugubre, pour décrire et faire vivre les séquences d'épouvante qui jalonnent le manoir. Non pas que les idées soient plus originales (quoique la chambre avec les deux enfants est très bien trouvée) mais elles sont exploitées de bien meilleure manière. Là où le  Manoir imposait une chouette illustration et un malus de PEUR pour faire monter la tension, la Maison propose au héros des choix cruciaux s'étalant sur plusieurs paragraphes afin de mieux développer chaque passage.
Résultat, l'ambiance est au rendez-vous. On se prend au jeu, on entre dans l'histoire et on prend aussi plaisir à découvrir les différents passages même si on se doute qu'ils sont mauvais pour nous (le rituel du sacrifice)
En clair, c'est bien écrit!

Niveau jeu ça se défend très bien également.
J'ai quand même regretté que ce soit un peu plus linéaire, moins labyrinthique que le Manoir. Mais les indices sont bien cachés, progressivement distillés et donnent envie de relever le challenge. C'est un One-True-Path mais plutôt intelligent et sans mort injuste. Hormis un test de chance vers le départ à réussir obligatoirement, les épreuves ou combats à quitte ou double ou trop difficiles sont rares voire absents. La Peur ne représente pas l'obstacle ludique terrifiant du Manoir (ici elle ne m'a jamais été fatale).
J'ai terminé l'aventure à mon onzième essai. C'est difficile mais vraiment rien d'insurmontable.

Le final quant à lui est plaisant, différent juste ce qu'il faut avec une conclusion satisfaisante.
Ceux qui ont aimé le Manoir de l'Enfer trouveront donc leur compte avec la Maison des Horreurs. La difficulté est moins grande, la durée de vie inférieure, il n'y a pas les fameuses illustrations mais le style meilleur compense bien tout ça.

Je viens d'apprendre que l'auteur de cette avh, Gaetano Abondanza, a également ecrit le Tin man games no 9 intitulé "sultans of Rema".

Je me demande si je ne l'ai pas lue sur Ios celle là... où l'on joue un mec emprisonné pour combattre dans les arènes, qu'on s'évade à plusieurs puis qu'on cherche à retourner chez soi?

Je ne sais pas je ne l'ai pas jouer, juste lu l'info.

A présent dispo sur le site de Megara, avec illustrations d'Océane Ghattas.

Je viens de le terminer et je suis moins enthousiaste que la plupart des lecteurs. Du côté des points positifs, il y a bien entendu le bonheur de lire une aventure en lien avec ce monument des Livres dont vous êtes le héros.

Le style n’est pas mauvais, bien qu’il y ait plusieurs erreurs de syntaxe et de traduction. On peut en effet trouver plusieurs confusions liées aux faux amis italiens, par exemple le mot figure employé à la place de silhouette (une figure se tient au loin) ou des locutions inappropriées (vous attendez pendant quelques moments, vous voyez dans la distance au lieu de au loin). Rien de catastrophique, mais ça peut heurter les puristes du français.

Les trois gros points noirs sont les suivants : premièrement, en voulant rendre hommage, l’auteur nous présente une copie beaucoup trop proche et au final peu originale. Pour cette raison, je déconseille la lecture de ce livre à ceux qui ne connaissent pas le Manoir de l’Enfer (un comble pour un préquel…).

Deuxièmement, la difficulté de l’aventure est ridiculement élevée. Le scénario fait comprendre rapidement au joueur qu’il s’agit d’un one true path et naturellement on se met à fouiller toutes les salles, afin de ne pas manquer l’élément essentiel de l’histoire. Conséquence : on meurt tout le temps. Et il n’y a aucun indice nous permettant de déterminer s’il serait sage d’examiner le lit plutôt que le bureau, de jeter un œil au vase plutôt qu’au tableau.

On se lasse donc assez vite du manque de fair-play de l’auteur, qui nous force à recommencer l’aventure une bonne douzaine de fois. En revanche, il est assez simple de dresser une carte de la maison et de reprendre l’exploration, les combats obligatoires étant rarissimes.

Troisièmement, l’illustration de la couverture n’a aucun rapport avec l’histoire et – encore plus problématique – les illustrations intérieures (pas terribles) n’ont elles non plus aucun lien avec le jeu !

Au final, la Maison des Horreurs semble destinée aux plus grands fans du Manoir de l’Enfer et aux joueurs qui aiment explorer tous les recoins d’un donjon. Parce que ce livre n’est pas autre chose qu’une suite de « Vous avancez dans le couloir, une porte s’ouvre à votre gauche. » Vous explorez ladite pièce en exploitant toutes les options (comment faire autrement dans un one true path), vous subissez de ce fait d’énormes dégâts (surtout en Peur, avec un système identique à celui du Manoir) et vous notez sur votre plan l’intérêt de la salle avant de recommencer la même chose une page plus loin.

Le livre n’est pas mauvais, mais il souffre de défauts importants à mes yeux.

13/20

Difficile pour moi de juger ne l'ayant pas lu.

Je reviens toutefois sur une de tes remarques, à toi de me dire si j'ai raison ou tort :
Deuxièmement, la difficulté de l’aventure est ridiculement élevée. Le scénario fait comprendre rapidement au joueur qu’il s’agit d’un one true path et naturellement on se met à fouiller toutes les salles, afin de ne pas manquer l’élément essentiel de l’histoire. Conséquence : on meurt tout le temps.

Pour moi, c'était déjà le cas dans l'original ! Le Manoir de l'Enfer est un one true path diabolique (non j'ai pas dit infernal...) et beaucoup ne comptent plus le nombre de fois où ils ont tourné en rond, ayant même l'impression d'être bloqué, d'avoir raté quelque chose, et refaisant toutes les salles une par une. Quant à la difficulté, celle du livre original était plutôt relevée aussi il me semble, rien que le système des points de peur abrégeait rapidement notre existence.

Sinon, pour les illustrations pas terribles, étant donné que j'ai toujours trouvé les originales terriblement moches, ça, c'est pas un problème...

Pour les illustrations, c'est plus grave que ça : elles n'ont aucun rapport avec le livre (en plus d'être moches).

Pour la difficulté, je suis d'accord, la difficulté est ridiculement élevée dans l'original aussi (c'est pour moi son seul défaut). Mais c'est un reproche que beaucoup font au manoir depuis toujours, l'auteur aurait dû en tenir compte car, quitte à imiter (pour ne pas dire copier) l'original, autant en corriger les défauts.

L'original de Jackson donnait la part belle au cognac !

Une avh que j'ai imprimée il y a longtemps à la fac. 
J'en garde un bon souvenir mais, bon sang, que c'était dur...