Alors, faute d'une section critique vraiment destinée à la BD (pour autant que j'aie pu voir en parcourant l'arborescence - je me goure peut-être), je poste mon FEED ici.
Un feed sur un livre de Fitz, un
feedz, quoi.
Oui, je sais.
L'OBJET LIVREPetit volume rigide, belle couverture avec un croissant de lune, un personnage emo au design intrigant mais classieux (à elle seule, sa coupe de cheveux nécessite la présence constante d'un familier pourvu d'une bombe de laque dans chaque patte) et, justement, un familier. Un... cochon avec des ailes. Ouaip. Ouvrons et feuilletons.
Le format réduit du volume rend sa manipulation facile mais nécessite de regarder les planches de près (ou alors j'ai la vue qui baisse) : le format à 2 strips par planche me paraît le meilleur pour cette échelle (même si parfois, pour du paysage, le 4 strips convient fort bien : par ex
65-
66). Le trait est radicalement différent de celui de
Captive ou des divers
Sherlock de Makaka. Certains personnages ont des traits très manga (
34), d'autres ont une esthétique très particulière et torturée. Torturé, c'est le mot : la plume du dessinateur oTTami danse le twist, elle tord les traits comme à plaisir. Ce qui est une manière de rendre visible l'âme torturée du héros, un démoniste à l'âme chargée de nombreux points de NOIRCEUR. Les teintes pastels des cases champêtres ou même de la Combe du Chaos sont par contre curieuses. En contraste, les scènes d'action et les apparitions démoniaques sont riches en hémoglobine et en anthracite.
Les noms des personnages bourrés de consonnes, les caractères cyrilliques du
274 laissent deviner une influence secrète et bulgare.
L'HISTOIRELa couverture fait bien son job : titre et image permettent de suite de deviner qu'on jouera un adepte de la magie noire. La 4ème de couverture et l'intro en quelques planches bien troussées, confirment et précisent. Notre quête sera de trouver et tuer une prêtresse qui a déplu à notre démon tutélaire, et la récompense sera l'accès à des arcanes supérieures. En parlant de l'intro, celle-ci multiplie les angles et points de vue, ce qui rend le récit vif et alerte.
On sait pour le moment peu de choses du héros qu'on joue, mais on apprend vite qu'il a un frère haut placé et une soeur avec qui il est plus ou moins en conflit. Ce n'est pas un guerrier : soit il envoie son familier faire la sale besogne (tuer, torturer) soit il utilise la magie. Il devra souvent fuir.
Le cadre est méd-fan, un empire un peu bucolique (les geôles impériales le sont moins).
Gare aux chemins, on y croisera des créatures variées et des chasseurs de mages reconnaissables à leurs armures dorées. Ou leur absence d'armure, certains faisant le choix du topless (
261) comme les
Chevaliers du Zodiaque. D'une manière générale, la pureté semble associée tantôt à la couleur dorée, tantôt à la nudité masculine (chevaliers, l'apprenti jardinier du
293) ou au drapé féminin.
CDZA, maison 10 : le chevalier du dragon nous révèle le secret de sa force.
Les commerçants sont tous représentés bouffis, avec d'énormes sourires aux dents en dominos, trop brillantes pour être honnêtes (
56,
213). Il y a un jeu marrant sur l'échelle de représentation au
19.
Mais je m'égare, puisque je parle de l'esthétique au lieu de raconter. Bon, pour gagner le monastère où on trucidera notre cible, on parcourra une carte du nord au sud, classique. Deux voix principales, l'une m'ayant paru être la voix facile et rapide, l'autre plus complexe dans son déroulé et dans ce qu'elle révèle du background, et pouvant amener à un changement d'alliance de notre héros. Il y a d'ailleurs deux fins très opposées, chacune facilitée par une sous-quête donnant accès à un objet magique distinct.
SCENES MEMORABLESLa mort de la chasseuse de mages Olga, qui perd enfin son masque d'or (
231). Les bêtes nécromantiques (
240). Un chasseur porte-flingue comme dans le film
Van Helsing (
125,
130). La manière de convaincre la tatoueuse de faire son boulot (
176). La confrontation avec la soeur du héros (
64).
EN TANT QUE JEURejouabilité conséquente car plusieurs parcours et suffisamment de paragraphes (volume + épais qu'une BD Makaka standard). Les règles sont simples et la difficulté, à quelques PFA près, pas ingérable. Une bonne lecture que je recommande. Ma lecture n°1 m'a donné 10 points sur 15 dans le compteur de score final, basé sur les points de NOIRCEUR et de MANA, les mini-quêtes, etc.
Question : je n'ai pas trouvé le lien vers le
263, j'ai eu beau m'user les yeux sur les cases
182,
217,
222 et
277.