Le Temps : facteur délicat si imposé pour gagner ?

Elément repris par nombre de gamebooks & AVH la notion du temps écoulé pour accomplir avec succès une mission donnée est-il un facteur qui vous complique plus la tâche dans le sens que des choix à prendre sont plus délicats sous peine de gâcher des unités de temps par exemple. Moteur de jeu intéressant à mon sens que ce temps imparti pour finir sa quête ce topic peut devenir un topic recensant toutes les aventures qui usent de ce système avec les expériences des uns et des autres en la matière ;.

Le Dragon de la Nuit: on doit comptabiliser le temps mais la gestion est très fastidieuse, obligeant à modifier le total presque tous les paragraphes. De plus, on s'aperçoit au final que les conséquences d'un "dépassement" du temps sont anecdotiques. Donc un mécanisme mal exploité.

Dans La traversée Infernale, on annonce un délai de 40 jours pour la mission. Au début, je tenais le compte des jours passés et ce contre-la-montre était plaisant mais en définitive, c'est juste un élément de dramatisation.

C'est un bon artifice, je trouve, pour rajouter de la tension et un aspect gestion à la narration. C'est en fait valide pour toute ressource qui s'épuise.

Oui mais il faut que ce soit bien fait. Déjà, comme le dit Antares, il ne faut pas cocher du temps tous les 3 §, c'est très vite énervant et ça impose de faire du calcul mental de micro gestion. C'est donc un facteur pour ralentir la lecture (mais comment se fait-il que Brennan n'y ait pas pensé, lui qui adore nous faire tourner en rond pour masquer le fait que ses ldvelhs sont deux fois moins épais que les autres... Brennan aurait été cap de nous faire compter chaque § !)

Bien fait mais aussi bien testé par l'auteur, car c'est souvent raté en pratique. C'est bon pour rajouter un peu de tension, mais si on se rend compte que certains passages risquent de trop nous ralentir.
Curieusement, c'est dans les Chevaliers du Destin que j'ai trouvé que la gestion du temps était très bonne : effectivement, on se rend compte que certaines directions ou quêtes sont peut-être trop longues ou hasardeuses et risquent de nous ralentir. Par contre, si on a un OTP ACU, on risque aussi de rater un élément indispensable en voulant rusher, et ça c'est très énervant aussi. Bref la gestion du temps je trouve que ça se conjugue mal avec un ACU.

Dans défis sanglants sur l'océan, le facteur temps est déterminant pour remporter la victoire.

Ce facteur est également présent dans Le Siège de Sardath, n'est-ce pas?

Oui, présent dans le siège de Sardath sous forme du calendrier de la semaine. J'ai d'ailleurs toujours trouvé que la gestion du temps était particulièrement bonne dans cet opus.

Sinon, il y a les derniers Jonathan Green. "Le pirate de l'au delà" avec les heures à compter au début et "Le maitre des tempêtes" avec aussi son calendrier.

Sinon, je ne me rappelle plus trop mais "l'élu des 6 clans" fait aussi intervenir le temps, non?

Facteur d'empoisonnement, plus le temps passe, plus des parties du corps deviennent touchées par poison, dans le chasseur des étoiles du même auteur, on a un décompte aussi du temps, 48h top chrono pour sauver le Président des méchants Groms.

Antares a écrit:

Le Dragon de la Nuit: on doit comptabiliser le temps mais la gestion est très fastidieuse, obligeant à modifier le total presque tous les paragraphes. De plus, on s'aperçoit au final que les conséquences d'un "dépassement" du temps sont anecdotiques. Donc un mécanisme mal exploité.

A croire que ça l'est aussi mal exploité dans un autre opus du même auteur : La Revanche du Vampire où les Points de Temps sont symbolisés par des Points de Sang qu'il vaut mieux avoir décroissants pour que le Comte Vampire devienne plus facilement battable, or à de multiples occasions les gains de Points de Sang sont importants me voyant de 10 au départ tombé à 7 lors du passage dans le Monastère des Etoiles puis atteint les 16 en un temps record et ce, grâce aux indices, objets récoltés pour affaiblir le Vampire. quel est le nombre max de Points de Sang à obtenir en empruntant le chemin optimum, car si ça continue le Comte ne va pas faire le poids face à moi . Sinon, bien souvent cette course contre la montre qui se traduit par des gains ou des pertes de Points de Sang pour arrêter Heydrich est suffisamment rappelée dans l'histoire ce qui pimente le challenge offert. L'impression que dans Le Dragon de la nuit le facteur temps donc est traité de façon similaire avec mêmes objectifs, prendre de vitesse une créature formidable pour qu'elle ne gagne pas en puissance en vue du combat final contre elle.

Dans Les Esclaves de l'Eternite il y a un sablier également, mais je n'ai pas encore vu si c'était vraiment contraignant...

Le facteur temps est brillamment géré à mon sens dans la série Les Messagers du Temps. Je n'ai lu que les volumes 1 et 3, mais le volume 1 s'achève par le morceau de bravoure qu'est le labyrinthe mortel : au fur et à mesure de notre exploration, le carillon de la mort du titre sonne et nous fait vieillir impitoyablement : plus on vieillit, plus nos caractéristiques de départ diminuent à cause de la vieillesse (il y a bien sûr des combats à mener), et la mort survient quand on dépasse 80 ans. Le seul point faible est que l'âge de départ est le propre âge du lecteur, ce qui est problématique pour les retraités voulant jouer à ce jeu ! Il faut sans doute donner un âge de départ assez jeune, genre 25 ans. Mais sinon, c'est la meilleure gestion du facteur temps que j'ai rencontrée, plus en tous cas que le sablier du temps anecdotique du Dragon de la Nuit.
Dans le volume 3, il faut rallier une ville en moins de temps possible, et il faut bien cocher les jours qui passent : si on lambine trop, notre rival(e) nous devance et on aboutit à un PFA (non mortel, mais adieu le Trône du Temps si convoité).

D'ailleurs, concernant le Dragon de la Nuit:

Spoiler:

Sinon, dans L'Arpenteur de la Lune il y a deux systèmes de gestion du temps. D'abord au début lors de l'exploration de la ville quand on doit récolter des indices et où il y a des codes à noter sur sa feuille d'aventure. Ensuite un décompte plus classique pour rechercher les éléments de Notura.

Il y a aussi le Volcan de Zamarra (Luke Sharp), avec des forteresses prises par l'ennemi au fur et à mesure de notre avancée.

Dans un registre différent, il y a Le Prisonnier de Pierre Rosenthal (Histoires à jouer : Missions spéciale). On a un temps limité pour tenter de sortir du village (une semaine, avant de devenir fou), et de plus, les rencontres faites dépendent du lieu mais aussi de l'heure qu'il est.

Le facteur temps du genre La Traversée infernale m'a beaucoup plu. Comme l'a souligné Antares, c'est juste un effet de dramatisation mais ça marche et ça nous met la pression, ça maintient une certaine inquiétude, une angoisse certaine, par petites piqûres de rappel ici et là.

Après, lorsque le facteur temps est une condition de victoire, j'aime beaucoup moins... Pour Défis sanglants sur l'océan, la gestion du temps est trop hasardeuse, ça dépend juste d'un lancer de dés, c'est vraiment au petit bonheur la chance. Il faudrait le rendre de manière plus crédible.
Dans mon AVH avortée Jusqu'au bord des cieux, j'avais imaginé par exemple une notion de difficulté de terrain couplée avec la fatigue de notre monture... On lançait les dés comme pour un test d'Habileté ou de Chance d'un DF et on majorait ou minorait le résultat en fonction de l'état de fatigue de notre cheval... Du genre :
- Lancez deux dés et ajoutez 1 au résultat obtenu en raison de l'état de fatigue de votre monture. Si le résultat obtenu est inférieur ou égal à la difficulté du terrain, vous mettez 3 jours pour atteindre votre destination. Si le résultat obtenu est supérieur à la difficulté du terrain, il vous faut 4 jours pour arriver à destination.
Plus compliqué mais plus réaliste. De plus, là, nos choix pesaient vraiment : si on avait le choix entre passer par une grande plaine ou une épaisse et profonde forêt, on se doute bien que la difficulté du terrain est plus élevée par la forêt que par la plaine.

Dans la série "Tolkien Quest", (anglais seulement), il y a le nombre de minutes indiqué pour chaque paragraphe. C'est super pour le réalisme; en revanche, ça fait des comptes d'apothicaire et je me suis gouré la première fois que j'ai joué à "Night of the Nazgul", après qu'il eut fallu convertir en heures puis en jours; à cause de mon erreur, j'ai cru que les Nazgul avaient déjà dévasté la Comté....