UN KILOMETRE A PIED (ça use, ça use...)

Explication plausible j'en conviens. Mais devant l'urgence, n'est-ce pas un risque à prendre ? On est sensé faire vite dans cette quête et j'imagine la tête du héros qui, les portes ouvertes, voit cette succession de collines se déployer devant lui... Et après Kharé, puis les plaines de Baddhu... J'espère qu'il a de bonnes chaussures...
Non, franchement, ça cloche quelque part. Même pour Les sept serpents, en dépit du terrain difficile, on devrait pouvoir acheter (ou voler) un cheval au départ de Kharé ne serait-ce que pour les débuts de cette avant-dernière partie de notre périple.

Voyageur Solitaire a écrit:

l'ajout d'un cheval pourrait donner lieu à des règles interessantes : le nourrir, le panser, devoir trouver un forgeron s'il perd un fer, se le faire voler...

Le faire griller sur un bon feu lorsqu'on n'a plus de quoi manger...

Sphigx a écrit:

Quant à dormir à l'extérieur, c'est risqué à cause des bêtes sauvages qui rôdent.

Surtout dans un coin qui porte le nom d'Analand...un coin très dangereux où tu risques de te réveiller avec un gros mal au...

C'est vrai qu'à postériori, Analand c'est un vrai trou...

Spoiler:

Sphigx a écrit:

Tentative d'explication :
Les collines de Shamutanti sont maléfiques et leurs habitants des voleurs. Si un Analandais passe la nuit à l'auberge en laissant son cheval à l'écurie, il est sûr de se le faire voler. Quant à dormir à l'extérieur, c'est risqué à cause des bêtes sauvages qui rôdent.

Sauf qu'avec un cheval, la moyenne horaire doit être sensiblement supérieure à celle d'un piéton. Donc, avec un peu de chance, je suis persuadé qu'on arriverait à Kharé à la tombée de la nuit. Un bon marcheur endurant (on peut supposer que l'Homme d'Analand en est un...) parcourt 20 kms par jour, sensiblement moins sans doute dans un environnement touffu et boisé comme les collines maléfiques. Disons, 10 kms par jour. Il faut 6 jours pour parcourir les Collines Maléfiques, donc approximativement 60 kms. Au pas (puisque le terrain n'est pas top), un cheval va à 6/7 km/h; il lui faudrait donc 10h, soit une bonne journée pour les traverser, même en tenant compte de quelques pauses. La réponse est peut-être là...

dav-ID a écrit:

Le faire griller sur un bon feu lorsqu'on n'a plus de quoi manger...

Ou tout simplement, lui prélever un peu de sang pour se faire du boudin... ou en boire directement si on a les canines un peu longues...

Il est vrai que la topographie du terrain joue beaucoup, on peut imaginer que des collines ne soient pas l'idéal pour se déplacer à cheval. Comme l'a remarqué fort justement Vador, celles de Shamutanti sont boisées et on peut donc écarter le galop effréné les cheveux dans le vent...
Si on veut vraiment descendre dans les détails, pour notre héros piéton, il faut tenir compte de son équipement, de ses armes, de son inévitable sac à dos... Quelques kilos en plus à se trimballer, ce qui ralentit d'autant plus son allure.
Là, le cheval ne serait plus seulement un moyen de locomotion, mais également un animal de bât, permettant de transporter un équipement assez conséquent avec moins de fatigue.
Après c'est sûr que s'il est soudain effrayé et se barre au galop avec tout notre barda alors qu'on est en train de faire pipi derrière un fourré, on est mal...

vador59 a écrit:

Un bon marcheur endurant (on peut supposer que l'Homme d'Analand en est un...) parcourt 20 kms par jour, sensiblement moins sans doute dans un environnement touffu et boisé comme les collines maléfiques.

20 km me semblent peu. Je faisais 26 km par jour au pèlerinage de St-Jacques-de-Compostelle, mais le chemin était balisé et mon sac à dos moins lourd qu'une panoplie de guerrier.

Sphigx a écrit:

vador59 a écrit:

Un bon marcheur endurant (on peut supposer que l'Homme d'Analand en est un...) parcourt 20 kms par jour, sensiblement moins sans doute dans un environnement touffu et boisé comme les collines maléfiques.

20 km me semblent peu. Je faisais 26 km par jour au pèlerinage de St-Jacques-de-Compostelle, mais le chemin était balisé et mon sac à dos moins lourd qu'une panoplie de guerrier.

Et t'avais pas le risque de tomber sur des orques et autres bestioles hostiles...

En même temps, aucun intérêt de pondre un livre en 400 paragraphe si c'est pour que le héro se déplace en cheval et arrive rapidement à destination...


Au chapitre 1, le héro sort de la ville sur son beau cheval blanc et part en trombe les cheveux au vent vers sa destination en chantant "I'm a poor lonesome cowboy"...blablabla rendez-vous directement au 400 (ben ouais, ça sert à rien de se frapper les autres paragraphes).

Au chapitre 400, après 10h de cheval sur un chemin monotone où il n'y a rien eu (vous avez même eu le temps de piquer un petit roupillon)...vous avez bien croisé des gens, mais seulement des voyageurs, des commerçants ou des paysans...vous avez par contre bien rigolé en voyant cet aventurier en sueur en train de couper à pied par les collines (quel con)...vous voila maintenant à destination, vous avez économisé 6 jours...vous allez pouvoir profiter de la ville (et de ses filles de joie), une bonne nuit de repos (pendant que l'autre abruti va dormir à la belle étoile et se lever avec un gros mal au cul demain ptdr) et en route pour la suite de vos aventures demain.


  

Après c'est vrai qu'un cheval, c'est difficile à gérer...

"Vous vous réveillez au petit matin après cette nuit de bivouac, les narines agressées par une odeur qui n'est pas celle, familière, des sous-bois dans la fraîcheur de la rosée matinale... L'esprit encore engourdi, vous repoussez votre couverture de laine et vous redressez sur un coude, frottant vos yeux embués. Quelle puanteur ! Mais qu'est-ce donc ? Votre main s'enfonce soudain avec un bruit spongieux dans une masse odorante et compacte qui se révèle être un monstrueux crottin de cheval, déféqué à vos côtés pendant que vous dormiez. Levant les yeux, vous croisez le regard innocent de votre monture qui mâchonne tranquillement son herbe à côté du feu éteint..."

"Pris d'une soudaine envie dont même le plus hardi aventurier ne peut se passer, vous descendez de cheval pour aller prestement vous accroupir derrière un fourré bordant ce chemin champêtre si pittoresque. Mais voilà que votre monture, effrayée pour une raison inconnue, hennit de peur et, roulant des yeux terrifiés, se met à détaler au galop, emportant avec elle provisions, armes et équipement. Dans une bordée de jurons, vous vous lancez à sa poursuite, les pieds entravés par vos chausses encore rabattues jusqu'aux chevilles. Lancez deux dés : si le résultat obtenu est inférieur à votre total d'habileté, rendez-vous au... Si ce résultat est égal ou supérieur à votre total d'habileté, rendez-vous au..."

"Ces imbéciles de gardes vous ont donné un cheval, le plus rapide et endurant du royaume selon eux, mais ne vous ont pas laissé le temps de leur dire que vous n'êtes jamais monté en selle... Les rênes en main, ne sachant trop comment vous y prendre, vous jetez un regard interrogateur au quadrupède qui, de son côté, semble vous mettre au défi de lui grimper dessus, une lueur amusée dans ses yeux moqueurs. Décidé, vous passez un pied dans l'étrier et empoignez la selle pour vous hisser, vous retrouvant à califourchon sur le dos de l'animal. Mais est-il normal que vous ayez devant vous la croupe de l'animal et non sa tête ? A peine avez-vous réalisé votre erreur que votre monture s'ébranle et part en un soudain galop ! Cramponné d'une main à la selle, vous agitez furieusement le bras pour apeller à l'aide tandis que là-bas, sur les remparts, ces imbéciles de gardes qui n'ont rien compris répondent à votre geste en agitant le bras et leurs mouchoirs. Votre aventure commence..."

la topographie de l'aventure est à prendre en compte, de même que le fait que les auteurs n'ont peut-être pas très envie de gérer la logistique qui va avec l'usage d'une monture: écurie, garde, nourriture, soin...
Bizarrement, beaucoup de livres-jeux proposent des "phases" d'aventure en bateau, en ville, dans des désolations mais il est rare qu'ils gèrent les montures et animaux, ce qui est courant en jeu de rôle papier.
Je me rappelle que la première version de warhammer jeu de rôle fantastique proposait des tableaux de déplacement moyens en km selon qu'on soit à pied, à cheval, en péniche, en calèche etc... le 60 km par jour et sur route est le maximum: n'oublions pas que les départements français ont été pensés à la révolution pour qu'une journée de cheval maxi puisse mener à la préfecture même en venant de la périphérie du département (en tenant compte des pauses).

J'avais lu une série BD intitulée "le postillon" sur un ado qui, sous le règne de Napoléon, est un petit postier qui fait ses 60-65 bornes par jour à cheval: il arrive au crépuscule à l'auberge-relais et a passé tant de temps à cheval qu'il est coincé et doit être descendu jusqu'à son lit par des costauds. Le lendemain, il change de cheval...

In real life: je suis un travailleur de la marche, je marche toute la journée pour distribuer des documents, parfois avec une besace pesant une quinzaine de kilos. C'est effectivement très dur, surtout sous la flotte ou le soleil, il faut souvent s'hydrater et j'ai les jambes coupées quand j'arrive enfin le soir. Malgré le relatif confort des vêtements contemporains sur ceux qu'on peut attendre d'un monde médiéval-fantastique, je récolte quand même des échauffements et des marques sur la peau... pas fastoche avec un équipement de guerre, hein?