[Loufoque] (dés)Astre d'Or Volume 5.0

L'après-midi même, au détour d'un couloir du palais...

Astre d'Or  : Ah ! Urik enfin ! Impossible de te trouver pour le déjeuner.

Urik (rêveur): Humm... Oui, j'ai déjeuné avec Wanda en ville...

Astre d'Or (plus que surpris) : En ville toi ? Et ben ça alors ! Enfin passons, je voulais te parler de la déco de la salle de réception.

Urik :  La salle de réception ?

Astre d'Or: Ben oui, la nouvelle salle de réception. Tu es au courant que tu as supervisé sa rénovation quand même ?

Urik  :  Ah oui cette salle de réception là ! Ben qu'est ce qu'elle a ?

Astre d'Or : Elle est peinte en rouge. Tu ne trouves pas ça un peu agressif comme couleur ?

Urik : Ah oui ! C'est Merlan l'Enchanteur qui l'a repeinte en utilisant un rouget. J'ai trouvé cela très économique et puis j'aime bien le rouge. Ça me fait penser aux roses rouges, au cœur... (soupir).

Astre d'Or: Oui, oui... je vois... mais vraiment pour une salle de réception je pense que cela n'est vraiment pas approprié.

Urik  (déçu) : Bon je vais voir avec Merlan s'il a une autre couleur en stock.


Au même moment dans les jardin du palais...

Wanda Rendalim: Oui ma chère, un amour je vous dit.

Tanid (incrédule) :  Urik ?

Wanda Rendalim: Oui, regardez la superbe pochette à herbe Kundi qu'il m'a offerte ce midi. Non seulement elle est ravissante mais en plus elle peut contenir jusqu'à douze ingrédients. Incroyable non ?

Tanid : Effectivement c'est incroyable...

Wanda Rendalim: Hier, il m'a proposé de planter des rosiers sous mes fenêtres pour avoir des roses rouges bien entendu.

Tanid (forçant le sourire) : Bien entendu...

Wanda Rendalim: Ce Kundi sait parler aux femmes et il est fort attentionné ce qui ne retire rien à son charme naturel. Il m'a déjà ramené une quantité impressionnante de plantes de sa région et mis en route l'installation d'une serre au bout de mon jardin privé.

Tanid : Ah parce que vous avez un jardin privé ?

Wanda Rendalim: Évidemment ma chère, allons dans ma partie c'est in-dis-pen-sa-ble !

Tanid  : Oui, oui, indispensable...


Le soir même dans la chambre du couple régent...

Tanid : Et tu savais qu'elle avait un jardin privé ?

Astre d'Or  : Bien sur, dans sa partie c'est indispensable.

Tanid : Oui, elle me l'a déjà servi ça ! Mais enfin qu'importe tu ne vois rien à redire à cette idylle toi ?

Astre d'Or: Écoute ça les regarde après tout.

Tanid : Mais... mais... tu as vu son âge ?

Astre d'Or: Elle est un peu jeune par rapport à lui mais qu'est-ce que ça peu faire ?

Tanid : Jeune ! Tu rigole Urik pourrait être son grand père, voire son arrière grand père !

Astre d'Or: N'exagère pas, certes la différence d'âge peut surprendre mais s'ils s'aiment...

Tanid : Mais c'est pas vrai ! Tu ne vois pas qu'elle l'utilise pour arriver à ses fins !

Astre d'Or : Dis donc, tu ne serais pas un petit peu jalouse toi ?

Tanid : Jalouse ! Moi jalouse de cette... de ce... de cette jardinière! Je vais te montrer si je suis jalouse !

Tanid saisissant tous les objets tombant sous sa main afin de les envoyer à la figure de son conjoint, le Mage opéra une retraite salvatrice et préféra passer la nuit sur le canapé du petit salon. Parce que quand Tanid est dans cet état de fureur, il ne faut pas compter fermer l'œil de la nuit.

Grande salle du palais du Roi-Mage, réception d'accueil des nouveaux arrivants.
Tanid, Astre d'Or, Urik et Grando échangent quelques mots avec leurs nouveaux locataires.

Astre d'Or : Bonjour, je suis ravi de vous accueillir à Chadaki.

Sone Automne : Je me nome Sone Automne de la guilde des Mages de Toran.

Astre d'Or : Je suis ravi qu'un représentant de la guilde se joigne à nous.

Sone Automne (surpris) : Du moût ! Non merci ! je ne suis pas très friand de ce genre de mixture.

Astre d'Or (désarçonné) :  Ah ! Euh ! Non, je disais que nous étions heureux de vous compter parmi nous.

Sone Automne : Ah ! Non je n'ai pas de chat. Mais c'est vrai qu'ils aiment le mou.

Astre d'Or (complètement perdu) : Oui, oui... Euh... Nous sommes un peu en froid avec l'un de vos membres, Banedon, et je craignais que cela n’exclut la venue d'un Magicien de la Confrérie de l'Étoile de Cristal.

Sone Automne : Oh non, je ne travaille pas le métal. De plus à mon âge, je pratique peu la magie à cause de mes rhumatismes dans les mains.

Astre d'Or (cherchant un échappatoire) : J'en suis navré, en tout cas soyez le bienvenu !

Sone Automne (outré) : Oh ! non ne vous inquiétez pas, je ne me promène jamais nu !

Astre d'Or : Mais... mais... J'aperçois l'un de nos confrères que je souhaite saluer. Au plaisir !

Sone Automne (resté seul) : Un vizir ? Il y a un vizir ici ? Il est vraiment bizarre ce Mage-régent !


Astre d'Or : Cher ami ! Je suis ravi d'accueillir à Chadaki un Mage du Dessi.

Jackirbi : Pardon, plait-il ?

Astre d'Or : Je vous disais que compter un Ancien Mage du Dessi parmi nous était un honneur.

Jackirbi : Oh ! Je suis désolé mais je croix qu'il y a méprise. Je ne viens pas du Dessi mais de Tekaro.

Astre d'Or : Tiens donc, pourtant l'on m'avait dit...

Jackirbi : Je vois d'où vient la méprise, on dit que  je suis un Mage du dessin. Vous me voyez désolé d'être à l'origine d'une telle confusion.

Astre d'Or : Ceci est sans gravité, ne vous inquiétez pas. Donc vous pratiquez la magie à partir de dessins ?

Jackirbi : Hélas non mon seigneur, je suis juste extrêmement doué pour le dessin à ce qu'il paraît d'où ce surnom flatteur.

Astre d'Or : Ah ! C'est quelque peu contrariant. Normalement notre offre s'adressait uniquement aux pratiquants des Arts Magiques.

Jackirbi : Oh mais je peux payer la location. Éventuellement avec une petite majoration si vous voulez. J'ai fui Tekaro en guerre avec un petit pécule qui devrait pourvoir à mes besoins pour un bon moment.

Astre d'Or : Bien, je pense que nous pouvons faire une exception dans un premier temps. Nous rediscuterons des modalités plus tard en attendant profitez de notre hospitalité.

Jackirbi : Volontiers, merci.


Tanid (guère discrète) : Choupinou ! Choupinou ! Viens voir !

Astre d'Or (tout bas) : Tanid, cesse de m'appeler ainsi en public !

Tanid : Mais il y a un gars en rouge qui marmonne tout seul là-bas !

Astre d'Or : Et alors !

Tanid : Ben c'est bizarre et en plus son aura est super sombre. Je te rappelle qu'en tant qu'ancienne Sorcière Chadakine j'en ai croisé des tas d'auras darks. Tu peux me faire confiance celle là, elle est dark de chez dark.

Astre d'Or : Bon il est où ce type ?

Tanid : Là bas... Ah ! Il vient vers nous ! (elle se cache derrière son conjoint.)

Mole : Ah ! Votre Seigneurie ! Quel délice ! Votre palais regorge d'esprits succulents ! Je ne suis pas fâché d'avoir fait le chemin depuis Quarle.

Astre d'Or (peu rassuré) : Heureux que les lieux vous plaisent. Monsieur ?

Mole (esquissant une révérence) : Excusez moi, j'ai oublié de me présenter. Mole pour vous servir.

Astre d'Or :  Et dans quel domaine officiez-vous ?

Mole : Dans la nécromancie. Je suis un ancien disciple de Vashna. J'étais au service d'un certain Barraka mais il n'a pas eu de bol et a mal fini. J'ai d'ailleurs manqué d'être enterré vif dans le gouffre de Maaken à cause de lui. Depuis j'ai laissé tombé Vashna, trop dangereux, et  je cherche un nouveau job.  Alors quand je suis tombé sur votre annonce j'ai sauté sur l'occasion. Mais je vous accapare, excusez moi. Je retourner goûter aux restes d'âmes qui volètent dans votre palais. Humm...


Grando : Alors boss, belle réussite non ?

Astre d'Or : Mouai.

Grando : Y a un truc qui va pas ?

Tanid : T'as ramené un nécromant, gros malin !

Grando : Nooonnn ?

Tanid :  Si le mec, là bas, avec ses peintures de guerres rouges et noires et ses piercings sur la tête !

Grando : Mince alors !

Astre d'Or : Il a l'air assez cool mais il faudra le garder à l'œil.

Grando : Mais à part ça, c'est une réussite, non ?

Astre d'Or : Si on élimine le Mage du dessin pas du Dessi et Le Magicien de Toran impotent et sourd comme un pot, ça a l'air d'être une réussite...

Tanid : On serait pas en train de se ramasser tout les magos clodos du Magnamund des fois ?

Grando (pas rassuré) : Nooonnn ??

Je crois que Jackirbi le Mage du Dessin va initier le petit Stan-Li Chan à son art...   

Quelques jours plus tard, salle de réunion du palais de Chadaki.

Urik : Si, si, j'insiste plusieurs témoins ont vu quelqu'un roder dans les couloirs la nuit et en particulier dans celui menant à ta chambre.

Astre d'Or : Et alors ?

Urik : Je crains que l'on attente à ta vie.

Astre d'Or : Je suis capable de me débarrasser d'un opportun.

Tanid : Oui, on a vu ça avec les Krakouillards...

Grando : De plus si on a bien affaire à un assassin  et qu'il connaît son boulot, tu ne te réveilleras jamais pour t'en débarrasser...

Tanid : Mais... mais... c'est horrible !

Sadir au Long Couteau  (pas encore au courant de la vente de quatre de ses trébuchets) : Il faut mettre un gars en faction devant la porte de la chambre.

Astre d'Or : Non mais on ne va pas sombrer dans la paranoïa parce qu'un somnambule traine la nuit dans les couloirs.

Tanid : Choupinou, s'il te plait ! Je ne pourrait pas dormir tant qu'on ne saura pas qui c'est, laisse Sadir poster quelqu'un devant la chambre.

Sadir  : J'ai un Mastabès pas très malin mais quand il sera devant la porte on ne la verra plus tellement il est large et grand. Avec lui personne ne passera, c'est moi qui vous le dit. Vous pourrez dormir sur vos deux oreilles.


Deux semaines plus tard, même lieu.

Urik : On a encore retrouvé un serviteur mort dans la cour. Vraisemblablement il aurait été précipité d'une fenêtre. C'est pas beau à voir.

Sadir  : Encore ! Ça fait combien maintenant ?

Grando : Dix !

Sadir (hochant la tête vers le Mastabés posté à côté d'Astre d'Or) : Quand je pense que tu ne voulais pas de garde du corps.

Astre d'Or : Justement, depuis combien de temps retrouve-t-on des serviteurs assassinés ?

Urik : Environ deux semaines...

Astre d'Or : Effectivement, depuis que vous m'avez collé celui-là devant ma porte !

Sadir : Comme quoi on a bien fait...

Astre d'Or : Dis donc toi, tu n'aurais pas vu quelqu'un dans le couloir cette nuit ?

Garde du corps : Si un gars avec un grand bâton. Je lui ai collé un de ces coups de marteau de guerre qui l'a envoyé à l'autre bout du couloir. J'ai tapé tellement fort qu'il s'est envolé par dessus le parapet du balcon. On est pas prêt de le revoir celui là. Ah ! Ah ! Ah !

Grando : C'est pas vrai !

Urik : Mais ce n'était pas un bâton, c'était un balais ! Il s'occupait du ménage !

Garde du corps : Oh là ! J'ai pas bien vu les détails moi, dans le couloir il fait sombre.

Astre d'Or : Et donc ne sachant pas qui c'est, tu lui tapes dessus.

Garde du corps : Moi, je ne prend pas de risques. On m'a dit de vous protéger. Je vous protège. Je tape et ensuite je pose des questions si le corps est encore capable d'y répondre.

Astre d'Or : Bravo Sadir, tu nous avais prévenus qu'il n'était pas bien malin mais là tu nous as dégoté un champion !

Sadir  : Oui, bon, il s'est planté une fois mais il fait quand même du bon boulot !

Astre d'Or : Une fois, rien n'est moins sûr ! Dis donc toi, t'en as zigouillé combien depuis que tu es devant ma porte ?

Garde du corps : Bof huit ou dix si on ne compte pas le premier.

Astre d'Or : Je pense que l'on peut considérer que nous avons le tueur de nos dix serviteurs. Félicitations !

Urik : Pourquoi ne pas compter le premier ?

Garde du corps : Ben la première nuit, il y a un type en rouge qui s'est pointé au bout du couloir. J'ai voulu lui mettre le même coup dans la tronche que j'ai mis au gars d'hier. Mais là mon marteau l'a traversé et puis pouf il n'y avait plus personne.

Tanid : Cherchez pas les gars, c'est un sort de transformation en brume.

Garde du corps : Ah c'est pour ça qu'il y avait des nuages, j'me disais aussi que c'était bizarre dans un couloir.

Astre d'Or :   

Grando : Et le type qui c'était ?

Tanid : Surement l'autre nécromant, Dark Mole, cela ne m'étonnerait pas qu'il traine la nuit pour sniffer les restes d'âmes dans les couloirs.

Astre d'Or (très cynique) : Bien voici une enquête, rondement mené ! Merci pour votre collaboration !

Au même moment, dans la forteresse Chadakine près des ruines de Choiming, laboratoire de le sorcière Mère Denis.

Grande Sorcière Mère Dik : Ben qu'est ce que tu fais là ?

Grande Sorcière Mère Curocrom : Mère Denis est toujours à l'infirmerie, alors...

Mère Dik : Encore ! Mais qu'est ce qu'elle a à la fin !

Mère Curocrom : Je pense qu'elle fait une dépression, alors  j'en profite pour utiliser son labo car...

Mère Dik : Une dépression ! Quel en serait la raison ?

Mère Curocrom : Je pense que c'est parce que Jackie refuse de lui parler.

Mère Dik : Il boude toujours cet andouille.

Mère Curocrom : Oui depuis qu'on a zigouillé son Kraku, il refuse de parler a qui que ce soit à part aux lapins Mixo et Matose.

Mère Dik : Ça ne l'empêche pas de bouffer gratos en tout cas. Il faudra revoir cette situation à l'occasion. Enfin donc au lieu de t'occuper de l'infirmerie tu traines dans le labo de Mère Denis pendant qu'elle a élu domicile dans l'infirmerie. Mais qu'est ce que tu fais là au juste ?

Mère Curocrom : J'ai eu une idée pour utiliser la bestiole que la responsable des achats, Mère Cantile, a ramené en même temps que les trébuchets.

Mère Dik : Le north ?

Mère Curocrom : Oui, enfin ça s'appelle un morse, il vit sur les banquises de Kalte normalement.

Mère Dik : Oui, oui, on me l'a déjà dit cela ! A quoi ça peut servir d'après toi.

Mère Curocrom : Je vais vous montrer.

Mère Deuze (entrant dans la pièce) : Ah ! Mère supérieure, je vous cherchais...

Mère Dik : Une minute ! Continue toi !

Mère Curocrom (se dirigeant vers la cage du morse d'où dépasse la queue de l'animal) : Alors voilà, j'ai remarqué que si on lui marchait sur la queue, il faisait un petit cri.

Morse : HOK !

Mère Curocrom : Mais si on lui marche plus longuement sur la queue il fait un cri plus long.

Morse : HONK !

Mère Curocrom : J'ai donc créé un code composé de hok et de honk qui nous permettrait de communiquer à distance. Par exemple "charger !" se dirait.

Morse : HONK ! HOK ! HONK ! HOK !
HOK ! HOK ! HOK ! HOK !
HOK ! HONK !
HOK ! HONK ! HOK !
HONK ! HONK ! HOK !
HOK !
HOK ! HONK ! HOK !

Mère Curocrom (enthousiaste): J'appelle ce langage du morse. Génial non ?

Mère Deuze :   

Mère Dik : Et tu veux communiquer à quelle distance avec ton bestiau ?

Mère Curocrom : Euh... ben à 150/200 mètres...

Mère Dik (furieuse) : On va donc continuer d'utiliser un olifant ! Tu retournes t'occuper de ton infirmerie et tu garde tes idées pourries pour toi ! Quand au morse on l'envoie à Mère Miton, on verra bien si c'est comestible !

Mère Deuze : Excusez moi... Mais comment dire... Les lapins ont rongé les trébuchets en guise de déjeuner et ces derniers sont maintenant inutilisables.

Mère Dik : Les lapins, tant mieux, qu'ils crèvent !

Mère Deuze : Non, non les trébuchets. On peut à la rigueur en faire du bois de chauffage.

Mère Dik (s'agrippant la poitrine du coté gauche) : Arrrrrggggg !!!!!!!!!!

Et mais c'est prodigieusement bon, les gars ! J'avoue avoir pleuré de rire pour la caisse de chianti livrée aux Majdars... Et si ça se trouve, vous avez raison sur toute la ligne pour expliquer le transfert Île de Lorn - Dazganon... Continuez comme ça !!

Merci zorkaan, ça motive pour écrire la suite ce genre de compliments...
Il y a des chances effectivement pour que cela continue ainsi...   

Chadaki, un matin dans les jardins du palais.

Wanda Rendalim l'Herboriste: Non ! Monsieur c'est impossible !

Air de Dédin le Druide: Et moi Madame, je vous dis que ça l'est !

Wanda Rendalim : Mais c'est incroyable ça ! Comment peut ont être aussi butté !

Air de Dédin : Peut être que dans vos montagnes de Durenor ça ne se fait pas mais chez nous au Ruel c'est monnaie courante.

Wanda Rendalim : Ne soyez pas condescendant s'il vous plait ! Nous autres herboristes de Durenor sommes réputés dans tout le Magnamund !

Air de Dédin : Certes pour faire pousser du lamspur peut-être mais quant à la vrai culture laisser donc cela aux druides ! Merci !

Wanda Rendalim : Non mais écoutez moi ça ! Vous avez vu votre pays ! C'est un marécage où les plantes sont aussi dangereuses que les animaux.

Air de Dédin : Et alors nous autres considérons que toute créature à sa place dans la nature et nous efforçons d'éviter que certaines disparaissent à cause de leurs  mauvaises réputations. Nous ne sommes pas racistes comme les herboristes de bas étages.

Wanda Rendalim (furax) : En plus d'être moche et grossier vous êtes insultant ! Je ne sais pas ce qui me retient de mettre le feu à votre jardin !

Air de Dédin : Peut-être justement mon Stragnah qui va éclore d'un moment à l'autre.

Wanda Rendalim : Mais comment peut-on être aussi taré !

A ce moment, arrive Urik attiré par les éclats de voix de la dispute. Même si à l'origine il venait surtout admirer les courbes élégantes de Wanda.

Urik: Mais que se passe-t-il  ?

Wanda Rendalim : Ah ! Tu tombes bien, ce Monsieur fait pousser un Stragnah !

Urik : Un stragnah ?

Wanda Rendalim : Une sorte d'hybride animal et végétal. Avec pseudopodes,  ronces et venin. Un truc très moche et surtout très dangereux

Air de Dédin : Et très rare ! Je pense que c'est la première fois que quelqu'un arrive à en faire pousser un ailleurs qu'au Ruel. J'en suis assez fier  d'ailleurs.

Wanda Rendalim (levant les yeux au ciel) : N'importe quoi !

Urik:  Et c'est si dangereux que ça ?

Air de Dédin : Très, ils se cachent dans les arbres et  étranglent leurs proies en les broyant à l'aide de leurs tentacules.

Urik : Ah ! Oui quand même...

Wanda Rendalim : Mais c'est pas tout ! Tout ce qui pousse dans son jardin est nocif ou mortel.

Air de Dédin : N'exagérons pas...

Wanda Rendalim : J'exagère rien du tout ! Regarde : champignons vénéneux, plantes carnivores, brosse à potences, cosse de blaire, gandum, et j'en passe !

Urik : Oui, effectivement c'est... comment dire... fâcheux. Je suis impressionné par vos talents Monsieur mais je vais devoir vous demander de prendre des mesures afin d'éviter tout accident ou que ces plantes dangereuses ne prolifèrent au delà de votre parcelle. Peut être que nous pourrions construire un... Euh... Il y a un liquide jaunâtre qui coule de l'un des pustules de votre joue gauche... Vous allez bien ?

Air de Dédin : Fantastique ma culture virale est arrivée à maturité ! Vite il faut que j'aille mettre cela dans un tube à essais. Magnifique ! Excusez-moi !

Urik :  

Wanda Rendalim :  

Quelques heures plus tard à la poste de Chadaki.

Air de Dédin : Oui, oui, je sais qu'il y a un supplément dû à la dangerosité du Ruel. Je dicte donc : Annuler livraison Agarashi, Giganite et  Vazhags. Stop. Autochtones pas prêts. Stop. Amicalement. Stop. ADD. Stop.

Excellent, je me suis régalé.

Continuez comme ça.

J'adore !

Chadaki, cellule de crise au palais, les visages sont graves et laissent  transparaitre l'inquiétude.

Astre d'Or: Comment va Wanda ?

Tanid: Toujours catatonique, les yeux grands ouverts, une expression de peur figée sur le visage. J'ai demandé aux soigneurs de nous prévenir s'il y avait des signes d'évolution.

Astre d'Or: Alors Grando, qu'as tu découvert dans sa chambre ?

Grando : Pas grand chose. Le mur a effectivement été démoli par une créature immense. Au moins 2m50, peut être 3m. Quasiment tout a été saccagé. Ce qui me fait penser qu'Urik s'est certainement défendu comme un Elix. Mais tout ce qui reste de lui c'est cette sandale.

Astre d'Or: Sadir, qu'en dit la garde.

Sadir au Long Couteau: Pas grand chose. Il ont vu effectivement une très grande créature de couleur bleue sauter  par dessus la muraille.  Je pense même qu'ils ont surtout eu une sacrée trouille. J'ai fait vérifier auprès des casernes environnantes. Certains soldats confirment que la créature se dirige vers le sud sud-ouest en faisant des bonds de plusieurs centaines de mètres. Mais aucun n'a pu confirmer qu'il emportait Urik. Je crains qu'il ne soit tombé sur la trajectoire empruntée par la créature. Je le fait rechercher activement. Mais pour le moment rien. J'ai également envoyé des messagers à Korli et Andui pour qu'on nous informe du passage éventuel de la créature.

Astre d'Or : C'est incroyable qu'une telle créature ait réussi à pénétrer dans le palais sans se faire remarquer. C'était la nuit, certes, mais quand même.

Sadir : La garde est formelle. RAS cette nuit jusqu'à ce que tout le monde entende le vacarme venant de l'aile des Mages.

Tanid : Mais enfin que s'est-il passé dans cette chambre ?

Astre d'Or: J'aimerai bien le savoir. Grando passe moi la sandale d'Urik, je vais essayer la psychomancie dessus. Faites silence SVP.

Le Mage régent prend la sandale de son conseillé et néanmoins ami et entre dans une transe profonde. Progressivement la salle de réunion s'estompe et il se retrouve enveloppé d'un épais brouillard opaque. Une partie de ce brouillard finit par s'estomper et il commence à entrevoir le pied d'Urik puis l'ensemble de son ami qui se tient debout prés du lit de Wanda où cette dernière est allongée et très très légèrement vêtue. Il commence a entendre leurs voix...

Wanda Rendalim : Oui mon chéri, je pense que cette petite pilule que je t'ai préparée devrait de permettre de corriger ton petit problème de tuyauterie.

Urik (regardant la pilule bleue au centre de sa main) : Si tu le dis ma petite fleur.

Wanda Rendalim : Allez vas-y , je n'en peux plus d'attendre !

Urik : Gloups !

Urik soudainement se met à grossir. A grossir de partout. Il devient également tout bleu. Il grogne, rugit et commence à casser tout ce qui lui tombe sous la main. Tout à coup il se tourne en direction du Mage comme s'il pouvait voir Astre d'Or à travers la barrière du temps et dit :

Urik : Quand l'Incroyable Ulkrik pas content lui toujours faire ça !

Spoiler:

Puis il défonce le mur et sort. Astre d'Or revient à la réalité éberlué.

Sadir : quand même, ça s'apparente un peu à un putsch, non ?

Astre d'Or : bah, d'un autre côté, Yenakinik est toujours très populaire auprès des masses. Et il a réussi cet été à avoir le soutien des aides-cuisiniers. Alors, c'est légal, ils ont voté.

Tanid : oui mais quand même, ça me fait bizarre d'avoir ce Druide de Kalte prendre la direction des fourneaux.

AO : Yenakinik se débrouille plutôt très bien. Du moment qu'il respecte l'interdiction d'utiliser le beurre de Bakanal, ses plats exotiques sont franchement meilleurs que ce que nous servait l'ancien Chef Cuisinier.

Sadir : à propos, Astre d'Or, ses fameux sandwich-rillettes, tu les manges AVEC ou SANS cornichons ?

AO : avec ! Les cornichons, c'est ma passion.

Tanid : de plus, les cornichons entrent dans le calcul des 5 fruits et légumes par jour.

AO : c'est comme l'ail dans dans les escargots kaï : ils apportent de la verdure tant vantée par les Herboristes du Bautar.
Grâce à toute cette verdure, d'après Yenakinik, on peut donc manger sans modération des sandwichs-rillette et des escargots kaï à l'ail : c'est bon pour la santé.

Tanid : l'ennui par contre avec le sandwich-rillette et les escargots kaï à l'ail, c'est que ça ne s'accorde pas très bien avec du jus de carotte. Cela passe beaucoup mieux avec du vin rouge.

AO : certes mais comme le vin, c'est du raisin, ça rentre aussi dans le calcul des 5 fruits et légumes par jours.
Par goût personnel, il m'est difficile de boire du vin rouge sans manger de fromage, qui est mon péché mignon. Mais comme c'est un péché, ça rentre aussi dans les 5 fruits par jour.

Tanid : et puis les fromages, c'est bon contre l'ostéoporose. Ne pas hésiter à prendre des fromages à l'ail pour encore avoir l'alibi de la verdure.

Sadir : je pensais que la verdure, c'était réservé aux Elfes. C'est comme la blague du dessert préféré des Elfes : le mille-feuilles.

AO : d'un autre côté, il m'est impossible de manger du fromage sans pain, ce qui est un souci vu qu'on mange déjà du pain avec le sandwich. Cette équation épineuse est un problème fondamental et à ma connaissance, aucun Sage du Dessi ou philosophe sérieux n'a encore étudié ce point précis.

Tanid : ceci dit, les philosophes, surtout les antiques, n'étaient pas réputés pour être des spécialistes des sandwich-rillette ou des escargots kaï à l'ail : aucune représentation dans l'art classique ne les montre en train de déguster ces plats là.

Sadir : c'est vrai. Certains avaient même un alimentation déplorable, mangeant de la cigüe. Comme quoi, la verdure, c'est pas toujours bon.

AO : Diogène par contre aurait pu sauver l'honneur puisqu'il vivait dans un tonneau. Seulement voilà, là aussi, aucun historien ne le souligne assez : Diogène avait le très mauvais goût de vivre dans un tonneau vide.

Tanid : la démarche scientifique ne doit pourtant pas exclure a priori que les philosophes ne mangeaient jamais de sandwich rillettes, sous prétexte qu'on ne les voit jamais le faire dans les représentations de l'art classique. Pas impossible que Plat-Thon soit sorti de sa grotte parce qu'il avait un petit creux et qu'il ait voulu s'acheter un sandwich-rillette au Franprix du coin. Et que Plat-Thon soit retourné dans sa grotte obscure pour le bouffer, sans que personne ne puisse le voir.

AO : personnellement, je crois vraiment à cette théorie, qui serait que Kaï, dans la Création d'Adam , sur le plafond de la coupole de la Chapelle Sixtine, tend la main vers Adam, le Premier Majdar, pour lui donner un sandwich rillettes, ce qui est quand même un sacré don fait à l'humanité. Seulement voilà, comme il est interdit pour les touristes de manger dans la Chapelle, les autorités ont conspiré pour cacher le fameux sandwich, en le dissimulant lors d'une restauration de tableau.

Sadir : une restauration rapide sans sandwich, c'est tout bonnement criminel.

Tanid : l'autre théorie, serait que le sandwich soit en fait tombé par terre sur le sol de la Chapelle, à cause de la Loi de la Gravité : c'est très sérieux. A l'instant même où Newton, Grand Sage du Dessi, découvre la Loi de la Gravité, le sandwich serait donc tombé par terre. On connaît l'hostilité de l'Eglise face aux théories scientifiques qu'elle balaye d'un revers de la main, tout comme le sandwich tombé par terre qu'il a bien fallu balayer aussi, parce que ça faisait désordre.

Sadir : une tentative d'étouffer l'Affaire du Sandwich de la Chapelle Sixtine ?

AO : on en trouve d'ailleurs écho dans l'expression "Etouffe-Chrétien". Et dans la "pomme d'Adam", la fameuse pomme qui a inspiré Newton.

Tanid : c'était un gland.

Sadir : qui ? Newton ?

Tanid : non, pas lui. Newton était glandu, mais ce n'était pas un gland. Je parlais de la pomme. C'était pas une pomme, c'était un gland.

AO : t'es sûre ? La pomme d'Adam, ça me parle, mais le gland d'Adam, franchement ...

Tanid : mais si. Ce glandu de Newton roupillait sous un chêne, quand il a été assommé par un gland qui lui est tombé sur la tête.

AO : hum, ça me fait bizarre d'imaginer un arbre à glands...

Sadir : ben moi, j'aurais plutôt parié sur un nèfle. D'abord, je ne mise jamais sur les glands, par principe. Mais y avait la première Nef Volante de Banedon qui s'appelait le Nèfle Volant, donc je pensais que c'était un hommage.

AO : pas con. Tu dois avoir raison. Sinon, Banedon aurait du naviguer à bord du Gland Volant...

Tanid : gland, nèfle ou pomme, peu importe. l'Eglise a ensuite envoyé discrètement un contrebandier boucanier Chadaki, le bien nommé Capitaine Cook, pour cacher les preuves du compromettant sandwich, à l'autre bout du monde.

Sadir : J'en ai entendu parler. Il a connu une fin terrible -Cook, pas le sandwich-, dévoré par les cannibales des Iles Sandwich qui ne s'appelaient pas encore comme ça à l'époque. Les Iles, pas les cannibales. Parce que les cannibales Sandwichs, ça ferait con comme nom.

AO : étymologiquement, ça a laissé une trace dans le langage : quand tu coupes des sandwichs en petits morceaux à la mode cannibale, ça s'appelle des cann-hapés.

Tanid : t'es sûr ? Moi j'ai toujours cru que ça venait de la mort de Gengis Khan, happé par un Monstre d'Enfer.

Sadir :  c'est quand même plus classe que d'être gobé par un gobelin.

AO : hum, j'ai quand même une doute sur cette histoire de gland d'Adam...

Par un beau lundi matin devant le siège social de Gallimard...alors que des employés, après un week-end reposant, se retrouvent au niveau de la machine à café...soudain, un cri déchirant les blabla et coupant net les discutions se fit entendre...cri venant de la rue...


??? Je veux un grand format, je veux un grand format...

Employé 1 (se reprochant de la fenêtre pour regarder d'où viennent ces hurlements) - Euh chef, il y a un dingue dans la rue (dit-il en pointant son doigt)...

Employé 2 (soufflant sur son verre brulant de café) - Cette personne qui hurle à la mort depuis tout à l'heure...??...

Employé 1 (se grattant la tête) - Oui, je vois un homme déguisé, avec une espèce de couronne sur la tête et un sceptre à la main...c'est étrange, il n'y a pas eu de nouvelle ce matin comme quoi un fou venait de s'enfuir de l'asile...??...

Employée 3 (Cherchant la téléphone du regard) - Mon dieu, il faudrait peut être téléphoner à la police...c'est peut être un terroriste comme pour Charlie Hebdo...

Employé 2 - Et puis qu'est ce qu'il raconte au juste ce malade...??...c'est quoi ce gran for mat dont il parle ou je sais quoi...??...

Employé 1 - Pas gran for mat...il parle de grand format (réfléchissant), mais grand format de quoi...??...je n'en sais rien...il faudrait sortir pour lui poser la question non...??...

Employé 2 - Tu sors si tu veux, mais ne compte pas sur moi...le mieux serait de se barricader et d'attendre la police (prenant l'appareil et composant le 17)...


Devant le bâtiment, Astre d'Or car c'était bien lui qui s'agitait de la sorte...continuait à hurler et à danser...

Astre d'Or - Je veux mon grand format, je veux mon grand format...donnez moi mon grand format à moi aussi...allez mes compagnons, avec moi (dit-il en se tournant vers deux personnes se trouvant en retrait derrière lui)

Tanid - Euh, s'il te plait, arrête de pointer ton doigt comme ça vers nous, c'est très très gênant et les gens sont en train de nous regarder comme si nous étions des tarés (hurla de colère la jeune femme, rouge de honte et s'excusant auprès des passants)...

Chan - C'est vrai ça, arrête de hurler comme ça, le police de ce monde va arriver et nous enfermer en prison...parait qu'il n'y a plus de places et que nous allons finir à 10 dans une cage de 2m/2m, qu'il n'y a qu'un seul repas par jour (en se frottant la main sur son ventre bedonnant) et que la grande mode c'est de faire tomber la savonnette dans les douches...

Tanid - C'est ta faute aussi mon cher, qu'est ce qui t'as pris de lui montrer ce prospectus avec cette annonce comme quoi une société dans le pays de France, sortait des livres en grands formats...quand il a vu que le premier volume de sorcellerie avait vu le jour comme ça et que le deuxième allait bientôt sortir, il est devenu dingue, hurlant que lui aussi avait le droit d'avoir ses aventures comme ça...il a tout chamboulé dans le palais, puis il a pris la décision de venir pour manifester sa colère...

Chan - Il a même songé à imprimer des tracts, faire des déguisements et faire venir des chars avec écrit Guet pride dessus pour bloque les rues ce con...

Astre d'or - Grand...grand...grand...grand format, moi aussi je veux mon grand format...OUAISSSSSSSSSS...

Au loin, on pouvait entendre des sirènes se rapprocher de plus en plus...


Encore plus loin de là, dans un autre lieu et une autre dimension...un homme perplexe, allongé sur des coussins dans une chambre éclairée par de multiples bougies...regardait la scène à travers une boule de cristal, se grattant la tête et s'interrogeant sur le sens de la scène...devant lui, un autre homme blond platine tenait la boule dans sa main...chose qu'il aimait bien faire, tenir la boule...

Banedon - Tu vois mon beau loup, ton cousin a eu le courage d'aller là bas pour poser ses revendications (souriant de toutes ses dents)...

Loup Solitaire - Moi ce que je vois mon ami (refermant son livre et se redressant pour s'assoir), c'est mon cousin et ses compagnons, embarqués dans des fourgons vers une quelconque prison de ce pays...

Banedon - Quelle chance (soupirant), moi aussi j'aimerais bien visiter cette prison (en fait, c'est surtout l'idée de se retrouvait seul avec des prisonniers bien gaulés dans une petite cellule et de faire tomber la savonnette dans les douches qui l'attirait)...

Loup Solitaire - Et puis avant de songer au grand format...il faudrait déjà que papa Dever songe a sortir le 29em bouquin de mes aventures...enfin, des aventures de l'autre (censuré) qui a pris ma place à partir du 21em, vu que je suis devenu maintenant trop puissant...si j'avais su, j'aurais fait moins d’efforts pour défoncer la gueule des maîtres des ténèbres (soupirant et s'enfonçant la tête sous les coussins, regrettant toutes ces années à sauver le pays, chercher les pierres de la sagesse, etc...)...

Banedon - Arrête mon Loulou, tu te fais du mal...


A travers la ville, un fourgon fonçait sa sirène hurlante...s'échappant de ce véhicule, des cris faisaient se retourner les passants, les cyclistes et les automobilistes...

Astre d'Or - Mon grand format, mon grand format...

Tanid - Ho ta gueule...

Chan - Tien, prend ça et assomme le...

Un grand boum se fit entendre alors et étrangement, les cris prirent fin...

VIK, c'est excellent.

Continue ainsi car c'est un vrai plaisir.

Merci. Mais c'est dur d'écrire un texte comme ça, donc pas simple de continuer : faut être un peu inspiré et dans une certaine ambiance, ensuite ça pompe de l'énergie. Bref sur commande, c'est pas évident.

J'ai bien aimé le dernier de dav-ID. Quand au Grand Format qu'il cite, Scriptarium essaye de le proposer à Gallimard.

Pendant ce temps dans la basse-cour appartenant aux sorcières Chadakines.

Mixo: Salut ma ptite caille !

Poussin: Pardon c'est à moi que vous vous adressez, Monsieur ?

Mixo: Bien sûr.

Poussin : Ah mais il y a erreur sur la personne, je ne suis point une caille. Vous m'en voyez désolé.

Mixo: Ah bon ? Mais t'es quoi alors ?

Poussin: Je suis une poule.

Mixo : Ah non, c'est impossible, tout petit et tout jaune comme t'es, tu ne peux pas être une poule.

Poussin : Oui enfin, je veux dire que quand je serai grand, je deviendrai une poule.

Mixo : Ah bon ? Et qu'est-ce qui te permet d'affirmer une telle chose ?

Poussin: Euh... c'est à dire c'est ce que ma mère m'a dit...

Mixo : Et tu lui fais confiance ? Comme ça sans l'ombre d'une preuve.

Le poussin choqué s'en va sans un mot et revient quelques instants plus tard avec sa mère et ses copines.

Poule 1 (pas trop contente) : C'est toi qui fait peur à mon petit poussin ?

Mixo: Oh, excusez-moi madame mais ce n'était pas mon intention. J'étais juste intrigué par le fait que ce jeune poussin était persuadé d'être une poule.

Poule 1 : Qu'est-ce qu'il pourrait être d'autre !?

Mixo : Je n'en sais rien mais qu'est ce qui me prouve qu'il en est bien une.

Poule 14 : Il sort d'un œuf de poule, je vois pas ce qu'il pourrait être d'autre !

Mixo : Vous affirmez donc que l'œuf précède la poule ?

Poule 22: Ben oui mon lapin !

Mixo : Mais alors qui a pondu le première œuf ?

Poules :  

Mixo : De plus laquelle d'entre vous est capable de se souvenir qu'elle provient d'un œuf ?

Poules :  

Mixo : Vraisemblablement contrairement à ce que l'on vous affirme depuis la nuit des temps il n'existe aucune preuve que la poule provient de l'œuf. Donc on vous utilise uniquement pour pondre des œufs. C'est ce qu'on appelle de l'exploitation mes cocotes.

Poules :  

Mixo laisse les poules à leur stupéfaction et rejoint Matose en grande discussion avec des canards.

Matose : Ça j'en suis certain ! Je suis moi et donc tu ne peux pas être moi.

Canard 1 : Ben alors je suis qui ?

Matose : Ben, tu es toi.

Canard 1 : J'étais pourtant certain d'être moi !

Matose: Ben non puisque je te dis c'est moi et toi tu es toi.

Canard 7 : Ben et moi ?

Canard 12 : Ben non toi t'es toi puisque moi c'est moi.

Canard 25 : Mais tais toi ! C'est moi qui suis moi ! vous vous êtes toi !

Canard 3 : Mais non vous êtes tous toi, puisque lui c'est moi !

Profitant que le ton monte entre les canards et qu'ils ne font plus attention à eux Mixo et Matose s'éclipsent discrètement.

Mixo: Bon maintenant je m'occupe des oies et toi des dindes.

Matose: Ok !

Le lendemain.

Grande Sorcière Mère Deuze: Pardon ?

Grande Sorcière Mère Poul: Je ne sais pas ce qui arrive les canards semblent s'être entretués, les oies ont disparu, les dindes se sont enfermées dans leur poulailler et les poules refusent de manger et n'ont rien pondu de la journée.

Grande Sorcière Mère Deuze:  


PS : pour ceux qui n'auraient pas lu les précédents chapitres et qui se demandent qui sont ces affreux jojos nommés Mixo et Matose, je conseille de lire les chapitres XXVI & XXVII de notre saga (liens cliquables sur le premier message).

VIK a écrit:

Quand au Grand Format qu'il cite, Scriptarium essaye de le proposer à Gallimard.

Cool, c'est Astre d'or qui va être content, enfin, lorsqu'il sortira de prison...

Tien, j'ai une idée en tête pour la suite...

Bravo à tous.

Continuez ainsi, si vous conservez la motivation et l'inspiration.

Merci à tous les courageux qui nous lisent et aux inconscients qui nous encouragent à écrire de telles inepties. Je ne remercie pas à chaque fois (alors que je le devrais) mais ça fait plaisir de savoir que certains se marrent en lisant ces clowneries.

Si ça peut rassurer j'ai encore de la motivation et des idées mais je manque de temps. Ne désespérez pas...

PS : Bienvenue à Dav-ID dans l'écriture de cette "fabuleuse" saga !

ne changez rien les gens, vous êtes barges à enfermer, mais c'est justement ça qui est bon!

Ne nous remercie pas Alin V, c'est nous qui vous remercions d'écrire ces textes humoristiques.

Je sais que cela prend beaucoup de temps et il n'est jamais facile de trouver l'inspiration puis le temps de tout écrire.

Pendant l'absence de Tanid et d'Astre d'Or, Grando continue d'entretenir des relations poussées avec tous les tenanciers de la ville. Y compris les plus récemment installés

Grando : Patron ! La même chose c'est rudement bon cette spécialité à la pomme !

Jeannot : Content que ça vous plaise, mais il n'y a pas que de la pomme, vous savez ?

Grando : Oui, j'avais remarqué. Mais d'où tenez vous cette recette ?

Jeannot : Oh ! C'est une longue histoire...

Grando : Allez-y, je suis tout ouïe.

Jeannot : Hé bien tout a commencé par un quiproquo. Dans mon monde voyez vous j'étais un prêtre guerrier serviteur de Dieu.

Grando : Kaï ou Ishir ?

Jeannot : Ni l'un ni l'autre. C'est Dieu tout court.

Grando : Toucour ? Connait pas.

Jeannot : Alors que je participais aux croisades...

Grando : Les croisades ?

Jeannot : Une guerre de religion en quelque sorte. Voilà qu'une nuit j’entends Dieu qui me parle dans mon sommeil. Je n'entendais pas bien mais il me dit de trouver Shangri-La. Je fais quelques recherches et découvre que c'est une ville mythique. Étant à l'époque un bon serviteur de Dieu, j'obéis et me met en quête de cette ville. Je ne savais pas que cela allait être la croix et la bannière pour la trouver. Pas moins de cinq bouquins truffés d'embuches et de dangers mortels qu'il m'a fallut avant de me retrouver... De me retrouver perdu dans les limbes !

Grando : Dans les limbes ?

Jeannot : Et oui, mon auteur et mon éditeur m'y ont oublié. Punaise ! Quand j'ai eu en mains la lampe d'Aladin j'aurai mieux fait de demander ce que voulais mon Dieu. Cela m'aurait évité toutes ces années à contempler le monde depuis le néant.

Grando : Et comment vous en êtes vous échappé ?

Jeannot : Bon, il y a bien eu Ashimbabbar qui a essayé de me filer un coup de main mais je m'en suis vraiment sortit quand j'ai compris ce que Dieu m'avait envoyé cherché.

Grando : Quoi donc ?

Jeannot : Ça !

Grando : Ça ? Tiens donc !

Jeannot : Oui c'est pour ça qu'une fois extirpé des limbes et atterrit sur ce monde j'ai décidé de laisser tomber l'épée et la bible pour ouvrir une taverne.

Grando : Et comment ça s'appelle au fait ?

Jeannot : De la Sangria.

Grando : Ben c'est rudement bon, je comprends que Toucour vous ait envoyé en chercher.

Pendant qu'Astre d'Or, Tanid et le fantôme de Chan font du tourisme dans une autre dimension. Grando et Sadir essayent de faire tourner la maison sans le patron. Ils recherchent activement Urik mais sans succès. En effet celui-ci est loin, très loin dans les Monts Skardos.

Paysan 1 : Si si ma sœur l'a vu descendre du ciel comme une étoile bleue.

Paysan 2 : En même temps ta sœur elle est un peu simplette.

Paysan 1 : C'est pas faux mais n’empêche qu'il est tombé du ciel.

Paysan 3 : Alors c'est le messie.

Paysan 4 : Mais non, ça ne veux rien dire.

Paysan 5 : Ben quand même, ça n'arrive pas tous les jours.

Paysan 6 : Il est peut être tombé de la montagne.

Paysan 7 : N'importe quoi, tu as vu le cratère qu'il a laissé !

Urik, au fond du dit cratère émerge de son coma réveillé par le brouhaha généré par l’attroupement qui s'est formé du côté nord du cratère.

Paysan 8 : Il ouvre les yeux ! C'est un miracle !

Paysan 4 : Mais non il se réveille c'est tout !

Paysan 9 : Qui es-tu ?

Urik (qui a mal aux cheveux qu'il n'a plus) : Plait-il ?

Paysan 10 : Es-tu le messie ?

Urik : Euh... Non je ne suis pas le messie.

Paysan 4 : Ah, vous voyez !

Paysan 11 : Mais non c'est le messie ! Seul le messie peut nier qu'il est bien le messie !

La foule : Ooooooooooohhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!

Urik : Euh, non je ne suis vraiment pas un messie.

Paysan 11 : Vous voyez ! Il nie ! C'est bien le messie !

La foule : Ooooooooooohhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!

Urik : Non, non je suis juste Urik un kundi !

Paysan 12 : Qu'est ce qu'il a dit ?

Paysan 5 : Je croix qu'il s'appelle Erik du lundi.

Paysan 4 : Mouai, ça fait pas très messianique comme nom.

Paysans 1 : C'est pas faux. Nous l'appellerons tout simplement Le Messie !

La foule : Oui, Le Messie ! Le Messie ! Le Messie !

Paysans 2 : Fait nous un miracle Messie !

Paysan 4 : Je serait curieux de voir ça !

Paysan 52 (tout au fond) : Nous avons faim, Messie, offre nous de la nourriture par pitiè !

Urik : Mais pourquoi ne mangez-vous pas les pommes sur l'arbre là-bas ?

Paysan 8 : Oh ! C'est un miracle ! Il a fait pousser un pommier pour nous !

La foule (du moins ceux qui ne se jettent pas sur le pommier) : Miracle ! Miracle ! Miracle !

Urik : Non... mais je n'y suis pour rien moi la dedans !

Paysan 4 : Mais écoutez- le ! Il dit qu'il n'a pas fait de miracle !

Paysans 11 : C'est normal Le Messie est humble, il ne revendique pas ses propres miracles !

La foule : Ooooooooooohhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!

Urik (persuadé qu'il est tombé sur une bande de fous) : Bon bon bon... Je vais vous laisser...

Paysan 9 : Mais pourquoi est-il nu ?

Paysan 11 : Le messie n'a pas de besoins matériels, il parcourt le monde dans le plus simple appareil !

La foule : Ooooooooooohhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!

Paysans 13 : Faisons tous comme lui ! Abandonnons nos vêtements !

La foule : Oui ! Faisons tous comme Le Messie !

Paysans 18 : Suivons le, il ferra peut être encore un miracle !

La foule : Oui suivons le ! Suivons le ! Suivons le !

Urik force le pas, pas rassuré d'être poursuivi par ces allumés nus comme des vers.

Un soir dans un labo dans la forteresse Shadakine près des ruines de Choiming autour d'une boite fort ordinaire. Une atmosphère de connivence règne.

Grande Sorcière Mère Itlenobel : Je l'ai enchanté et maintenant il fonctionne automatiquement, regarde il suffit de dire son nom et l'endroit visé. Par exemple : goodmich dans ma main !

A ces mots, un objet oblong de couleur orange s’élève lentement de la boite et fonce dans la mains de mère Itlenobel où il se met à vibrer frénétiquement.

Grande Sorcière Mère Itlenobel : Pour arrêter il suffit de dire : goodmich dans la boite.

L'objet retourne tranquillement d’où il est venu comme par magie.

Grande Sorcière Mère Itdéklak : Impressionnant ! Bravo mais je ne vois pas ce que je pourrai faire de ça.

Mère Itlenobel : Ben je t'assure que c'est dix fois mieux que les soudards sales et brutaux de la garnison.

Mère Itdéklak : Si tu le dis. Bon il se fait tard, bonne nuit.

Mére Itdéklak sort du labo laissant une Mère Itlenobel fort déçue seule qui ne tarde pas elle aussi à retrouver son lit.





Grande Sorcière Mère Dik : Mais qu'est-ce que c'est que ce bazar ! C'est toi qui essaye de réveiller tout le monde ?

Mère Itdéklak (haletante) : Non, enfin si, mais c'est involontaire.

Mère Dik : Qu'est-ce que tu fiches ici à cette heure?

Mère Itdéklak : C'est que... j'ai un goodmich coincé à l'intérieur de mon corps et...

Mère Dik : Qu'est ce que c'est que cette histoire ! Goodmich mon œil !

Au nord-est du Lac Sala, dans une petite grotte qui ne paye pas de mine. Les adeptes qui suivent Urik depuis plusieurs semaines sont en pleine crise de foi.

Adepte Cékilepatron: Bonjour ô grand sage Lokipue.

Sage: Que voulez-vous à Lon Ki Pou ?

Adepte Cépamoilepatron: Nous sommes de humbles paysans qui avons abandonnés nos terres pour suivre le Messie et nous venons nous en remettre à votre sagesse.

Sage Lon Ki Pou : Posez vos questions...

Adepte Késeptic: Avons-nous fait le bon choix ?

Sage Lon Ki Pou : hummmmmmmmmmmmmmm...

Adepte Késeptic (tout bas): Qu'est-ce qu'il fait ?

Adepte Inmecpoincom : Chut ! Il réfléchit.

Adepte Sourcomminpo (à l'extérieur): Qu'est-ce qui dit ?

Adepte Concomcépié (à l'entrée de la grotte): Rien il réfléchit.

Sage Lon Ki Pou : Quand le chacal chasse la grenouille c'est que le niveau de la rivière est bas.

Adepte Késeptic: Hein ?

Adepte Cékilepatron: C'est de la sagesse pure, il faudra y réfléchir...

Adepte Sourcomminpo : Qu'est-ce qui dit ?

Adepte Concomcépié: Il dit que le chat qu'a la chiasse mouille le riz d'hier là-bas.

Adepte Sourcomminpo : Où ça ?

Adepte Késeptic:  Mais est-ce bien le Messie ?

Sage Lon Ki Pou : C'est lorsque la marée se retire que le crabe découvre enfin le ciel.

Adepte Késeptic: Hein ?

Adepte Sourcomminpo : Qu'est-ce qui dit ?

Adepte Concomcépié: Qu'on se marre quand il y a du rab de miel.

Adepte Sourcomminpo : Ah bon ?

Adepte Késeptic:  Pardonnez moi, mais pourriez vous être un peu plus clair , ô grand sage yom kippour.

Sage Lon Ki Pou : Celui qui ne sait regarder est condamné à errer toute son existence.

Adepte Késeptic:  Eh bé ça s'arrange pas.

Adepte Sourcomminpo : Qu'est-ce qui dit ?

Adepte Concomcépié: Que le sorcier est con, il a donné toute sa pitance.

Adepte Sourcomminpo : Quel sorcier ?

Adepte Késeptic:  Dites-nous au moins si nous nous sommes trompés ?

Sage Lon Ki Pou : Si l'hirondelle va au nord en automne elle ne reviendra pas dans son nid à la saison suivant l'hiver.

Adepte Késeptic:  Bon, moi j'abandonne, j'y comprend rien.

Adepte Cékilepatron: C'est de la sagesse hautement concentré, on est peut-être pas assez intelligents pour comprendre.

Adepte Sourcomminpo : Qu'est-ce qui dit ?

Adepte Concomcépié:  Si la rondelle du mort sonne il rendra à vie la maison suivante verte.

Adepte Sourcomminpo : Quelle maison ?

Adepte Cékilepatron: Merci ô grand Loquibou !

Tout le monde se retire et se regroupe à quelques pas de la grotte.

Adepte Késeptic: Ben on est pas plus avancé. Qu'est ce qu'on fait ?

Adepte Cékilepatron:  On rentre au camp et on réfléchit aux paroles du sage.

Adepte Sourcomminpo : Ben on a pas finit d'y réfléchir, vu comme c'était n'importe quoi !

De retour au camp.

Adepte Cépamoilepatron:  Mais... mais... le Messie a disparu !

Adepte Sourcomminpo : Il nous a abandonné car nous avons doutés de lui !

Adepte Concomcépié (s'écroulant à genou):   Pourquoi !!!!!!!!!!!!!!

Adepte Cékilepatron (les larmes aux yeux):  Nous devons faire pénitence pour nous faire pardonner.

Adepte Késeptic:  On ferrait mieux de rentrer chez nous. On passera pour des cons mais au moins on sera au chaud et on aura à bouffer  tous les jours.

Adepte Concomcépié (en pleurs) :   Et si on allait demander au sage de nous aider à...

Soudain Urik apparait comme par enchantement entre deux buissons à une dizaine de mètre du groupe. Tous les adeptes autoproclamés tombent à genoux et se prosternent.

Adepte Cépamoilepatron:  C'est un miracle ! Il est revenu !

Adepte Concomcépié:  Il nous a pardonné !

Adepte Cékilepatron:  Gloire au Messie !

Adeptes:  Gloire au Messie ! Gloire au Messie ! Gloire au Messie !

Urik (à lui même):  Je pensais que c'était les baies de ce matin mais tout bien considéré, je me demande si c'est pas ces idiots qui m'ont filé la courante à force de me faire chier!

La forme énigmatique qui se hâte sur les docs sombres de Shadaki ce soir n'est autre que Grando. Ce dernier se presse jusqu' "Au Marin qui Trinque" l'une des nombreuses tavernes des environs. Pas la plus mal famée mais tout de même le siège de bon nombre de beuveries et bagarres, preuve en est le mobilier rafistolé de toutes parts. Toutefois en entrant en ces lieux, Grando reste interdit. L'établissement est désert à l'exception du patron livide derrière son bar et d'un unique client en robe de bure anthracite installé dans un coin obscur de la grande salle. Du jamais vu ici... Non, du jamais vu dans aucun des établissements que Grando fréquente. C'est à dire tous les établissements de la ville ! Une fois la surprise passée, Grando se dirige vers le bar.

Grando : Bonsoir patron.

Le patron: Ah ! merci Grando, c'est gentil d'être venu.

Grando : Mais pourquoi n'y a-t-il personne ce soir ?

Le Patron : C'est à cause de l'encapuchonné, là-bas, sa présence fait fuir les clients...

Grando : Donne moi un demi je vais allez voir de quoi il retourne !

Le Patron : Tu es sûr ?

Grando attrape sa bière et se dirige l'air de rien vers l'inconnu. Ce dernier complément vouté semble assez grand. Grando ne peut voir son visage, l'inconnu regardant fixement le fond de son verre qu'il tient d'une main squelettique.  Détail intrigant une énorme flaque s'est formée sous sa chaise alors qu'il ne pleut pas cette nuit. Sur la table repose deux autres bocks vides.

Grando : Salutation, l'ami, je peux m'assoir à votre table.

L'inconnu : C'est un pays libre depuis que l'on en a chassé le Roi-démon paraît-il.

La voix de l'inconnu, qui n'a pas daigné relever la tête, est grave, caverneuse et glaçante. Elle semble venir d'infiniment loin et pourtant est parfaitement audible. Claire comme du cristal.

Grando : Ça n'a pas l'air d'être la grande forme?

L'inconnu: Non pas trop.

Grando : Problème de cœur, d'argent ou de boulot.

l'inconnu:  Ni cœur, ni argent...

Grando : De boulot donc, qu'est-ce que vous faites dans la vie ?

L'inconnu : Justement je travaille dans la vie... enfin plutôt dans la fin de vie.

Sur ces mots l'inconnu relève la tête et Grando peut apercevoir son visage blanc comme la craie dénuée de toute chair. De ses orbites  sans fonds d'un noir de geai impénétrable, deux petites flammes bleues semblent dirigées vers Grando. Ce dernier se sent soudain très mal, un froid hivernal l'envahissant jusqu'aux tréfonds de son être. Difficilement, il avale sa salive.

Grando : Vous... Vous... Vous êtes la Mort !

La Mort : Oui c'est comme ça que l'on m'appelle ici bas. Si je tenais l'abruti qui a imaginé que j'étais de sexe féminin. Surement un débile qui s'est dit puisque qu'on a LA maladie, LA famine, LA catastrophe, LA guerre, c'est que LA Mort est une fille.

Grando :  Peut-être mais il y a quand même LE meurtrier, LE fléau, LE cataclysme, LE destructeur... Donc le choix reste étrange si vous n' êtes pas une fille. J'en déduis que je devrai donc vous appeler Monsieur ?

La Mort: Je suis plutôt du genre asexué mais vu la taille des os de mes poignets et mon bassin, je serais plutôt un gars mais va pour La Mort. Au point ou j'en suis. Mais c'est vrai ce vous me dites là les guerres, les massacres, les assassinats sont plutôt l'apanage des hommes. Bon, il y a bien de temps en temps une femme pour se tacher les mains de sang mais c'est quand même pas ce qui est le plus courant. Tenez il y a deux jours je suis allé récupérer l'âme d'une grosse brute qui s'était fait défoncer le crâne à coup de rouleau à pâtisserie par sa femme. Il ne m'appartient pas de juger mais la pauvre femme était battue tous les jours par ce monstre. C'était une question de survie pour elle.

Grando : Et donc vous l'avez choisi lui plutôt qu'elle ?

La Mort : Ah non , moi je n'y suis pour rien là dedans ! Je n'ai pas le droit d'intervenir. Je suis juste là pour récupérer les âmes et les orienter vers leur dernier séjour.

Grando : Et sans vouloir être indiscret, pourquoi semblez-vous... comment dire... contrarié ?

La Mort : Ben ces dernier temps ça me travaille un peu. Jusqu'à maintenant je faisais mon boulot sans sourcilier. De toute façon j'ai pas de sourcil. Je sais pas ce qui s'est passé mais j'ai l'impression que ça remonte à votre victoire contre Charatchak ainsi qu'à celle de Loup Solitaire contre Haakon. Depuis les massacres sont de moindre envergure. Il faut avouer que passer après une bande de Drakkarims qui vous laissent cinquante morts au mètre carré c'est pas la joie. Depuis j'avais l'impression qu'il y avait un peu plus de justice dans ce bas monde. Mais aujourd'hui j'ai récupéré l'âme d'un seigneur qui venait de se faire empoisonner par ses enfants. Bon ce n'était pas le plus vertueux du coin mais si j'avais le droit d'intervenir dans la destinée des mortels je vous conseillerais d'éviter Amory dans les années qui viennent. C'était pas beau à voir le poison était si virulent que l'âme soufrait encore après avoir quitté le Magnamund. Et puis, il y a pas plus tard qu'une heure de cela de l'autre côté de ce mur j'ai récupéré une femme et sa fille découpées au hachoir à viande par le nouveau compagnon de la femme. Un truc bien moche. Ça me déprime cette absence de justice morale.

Grando:  Oui, certes, je ne vous envie pas. Cela doit être un métier fort difficile mais je suppose que vous ne pouvez pas en changer.

La Mort: Non c'est pas le genre de job où l'on peut claquer sa démission. C'est pour la vie, enfin, vous voyez ce que je veux dire.

Grando:  Oui tout à fait. Mais si je puis me permettre vous voyez un peu le verre à moitié vide là. Vous vous focalisez sur les morts injustes mais si on revient à l'histoire du rouleau à pâtisserie de tout à l'heure il y a aussi des décès dont découle un bienfait.

La Mort :   Oui, Grando, vous avez surement raison. Merci, cela me met un peu de baume au cœur. Enfin vous voyez ce que je veux dire...

Grando : Oui, j'imagine.

La Mort : Bien, ce n'est pas le tout mais je vais devoir vous quitter. Je serais bien resté à converser avec vous, cela me fait beaucoup de bien, mais je suis attendu au large de d'Atiol. Ça souffle pas mal là bas et un navire de pêche va bientôt sombrer. Pas de survivants. A la votre !

La Mort lève son verre et laisse le liquide  couler entre ses mâchoires grandes ouvertes. Ce dernier le traverse de part en part et vient agrandir la flaque de bière  sous la chaise.

La Mort : Encore une chose avant de partir. Je n'ai pas le droit d'intervenir sur la destinée des mortels mais si jamais un jour vous vous retrouvez de nouveau face à face avec un casque shadakine et que vous entendez un bruit derrière vous. Plutôt que de vous retourner, baissez vous.

Sur ces mots La Mort se lève et attrape sa faux  que Grando n'avait pas vu jusque là.

La Mort : Pas d'inquiétude la Faux c'est de la frime, c'est pour le côté théâtral. Au revoir.

Grando:  Au revoir.

Mais avant même le début du revoir la Mort n'est plus là. Il a disparu en un clignement d'œil laissant Grando seul à sa table. Ce dernier réfléchit quelques minutes à cette improbable rencontre puis se lève et sort de la taverne saluant le propriétaire visiblement fort soulagé. Une fois dehors, Grando se dirige vers la maison mitoyenne au débit de boisson et constate que le mur commun aux deux établissements est effectivement celui que la Mort avait indiqué plus tôt. Même s'il n'était pas un  voleur très doué dans son passé, il n'en reste pas moins capable de crocheter une serrure. Une fois cela réalisé, il dégaine sa lame et entre discrètement dans la petite maison. Il inspecte les lieux avec discrétion à la lueur des rayons lunaires qui se frayent difficilement un passage au travers des fenêtres sales. Un objet attire soudain son attention. Posé sur une étagère à auteur de visage un casque. Un casque shadakine de l'époque du roi-démon. Grando en reste stupéfait pendant qu'un frison lui parcours l'échine. Soudain une latte de plancher grince derrière lui. Luttant contre l'envie de se retourner Grando se baisse prestement . Un hachoir à viande vient alors s'enfoncer profondément dans l'étagère faisant tomber au passage le casque. L'agresseur essaye alors sans succès d'extirper la lame emprisonnée par le bois, ce qui permet à Grando de faire volte face et de trancher prestement la carotide du tueur dans le même mouvement qui lui permet de se redresser. L'homme choit sur le sol tout en se vidant de son sang.

Grando (pour lui même) : Et bien pour quelqu'un qui n'a pas le droit d'intervenir sur la destinée des mortels je vous dois une fière chandelle Messire Mort.

La Mort (surgie du néant):  Certes, mais si nous n'avions pas eu cette petite discussion amicale vous ne seriez pas venu ici.

Grando (stupéfait):  Et lui alors vous n'êtes pas intervenu sur sa destinée indirectement.

La Mort : Non, c'était son heure. Du moins ce le sera dans douze secondes... Voilà c'est terminé, je vais m'occuper de lui. A la prochaine mon ami mortel !

Grando: A la proch... Gloups !