LA MORT

yaztromo1 a écrit:

Perso, c'est de souffrir que j'ai le plus peur, pas de la mort elle-même.

Idem. Si j'étais sûr et certain de mourir sans souffrir, franchement la mort, je crois que j'en aurai rien à faire.
Mais bon je suis jeune, je penserai à ça quand je serai plus vieux... Je suis pas pressé.

Gros choc à l'usine depuis quelques jours...et grosse incompréhension aussi...

Mardi peut avant midi, un jeune homme d'une trentaine d'années travaillant au CE, dit a ses collègues qu'il va chercher des sandwichs...son attitude était normale d'après les gens ayant travaillés avec lui le matin...en réalité il prend sa voiture, sort de l'usine, prend la route en direction de Martigues, arrête sa voiture sur la bande d'arrêt d'urgence au bord de l'A55 qui passe sur le viaduc de Caronte (pour ceux qui ne connaissant pas Martigues il ressemble à ça : https://fr.wikipedia.org/wiki/Viaduc_de_Martigues ), enjambe la rambarde et saute...une chute de 50 mètres et voila terminé...

L'an dernier, j'ai un ancien collègue (qui était parti avant que j'arrive) qui s'est suicidé en se jetant en moto sur une pile de pont. Il avait laissé son casque et sas gants en haut de la côte. Gros choc aussi pour mes collègues qui l'ont connu.

Il y a une dizaine d'année, retour des vacances de Noël, mon patron nous convoque (j'étais dans une TPE de 8 personnes) : Jean-Paul, le mec que j'ai eu en face de moi pendant 5 ans, s'était tiré une balle dans le cœur le 25 décembre. Gros choc aussi, et tu passes en revue toutes tes engueulades en te demandant si toi-même tu ne serais pas une « brique dans le mur »…

Concernant le « calme avant la tempête », j'ai déjà entendu évoquer le calme et le naturel qu'affichaient ceux qui avaient pris leur décision. Le scénario est tracé, il savent où ils vont.

Condoléances.

Par un troll j'aurai compris, mais un gobelin ?! Il t'a transmis une maladie ?

J'étais en train de me baisser pour ramasser mon épée et ... BOUM !

"La mort c'est le meilleur moment de la vie ; c'est pour cela qu'il est préférable de le garder pour la fin."

Gustave Parking

Si ça se trouve, c'est quelque chose de vraiment pas mal la mort...le commun des mortels en a peur mais bon, ça ne peut pas être pire que la vie en tout cas...

Personnellement, cette vie humaine commence sérieusement à me fatiguer et à me les briser au plus haut point...38 ans dans cette putain de galère, ça commence à faire beaucoup trop...

La vision que j'ai de la mort est proche du fameux "pari de Pascal" : comme toutes les hypothèses sur la mort se valent, je choisis celles qui sont les plus positives, car elles valent autant que les plus négatives. Donc, si Dieu n'existe pas, il n'y a aucun regret car on n'aura pas conscience du néant de la mort ; si Dieu existe, on gagne une éternité de bonheur.

Je suis croyant, mais je ne crois pas à l'Enfer car qu'un Dieu "d'amour" créé par amour les humains, avant de jeter certains avatars de sa Création en Enfer serait complètement illogique. Jeter en Enfer des humains parce qu'ils ont utilisé leur libre arbitre, donné par Dieu, est également absurde ; ce ne serait qu'un libre arbitre faussé. J'irai même jusqu'à être Nietzschéen et dire qu'après la Mort de Dieu (que je vois comme la mort du Dieu juge et vengeur des dogmes), je suis Dieu, tout autant que les autres : Dieu est un et tout le monde à la fois. Comme Dieu est sensé être immortel, je le suis aussi, et ai différentes vies, peut-être même plusieurs terrestres. Partant de là, ma vision de la mort est théoriquement positive et apaisante.

Théoriquement car elle n'enlève rien à la souffrance de voir mourir les gens qu'on aime le plus. Ou de penser à la peine qu'on leur infligera si on part en premier(e). J'ai beau me dire qu'on se retrouvera dans une autre vie, céleste ou terrestre, la douleur reste. Une opinion pas originale, je sais, mais il m'arrive de penser qu'en général, on craint moins sa mort que celle de nos proches.

"Je n'ai pas peur de la Mort. Je veux juste ne pas être là quand elle sera là." (Woody Allen)

Eroica a écrit:

Je suis croyant, mais je ne crois pas à l'Enfer car qu'un Dieu "d'amour" créé par amour les humains, avant de jeter certains avatars de sa Création en Enfer serait complètement illogique.

Wé enfin, si on part par là, créer un monde où les êtres doivent se bouffer les uns les autres, où on crêve de maladie par milliers et où on vieilli et décrêpite avec le temps de manière inéluctable, c'est pas non plus une fabuleuse preuve d'amour ^^

A cela, j'aurais tendance à dire "libre-arbitre" (i.e. libre pour le bien comme pour le mal). Jusqu'à preuve du contraire, ce sont les hommes qui se bouffent entre eux, cela n'est rien d'autre que leur choix. Après, c'est très occidental de voir le vieillissement et la mort comme des malédictions dont il faut trouver les remèdes. Le bouddhisme, par exemple, ne voit pas la mort et la vieillesse comme une souffrance, mais comme une métamorphose, une lente transition d'une vie à une autre : puisque tout se transforme dans la nature, pourquoi pas l'âme humaine ? Comme disait Épictète, ce ne sont pas les choses qui nous rendent malheureux, c'est l'idée que nous en faisons.

dav-ID a écrit:

Personnellement, cette vie humaine commence sérieusement à me fatiguer et à me les briser au plus haut point...38 ans dans cette putain de galère, ça commence à faire beaucoup trop...

Courage ! N'oublie pas qu'on est des survivors, même si on en a vu des vertes et des pas mûres, il faut se dire que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort !

Gare à vous lorsque vous serez devant Osiris et qu'il faudra rendre compte de vos actions. Si votre coeur est plus lourd qu'une plume, vous finirez dévoré dans les limbes par Seth...

Et pas la peine d'espérer compter "tenter votre chance". Au pire, vous pourrez essayer de faire un jet de persuasion à D6+2 ou alors combattre Seth lui-même (H=15 ; E=44) ... bonne chance...

Citation :

Une pétition réclamant l'autorisation du suicide assisté et de l'euthanasie a été signée par 260.000 personnes, c'est ce que révèle le quotidien Libération qui publie le texte de ce manifeste.

"Autoriser le suicide assisté"

"La sédation profonde et continue jusqu'à la mort (autorisée par la loi) est une avancée qui aujourd'hui n'est pas totalement satisfaisante", affirme la pétition. "Il faut, avec des critères stricts, autoriser le suicide assisté et l'euthanasie avec l'assistance de membres du corps médical et sous réserve que ceux-ci acceptent de pratiquer cet acte", réclame ce manifeste.

Plusieurs personnalités figurent parmi les signataires, dont les écrivains Noëlle Chatelet et Olivier Adam, le médecin Etienne-Emile Beaulieu, Guy Bedos, le philosophe André-Comte Sponville, le journaliste Bruno Masure, Ariane Mnouchkine, et les actrices Mylène Demongeot et Marthe Villalonga.

Lire la suite sur BFMTV.com

Je garderais toujours le souvenir de mon grand père mort en 1998 d'un cancer généralisé très rapide (ancien gros fumeur)...surtout l'acharnement du corps médical à vouloir à tout prix le sauver alors qu'on savait très bien que c'était terminé et qu'il a dit plusieurs fois qu'il voulait qu'on le laisse enfin partir...je pense qu'il est plus heureux là où il se trouve maintenant (si un quelque chose existe après la mort)...

Donc ouais, ce serait pas mal qu'on puisse changer les choses...

Gare aux abus.
Gare aux erreurs.

Ce n'est pas parce que l'on croit que c'est "fini", que ça l'est effectivement. On a déjà vu des gens déclarés morts dont les fonctions vitales se sont réveillés par la suite.

Alors, à quel moment on débranche ? Qui doit prendre cette décision ?

C'est pas si simple...

De nos jours, il y a quand même des signes qui ne trompent pas. En milieu hospitalier :

• le cœur s'arrête et on n'arrive pas à le faire redémarrer, c'est cadré par des protocoles, en gros, après une ou deux heures à essayer les chocs électriques (défibrillation) et injections d'adrénaline (pendant qu'on fait circuler le sang artificiellement par compressions thoraciques, le fameux massage cardiaque), si ça ne repart pas, on signe le certificat de décès ;
  
• absence totale de réaction neurologique : différents tests de réflexe (contraction des pupilles à la lumière, réaction à la douleur, pression sur les globes oculaires : on regarde si le pouls diminue, réflexe oculo-céphalique), en cas d'absence de réaction on fait deux électroencéphalogrammes de 30 min espacés de 4 h : 2 EEG plats = certificat de décès.
  

Pour le premier cas, si la personne est en fin de vie connue (maladie grave et irréversible diagnostiquée, personne en soins palliatifs, ou simplement personne très âgée) il n'y a même souvent pas de manœuvres de réanimation. La seule situation un tantinet problématique c'est si on appelle le Samu et que le patient est transporté vivant aux urgence, là, l'équipe médicale peut vouloir lui donner sa chance.

Le second cas est plus problématique pour la famille : placé sous respiration artificielle, le cœur du patient bat tout seul, on a l'impression qu'il vit mais son cerveau est définitivement mort, la situation est parfois très mal comprise. D'autant plus que le mieux à faire est de prélever des organes pour sauver d'autres vies et que pour certains ça coince (alors qu'il ne seraient probablement pas contre le fait de recevoir une greffe s'ils en avaient besoin).

Bref, on est loin du croque-mort qui mordait le petit doigt pour vérifier que le client ne crie pas.

Citation :

il vit mais son cerveau est définitivement mort

Mort cérébrale.

Mais il est arrivé, dans des cas de mort cérébrale, que le cerveau se remette à fonctionner. C'est rare mais cela arrive.
Alors, on peut comprendre l'acharnement des médecins et des familles.

Bon, généralement, il n'y a que très peu d'espoir. Mais un espoir malgré tout.

Le corps humain est une machine complexe...

Les thanatopracteurs sont des gens formidables mais ya pas à dire, le cancer ça vous fait une mine affreuse. Quand tu te pointes pour la mise en bière et que tu reconnais pas ta cousine, le visage émacié et la boule à zed (avec en plus un coussin qui donne un angle complètement artificiel à son cou), tu ressens un certain malaise. Donc si vous avez le choix, prenez une mort rapide genre un bon infarctus du myocarde ou cérébral, c'est plus sympa pour les proches.

Bon, tu me diras, suffit de zapper cette étape et d'aller voir le cercueil déjà fermé avec la photo dessus. Mais si tu veux vraiment soutenir les très proches, et là elle a deux filles dont une de 16 ans, bin faut accepter cette étape pénible, c'est vraiment là que se joue la dernière intimité. Ça fait mal au bide, faut surmonter tes peurs, mais c'est vraiment là que tu te sens le plus utile. Et quand l'officier de police appose les scellés sur les dernières deux vis, là tu te dis que tu ne la verra réellement plus.

Sinon, la musique de Shrek ça passe étonnamment bien dans une cérémonie et Nothing else matters pour le départ du cercueil (c'était une métalleuse) ça a une certaine classe.

Grosse grosse émotion donc, puis chialer en public c'est pas trop dans notre culture mais là on a vraiment le sens du partage.

Après, c'est aussi l'occasion de revoir de la famille qu'on n'a pas vu depuis 20 ans, se dire qu'il faudrait qu'on trouve un autre moyen de se voir tout en sachant que c'est peu probable qu'on le fasse, quoi que… Et puis le casse dalle, terrible ; c'est pas tous les jours que j'ai l'occasion de bâfrer du bì et du chả lụa à volonté.

J'ai refusé de voir ma grand-mère une dernière fois avant la fermeture du cercueil. Ayant travaillé et retravaillant depuis peu en milieu hospitalier, je suis bien placé pour savoir que ça fait un choc, même si effectivement, les embaumeurs (je préfère ce mot) font un sacré boulot. Mais justement, j'ai appris en partie comment ils font et du coup, ma vision en aurait été faussée, j'aurais vu les artifices employés plus que le résultat final. J'ai préféré garder l'image de notre dernière entrevue, alors qu'elle était encore "bien", souriante et avenante.

Mes petites cousines, qui ont l'âge d'être mes filles, ont elles assisté à la mise en bière. Plus courageuses que moi...

Voyageur Solitaire a écrit:

J'ai refusé de voir ma grand-mère une dernière fois avant la fermeture du cercueil.

J'ai assisté à la fermeture de celui de mon grand-père en 1995 et c'est vrai que c'est assez impressionnant. C'est là que tu te dis que c'est bel et bien fini et que tu commences à réaliser.

Voyageur Solitaire a écrit:

J'ai préféré garder l'image de notre dernière entrevue, alors qu'elle était encore "bien", souriante et avenante.

J'ai fait pareil avec ma grand mère et mon grand père, un dernier souvenir vivant, souriant.

Je n'ai pas voulu les voir morts ou en très mauvaise santé.

C'est un choix difficile... Pendant plusieurs jours, je m'en suis voulu, j'avais l'impression d'être lâche, j'avais presque honte vis à vis de ma mère et de ses frères et sœurs qui se relayaient auprès d'elle et qui l'ont accompagné jusqu'au bout... Mais le cerveau était atteint, elle avait perdu la mémoire, ne reconnaissait plus personne. Ma mère m'a conforté dans ma décision, sachant très bien que j'avais toutes les chances de tomber dans les pommes si j'allais la voir et qu'elle ne me reconnaissait pas... Elle est partie entourée de ses enfants et dans son sommeil, c'est le plus important.
Mais putain, c'est pas évident...

Face à la mort, chacun est différent. Il ne faut pas t'en vouloir, VS, tu as réagi avec ta sensibilité, c'est tout. Cela ne signifie pas que tu n'éprouvais pas des sentiments d'attachement très forts pour ta grand-mère, bien au contraire.

Le fait est que personne n'est plus préparé à cela. Autrefois, la mort, on vivait avec ; aujourd'hui, on tente de la cacher le plus possible, elle est tabou et quand elle vous tombe dessus, on est désemparé, comme un accident incompréhensible.

On redoute toujours la disparition de ses parents, alors que, logiquement, on devrait se dire que cela fait partie du cycle de la vie. Mais non, on ne s'y fait pas et c'est normal. Parce que, que l'on ait 10, 20 ou 40 ans, une maman restera toujours une maman : elle nous a donné la vie, elle nous a bercé, soigné, réconforté, elle a été aussi la confidente de bien de nos secrets ; une mère, on en a qu'une et on aimerait la garder auprès de soi pour toujours.

Voyageur Solitaire a écrit:

Mais le cerveau était atteint, elle avait perdu la mémoire, ne reconnaissait plus personne. Ma mère m'a conforté dans ma décision, sachant très bien que j'avais toutes les chances de tomber dans les pommes si j'allais la voir et qu'elle ne me reconnaissait pas...

Ça me rappelle une visite de la grand-mère de ma femme en maison de retraite (faut dire Ehpad maintenant). Atteinte de démence sénile (peut-être Alzheimer, peu importe le nom), elle ne l'a pas reconnue. Le choc a été tel qu'elle est restée prostrée toute la durée de la visite : la personne qui s'est occupée d'elle tous les soirs après l'école, tous les mercredi, ne la reconnaissait plus.

Bon, du coup j'ai papoté avec elle, enfin bon elle ne répondait pas hein. À quoi bon vous me direz ? Mon opinion, c'est l'humain est un être social par nature et donc que les signe de socialisation, de reconnaissance, font du bien ; du coup, même si elle ne me reconnaissait pas et qu'elle ne comprenait peut-être même pas ce que je disais, je suis persuadé que le seul fait que je m'intéresse à elle lui a fait du bien (mais moi ou quelqu'un d'autre ç'aurait été kif). Maintenant ça va mieux, elle arrive à gérer et à lui parler quand on va a voir.

Pour la mise en bière, c'est ma quatrième et à chaque fois ça a été des personnes proches mais en même temps éloignées. Ça protège, cette distance. La grand-mère d'un copain d'abord, là c'était au domicile de la mère de mon copain, avec un bonze et plein de monde qui faisait du bruit pour que l'âme ne revienne pas les hanter ; après l'enterrement, on s'est bouffé un sandwich devant la tombe (les viets n'ont pas tout à fait la même culture que nous). Puis ma grand-mère ; elle, elle n'a jamais été très famille (elle a collé ses gosses en pension dès qu'elle a pu), je la voyais 2-3 fois par an gamin puis elle est allé s'exiler à Nice vers mes 14 ans. Puis à un an d'intervalle un cousin et une cousine que je n'ai vu de 3-4 fois en 20 ans (depuis que je suis parti de chez mes parents).

Donc la charge émotionnelle venait plus de ma compassion avec les vraiment proches. Je crois d'ailleurs que c'est important d'avoir quelqu'un d'un peu détaché dans ces moments-là, ça donne une épaule sur laquelle les gens vraiment en détresse peuvent se reposer.

Nan, le plus terrible que j'ai vécu, c'est l'enterrement d'une camarade de mon fils ; pas une de ses amies, juste une camarade de classe. Une gamine de huit ans, tumeur au cerveau. Comme on est représentants élus des parents d'élève, on se charge de la quête, là ça commence à tourner au glauque : la mère, qui élève seules ses deux filles, a peu de moyens, elle ne peut pas assurer les frais du funérarium local donc la gamine sera amenée directement du CHU (à 90 km) ; la thune sera en priorité pour payer les obsèques plutôt que pour des fleurs.

On se pointe au cimetière avec une mine de circonstance (on ne la connaît pas cette gamine). Le corbillard arrive, il lève le rideau et là putain c'est tout petit ! Un cercueil d'enfant, de la taille de ton propre fils. Énorme choc.

cdang a écrit:

On se pointe au cimetière avec une mine de circonstance (on ne la connaît pas cette gamine). Le corbillard arrive, il lève le rideau et là putain c'est tout petit ! Un cercueil d'enfant, de la taille de ton propre fils. Énorme choc.

Je veux bien te croire, cdang. Rien n'est pire émotionnellement parlant que d'assister à l'enterrement d'un enfant. D'ailleurs, je suis assez sensible là-dessus et quand je vois des enfants victimes de bombes ou d'assassins au JT je ne peux m'empêcher d'être ému, même si je ne les connaissais pas.