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| Le Cycle des Disparitions | |
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Auteur | Message |
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Rapha Dragueur Invétéré
Nombre de messages : 3353 Date d'inscription : 23/06/2010
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Lun 26 Sep 2011 - 17:40 | |
| De très bons textes Voyageur Solitaire, j'ai l'impression que tu t'améliores de jours en jours ! Avec ton talent pour les dessins, il faut admettre que tu as le profil parfait pour écrire des LDVELH. Quand à mon personnage, son humeur est à l'inverse de la mienne : je suis en ce moment rayonnant et de très bonne humeur ! Heureux que l'aventure recommence ! | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Lun 26 Sep 2011 - 20:56 | |
| En fait, dans cette histoire, ce n'est pas vraiment nous, ce sont nos "pseudos", nos "personnages", poussés au maximum : REQUIEM devient un sombre nécromancien qui réveille les morts, WARLOCK un érudit qui fait passer sa passion des livres avant tout, VS un voyageur intrépide et libre qui supporte mal la contrainte, MILOS un guerrier dévoué, mais farouchement conservateur et têtu... Je reprend les personnages que nous nous sommes inventés, en poussant leur personnalité et caractéristiques au maximum. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Lun 26 Sep 2011 - 21:54 | |
| Un pâle soleil d'hiver rasait les toits d'ardoise quand VS entra dans le cabinet de travail de WARLOCK. Vêtu d'une robe d'intérieur en laine tissée à cordons de feutre, le Grand Erudit était installé derrière une petite table où étaient disposés les mets du petit-déjeuner, dans l'odeur du pain chaud, du miel et de la canelle. - Bonjour ! Bien dormi ? - Pas vraiment... fît VS en prenant un siège. - Ah ? Pourquoi donc ? Après une hésitation, le Voyageur raconta ce qui s'était passé hier au soir. Au fur et à mesure de son récit, le visage de WARLOCK s'assombrissait. Il finît par pousser un soupir en posant son petit pain chaud au sésame : - RAPHA n'a pas tort... La fin de la Guilde des Voleurs a laissé un vide dans le Quartier Sud... Les voleurs finançaient et soutenaient les déshérités... Ils distribuaient du pain, donnaient du travail, ouvraient des écoles... VS fronça les sourcils en piochant dans la confiture de Larnuma : - Et en échange, le quartier était à eux. Le Roi ne pouvait tolérer celà plus longtemps, tu le sais. - Oui, c'est vrai. Mais maintenant, les voleurs ne sont plus là et ces gens qui ont tout perdu au cours du siège n'ont vraiment plus rien. La reconstruction va lentement... trop lentement... RAPHA a raison : n'importe quel nouveau venu peut reprendre le flambeau laissé par Celui qu'on ne doit pas nommer et manipuler ces foules misérables qui n'éspèrent plus rien. Ces gens n'ont plus rien à perdre. Le Voyageur laissa passer un silence pendant que WARLOCK se levait pour mettre une bûche dans le grand poêle de bronze et d'argent qui trônait dans un angle de la pièce. - Mais enfin, pourquoi la reconstruction tarde-t-elle tant ? - Elle coûte beaucoup d'argent, VS... La guerre a saigné nos finances... Il a fallu augmenter les impôts... Et notre commerce a souffert du siège, nos échanges avec Port Sable Noir et Karé sont perturbés... FAUCON DE LUNE fait de son mieux, mais les marchands de la guilde regrettent RONAN et ses magouilles juteuses... Ce porc avait la haute main sur nos échanges et savait enrichir ses amis au passage... On frappa à la porte. Un esclave entra et annonça le Seigneur YOUPI. - Salut à toi, ami... Tu te joins à nous ? - Je ne suis pas venu pour ça, malheureusement, répondît YOUPI en sortant un pli de son manteau fourré pour le tendre à WARLOCK. Le texte, assez virulent, critiquait ouvertement le Roi, sa politique, prétextait que tout celà ne serait jamais arrivé si le FORUM n'avait pas renié ses dieux, qu'il était encore temps de réagir... - D'où tiens-tu celà ? demanda le Grand Erudit en tendant le papier à VS. - Celà se distribuait au pied du temple de SOMBRECOEUR, il y a à peine une heure. Un de mes serviteurs qui allait au marché me l'a ramené... - Le Roi est au courant ? questionna VS. - Bien sûr... soupira YOUPI en chauffant ses mains au-dessus du poêle. Et bien sûr, la milice est intervenue et, bien sûr, quand elle est arrivée sur place, il n'y avait plus personne... Notre Roi est comme MILOS, c'est un guerrier : quand il échoue par le glaive, il réclame d'autres glaives. WARLOCK et VS se regardèrent en silence. Dehors, le ciel s'était couvert et la neige recommençait à tomber, plus obstinée que jamais...
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| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Mar 27 Sep 2011 - 21:27 | |
| L'après-midi touchait à sa fin... Il avait cessé de neiger et un épais manteau blanc recouvrait les collines silencieuses, baignées par les feux gelés du crépuscule. Aucun bruit, sinon le cri d'un corbeau solitaire. Un cavalier se profila entre les hautes futaies rêveuses, les sabots de sa monture ne faisant aucun bruit dans la neige poudreuse. VS regagnait sa maison des collines à travers la campagne ouatée et blanche, le souffle de son cheval colorant l'air d'étranges bouquets blancs. Il semblait le seul être vivant, perdu dans un monde mélancolique et gris, silencieux et glacé. Bientôt, la maison apparût derrière les grands hêtres majestueux. C'est alors qu'une silhouette innatendue se découpa sur le ciel pris entre le tronc des ormeaux : la silhouette d'une femme, enveloppée d'un long manteau noir à capuchon. Elle tenait à la main une petite cage d'or d'où elle sortît un pigeon voyageur qu'elle embrassa sur la tête avant de le lâcher. Le battement d'ailes de l'oiseau résonna étrangement dans le silence. Soudain, le cheval de VS broncha, la femme sursauta, se retourna et VS devînt livide : MURIELLE ! Impossible de se tromper sur le visage aux traits purs et à la pâleur d'albâtre, les yeux verts de chat et le flot de boucles brunes encadrées par le capuchon fourré d'agneau. Ils se regardèrent tous les deux, figés comme deux statues, puis MURIELLE souleva les pans de sa robe et se mît à courir de manière éperdue. Le Voyageur fît une erreur : il sauta de sa selle pour poursuivre la jeune femme à pied. Mais VS était un fils du Sud, il venait de pays secs et brûlants inondés de soleil, et il n'avait pas l'habitude de se déplacer dans la neige. Il trébucha à plusieurs reprises en jurant, pataugeant maladroitement dans la neige épaisse tandis que sa proie, légère et grâcile, courrait à travers la végétation figée comme une elfe insouciante. Etrange poursuite silencieuse à travers la campagne glacée à la pâle lueur d'un soleil d'hiver blafard... La jeune femme restait hors d'atteinte, se faufilant à travers les troncs à l'écorce gelée, son ample manteau de laine noire se découpant en ombre chinoise sur les feux gelés du couchant. VS poussa un juron quand il tomba dans une crevasse, roulant dans la neige dans un tourbillon de poudre blanche. Quand il se releva en grognant, furieux, MURIELLE avait disparue, comme un esprit des forêts. - Maître ? Maître, c'est toi ? La lueur d'une lampe, la silhouette sculpturale à la peau noire de ZULA... L'esclave au corps de guerrière apparût au détour du chemin, frileusement enveloppée dans ses fourrures. - Maître, qu'est-il arrivé ? J'ai vu ton cheval arriver seul, j'ai eu peur qu'il te soit arrivé malheur... Tu es blessé ? VS se redressa, les poings serrés et la bouche amère, secouant rageusement la neige de ses cheveux noirs : - Ce n'est rien... J'ai trébuché dans une crevasse... La femme, où est-elle ? - La femme ? Quelle femme ? - Celle que je poursuivais ! ZULA regarda autour d'elle, scrutant les ténèbres naissantes d'un regard étonné : - Mais il n'y a personne, Maître... Tu as du rêver... Viens, ne restons pas là, tu vas prendre froid... | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Mer 28 Sep 2011 - 11:15 | |
| Dans les jours qui suivirent, une vague de froid rarement vue s'abattît sur la région. La neige tomba sans discontinuer toute une nuit et, au matin, la ville se réveilla sous un épais manteau blanc, dans un univers figé et ouaté. Trés vite, la température descendît, du givre apparût les matins suivants sur les arêtes des toits, scintillant sur les flèches et les coupoles des bâtiments, recouvrant les rebords des fenêtres d'une couche épaisse. Du côté du Lac des Songes, les pêcheurs, stupéfaits, virent même des plaques de givre sur les rives prises par le froid. En ville, il fallût se déplacer à pied : les chevaux se tordaient les pattes sur les plaques de verglas, les roues des attelages patinaient dans la neige épaisse. Dans les quartiers défavorisés, le froid fît ses premières victimes... Certains Seigneurs ne fûrent pas épargnés : VS, ORION et OORGAN, de peur de rester bloqués dans leur maison des collines, descendirent en ville. ORION et sa femme s'installèrent chez ALIN, OORGAN fût invité par ANTARES et VS prît une chambre confortable à la taverne de SQUALLION. Dans les champs qui entouraient la ville, les paysans rapportaient que la terre gelée était dure comme du silex, qu'on retrouvait des oiseaux morts au bord des maisons, que les oignons étaient couverts de plus de pelures qu'on en avait jamais vu... En ville, les bains publics, seul établissement chauffé, furent pris d'assaut. RAPHA, qui gérait le Gymnase et les établissements de bains, fît descendre le prix d'entrée à 1 pièce d'or, afin que tous puissent entrer se chauffer. Certains Seigneurs allumèrent de grands feux dans la cour de leurs palais : entrait s'y chauffer qui voulait. Comme toujours, le malheur des uns faisait le bonheur des autres : les bûcherons n'avaient jamais eut autant de travail, des chariots chargés de bois arrivaient et franchissaient les portes régulièrement pour alimenter fours, poêles et réchauds. Les drapiers se frottaient également les mains : ils étaient presque en rupture de stock de laine et de tissus chauds. Le prix de la laine passa de 2 pièces d'or le carré à 5 pièces d'or en trois jours ! FAUCON DE LUNE dût faire pression sur les marchands pour fixer un prix plafonné afin d'éviter les abus. Malgré ce froid intense, la vie continuait. Le climat rigoureux n'empêchait pas certains de s'adonner à leur activité favorite. En ce début d'après-midi, WARLOCK avait entraîné VS et DONALD S au marché aux livres, dans la Vieille Ville. Emmitouflés dans leurs manteaux fourrés, les trois amis déambulaient parmi les étals chargés de livres, tablettes et papyrus. - Tu es sûr que c'était elle ? - Mais oui, DONALD ! J'ai passé suffisament de nuits avec MURIELLE-comme beaucoup d'entre nous- pour la reconnaître... - C'est incroyable, chuchota WARLOCK. RAPHA l'a cherché à des lieues à la ronde et elle serait en ville ? - Pourquoi pas ? rétorqua le Voyageur. Quelle meilleure cachette que la plus évidente parfois ? Le Grand Erudît feuilleta de ses doigts gantés les pages d'un livre, agacé : - Il faudrait en parler au Roi... Ou, au moins, à ALIN... - Nous fêtons le retour de VIC au Grand Palais ce soir, ce sera l'occasion, proposa DONALD. Tiens ! Qui voilà ? RAPHA venait vers eux, un volume sous le bras et s'arrêta pour les saluer : - Salut à vous. Quel froid ! C'est la première fois que je vois un tel hiver depuis mon installation en ville ! - Oui, c'est loin d'être évident, surtout pour les petites gens, aqcuiesca WARLOCK. - Pas seulement pour eux, soupira RAPHA : dans mon quartier, une sentinelle a été retrouvée morte de froid au matin, à son poste. - Les dieux nous protègent ! fît soudain une voix. Surpris, les quatre hommes se retournèrent vers celui qui venait de parler, un vendeur de livres assis derrière son étal, à côté d'un gros réchaud de fonte. - Oui Messeigneurs, je n'ai pas honte de l'avouer : j'irai au temple du divin MILK le Dieu de l'Hiver tout à l'heure, prier pour qu'il nous protège de ce froid abominable. Et je ne serai pas le seul. - Tu pourrais être fouetté pour ça, l'avertît DONALD. - Pourquoi, Seigneur ? Je ne fais rien de mal. Déposer une offrande, allumer une lampe et prier est-il un crime dans la cité ? Autour de lui, plusieurs passants approuvèrent bruyament. - C'est assez ! s'emporta WARLOCK. Je vais demander audience au Roi immédiatement, il faut en finir avec tout ça ! - Je viens avec toi, fît VS en lui emboîtant le pas. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Jeu 29 Sep 2011 - 22:03 | |
| Si les couloirs du Grand Palais étaient silencieux et déserts (les sentinelles et les serviteurs regroupés autour des réchauds), dans le cabinet de travail du roi, l'atmosphère était nettement plus échauffée... Assis derrière son bureau où s'entassaient rouleaux de parchemins, rapports et dossiers, ADRIAN écoutait, le visage fermé, un WARLOCK inhabituellement énervé qui arpentait la pièce à grands pas rageurs. YAZTROMO, debout auprès du roi et VS, adossé à l'un des piliers, restaient sagement en retrait. - Tu dois intervenir ADRIAN ! Cette situation ne peut plus durer ! Il faut y mettre un terme où tout ce que nous avons édifié ne servira à rien. Il faut que les gens retrouvent confiance dans le pouvoir royal, qu'ils cessent de s'en détourner au profit du premier bonimenteur qui passe... - Assez ! D'un geste furieux, ADRIAN balaya les objets posés sur son bureau. Encriers, plumes et presse-papiers en verre coloré roulèrent avec fracas sur les tesselles noires et blanches du sol. Le roi s'était redressé, le visage blême, les poings serrés : - Assez ! Tu crois que j'ignore tout celà ? Tu me prends pour un aveugle ou un sourd ? Je ne le suis pas, WARLOCK ! Mais je ne peux pas tout faire, figures-toi ! Tous ces pleurnichards croient que je vais résoudre leurs problèmes en un jour par quelque sortilège ? Chaque matin, les réclamations, les pétitions, les plaintes s'amoncellent sur mon bureau. Je ne suis pas magicien ! Je ne suis pas responsable des caprices du temps ! Et j'ai besoin d'avoir mes Seigneurs solidaires de mon effort, au lieu de subir leurs récriminations ! Je t'ai donné la moitié de la fortune de RONAN pour reconstruire ton domaine, l'oublierais-tu ? Dans le silence qui suivît se fît entendre la voix de YAZTROMO : - Allons, il ne sert à rien de s'énerver ainsi... Le Seigneur WARLOCK ne faisait qu'exprimer son inquiétude, il ne remettait pas en cause tes efforts, Seigneur Roi... N'est-ce pas VS ? Adossé au pilier, les bras croisés et les sourcils froncés, le Voyageur regarda le magicien d'un sale oeil. Autrefois, ils s'entendaient bien, mais les temps avaient changé... YAZTROMO, depuis la destruction de la Guilde de la Main Blanche, était devenu le conseiller officieux du roi, son confident. ADRIAN le surnommait même"le vieux sage". Or, autrefois, au temps du Conseil, c'est VS qui tenait ce rôle auprès de SOMBRECOEUR. Si le Voyageur avait des qualités, il avait aussi ses défauts et le goût du pouvoir en faisait partie. YAZTROMO prenait de plus en plus d'influence chaque jour, ce que VS supportait de moins en moins... Néanmoins, il soutînt les propos apaisants du magicien et la conversation redevînt plus sereine. Quelques minutes plus tard, l'ancien dieu des voyageurs et le Grand Erudit descendaient les marches de marbre du palais. WARLOCK n'avait que quelques centaines de mètres à faire pour rejoindre son domaine. - Je t'ai rarement vu aussi nerveux... La dernière fois, c'est quand tu as lancé "je t'emmerde" à THOLDUR en pleine séance du Conseil... - Oui, je sais, excuse-moi VS... C'est sans doute ce froid qui nous irrite tous... - Sans doute... Bon, nous nous revoyons ce soir pour fêter le retour de VIC. A tout à l'heure. Resté seul, VS attendît un peu, puis il traversa l'AGORA déserte aux fontaines gelées, descendant les larges marches de pierre blanche de la Voie Sacrée Supérieure. Il longea les temples de WARLOCK et YAVANNA, celui de MARMOUSCULE (fermé depuis son exil décidé par REQUIEM) et arriva à celui qui lui était consacré. Au-delà des colonnes de pierre, les portes de métal gravé étaient ouvertes, l'intérieur éclairé de nombreuses lampes qui dévoilaient dans la pénombre du sanctuaire les fresques ornant les murs. Il fronça les sourcils : l'autel de granit était couvert de fleurs, de houx, de gui et de branchages et un nuage d'encens voilait sa statue. Devant lui, une femme arrivait, vêtue d'une tunique de laine bon marché, drapée frileusement d'un manteau usé. Elle tenait par la main une petite fille aux bras chargés de renoncules des neiges. La petite ouvrait des yeux émerveillés devant cet endroit fascinant, ces fresques colorées relatant les odyssées du Voyageur, les mosaïques ornant le sol, les lames de cèdre du haut plafond, le chatoiement des lampes sur les décorations en pâte de verre et émaux colorés... Sur un signe de sa mère, la fillette déposa respectueusement son offrande sur l'autel. VS se mordît un pouce au sang. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Ven 30 Sep 2011 - 9:53 | |
| - Ce soir, le roi va mourir... Celui qu'on ne doit pas nommer eût un sourire mauvais derrière son masque. Tout était prêt, il venait d'en avoir confirmation. MURIELLE, assise sur un divan proche, semblait plus réservée : - Ainsi tu es décidé ? Tuer le roi ? - Oui MURIELLE. Fini les sombres complots... ADRIAN n'a pas d'enfants, pas de successeur désigné. S'il meurt, la monarchie mourra avec lui. En l'absence de successeur, la population, horrifiée à l'idée de voir s'instaurer l'anarchie et le désordre, réclamera le retour du Conseil des Divinités. "Plutôt n'importe quel maître que l'anarchie" comme dît le proverbe shaddakine. Et je pourrai alors revenir au grand jour... De plus, le moment est propice : REQUIEM et YAVANNA sont absents, ALIN est occupé par des problèmes personnels... - Mais comment ? ADRIAN est protégé en permanence, MILOS et ASTUR ne le lâchent pas d'une semelle, toute personne l'approchant est fouillée et désarmée. Celui qu'on ne doit pas nommer caressa le chat angora posé sur ses genoux : - Il n'y a pas que le poignard de l'assassin, ma belle. Il y a aussi le poison. - Impossible ! Sa nourriture et sa boisson sont étroitement surveillées par VIC et chaque plat lui étant destiné est goûté à trois reprises. - Je sais. Mais j'ai trouvé la solution. Ce soir, LYDIA, la favorite du roi sera de la fête en l'honneur de VIC. J'ai réussi à la corrompre. Leur relation n'est pas affective, mais tournée uniquement vers le plaisir et le désir. Il ne l'aime pas, il la désire... Et elle se contente d'en tirer avantage. C'est son plat à elle qui sera empoisonné... Elle fera semblant de manger. ADRIAN est gourmand : quand il aura terminé son assiette, il demandera sûrement à être resservi. Elle lui proposera alors de se servir dans sa propre assiette, prétextant qu'elle n'a plus faim... Le poison choisi a été élaboré par les Druides de CENER. Il aura un effet lent et progressif pour faire croire à un malaise qui dégénèrera en maladie... Oui, ce soir... le roi va mourir... Le dîner battait son plein, au milieu des rires, des parfums, sous le chatoiement des lumières et la musique des cithares, flûtes, mandolines et violes. Pour cette occasion, on avait rétabli l'usage des lits de repas groupés autour de la table basse chargée des plats. En bout de table, ADRIAN était installé sur les coussins, LYDIA allongée à ses côtés. MILOS, en service, se tenait debout derrière le roi, adossé à un pilier, jetant un regard sombre à la favorite : il n'avait jamais aimé cette intriguante... Même si sa relation avec ADRIAN n'était que tournée vers le plaisir, il se méfiait d'elle. Ce n'était qu'une courtisane qu'ADRIAN avait rencontré chez MURIELLE autrefois. Il s'était lié à elle parcequ'il se sentait seul et qu'elle était vraiment belle et elle se donnait à lui par interêt, mais il n'y avait rien d'affectif entre eux. Tout en buvant son vin, il remarqua qu'elle ne mangeait rien ce soir, son assiette était pleine. Pourtant, elle rayonnait, superbe beauté blonde aux yeux gris et au corps souple et ferme, vêtue de blanc et or, le cou cerclé de perles. Pour l'instant, elle riait aux propos de JARETH allongé non loin d'elle. Plus loin, VIC, le héros de la fête, couronné de roses et de lauriers, bavardait gaiement avec VS et WARLOCK. ADRIAN éclata de rire suite à une plaisanterie de DONALD S, puis regarda son assiette vide : - Ah, mais j'ai encore faim ! Esclaves, à manger ! demanda-t-il joyeusement. - Seigneur Roi, pioche dans mon assiette si tu veux, je n'ai plus faim. Tentatrice et souriante, LYDIA lui tendait son propre plat avec une invite du regard. Elle piqua elle-même un morceau de viande avec sa fourchette et le tendît au roi. Avec un sourire, ce dernier se pencha... La fête continuait, dans le brouhaha des conversations, au milieu des serviteurs qui allaient et venaient, portant les plats ornés de feuillages et de fleurs. Soudain, MILOS vînt trouver VIC, l'interrompant brusquement en lui posant la main sur l'épaule : - VIC, viens vite ! Le Roi ne se sent pas bien... | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Ven 30 Sep 2011 - 23:57 | |
| VS bavardait dans l'antichambre avec ALBATUR et sa femme quand WARLOCK vînt le chercher. - Ah, alors, le roi va mieux ? Pour toute réponse, le Grand Erudit prît le Voyageur par le bras et l'entraîna, s'excusant rapidement auprès du Maître des Jeux et de son épouse. Les deux hommes traversèrent les salons déserts jusqu'aux portes des appartements royaux. VS nota au passage que la garde avait été renforcée et que les hommes semblaient nerveux, jetant des regards inquiets autour d'eux. Ils arrivèrent enfin dans le couloir desservant la chambre d'ADRIAN. MILOS et ASTUR s'y tenaient, faisant les cents pas, casque sous le bras, dissimulant mal leur inquiétude. Au même moment, les portes de bois peint s'ouvrirent et VIC sortît de la chambre, le visage livide à la lueur des lampes de bronze. Il respira profondément avant de se jeter à l'eau : - Il ne s'agit pas d'un malaise, mais d'un empoisonnement. Un silence de mort tomba sur le groupe consterné. - Au début, j'ai pensé à une indigestion et, par chance, j'ai réussi à le faire vomir pour le soulager. C'est là que je me suis rendu compte qu'il rejetait une substance anormale. Heureusement, en vomissant, il a rejeté une grande partie du poison avant que ce dernier n'ait imprégné son organisme. Mais il va trés mal... - C'est impossible ! s'emporta MILOS. ATREA le goûteur a testé sa nourriture devant moi au repas de ce soir, à trois reprises, et il va trés bien ! - Peu importe, le problème n'est pas là, rétorqua ASTUR. En attendant qu'il s'en sorte, un vent de panique va souffler en ville si jamais la nouvelle se répand. - Justement, fît VIC. Je vais faire publier par DONALD S un communiqué pour annoncer que le roi est indisposé et doit garder la chambre plusieurs jours. En attendant, ADRIAN a nommé VS régent... Nouveau silence. MILOS était incontestablement le plus stupéfait par cette annonce, à tel point que VIC se sentît obligé d'expliquer : - ALIN est indisponible, REQUIEM et YAVANNA sont absents... VS a longtemps été le conseiller privé de SOMBRECOEUR et YAVANNA, il connaît bien les règles et le fonctionnement du FORUM. Nous sommes dans l'urgence, il faut parer au plus pressé... C'est un ordre du roi, MILOS. L'interessé prît alors la parole : - Mais ADRIAN ? Quel est vraiment son état ? - Il va mal. Le poison utilisé est trés élaboré. S'il ne l'avait pas vomi, il serait mort à l'heure qu'il est. Je pense que le seul remède possible est l'herbe d'Oede. - L'herbe d'Oede ? releva WARLOCK. Nous n'en avons plus, toutes nos réserves ont été utilisées pendant le siège. - Alors, il n'y a pas à hésiter, venez, fît VS. Le Voyageur passa dans le cabinet de travail du roi, s'assît et griffona rapidement sur un papier avant de faire chauffer un bâton de cire : - WARLOCK, tu pars immédiatement pour Port- Sable Noir. Un navire qui m'appartient, le Nomade s'y trouve. Donne ce document au capitaine : il t'emménera immédiatement à ZARLOUM, sur la côte Shaddakine. Une fois là-bas, rends-toi à la grande herboristerie et achète de l'herbe d'Oede. ARAGORN le Rôdeur t'accompagnera. Partez vite, il vous faudra déjà deux jours pour rejoindre la Cité des Voleurs. Vois le trésorier pour qu'il te donne de quoi subvenir à vos besoins. - Entendu, je pars sur l'heure. WARLOCK sortît précipitament et VS se tourna vers les autres : - A partir de maintenant, plus personne n'approche le Roi sans autorisation écrite de ma part. ASTUR veillera à sa porte et toi, MILOS, tu dormiras sur un divan dans sa chambre. Sa nourriture et sa boisson seront préparées par VIC et par lui seul, plus aucun esclave ne doit l'approcher. Officiellement, notre souverain est indisposé et se repose pendant quelques jours. - A tes ordres, Seigneur Régent, fît ASTUR en s'inclinant. MILOS sortît de la pièce sans rien dire, le visage fermé. Dans le couloir, il tomba sur LYDIA qui venait aux nouvelles : - Noble MILOS, comment va le Roi ? Puis-je enfin le voir ? - Comme si tu te préoccupais de lui ! Tu as peur de perdre ta source de profits ? Hors de mon chemin, traînée ! rugît le rude guerrier en l'écartant sans ménagement. La jeune femme se rejeta dans l'ombre, ses yeux flamboyants : - Tu me paieras cet affront un jour, je te le jure, MILOS, murmura-t-elle. Dans la cour des écuries, VIC rejoignît WARLOCK et ARAGORN qui sellaient leurs montures. Le guérisseur ne chercha pas à dissimuler ses craintes : - Faîtes vite... Il vous faudra déjà deux jours pour rallier Port-Sable Noir, puis dix jours de traversée pour atteindre ZARLOUM. Sans compter le retour. Je vais tenter tout ce que je peux pour maintenir le Roi, mais le temps presse... Faîtes vite ! Les deux hommes hôchèrent la tête et montèrent en selle. Les portes s'ouvrirent et ils éperonnèrent leurs montures. VIC écouta décroître le bruit des sabots dans la nuit froide, puis il regagna rapidement les appartements royaux.
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| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Sam 1 Oct 2011 - 23:10 | |
| Un soleil vif rayonnait sur Port Sable Noir, en ce frais matin d'hiver. La Cité des Voleurs n'était qu'à deux jours de route du FORUM, mais elle semblait faire partie d'un autre monde. Alors que le FORUM vivait au ralenti sous son manteau de neige épais, silencieux et mélancolique, Port Sable Noir grouillait de vie sous un ciel plus clément, balayé par l'air du grand large. C'est ce que pensait ARAGORN en finissant de se raser dans sa chambre de l'auberge du Homard Noir ce matin là. WARLOCK et lui étaient arrivés tard dans la nuit la veille. Le Rôdeur essuya la mousse de savon de son menton et se lava soigneusement les mains dans la cuvette d'émail avant de ranger ses affaires et de quitter sa chambre. Quelques minutes plus tard, il frappait à la porte voisine : - WARLOCK, c'est moi ! Tu es prêt ? - J'arrive. Les deux hommes quittèrent l'auberge et se dirigèrent vers le port, fendant la foule colorée et industrieuse. Une fôret de mâts de bois peint semblait se dresser vers le ciel, oscillant doucement sur les flots bleu-gris qui venaient lécher les quais de pierre bordés d'algues et de goémond. De grands albatros et des goélands cendrés tournoyaient au-dessus des voilures et des pennons colorés. ARAGORN passa la main dans ses longs cheveux noirs, inspirant avec joie l'air salé : - Tu vois, c'est peut-être ça qui nous manque le plus au FORUM : la mer. Le Nomade était une fine caravelle aux lignes pures, fraîchement repeinte, avec ses longues rames de frêne, sa grande voile triangulaire de toile rayée et ses plats-bords vernis. Le navire semblait petit parmi la masse des imposants galions alentours, mais ses lignes sobres et pures témoignaient de sa vitesse et de sa robustesse. - Joli jouet, murmura WARLOCK. - D'après LOWBAC, c'est SPHIGX qui a dessiné les plans pour VS, sur le modèle des vaisseaux nordiques de son pays... Allez, viens. Le capitaine TITO était un robuste gaillard, petit et trapu, le teint buriné par l'air marin et le sourire rare. Il lût soigneusement la lettre que lui tendît WARLOCK et grogna : - Mouais... m'arrange pas votre affaire... J'avais prévu d'aller livrer de la verrerie, du sucre et du coton à Holmgard... Mais bon... C'est le Seigneur VS qui décide, c'est lui mon patron... Va pour Zarloum. Les deux compagnons descendirent déposer leurs affaires dans leur cabine, une pièce étroite et basse de plafond, mais propre. Ils remontèrent sur le pont au moment où le navire quittait le port, longeant la jetée de granit s'avançant dans la mer. Toute la toile fût déployée, la voile claqua dans le vent, le pont frémît sous leurs pieds et le navire quitta majestueusement les rives de la cité du Seigneur AZZUR. Pendant ce temps, au fond d'une petite cabine sombre, une main écrivait hâtivement sur un minuscule morceau de papier : "Suis à bord du Nomade, en route pour Zarloum. Empêchez-le à tout prix d'arriver à bon port". Quelques minutes plus tard, un pigeon voyageur s'envolait par un hublot en prenant la direction du FORUM... ... Au Grand Palais, la vie continuait. Officiellement, ADRIAN se reposait quelques jours suite à un sévère refroidissement, ce qui expliquait son absence. VS réglait les affaires courantes, utilisant le sceau royal et limitant les audiences au maximum, afin de rester discret. Seul une poignée d'intimes était vraiment au courant, même parmi les Seigneurs. Mais la situation devenait complexe... VS fût obligé de s'installer au Grand Palais pour gérer les dossiers de la cité. Pour donner le change, il fît savoir que sa maison des collines était bloquée par la neige et qu'ADRIAN l'avait invité à loger au palais en attendant... De son côté, VIC tentait de recomposer le poison absorbé par ADRIAN, afin de trouver éventuellement un antidote. Mais le guérisseur piétinait, n'étant pas vraiment versé dans l'art de l'alchimie... Pour l'instant, l'état de santé du roi restait préoccupant, mais demeurait stable malgré tout. MILOS, de son côté, cherchait à savoir comment le poison avait été administré au roi. Il se repassait sans cesse dans sa tête la fameuse soirée du dînner, essayant de trouver un détail qui clochait... Il était sûr d'avoir raté quelque chose, à un moment précis... Dans le cabinet de travail royal, VS posa sa plume et se frotta les yeux avec un soupir. Puis son regard se posa sur la carte de vélin déployée sur le mur, en face de lui. Une petite épingle à tête de phénix y figurait un certain navire, faisant voile vers Zarloum... | |
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| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Lun 3 Oct 2011 - 0:10 | |
| MILOS se réveilla en sursaut, le coeur battant, les oreilles bourdonnantes. Dans la chambre aux murs ornés d'armes diverses et de lourds boucliers gravés, le silence et la pénombre régnaient. A ses côtés, sa femme dormait profondément, son visage serein appuyé sur le traversin rayé. C'était ASTUR qui veillait le roi cette nuit, d'où le retour de MILOS chez lui. Ce n'était pas un cauchemard qui avait réveillé le robuste guerrier en pleine nuit, mais une révélation : la lumière avait jailli dans son esprit tourmenté, brisant la barrière du sommeil. - LYDIA... C'est elle... C'est elle qui l'a empoisonné... Il revoyait clairement la scène maintenant : le dînner... ADRIAN vidant son assiette... LYDIA lui tendant la sienne... Il se souvînt avoir noté qu'elle n'avait rien mangé de la soirée... Maintenant, il savait pourquoi... MILOS se leva en silence, passa une robe d'intérieur et quitta rapidement sa chambre. VS regarda avec surprise, les yeux brouillés de sommeil, ZULA qui le secouait par l'épaule, une lampe d'argile à la main : - Maître, réveille-toi... Le Seigneur MILOS demande à te voir d'urgence. Les deux hommes se retrouvèrent dans le cabinet de travail. VS écouta longuement MILOS, avant de réfléchir, tapotant du bout des doigts sur le plateau de marbre veiné du bureau. - Tu es sûr de toi ? - Oui, absolument. Il faut que tu ordonnes l'arrestation de cette femme. - Alors va. Tu as carte blanche. Brutalement tirée du sommeil, LYDIA se débattait furieusement et les gardes avaient du mal à la maîtriser : - Non ! Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! - Emmenez-la ! ordonna MILOS. Transférez-la à la Prison des Ames Damnées et mettez-là au secret ! - Non ! Noooon ! Il fallût trois hommes pour maîtriser la jeune femme et la faire monter dans le carrosse aux rideaux tirés qui attendait dans la cour. Les lourdes portes cloutées de métal s'ouvrirent lentement et la voiture s'ébranla, escortée par trois cavaliers portant des torches. Le trajet fût un enfer : à l'intérieur de la caisse capitonnée, LYDIA hurlait et se débattait comme une furie. Lorsqu'elle essaya de sauter par la fenêtre, l'officier la gifla, l'étourdissant à moitié. La voiture filait à bonne allure dans la nuit froide, sous le ciel nocturne constellé d'étoiles aux feux bleutés. Soudain, l'attelage s'arrêta brusquement, les chevaux hennirent... Un chariot renversé obstruait la rue sur toute sa largeur. Alors que le cocher cherchait à manoeuvrer, il s'écroula, fauché par une fléchette empoisonnée. Au même moment, plusieurs hommes en manteau à capuchon se laissèrent tomber des toits environnants. Les cavaliers, percutés de plein fouet et surpris, vidèrent les étriers et roulèrent sur les pavés couverts de neige, les chevaux terrifiés se cabrèrent, le sang gicla... La porte du carrosse s'ouvrît et une lance transperça l'officier, le clouant à la banquette comme un insecte, avant qu'il puisse même dégainer. LYDIA n'eût pas le temps de réagir non plus : un des agresseurs l'empoignât pour la tirer au-dehors et lui transperça le coeur de son poignard. La jeune femme roula sur le sol avant de s'immobiliser, ses cheveux blonds défaits, dans un mélange de soie, de fourrure et de neige tâchée de sang... ... Des coups violents ébranlaient la porte de la masure. ALCHEMEC l'alchimiste eût le tort d'ouvrir : un coup violent le rejeta en arrière et il roula sur le sol de terre battue avant de heurter un tabouret. Au-dessus de lui, deux colosses en cuirasse le fixaient, brandissant une torche. Ils s'écartèrent avec déférence pour laisser entrer un homme qui rabattît son capuchon, laissant apparaître un visage intelligent et décidé. - Que... Que voulez-vous ? Qui êtes-vous ? balbutia le vieil homme. - Maintenez-le sur la table ! - Oui, Seigneur VIC. Les fioles, flacons et coupes de terre cuite furent balayés et le vieil alchimiste aux genoux cagneux solidement maintenu sur la lourde table. VIC se pencha vers lui, le regard inquisiteur à la lueur de la torche : - Je vais aller droit au but, ALCHEMEC... Je sais que c'est toi qui a remis du poison à MURIELLE autrefois pour tuer ASTUR... Tu aurais du perdre ta tête pour ça... Mais j'ai demandé à ADRIAN de t'épargner, pensant que tu nous serais utile un jour... Ce jour est venu. - Je... je ne comprend pas... VIC le frappa à la volée, lui entaillant la lèvre : - Maudit chien ! C'est toi qui a fourni le poison à LYDIA pour tuer ADRIAN ! LYDIA est morte, elle a été supprimée avant qu'elle ne puisse parler, mais peu importe ! Toi, tu vas parler ! - Pitié ! Pitié Seigneur ! bêla lamentablement le vieil homme. J'ignore de quoi tu parles, je te le jure... Divin VIC, Dieu des Guérisseurs, je le jure en ton nom ! Il y eût un silence, troublé par les sanglots convulsifs et terrifiés d'ALCHEMEC. VIC regarda longuement le vieillard bossu aux hardes usées, l'empoisonneur du Quartier Rouge. Toute fierté abolie, ce dernier pleurait et suppliait, en un spectacle pathétique, les mots se bousculant à ses lèvres sanglantes. - Mais alors qui... murmura VIC. Si n'est pas toi, qui ? Le guérisseur se mît à faire les cents pas, le visage fermé. Soudain, une idée lui vînt : - Fort bien... Je te crois. Mais tu peux m'être utile quand-même. J'essaie de reconstituer le poison ingéré par le Roi afin de trouver un antidote... Ta science pourrait m'être utile... Emmenez-le ! Nous rentrons au Grand Palais. Les deux gardes soulevèrent le vieil empoisonneur terrifié et le traînèrent au-dehors avant de le fourrer dans la voiture. Au-dessus de la cité endormie, une aube rouge sang se levait, striant le ciel de feux écarlates gelés.
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| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Mer 5 Oct 2011 - 16:08 | |
| La nuit suivante, VS fût à nouveau tiré de son sommeil en urgence : cette fois, c'était JARETH qui demandait à le voir. L'ancien dieu de la divination faisait les cents pas dans le cabinet de travail où les esclaves, les yeux rougis et les traits tirés, allumaient quelques bougies. Leur lumière dorée vacillait dans l'obscurité, éclairant de lueurs mouvantes les boiseries des murs. VS entra, resserrant les cordons de sa robe d'intérieur en soie et cachemire : - JARETH ? Que se passe-t-il ? - WARLOCK er ARAGORN courrent un péril mortel ! J'ai fait un rêve... Je les ai vu, sur un fond de sang, de feu et de fumée ! Le Voyageur resta silencieux. JARETH avait le don de voyance, de lever le voile des évènements à venir. Il lui arrivait d'avoir des visions, des rêves prémonitoires, et ses rêves se réalisaient... L'ancien roi des gobelins n'était pas du genre à raconter des histoires... - WARLOCK et ARAGORN sont en mission et... Qu'y a-t-il encore ? ASTUR venait d'entrer, en cuirasse, l'arme au côté et le casque sous le bras. Il s'inclina profondément tandis qu'une forte clameur se faisait entendre au-dehors : - Seigneur Régent, une foule considérable s'est amassée devant le palais... Ils réclament de voir le Roi... Quelqu'un a répandu en ville la rumeur que le Roi était mourrant... Les gens veulent le voir... Livide, VS alla à la fenêtre, écarta le lourd rideau de velours frangé : l'AGORA était noire de monde, des torches crépitaient dans la nuit, éclairant des visages inquiets ou furieux. Certains étaient même montés sur les socles des statues ou la vasque de la fontaine sacrée. VS envoya réveiller et chercher les Seigneurs qui dormaient au palais cette nuit-là. - Il fallait s'y attendre, soupira VIC en arrivant. Celui qui a tenté d'empoisonner ADRIAN, voyant que son coup a échoué, a répandu cette rumeur pour nous déstabiliser. On raconte n'importe quoi en ville... Des histoires grotesques... - Et en attendant, que fait-on ? demanda MILOS en entrant dans la pièce. Ils réclament le Roi. Que devons-nous faire ? - Que la Garde d'Or les disperse. Tout le monde se tourna vers VS, assis derrière le lourd bureau ouvragé, le visage dissimulé par la pénombre. - Tu es sûr de toi ? demanda CRAFT. - Tu demandes à la Garde d'Or de... charger la foule ? - Non, NEMEION : j'ordonne à la Garde d'Or de disperser la foule. Que le couvre-feu soit installé jusqu'à nouvel ordre. Pendant que les autres quittaient la pièce, VIC rejoignît VS et le prît par le bras : - Tu es sûr de ce que tu fais ? - Tu as une meilleur idée ? Si nous leur avouons la vérité, ce sera le chaos... et c'est ce qu'espère celui qui est derrière tout ça... Nous devons gagner du temps jusqu'au retour de WARLOCK et d'ARAGORN. ... L'attaque avait eût lieu à l'aube. Le navire, émergeant des brumes, tous feux éteints, avait foncé sur le Nomade pour l'éperonner par le travers, faisant voler en éclats ses rames de frêne et l'immobilisant. La horde des assaillants se répandît en hurlant sur le pont, sous une grêles de traits empenés de noir et de grapins de fer. Les marins ripostèrent du mieux qu'ils purent. Formés à la difficile école de la mer, c'étaient de rudes et farouches combattants, mais ils ne faisaient pas le poids face aux spadassins et mercenaires de Celui qu'on ne doit pas nommer. A la proue du navire, WARLOCK et ARAGORN faisaient tournoyer leurs lames, faisant pleuvoir le sang et amoncelant les cadavres autour d'eux, avantagés par leur position en hauteur. Dans le fracas de la bataille, WARLOCK vît soudain TITO, le capitaine, le bras cloué à la barre du gouvernail par une flèche. Une hache s'éleva, une zébrure de sang éclaboussa la scène... Des flèches enflamées touchèrent la voile qui s'embrasa, dégageant une épaisse fumée noire. Le navire oscilla, donnant de la bande, la charpente craqua, les marins perdaient pied... WARLOCK saisît ARAGORN par l'épaule, profitant d'une pause dans la bataille : - TITO est mort, le navire coule ! Il faut sauter à la mer ! Le Rôdeur acquiesca, rengaina son épée rouge de sang et escalada le bastinguage pendant que son ami le couvrait de son bouclier hérissé de flèches. Les deux hommes plongèrent dans les eaux froides tâchées de sang tandis que le navire s'embrasait derrière eux, éclairant la mer. Ils nagèrent sous l'eau le plus longtemps possible, le sel avivant leurs blessures, ne remontant à la surface que lorsque leurs poumons furent sur le point d'éclater. Là-bas, le navire adverse se dégageait pour ne pas être touché par l'incendie. Les flammes crépitaient, se mêlant aux lueurs du jour naissant pour incendier la mer. - Et maintenant ? fît ARAGORN en rejetant en arrière ses cheveux poissées de sel et d'eau de mer. - Il faut gagner la côte... Par chance, nous n'avions pas encore gagné la haute mer... Le rivage ne doit pas être loin... Ils durent se défaire de tout ce qui pouvait les alourdir, ne conservant sur eux que le strict nécessaire. Les dents serrées, le visage fermé, ils commencèrent à nager vers le rivage lointain... | |
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| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Jeu 6 Oct 2011 - 10:53 | |
| La tête entre les mains, l'esprit occupé par d'amères pensées, VS réfléchissait. Il était seul dans le cabinet de travail royal, assis derrière le lourd bureau. La situation en ville semblait se stabiliser heureusement. Les manifestants avaient été dispersés par la Garde d'Or (équipée pour l'occasion de gros bâtons et avec des consignes de modération) et le couvre-feu appliqué. Mais devant la crainte d'émeutes et de guerre civile, le Voyageur avait changé d'angle d'attaque : il avait annoncé solennellement la vérité (en l'arrangeant un peu), proclamant qu'ADRIAN était gravement malade et que lui, VS, assumait la régence. De plus, ADRIAN avait eût la force de signer le décret devant témoins, ce qui avait conforté la position du Voyageur. Cette annonce audacieuse avait été payante : la situation s'était apaisée. Les gens étaient désormais dans l'attente, ne sachant pas trop à quoi s'en tenir. Une foule incroyable se pressait dans les anciens temples, incendiés de l'intérieur par des milliers de bougies dans un nuage d'encens. Mais parmi tous ces gens, combien priaient pour la guérison d'ADRIAN et combien pour sa mort, avait demandé CRAFT avec cynisme. Les rumeurs les plus folles circulaient, les partisans de la monarchie espérant la guérison du roi, d'autres proclamant déjà le retour du Conseil après sa mort... Certains insinuaient même que VS rêvait de prendre le pouvoir si jamais... Certains fidèles clamaient haut et fort les qualités de leurs anciennes divinités, au cas où... Il semblait à tous que la cité était sur la corde raide. Et cette pluie qui tombait sans discontinuer depuis le radoucissement des températures... Les rues se transformaient en bourbier, la neige fondait, l'humidité imprégnait tout... Dans ce palais immense et peuplé, VS ressentait une solitude épouvantable, différente de celle, apaisante, des grands espaces. Même VIC semblait sur la défensive, l'esprit occupé par les soins au roi et l'accouchement proche de la femme d'AqME. VS jeta un oeil à la carte étalée au mur. Gagner du temps... Il fallait gagner du temps, jusqu'au retour de WARLOCK et ARAGORN avec le remède. Tout dépendait d'eux maintenant. ... WARLOCK revînt lentement à lui, tout son corps douloureux et courbaturé. Il se redressa, crachant le sable qu'il avait dans la bouche. Ses muscles lui faisaient mal, sa peau était brûlée par le sel. Un soleil vif l'éblouit, le cri des mouettes l'étourdît un instant. Puis l'entendement et la mémoire lui revînrent... ARAGORN ? Où était ARAGORN ? Le Rôdeur gisait non loin sur la grève, inconscient, sa poitrine se soulevant et s'abaissant régulièrement. Alors que le Grand Erudit se mettait debout, une voix résonna depuis les dunes bordés d'herbes hautes. Comme dans un rêve, il vît un robuste pêcheur, la tunique maculée de tâches et rapiécée, descendre vers lui, ses filets à la main. L'homme s'exprimait dans un dialecte assez archaïque, mais WARLOCK avait suffisament de connaissance et d'érudition pour le comprendre. Il expliqua sa situation rapidement et le pêcheur hôcha sa tête aux cheveux noirs et épais : - Je vous ramène chez moi... Il vous faut des vêtements secs... Ma femme a fait du bouillon de poisson... Viens m'aider... Les deux hommes prîrent ARAGORN inconscient par les pieds et les épaules, puis remontèrent la dune battue par le vent vers la masure du brave homme. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Ven 7 Oct 2011 - 23:46 | |
| VIC se releva avec un sourire, essuyant ses mains à un linge propre, avant de se tourner vers AqME : - Pas d'inquiétude à avoir : l'enfant sera bientôt là, ces douleurs étaient normales. - Merci, me voici soulagé. JARETH prédit que ce sera un fils. - JARETH ne s'est jamais trompé, fît VIC en souriant. - Justement... AqME prît le bras du guérisseur pour l'entraîner dans l'antichambre, laissant la future mère se reposer, veillée par l'épouse d'ALIN. - JARETH ne cesse de rêver de WARLOCK et d'ARAGORN en grand danger... Qu'en est-il ? - Je n'en sais rien... Nous devons rester optimistes. A l'heure qu'il est, leur navire doit s'approcher des côtes Shadakines. Nous n'avons pas moyen d'entrer en contact avec eux avant leur arrivée à Zarloum. Un esclave entra, s'inclina : - Seigneur VIC, le Régent te demande. - Bien, j'arrive. Le guérisseur entra dans le cabinet de travail plongé dans la pénombre. On était au milieu de l'après-midi, mais dehors, la pluie tombait à verse du ciel plombé, crépitant sur les toits, tapotant sur les vitres. Le tonnerre gronda, un éclair déchira le ciel d'un éclat spectral. VS se tenait devant une grande table sur laquelle était disposée une incroyable maquette, représentant une véritable petite ville à la lueur des chandeliers. Il y avait même de petites figurines représentant les habitants. - Superbe, n'est-ce pas ? C'est la maquette du Quartier Sud, tel qu'il sera après le programme de reconstruction... Des rues plus larges, des places aérées, de la brique et de la pierre au lieu du bois... Celà nous permettra d'en finir enfin avec ce labyrinthe de ruelles étroites et sordides ravagées par les incendies. Le Guérisseur jouait avec l'une des pièces de la maquette représentant une auberge : - Et... Combien va coûter ce programme ? - Je sais ... Mais notre commerce est en train de reprendre, FAUCON DE LUNE y veille, les caravanes de Silverton, Varetta ou Serakub franchissent à nouveau nos portes... Je reçois demain l'envoyé spécial du roi d'Irsmun, tu sais, ce fameux ninja qui a récupéré le trône de son père. Il veut signer un traité de commerce avec nous. VS alla prendre une aiguière de cristal et versa du vin dans deux gobelets assortis, en tendît un à VIC : - Comment va le Roi ? - Il tient... Mais le poison progresse... C'est une substance trés élaborée... Je désespère de trouver un antidote... Le tonnerre gronda, résonnant sur la ville. - WARLOCK et ARAGORN seront bientôt de retour avec l'herbe d'Oede, VIC. Tout sera bientôt réglé... ... Le Grand Erudit regardait l'océan, ses cheveux flottant au vent salé venu du large. Sur la plage, ARAGORN marchait lentement, appuyé sur la canne que lui avait fabriqué le brave pêcheur. Sa blessure au flanc finissait de cicatriser et la fièvre était tombée. Trois jours... Trois jours qu'ils étaient bloqués ici... Zarloum était à plus de 80 lieues, mais aurait pu être au bout du monde. Ce hameau de pêcheurs se trouvait au milieu de nulle part, ces gens vivaient de manière autonome, tirant leur maigre subsistance de la mer. Maintenant que le Rôdeur se portait mieux, il fallait partir, et vite. Mais comment ? Rejoindre Zarloum à pied ? Impensable. Acheter un cheval ? Où ? Ces braves gens ne possédaient que leurs maigres biens. Même une bande de pillards n'aurait jamais attaqué ce hameau, certain de n'y rien trouver. Le cri des mouettes résonnait dans le vent, mêlé aux grondements des vagues qui s'échouaient sur la grève. Pour la première fois depuis longtemps, le Grand Erudit ressentît un sentiment d'impuissance et de découragement. Et la mélancolie du paysage au ciel bas et gris battu par le vent n'arrangeait rien. Il fallait pourtant trouver un moyen... Avec un soupir amer, WARLOCK remonta le chemin de sable vers la masure. La femme du pêcheur lui sourît, continuant à ouvrir ses coquillages, assise sur son banc, les mains tâchées de saumure. WARLOCK commença mécaniquement à dévider les filets ravaudés pour les faire sécher sur les rateliers de bois. En bas, ARAGORN lança un bâton au chien de la maisonnée qui barbotait dans les vagues écumantes et grises, fou de joie. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Lun 10 Oct 2011 - 19:21 | |
| La nuit était tombée sur le FORUM. Une nuit froide et noire, sous un ciel nocturne rincé par les dernières pluies qui faisaient encore scintiller les tuiles des toits et les flèches des coupoles. Dans sa chambre, ADRIAN était plongé dans un sommeil profond, le visage amaigri et le teint blafard, perdu dans la masse des coussins et oreillers du grand lit à baldaquin. Assis dans un siège à haut dossier à ses côtés, VIC sommeillait, la tête inclinée sur sa poitrine. Au pied du lit, allongé sur un matelas, ASTUR dormait également, la main posée sur la poignée de son glaive. Une unique lampe brûlait sur une table, projetant une lueur tremblante sur les murs. Dans sa chambre, VS était encore éveillé, allongé tout habillé en travers de son lit, consultant documents et parchemins à la lumière de sa veilleuse. Dehors, la pluie tombait en un rideau léger et scintillant, clapotant doucement sur les dalles de pierre de la cour intérieure, faisant bruisser les feuillages du parc. A l'autre bout du bâtiment, dans l'aile réservée aux Seigneurs, la chambre de JARETH restait allumée. Elle était même illuminée, une centaine de bougies installées en cercles concentriques, comme une coquille d'escargot, sur le sol de pierre. Au centre, JARETH se tenait assis, immobile et les yeux clos. Celà faisait une heure que l'ancien dieu de la divination et des oracles usait de ses pouvoirs pour retrouver WARLOCK et ARAGORN par delà le gouffre de l'espace et du temps. Son esprit flottait, détaché de son corps, à la recherche de ceux qu'il savait en danger. Bientôt, une image lui apparût de façon vague et nébuleuse : une côte sauvage et sablonneuse, battue par les vents et les rouleaux froids de l'océan... Une plage grise et morose... Une masure en bordure d'un hameau de pêcheurs... Puis soudain, aussi nette et précise qu'une éclaboussure de sang sur un glaive, l'image de ceux qu'il cherchait, allongés endormis sur une paillasse posée à même le sol de terre battue. Son esprit satisfait réintégra son corps, un étrange fourmillement parcourant ses membres. Au même moment, toutes les bougies s'éteignirent, plongeant la pièce dans la pénombre. "Je dois prévenir VS de toute urgence" pensa JARETH en se levant. Mais il avait trop présumé de ses forces après un tel exercice. Sitôt debout, il vît tout tourner autour de lui, se rattrapa à une tenture, avant de sombrer dans l'inconscience et de rouler sur les tapis. Dehors, une silhouette furtive se découpa sur les feuillages mouillés et la masse de la végétation, traversant le Parterre des Nymphes avant de se diriger vers les jardins supérieurs et la fontaine du Dieu de la Lune. Soudain, l'inconnu se rejeta dans l'ombre d'une charmille du bosquet de Libra : deux silhouettes encapuchonnées remontaient prestement les escaliers aux marches de pierre mouillée, se dirigeant vers le palais endormi. Revenant d'une virée à la Taverne de SQUALLION, CRAFT et GROSBILL se hâtaient de regagner leurs chambres, pestant contre la pluie. GROSBILL se retourna vers CRAFT qui venait de s'arrêter, l'air surpris, le regard méfiant. - CRAFT, dépêche-toi, chuchota GROSBILL. Si on tombe sur la garde, on va se faire engueuler demain pour avoir bravé le couvre-feu... - C'est bon... Nous ne sommes pas des gosses faisant le mur, non plus... Bizarre... J'avais l'impression d'être suivi... - Qui veux-tu trouver dans les jardins du Grand Palais à cette heure ? Tu as du rêver ou tu as trop bu. Allez viens, on va attraper la mort à rester sous la pluie. Les deux Seigneurs reprirent leur chemin. La mince et souple silhouette sortît de sa cachette, puis reprît sa marche, avec l'assurance de celui qui est en terrain familier. Bientôt, elle gagnait l'angle de l'aile sud, se lovant dans la pénombre de l'imposant bâtiment. Les deux hommes de garde devant la porte de service, frileusement enveloppés dans leurs manteau et s'abritant de la pluie sous l'étroite corniche, bondirent et dégainèrent leurs glaives devant la silhouette qui venait d'apparaître. Pour toute réponse, l'inconnu baissa son capuchon, portant un index à ses lèvres. Stupéfaits, les sentinelles s'inclinèrent respectueusement, le regard fixé au sol, tandis qu'une main délicate poussait la porte. Cette dernière donnait sur un petit hall de marbre et de mosaïques orné d'un escalier à la rampe sculptée, montant vers les étages supérieurs. D'une démarche grâcile et souple, l'inconnu monta les marches jusqu'au palier, brillament éclairé. Dix hommes s'y tenaient, dix géants en cuirasse et casque à plumes, les mains posées sur le manche de leur redoutable hache à double tranchant, le regard farouche. Ils restèrent figés de surprise avant de s'incliner jusqu'à terre. L'inconnu franchît les doubles portes aux vanteaux de laque rouge et entra dans le vestibule de marbre au haut plafond voûté et peint. Un vestibule qui desservait l'aile du palais réservée aux grands dignitaires. Toujours grâcile et silencieuse, légère comme une fée, la silhouette se dirigea vers les appartements de VS. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
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| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Mar 11 Oct 2011 - 19:15 | |
| La lame d'acier transperça le poisson aux écailles argentées et l'ouvrît sur toute sa longueur. WARLOCK eût un soupir d'écoeurement et de lassitude. Il n'en pouvait plus de ces branchies sanguinolentes, de ces entrailles triturées dans la saumure... Mais ces braves pêcheurs les hébergeaient, les nourissaient... Les aider dans leur travail était le moins que lui et ARAGORN puissent faire pensa-t-il en regardant son ami aider Simon, le pêcheur, à tirer sa barque sur le rivage. Pourtant, il fallait bien trouver une solution, par tous les enfers ! Chaque minute, chaque jour qui passait rapprochait ADRIAN des portes de la mort. Maintenant qu'ARAGORN allait mieux, il fallait partir, rejoindre Zarloum à pieds, ces derniers dussent-ils en saigner. Parfois, quand le désespoir l'étreignait, le Grand Erudit descendait sur la plage, courant pieds nus jusqu'au rivage et plongeait dans les vagues, nageant comme s'il voulait atteindre l'horizon brûlé de soleil. Revenu sur la grève, il prenait un bâton et écrivait sur le sable les mots les plus insensés, comme un exorcisme. Un cri rententît soudain sur la plage, en bas. Simon, le visage stupéfait, tendait son bras bruni et musculeux vers le large. Une voile... Etait-ce possible ? WARLOCK mît sa main en visière, le coeur battant. Oui, c'était bien une voile qui tremblotait au loin et se rapprochait rapidement. Excité, l'erudit descendît rapidement le chemin qui menait au rivage pour rejoindre ARAGORN. Arrivé auprès de lui, il resta figé de stupéfaction : un navire approchait rapidement, mais un navire comme il n'en avait encore jamais vu... Un navire imposant et majestueux, aux lignes pures et racées, à la proue ornée d'un visage du dieu-soleil sculpté dans l'or le plus pur. Sur ses flancs, une double rangée de rames plongeaient dans les eaux profondes, le faisant avancer à une vitesse incroyable. Mais c'était surtout sa voile qui retenait toute l'attention : entièrement faîte de panneaux de métal articulés, elle éblouissait, captant toute la lumière du soleil, en un éclat aveuglant blessant la prunelle. Vibrant dans la lumière, l'immense voile de métal ressemblait à une bâche de vif-argent déployée sous le bleu pur du ciel. Devant les spectateurs médusés, le magnifique navire s'immobilisa lentement le long du rivage, l'ancre creva la surface dans une gerbe d'éclaboussures... - WARLOCK ! ARAGORN ! - VS ? C'était bien le Voyageur qui sautait du bastinguage orné de boucliers d'airain et pataugeait dans les vagues pour les rejoindre. - Vous êtes vivants, JARETH avait donc raison ! Quel bonheur ! Toujours stupéfaits, les deux hommes se laissaient étreindre par un VS rayonnant, en tenue de cheval, l'épée et le poignard au côté. - VS... Mais comment... - JARETH a eu la révélation de ce qui vous était arrivé... Ses pouvoirs et ses visions me surprendront toujours... Il est venu m'avertir et j'ai décidé de venir vous retrouver au plus vite... - Mais... Le FORUM... - YAVANNA est revenue ! Oui, notre divine est de retour ! Elle a eu vent de ce qui s'était passé et elle est revenue par une nuit sans lune, aussi discrète qu'un esprit des forêts. Dès que JARETH nous a révélé ce qui s'était passé, elle a pris en main la régence du FORUM et m'a ordonné de vous rejoindre au plus vite. Encore abasourdis par cette avalanche de nouvelles, WARLOCK et ARAGORN ne pouvaient détacher leur regard du fantastique vaisseau qui, majestueux, semblait occuper tout l'espace. - D'où sort ce... ce navire ? finît par demander ARAGORN. VS eût un sourire : - Impressionnant, n'est-ce pas ? C'est l'oeuvre de RDV AU 400. Ce fou d'inventeur de génie a réalisé ce navire en grand secret dans les entrepôts de l'Arsenal autrefois, sur ordre de SOMBRECOEUR. Seule YAVANNA était au courant de cet incroyable secret, même notre Roi l'ignorait. SOMBRECOEUR voulait qu'une attaque de la cité par le Lac soit impossible... Plus de 5000 esclaves ont travaillé des nuits et des jours entiers dans le plus grand secret, dans un entrepôt retiré de l'Arsenal. Le projet a été abandonné suite au départ de SOMBRECOEUR et à celui de RDV AU 400. Mais le vaisseau était terminé. Devant l'urgence, YAVANNA s'est résolue à m'en livrer le secret et l'a mis à ma disposition. GWINETH est à bord avec une unité de l'armée. Nous avons gagné l'océan par le chenal de Rhymer et sommes venus jusqu'à vous, guidé par les indications de JARETH. WARLOCK, la main en visière, contempla la fantastique voile de métal étincelante : - Mais comment... - Ne m'en demande pas plus, fît VS. Je serais incapable de te répondre. D'après ce que j'ai compris, le métal de cette voile capte les rayons du soleil et, par un procédé que j'ignore, les transforme en énergie-un peu comme pour une nef volante- et fait avancer le navire à une incroyable vitesse. D'après YAVANNA, RDV AU 400 aurait fondu ce métal dans la forge de dav-ID à partir d'une étoile morte tombée du ciel. Avec cette voile et nos rameurs, nous avons mis une journée à peine pour vous rejoindre... - Incroyable... murmura ARAGORN. RDV AU 400 a toujours été un génie, mais là, il s'est surpassé... Et lui et SOMBRECOEUR nous ont bien caché leur jeu, durant tout ce temps... - Certes... Ne perdons plus de temps, rassemblez vos affaires et saluez ces gens. Il nous faut profiter de l'énergie du soleil tant qu'il fait jour, car sans l'astre solaire, ce vaisseau redevient un navire ordinaire. Faîtes vite. Dans deux jours à peine, nous serons à Zarloum.
Dernière édition par Voyageur Solitaire le Mar 11 Oct 2011 - 19:40, édité 1 fois | |
| | | Lowbac Aventurier de l'Infini
Nombre de messages : 14556 Age : 45 Localisation : Angers Profession : Employé commercial Loisirs : Lectures, Commerce, Angers Sco Date d'inscription : 03/01/2011
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Mar 11 Oct 2011 - 19:35 | |
| Maximus ne t'aide plus à l'écriture (?), d'ailleurs il ne passe plus que rarement sur le fofo. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Mar 11 Oct 2011 - 19:38 | |
| Ma foi, il est bien sûr le bienvenu (comme tout autre membre d'ailleurs), mais pour l'instant, effectivement, je suis seul à tenir la barre (même si j'improvise au fur et à mesure). | |
| | | Warlock Maître Modo
Nombre de messages : 10768 Age : 46 Date d'inscription : 07/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Mar 11 Oct 2011 - 19:40 | |
| Maximus doit être surement bien occupé par ses cours, d'où certainement son absence, VS ne démérite pas seul bien au contraire, c'est toujours aussi bien écrit comme toujours (surtout les descriptions). | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Mar 11 Oct 2011 - 19:51 | |
| Bon, c'est vrai, le coup du Solaris, c'est un peu gonflé... J'étais parti sur le retour de YAVIE, les révélations de JARETH et le fait de vous rejoindre en bateau. Et puis, j'ai voulu introduire un élément "fantastique" et j'ai pensé alors à ça... L'explication de la présence de ce navire me permettait de faire référence à un membre du FORUM qui nous manque et d'introduire un élément un peu fou, presque steampunk... Un pari un peu osé, je l'avoue. Mais je voulais vraiment mettre un peu de magie et de merveilleux dans le texte. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Mar 11 Oct 2011 - 21:22 | |
| Le puissant navire tourna sa proue étincelante vers le sud, les rames entrèrent en mouvement au rythme des tambours de la chiourme, la grande voile de métal capta les rayons du soleil... Le vaisseau tout entier fremît, une énergie sourde semblant innerver chacune de ses pièces et l'éperon de bronze fendit la houle turquoise en direction des côtes shaddakines. Là-bas, sur le rivage, Simon et sa femme agitaient les bras en signe d'adieu. Des adieux émus de part et d'autre. VS avait eût un geste vers sa bourse, mais WARLOCK l'avait arrêté : l'or n'avait aucune valeur dans ce hameau perdu au bord de l'océan et battu par les vents. L'érudit avait alors offert à Simon son poignard d'acier au pommeau orné d'opales et ARAGORN avait fait de même. L'acier de ces armes remplacerait avantageusement le coutelas à manche d'os de ces braves pêcheurs. A l'arrière du navire, adossé au bastinguage, ses cheveux sombres volant au vent, ARAGORN ne pouvait dissimuler son émerveillement : - Incroyable... J'ai du mal à croire que le secret ait été si bien gardé tout ce temps... VS eût un sourire : - SOMBRECOEUR avait donné des ordres stricts. Et tu sais comme moi qu'il ne faisait pas bon lui déplaire... dav-ID devait être au courant également puisque c'est dans sa forge que furent coulées les différentes pièces de cette voile. Mais je l'avoue, quand YAVANNA m'a révélé l'existence de ce vaisseau, j'ai eu du mal à le croire. WARLOCK monta les rejoindre et les trois amis regardèrent défiler le rivage, les mouettes et les grands albatros tournoyant autour de la fantastique voile argentée, comme des papillons éblouis de lumière. Malgré sa masse imposante, le navire semblait glisser sur les flots avec l'aisance et la légèreté d'un cygne sauvage, fendant cet immense espace bleu qui donnait le vertige. - Au fait, qui étaient ces hommes qui vous ont attaqués et ont coulé le Nomade ? demanda le Voyageur. WARLOCK se rembrunît, les sourcils froncés : - Sûrement pas des boucaniers ou de simples écumeurs des mers... Ils étaient bien équipés, disciplinés et savaient ce qu'ils voulaient... Un long silence suivît ces paroles. Deux jours plus tard, Zarloum était en vue, la tour blanche de son phare se découpant sur le ciel, couronnée d'une statue de bronze du dieu des océans, étincelant au soleil. Par souci de discrétion, VS ordonna que le navire jette l'ancre derrière un grand éperon de roche brune et fît mettre une chaloupe à la mer. Laissant GWINETH garder le vaisseau, le Voyageur et ses deux comparses rejoignirent le port. Une fois sur le quai, ils regardèrent autour d'eux, un peu désorientés par la foule affairée qui allait et venait le long de la jetée de pierre blanche battue par les vagues. - Tu te souviens de l'endroit où se trouve la grande herboristerie ? demanda ARAGORN. VS secoua la tête : - Pas vraiment... Je suis rarement venu ici... WARLOCK arrêta un portefaix qui passait, les bras chargés de lourds sacs de toile. - L'ami, peux-tu nous indiquer la grande herboristerie ? - La grande herboristerie ? Tu arrives bien tard Seigneur. Un terrible incendie l'a entièrement brûlé il y a deux jours... | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Mer 19 Oct 2011 - 18:09 | |
| VIC se précipita dans la chambre, suivi par ses aides. Dans le grand lit, ADRIAN se tordait, se contorsionnait en une série de mouvements convulsifs, le visage ravagé par la douleur. Deux esclaves le maintenaient par les bras pour l'immobiliser tandis qu'il se tordait sur les coussins. Le Guérisseur fouilla rapidement dans la sacoche de cuir qu'il portait en bandoulière et en sortît un petit flacon de verre au bouchon de cire. - Tiens-lui la tête, ordonna-t-il à ASTUR. L'officier se pencha pour prendre la tête du roi entre ses mains et la maintenir du mieux qu'il le pouvait. Sur un signe, un des aides de VIC ouvrît la bouche d'ADRIAN et le Guérisseur lui fît avaler la moitié du flacon, le liquide coulant en partie sur son menton. - Une cuvette, vite ! Ce que je lui ai donné risque de le faire vomir. Un des aides plaça une cuvette sous le menton du roi. Ce dernier se redressa, le torse maigre et trempé de sueur secoué de spasmes, et recracha une giclée de bile et de salive. VIC lui essuya la bouche avec un linge chauffé à la vapeur. Le malade semblait soulagé, il s'était calmé et respirait mieux. Les aides l'installèrent plus confortablement, des esclaves entrèrent, les bras chargés de linges propres et d'oreillers frais. ASTUR jeta un regard interrogateur à VIC. - La crise est passée... pour le moment... Debout à l'entrée de la chambre, livide, le visage fermé et les poings serrés, MILOS observait la scène sans rien dire. Si la neige et la pluie avaient enfin cessé, le froid mordant de l'hiver s'était abattu sur la cité. Les gobelins de JARETH, habitués au climat plus doux de leurs collines natales, frissonnaient dans leur pourpoint de cuir clouté doublé de laine. Dès le matin, une couche de givre scintillante ornait les arêtes des toits et les rebords des fenêtres en verre coloré de Durenor. Cet après-midi là, REQUIEM et YAVANNA se promenaient dans les jardins silencieux et déserts, le gravier froid des allées crissant sous leurs semelles. Drapé d'un long manteau de laine noire à haut col relévé, REQUIEM formait une silhouette mélancolique et majestueuse, donnant le bras à une YAVANNA enveloppée dans sa pelisse de lycours moucheté, une toque assortie penchée sur la masse de ses cheveux noirs. Derrière eux, MILOS les suivait à distance respectueuse, accompagné de deux de ses hommes. - Il ne va pas tenir longtemps, fît REQUIEM. - Je sais... VIC n'arrivera pas à le maintenir éternellement. Que dit VS dans son dernier message ? - Lui, WARLOCK et ARAGORN sont en route pour Baarakesch. C'est la seule solution qui nous reste. - Cambrioler l'herboristerie du palais du Zakhan ? VS, WARLOCK et ARAGORN sont des seigneurs du FORUM, tu as pensé aux conséquences s'il se font surprendre et reconnaître ? REQUIEM donna un coup de pied rageur dans un petit caillou : - Tu as une meilleure idée ? - Bien sûr que non, soupira YAVANNA. Ils étaient arrivés à la fontaine du centaure. Ils s'assirent sur le rebord froid de la vasque de pierre. Au-dessus d'eux, la statue gelée du centaure semblait les narguer, cabrée et dressée vers le ciel. - Comment vont-ils s'y prendre ? demanda YAVANNA. - VS va faire croire qu'il vient en visite officielle. WARLOCK et ARAGORN passeront pour ses accompagnateurs. Les vassagoniens seront un peu surpris, mais ne pourront pas faire autrement que de les recevoir au palais. Une fois à l'intérieur, ce sera à eux de jouer... Un silence passa, troublé par le cri d'un corbeau perché dans les branchages d'un arbre dénudé dont les branches semblaient griffer le ciel. YAVANNA se leva brusquement : - Rentrons, veux-tu ? J'ai froid. | |
| | | Maximus Ultime Souverain du Chaos
Nombre de messages : 1999 Age : 27 Localisation : Là ou' le mal est à son apogée Profession : Seigneur supréme des ténébres et maitre du chaos Loisirs : Vous fairent souffrir et conquérir le monde Date d'inscription : 04/01/2011
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Ven 21 Oct 2011 - 14:26 | |
| Maximus faisait les cents pas dans la grande salle du trône . Laissant son grand trône de granit noir vide , il marchait sur les dalles écarlates en pensant . Il avait trop longtemps attendu son heure . Sa forteresse était entièrement construite , ses armées en pleine forme , rien ne lui manquait ... à par le contrôle du pays . Le Forum était une cité bien plus puissante que ce qu'il ne croyait , son armée avait reçus de grosses pertes et l'un de ses plus fidèles sujets , Baltrox , était mort dans la bataille . De plus , Antares et Oorgan lui avaient échappés . Désormais ils étaient en sécurité dans la grande cité . Maximus poussa un cri de colère et frappa une table de son poing qui se brisa en deux . Plus loin , l'un des grands mages noirs parla : _ Mon seigneur , avec tout le respect que je vous doit , je crois que j'ai une idée ... Le jeune seigneur des ténèbres se retourna . Il reconnut d'après le son et la couleur du capuchon que le sorcier qui à parlé était Asbeth , un homme-aigle shaman à la perfidie redoutable . _ Je t'écoute Asbeth .... Le shaman retira son capuchon , dévoilant un visage couvert de plumes violettes avec un bec jaune crochu et de grands yeux bleus . _ Nos espions ont dits qu'un certain homme dont on ne doit pas nommé essaye de prendre le pouvoir par milles ruses . Et bien , il à réussi à empoisonné le roi Adrian , qui souffre à présent . D'après nos informateurs , ils sont partis chercher une herbe qui pourrait le soigner . Ils on échouer mais maintenant ils se dirigent vers Baarakesch pour la prendre , donc je propose que nous détruisions l'herboristerie au plus vite ... _ Celas est fort intéressant , dit Maximus , dont la voix était à demi étouffé par son casque royale qui cachait son visage . Mais je pense que j'irais moi même rendre visite à ce bon vieux Zakhan ... Il poussa un bref rire sinistre et sortit de la grande salle . Asbeth remit son capuchon en place et rejoignit ses confrères .
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Le Zakhan noir dormait paisiblement dans sa grande chambre royale . C'était une nuit sans étoilée sans bruit . Le Zakhan avait pourtant un étrange pressentiment . Quelque chose le tracassait , mais quoi ? Soudain , des bruits de fers qui se croisent , d'explosions et de cris se firent entendre . Le Roi pris son sabre et se posta devant la porte de sa chambre . Un silence lugubre régnait ... Jusqu'à ce que un bref cri de douleur passe suivit d'un grand grandement . La porte explosa en morceaux . Le Zakhan tomba par terre sous le choc . Devant lui se tenait Maximus , une grande épée diabolique à la main , l'autre empoignant par le coup un garde royale dont les doigts pointues de son gang ont percés sa gorge . Le Zakhan ouvra de grand yeux : _ Maximus ! je croyait que ... _ Mon cher Zakhan , mon vielle ami , le coupa Maximus , je suis venu te rendre visite , bien que je fût obligé de tuer tes gardes et défoncer quelques portes pour te voir , car je veut te prévenir d'un vol ... | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Ven 21 Oct 2011 - 15:34 | |
| Le Zakhan réfléchissait. La situation était délicate : le vaisseau des émissaires du FORUM venait d'entrer dans le port et il tenait en main la demande écrite de Voyageur Solitaire pour une demande d'audience. Mais d'après MAXIMUS, il s'agissait d'un leurre et le but était d'être reçu au palais pour mieux y dérober la précieuse herbe d'oede. Mais si MAXIMUS se trompait ? Voyageur Solitaire était l'un des plus hauts personnages du FORUM, en cas d'erreur, les conséquences pouvaient être désastreuses... Dans le même temps, l'ambassadeur vassagonien au FORUM avait confirmé l'empoisonnement du roi et l'incendie de la grande herboristerie de Zarloum. Il semblait bien que MAXIMUS soit dans le vrai... Le Zakhan se mordît la lèvre : il avait l'impression de marcher sur une fine pellicule de glace à la surface d'un lac aux insondables profondeurs. ... - Cher Voyageur Solitaire, tu peux te relever. VS se releva lentement de sa révérence, WARLOCK et ARAGORN faisant de même. - Noble Zakhan, merci de ton accueil. J'ai conscience de la surprise causée par notre arrivée innatendue en ton royaume et te remercie d'autant plus de ta prévenance. Mon navire a besoin d'eau douce et de provisions, d'où notre relâche dans ta capitale. Le Zakhan eut un sourire, accompagné d'un geste apaisant de la main : - Nous sommes heureux de t'accueillir et veillerons à te fournir tout ce dont tu as besoin. Toi et tes amis êtes les bienvenus et vous logerez au palais ce soir. VS s'inclina profondément, les amples plis de sa robe de cérémonie s'étalant en pétales sur les mosaïques. ARAGORN jetait des regards méfiants autour de lui. Il se sentait mal à l'aise. Il avait l'impression d'être... observé, épié. Là-haut, au-dessus du trône, se trouvait une sorte de petite loge treillissée, en encorbellement. Le Rôdeur jeta à plusieurs reprises un coup d'oeil dans cette direction. Il en était sûr : quelqu'un les observait derrière le treillis délicatement sculpté. Un gong retentît, tout le monde s'inclina tandis que le Zakhan se retirait. Un homme au visage sévère, à la fine moustache noire et aux yeux fendus, vêtu d'une tenue de grand officier, vînt s'incliner devant les trois voyageurs, les plumes de paradisier de son turban ondoyant à chaque mouvement : - Je suis MAOUK, Capitaine des Sharnazims. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous conduire à vos appartements... - Pourrons-nous récupérer nos armes ? demanda WARLOCK tandis qu'ils franchissaient les immenses portes de cèdre ornées de miniatures peintes. - On ne porte pas d'armes en présence du Zakhan, noble Seigneur. Et elles vous seront inutiles en ce palais, nous sommes là pour veiller sur vous... Par ici, je vous prie...
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| | | oorgan Poète Disparu
Nombre de messages : 2171 Age : 27 Date d'inscription : 22/02/2011
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Ven 21 Oct 2011 - 21:46 | |
| Oorgan ouvrit prudemment un oeil vitreux. Au-dessus de lui, les deux Lune hiémales brillaient puissamment dans le ciel limpide. Il se remit péniblement debout, et se débarrassa de la neige qui collait à ses vêtements. Peu à peu lui revenaient les souvenirs de la beuverie qui l'avait amené ici. Avec un sourire amer, il se revit chantant l'Eau ne fait rien que pourrir le poumon, tandis que ses compagnons tapaient la mesure de leur chope remplies de bière. La soirée avait été gaie, du moins jusqu'au moment où il s'était évanoui du fait de la quantité d'alcool qu'il avait avalée. On avait dû le jeter dehors, et il avait cuvé ici. En tout cas, la taverne était depuis longtemps fermée ; nul rire n'en échappait. L'esprit embrumé encore par les vapeurs de l'orgie, il soupira, et entreprit de retourner à son domicile provisoire. Antarès lui reprocherait positivement sa bacchanale débauchée, mais rien ne pourrait y changer quoique ce fût. Il retrouva avec difficulté le chemin qui conduisait à la maison, et il commença à remonter l'allée enneigée, tout en réfléchissant à ce qui passait dans la ville. Depuis la venue de l'hiver, voire même avant, un curieux vent de folie soufflait sur la ville. Un nette tension régnait entre les différents seigneurs ; et Adrian était malade depuis quelques jours. Oorgan chercha une raison à tout cela, mais si la vérité est dans le vin, il ne la vit point ce soir. Il se concentra sur sa progression, car le fin voile de la bière brouillait tout, avec autant d'efficacité que la neige qui tombait de nouveau. Elle se faisait de plus en plus épaisse, recouvrant les toits pentus qui se découpaient dans la clarté lunaire. L'âme phantasque d'Oorgan leur trouva un air spectral ; et le vent qui se leva soudain augmenta encore cette impression. Le sauvage Borée se mélangea aux flocons, et des tourbillons argentées se formèrent ; ils semblaient chercher à égorger qui ils pourraient. On eût qu'une présence phantastique était tombée sur la ville, et Oorgan pressa le pas, serrant étroitement son manteau de ses mains d'artiste. La peur le prit dans ses rets ; au-dessus de lui, les yeux inquiétants des Jumelles éclairaient les nuages qui les étreignaient. La neige arrivait aux chevilles de l'organiste, et ce dernier accéléra. Jetant un bref coup d'oeil derrière lui, il crut apercevoir des formes étranges et impies, dans les caprices éoliens des éléments. À ses pieds, la mort semblait vouloir l'attirer dans son royaume d'ombres glacées. Il finit toutefois par arriver devant la maison d'Antarès, mais la porte de celle-ci était verrouillé. Avec un juron rageur, il voulut frapper, mais se ravisa, et songea à entrer dans l’appentis où étaient stockés bois et paille à matelas. Il se jeta avec délice dans cette dernière, et bien qu'elle le piquât, il la trouva bien plus agréable qu'un lit. Les rafales tranchantes des vents sauvages et sacrilèges tempêtaient toujours dehors, mais il sombra rapidement dans les rêves tourmentés que donne le vin. Il vit maintes choses, et il fut étonné de se réveiller le lendemain, tant il lui semblait qu'ils appartinssent à la réalité. Il se redressa sur son séant, et réfléchit à ce qu'il allait dire à Antarès pour excuser son absence la nuit dernière. | |
| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Ven 21 Oct 2011 - 22:28 | |
| ANTARES reposa la broderie où elle ne mettait pas un point et poussa un soupir en regardant par la fenêtre : la neige retombait en abondance depuis la veille. Elle était néanmoins soulagée du retour de YAVANNA. Elle n'était plus la "première Dame" du FORUM, rôle qu'elle trouvait impressionnant et parfois terrible. Elle avait presque envie de s'excuser quand elle voyait ces puissants seigneurs aux lourdes parures de bronze et d'or s'incliner sur son passage. Quand YAVANNA était rentrée, ANTARES en avait battu des mains de plaisir, heureuse de retrouver sa maison, la perspective des promenades à cheval, des concours de tir à l'arc avec OORGAN... Mais la neige tourbillonnante et le froid n'encourageaient guère les sorties. Quand à l'atmosphère à la Cour, elle était lugubre, suspendue à l'état de santé du Roi. La jeune femme se leva, s'approcha de son grand miroir en lissant le lourd tissu moiré de sa robe bordée de fourrure. Elle regarda son reflet, se trouva triste et l'air morne, comme si une mauvaise fée avait jeté un sortilège de mélancolie sur sa vie. Elle se laissa tomber sur son lit à la courtepointe de satin frangé, prît son luth en bois de rose, pinçant distraitement les cordes. - Maîtresse ? - Oui ? - La femme du noble MILOS demande à te voir. Intriguée, ANTARES passa dans le petit salon chauffé par un gros réchaud de bronze aux pieds d'argent. L'épouse de MILOS se leva, rabattant le capuchon fourré de son manteau. - Quelle surprise, je suis heureuse de te voir, fît ANTARES en l'embrassant. Mais qu'as-tu ? Tu sembles bouleversée... - ANTARES, je suis folle d'inquiétude : MILOS est parti. Il a quitté la ville tôt ce matin. Il m'a laissé un mot dans lequel il me demande de lui pardonner... Il explique qu'il ne peut continuer à rester ici, les bras croisés, alors que le Roi se meurt... Qu'il doit agir sous peine de devenir fou. ANTARES tenta de calmer son amie, la fît asseoir et demanda du vin chaud. - C'est tout ce qu'il a dit ? - Oui, c'est tout... Je m'y attendais... Il était là, à tourner en rond comme un lion en cage, pétri d'impuissance. Je le voyais bouillonner, je m'attendais à sa réaction, je le connais bien... Oh, ANTARES, je suis désemparée, que dois-je faire ? Une demie-heure plus tard, ANTARES montait dans sa voiture, stationnée dans la cour de la maison. - Où allons-nous, Maîtresse ? - Au Grand Palais, je veux voir REQUIEM. ... Stupéfait, REQUIEM reposa les documents qu'il était en train de lire, les yeux grands ouverts d'étonnement : - MILOS parti ? Mais pour où, par les gardiens des sept Enfers ? - Sa femme n'en sait rien, il n'a rien dit, soupira ANTARES. REQUIEM se tourna vers YAZTROMO. Le magicien réfléchissait, les sourcils froncés sous sa toque de fourrure ornée de pièces d'or anciennes. - Il est vrai qu'il avait une permission de plusieurs jours. Personne n'a fait vraiment attention... REQUIEM se frotta les yeux en gromellant, se renversant dans son fauteuil au haut dossier laqué. Au même moment, ASTUR entra, s'inclina : - J'ai la réponse à nos questions : MILOS a prit un Itikar aux écuries ce matin. Les hommes de l'oisellerie l'ont vu charger de la nourriture et des affaires sur la selle, puis il a prit son envol vers le sud. REQUIEM se leva et fît les cents pas dans la pièce, son ample manteau bleu-nuit glissant derrière lui sur les dalles de pierre. Il se retourna brusquement, triturant l'anneau d'or orné d'une tête de mort en ivoire qui ornait son annulaire : - Tu peux être certain qu'il est parti rejoindre les autres en Vassagonie. A vol d'Itikar, en mangeant en vol et en dormant peu, il y sera rapidement.
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| | | Voyageur Solitaire Voyageur
Nombre de messages : 11918 Age : 52 Localisation : Un désert Profession : Dieu des voyageurs, arpenteur des mondes Loisirs : Living in another world Date d'inscription : 14/03/2009
| Sujet: Re: Le Cycle des Disparitions Mar 25 Oct 2011 - 17:58 | |
| L'itikar avait gagné de l'altitude, ses grandes ailes déployées captant les courants aériens. MILOS serrait les dents, un froid mordant régnant à cette hauteur. Malgré son pourpoint de cuir doublé de laine et sa pelisse de fourrure, il frissonnait violement et un vent glacé lui fouettait le visage et sifflait à ses oreilles. Néanmoins, il dirigeait la créature avec adresse, tenant fermement dans ses mains les larges rênes de cuir écarlate ouvragées d'or. Au-dessous de lui, trés loin en contrebas, le paysage défilait et se déployait comme une gigantesque carte colorée parfois noyée dans la masse épaisse des nuages. L'itikar volait à vive allure, tantôt en se laissant porter par les courants, tantôt en battant de ses puissantes ailes dans un claquement sonore. S'il maintenait cette allure, en ne faisant que de courtes pauses pour dormir et reposer sa monture, il rejoindrait la Vassagonie rapidement. ... Les trois amis suivaient MAOUK dans un large couloir de pierre ocre au haut plafond. VS prît le bras de WARLOCK et se pencha à son oreille : - Quelquechose ne va pas... - Que veux-tu dire ? - J'ai déjà séjourné au palais, quand SOMBRECOEUR m'avait nommé ambassadeur ici... Les appartements réservés aux dignitaires et émissaires étrangers se trouvent dans une autre aile... Le Grand Erudit n'eut pas le temps de s'étonner : un déclic sonore se fît entendre et le sol se déroba soudain sous les pas des trois hommes. Ils furent comme aspirés vers les profondeurs, glissant le long d'un toboggan de pierre tandis qu'au-dessus d'eux, la trappe se refermait lentement, les plongeant dans l'obscurité. Ils roulèrent sur la pierre, se meurtrissant coudes et genoux, avant d'arriver sur le sol crasseux d'une geôle souterraine. Encore sous le coup de la surprise, ils se redressèrent en maugréant, massant leurs membres endoloris. Une odeur infecte imprégnait cette cellule carrée, aux murs de pierre sale, fermée par une grille donnant sur un couloir voûté éclairé par des torches. - Ils sont fous ou quoi ? gromella ARAGORN en se massant le crâne. - Plutôt innatendue, l'hospitalité à la vassagonienne... ironisa WARLOCK. VS tamponnait une écorchure à un coude avec un pan de sa tunique. Il regarda autour de lui, le visage fermé, les sourcils froncés : - A présent, c'est clair : quelqu'un veut nous empêcher à tout prix de réussir notre mission. - Celui qu'on ne doit pas nommer ? - Qui d'autre ? Il doit avoir le bras long pour faire ainsi pression sur le Zakhan lui-même. ARAGORN eut un rire amer : - D'un autre côté, celà nous simplifie la tâche : j'aurai moins de scrupules à le voler après ce qui vient de se passer... - A condition de sortir d'ici, gromella VS en se redressant. - Ce n'est pas un problème, j'ai toujours mon passe avec moi. Sous les yeux étonnés des deux autres, le Rôdeur porta la main à un de ses bracelets de métal qui lui montaient du poignet jusqu'au milieu de l'avant-bras. Il porta ses doigts habiles à une rainure qui ornait le bracelet et en tira une longue tige de métal à l'extrémité taillée d'étrange façon. Il alla ensuite à la grille, introduisît le stylet dans la serrure et commença à la travailler. Un bruit se fît bientôt entendre et la grille s'ouvrît dans un grincement de métal pris par la rouille. - Alors là, chapeau ! s'étonna WARLOCK. - Oui, je ne regrette pas le prix demandé par dav-ID pour me forger cette petite merveille... Allons-y... Les trois hommes s'engagèrent dans le souterrain, longeant lentement les murs, les yeux brillants et un rictus sinistre sur le visage. On aurait dit trois loups se mettant en chasse... | |
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