Nombre de messages : 3721 Date d'inscription : 26/09/2014
Sujet: Re: 14- Le temple de la terreur Mer 24 Juin 2020 - 18:34
Le Temple de la Terreur est peut-être le livre qui inaugure ce que j'appellerai l'époque classique Livingstonienne. L'auteur déploie une recette qu'il considère comme efficace vis à vis des fans, recette à base de porte-monstre-trésor qu'il avait déjà utilisée dans la première partie de la Sorcière des Neiges. Quand il explique aux jeunes générations comment écrire un livre-jeu, Livingstone ne commence pas par évoquer un scénario. Il parle de dessiner un graphe et de bien tenir le compte des objets que l'on dissémine. C'est dire la concetion formelle qu'il donne de l'oeuvre, l'objet est une variable X qui permettra de débloquer une situation Y située plus loin dans le livre (ou au contraire de provoquer un malheur). On peut même imaginer qu'après avoir tracé une première version de l'aventure, il rajoute des objets un peu au hasard pour corser la difficulté. Parce que dans leurs interviews les deux auteurs historiques ne manquent jamais de rappeler qu'à l'époque ce qui excitait les fans c'était la difficulté. Est-ce que ce credo était absolument vrai ? Difficile de le savoir, mais il est clair qu'ils s'y sont tenus pendant longtemps. Mais apprécier la difficulté et adhérer à une difficulté gratuite c'est différent. Et il est possible que l'évolution impulsée par le Temple de la Terreur ait contribué à la désaffection pour les livres-jeux, en les cantonnant à un exercice que le jeu video pouvait exécuter avec plus de brio. Ce serait faire injure au livre et à ian Livingstone de dire qu'il n'y a pas de scénario ici. L'intro est bonne, l'intrigue est classique mais le personnage de Malbordus a une certaine gueule au début. La traversée du désert des Crânes est le meilleur passage du livre, ce qui confirme pour moi que Livingstone est en fait plus à l'aise en extérieur. Les situations ont du sens, on a besoin d'eau, de chaleur la nuit, de se protéger du soleil. La fin de l'exploration, quand on s'approche du domaine de Leesha, renoue aussi avec le fil scénaristique, même si la prêtresse reste évanescente. Peut-être aura-t-on l'occasion de la revoir ? Il semble qu'elle méritait mieux. Que dire de Malbordus ? Eh bien rien malheureusement. Quant à la première partie des souterrains, c'est à dire l'essentiel de l'aventure, c'est un hybride entre la Foirfouille et Leboncoin. La quête des Dragons n'a en fait rien de passionnant. L'aventure méritait 300 paragraphes, comme un Dragon d'Or. D'ailleurs, même si on ne verra jamais Livingstone citer d'autres auteurs de livres-jeux que lui-même et parfois son compère, je ne peux m'empêcher de penser que ce livre a été inspiré par les deux premiers Dragon d'Or de Dave Morris (à vérifier que chronologiquement ça tient). Livingstone s'efforce en effet de trouver des alternatives au combat à l'aide des objets récoltés. C'est plutôt une bonne idée mais ça fonctionne pour moi moins bien que dans le Dieu Perdu ou le Tombeau du Vampire. Essayez de deviner à quoi servira la clochette en cuivre ? Bon, au final c'est lourdingue mais ça tient encore la route. Mais pour moi le Temple de la Terreur ne vaut pas les deux derniers livres du même auteur (ni ses premiers bien sûr).
12/20
Angoissé Guerrier
Nombre de messages : 87 Age : 20 Localisation : Le Sud. Le Nord commence à Perpignan btw Profession : Étudiant Loisirs : LDVELH, jeux vidéos, bouquins divers, mes amis, troller sur Internet (en particulier le forum 18 25) Date d'inscription : 22/06/2021
Sujet: Re: 14- Le temple de la terreur Ven 9 Juil 2021 - 1:33
Dans ce nouvel opus des Défis Fantastiques, Ian Livingstone nous propose de partir en croisade contre un énième sorcier s'étant mit dans la tête de conquérir Allansia. Décidément ! Précisons que cette fois ci, le Méchant (Malbordus) se doit de détruire cinq statuettes de dragons pour mettre à exécution son projet peu engageant. A noter aussi que notre lascar n'ayant pas encore mis la main dessus, il n'est pas prêt de leur faire quoi que ce soit (ah oui, c'est balo). On a donc un sentiment d’urgence qui nous pousse à nous bouger le cul avant qu’il n’entre en leur possession.
Petite originalité, nous avons la possibilité de choisir des sorts avant d'aller au casse-pipe. Cela m'a fait pensé à la Citadelle du Chaos, et même si il ne nous servirons pas à grand chose, ça fait toujour plaisir (cimer Ian)
L'aventure se découpe en deux partie : la première constituera notre voyage jusqu'à Vatos, la cité perdue où se trouve Malbordus (et les dragons). Cette partie est ma foi assez sympathique, on fait une étape à Port du Sable Noir, on fait naufrage (enfin ça, c'est si vous avez choisi de vous rendre au port par la péniche), on traverse un désert hostile et brûlant peuplé de bestioles carnivores, bref, ça ne casse pas des briques mais c'est un bon dépaysement.
On arrive ensuite à Vatos, ou notre homme est toujours en train de chercher ses babioles. Et c'est là que ça se gâte : le temple se révèle être un vulgaire dédale ne proposant très souvent que l'éternel dilemme : droite ou gauche ?, les couloirs sont fades et manquent cruellement d'ambiance, les descriptions sont courtes et rapidement expédiées (bon en même temps il n'y a pas grand chose à décrire). Les lieux sont peuplés à égale moitié de créatures sauvages et des sbires de Malbordus, à se demander si l'homme contrôle vraiment le lieu, ce qui est en fait peu probable puisque il n'a pas encore été foutu de trouver les statuettes.
A propos des statuettes, elles sont cachés à des endroits totalement improbables à un tel point qu'on se croirait dans une chasse au trésor à un anniversaire de CM1. Et vas y que je te trouve le dragon d'ébène dans une maquette géante représentant l'attaque de Vatos par des vers géants. Et vas y que le dragon de cristal a été subtilisé par un clochard qui l'a planqué dans sa petite trappe personnelle. (on se demande d'ailleurs ce qu'il fout là celui là, peut-être a t-il eu l'idée de faire l'aumône aux monstres qui hantent ces couloirs, bref) On est aussi en droit de se demander pourquoi est-ce que Malbordus n'a toujours pas mis la main dessus alors qu'il suffit d'une fouille d'approximativement 30 secondes par pièce pour trouver les Dragons. Il ne passe vraiment pas pour une flèche du coup, le pauvre
Vous ne comprenez pas la raison de ces absurdités ? Ne paniquez pas, je ne sais pas non plus (Livingstone aussi ne sait pas)
Concernant la difficulté, ce livre est un OTP très frustrant qui vous laissera la sensation de passer à côté de quelque chose de capital aux moindre de vos pas (si je vous dis que ce n'est pas qu'une sensation ?)
Le final est tellement ridicule qu'on pourrait presque en rire : Malbordus qui s’est visiblement résigné à mettre sa chasse au trésor de côté pour le moment n'a rien trouvé de mieux comme entrée en scène que de sortir d'un trou de toilettes turques. En plus de ça, l'illustration qui le dépeint est vraiment immonde (comme beaucoup d'autres), il inspire plus la pitié que la crainte avec sa coupe de cheveux qui ne ressemble à rien et son visage noirci de crasse (ou de matière fécale ?)
En bref, le Temple de la Terreur est un OTP agaçant, dénué d'ambiance et terriblement fadasse. Les statuettes cachées n'importe comment nuisent à la crédibilité de l'aventure. Passé les paysages sympas de la première partie, le livre vire au porte-monstre-trésor pur et simple sans aucun rebondissements. On est finalement désolé de voir la tronche de celui qui nous a pris autant de patience et de temps. Au suivant !
Originalité/cohérence du scénario : 0/2 Qualité des PNJ : 1/2 Ambiance : 1/4 Pertinence/variété du bestiaire : 1/2 Moments marquants : 1/3 Illustrations/couverture : 0/2 Jouabilité : 1/5
Note : 5/20
Dernière édition par Angoissé le Jeu 4 Aoû 2022 - 21:54, édité 2 fois
ANILIL21 Maître d'armes
Nombre de messages : 562 Age : 28 Date d'inscription : 08/03/2012
Sujet: Re: 14- Le temple de la terreur Mer 6 Avr 2022 - 13:17
LES +
- La partie en mer et dans la ville - Le passage dans le désert - Pas de combats impossibles - Les objets indispensables ne sont pas trop durs à trouver - Les objets qui permettent d'éviter des combats - Nécessité de bien explorer Vatos et d'en dresser un plan - L'histoire de Malbordus - Une quête sympathique dans l'ensemble
LES -
- Histoire très basique et déjà vu - Le manque d'ambiance de Vatos - Niveau personnages (alliés comme ennemis) c'est quasiment le néant - Le grand méchant n'a aucun charisme et n'apparait qu'à la fin pour se faire tuer - Les nombreuses facilités scénaristiques qui rendent l'histoire assez mal écrite - Illustrations qui alternent entre le correct et le vraiment moche
Note : 12,5/20
Vesper aime ce message
Eporedorix Chevalier
Nombre de messages : 213 Age : 51 Localisation : Hill Valley Profession : Informaticien Loisirs : Hellfest ; Hellfest ; Hellfest Date d'inscription : 22/03/2021
Sujet: Re: 14- Le temple de la terreur Mer 7 Sep 2022 - 17:59
Vous voulez savoir ce que j'ai pensé de ce bouquin lorsque je suis arrivé au 400 pour la première fois ? Non ? Et bien tant pis pour vous, je vais quand même vous le dire : "Bon, et bien c'était bien de la M***E !" Réaction un tantisoi exagérée j'en conviens, mais qui traduit assez bien mon opinion si je considère uniquement la partie finale de la chose. Mais comme le début n'est pas si mal, on donne 08/20 ; et salut la compagnie à la revoyure !
Ah bon, la critique est déjà terminée ? Mais tu te prends pour Livingstone ou quoi, à faire de la prose aussi peu détaillée que n'importe quel mode d'emploi moderne ? Bon OK, dévelopons notre propos. Le pitch de base est… vraiment de base : On sait tout de suite que nous aurons droit à un KTS des plus classique. Pour ceux qui auront lu LSDLMDF, LCDC, LCDV, LIDRL, et dans une moindre mesure LSDN et LTDLM (mais qu’est-ce que ça peut faire classe ces acronymes ! C’est soyeux comme du daim (vous l’avez ?) ! (J’espère que je ne me suis pas planté avec toutes ces parenthèses et cette ponctuation.)), vous voilà en terrain connu, n’espérez donc pas y rencontrer Frédéric Lopez. L’équipement initial est des plus classique, et c’est le cœur léger que nous voilà de nouveau parti à l’aventure. Aventure qui commence de manière assez sympa il faut bien l’avouer, puisque nous commençons par être initié à quelques sortilèges qui pourront nous être bien utiles par la suite. Il est également très plaisant de retrouver de vieux amis tels que Yaztromo et Gillibran. Mais c’est bien les potes ça ! On vient juste de leur sauver la vie en retrouvant leur Marteau, et c’est à peine s’ils nous reconnaissent. Enfin bon passons…
La première étape du voyage est plutôt réussie. Certes, si vous n’aimez pas les OTP (Encore un acronyme mais quel talent !), c’est bien dommage, mais sinon c’est plutôt bien fait, et pas trop incohérent. En tout cas, comparé à ce qui nous attend, c'est bien. On peut chipoter sur quelques combats posés là, mais globalement ça fait le job. C’est une fois arrivé à Vatos que ça commence à se dégrader. Une fois rentré dans le tunnel (ça devait être vachement bien indiqué pour tomber pile sur le bon du premier coup, merci la DDE !), l’aventure sombre dans un Porte-Monstre-Trésor assez cheap : Les statuettes sont placées n’importe où, le labyrinthe n’en est pas vraiment un dans le sens où on ne peut pas y tourner en rond, et les descriptions sont assez faibles. Très vite, c’est la litanie classique, zéro prise de risque de la part de l’auteur. Par contre, l’idée du Messager Fatal est vraiment top, mais elle est assez mal exploitée. En même temps, ça c’est cohérent, si c’est un OTP pour les statuettes (1 ratée = Echec), c’est également un OTP pour les vacheries (1 ratée = Ça passe !). Perso, j’aurais placé quelques lettres avec les statuettes, la jauge de stress se serait bien plus affolée. Et en plus, toute cette recherche, mais c'est looooooonnnnnnggggggg, d'une longueur longue comme un jour sans pain, aurait dit ma grand-mère. Mais ça vaut quand même vachement le coup, j'adore le raisin... Finalement, le plus intéressant dans tout ça, c’est presque la recherche de l’optimisation des sorts afin d’éviter le maximum de combats et de perte d’endurance.
Un mot rapide sur la fin : Nulle ! Totalement incohérente, avec l’obtention du marteau à 3 cases du 400, et un Boss qui fait pitié dans son cul de basse-fosse.
Sinon que dire de plus ? Niveau difficulté ça va, ce n’est pas une purge, c’est faisable à la loyale avec un peu de persévérance. Il y a plein d'objets qui peuvent donner un sacré coup de main, et il est assez facile de trouver des points d'Endurance un peu partout. Enfin, En V1, j’aime bien les illustrations intérieures, ainsi que la couverture que je trouve très belle.
En conclusion, et comme dirait notre ami Angoissé, voici le mot de la fin : Next !