05 LE TYRAN DU DESERT

J'ai vraiment pas été déçu de ce livre. Pourtant vu les notes j'avais des attentes.

Une première partie course poursuite très rythmée. Ambiance Orientale excellente. L'auteur en profite également pour approfondir le Background de son univers (uniquement si on choisi la fuite). Gros coup de stress quand on risque de perdre son bras. Palais magnifique, avec les somptueux appartements de Zakhan et l'arboretum. Le tout finissant devant un Seigneur des ténèbres à l'aura bien glaciale.

J'ai aussi testé la partie où on se rend, c'est un choix intéressant mais qui écourte bien trop l'aventure. Ceux choisissent cette option ont du coup une fausse idée de la durée de vie du livre, ainsi que de sa qualité générale.

La seconde partie continue sur une fuite, on s’enfuit du palais par la voie des airs. Une bien belle idée qui va nous faire découvrir les alentours de la ville vu du ciel. De plus, vu la carte, j'avais pas envie de passer toute l'aventure juste dans la ville.
C'est avec grand plaisir qu'on retrouve Banedon qu'on peux déjà croiser dans le premier tome, à la barre de son vaisseau volant, avec un équipage atypique. Encore une occasion de développer le lore. La Nef du ciel est pour moi le vrai plus de ce livre. J'adore vraiment les vaisseaux volants. Et ce que pas mal semble considérer comme le coup de mou de l'aventure, est pour moi un régal d'ambiance, qui nous livre des décors aériens fantastiques à imaginer.  
La suite dans le village nous offres également des beaux moment d'ambiances et de paysages.

L'énigme qui utilise la carte est une excellente idée. Malheureusement un peu gâché par une erreur sur la carte, également présente dans la VO si je ne dit pas de bêtise. Ce qui fait qu'on va perdre un peu de temps à trouver le bon paragraphe. Alors que normalement l'énigme est faite pour être trouvé du premier coup je pense. Il n'y a pas de difficulté dans l’énoncé.

la partie du tombeau est un peu trop courte, mais le combat final est bien pensé, vouloir utiliser à tout prix le Puissant Glaive de Sommer est en fait le moyen le plus difficile de clore le livre. Le problème c'est que si on le récupère pas par terre, il n'est pas précisé si on le ramasse à la fin de l'affrontement. Même si logiquement oui.

Une magnifique conclusion au premier cycle de cette série.

Le seul vrai bémol que je puisse lui trouver c'est qu'il semble y avoir très peu de morts subites. J'ai en effet réussi le livre du premier coup, avec la fuite, et en me rendant. Chose quand même très rare. Ce qui donne un côté très facile au livre. Un peu comme si on lisait plus un roman qu'un livre jeu.

Je le met au même rang que la Traversée infernale. Ce dernier est plus varié mais ce tome 5 se démarque vraiment par son ambiance au top. Si on y est sensible ça fait vraiment mouche.

16,75

Tyran : Du latin tyrannus (« tyran, despote »), emprunté au grec ancien τύραννος, týrannos (« maître »).

Tout est donc dit dès le titre : On ira dans un désert pour affronter un tyran.
Mais avant ces réjouissances, et comme dans « Le Gouffre Maudit », notre bon Roi cache ses véritables intentions et nous emmène sur une fausse piste en nous demandant de mener une mission diplomatique de sauvegarde de la paix. Quand même méfiant, on embarque avec nous tout notre attirail, on ne sait jamais avec la diplomatie de nos jours.

Dès l’arrivée à Barrakeesh, capitale de la Vassagonie, on comprend vite que la mission, c’est du pipeau, et qu’il va falloir encore s’employer. Deux options s’offre alors à nous : La couardise ou le courage. Dans le premier cas, on se fait capturer, on s’évade, et la première partie est torchée fissa. Par contre, dans le deuxième cas, alors là pardon, mais c’est le grand jeu, avec poursuites, infiltration dans des lieux bien cracras, et en bonus une bonne grosse ch’touille qui va nous obliger à trouver un remède fort rare. Voilà qui est bel et bon : Cette séquence est une super expérience de lecture et de jeu. Le seul bémol à cela, c’est que à plusieurs reprises et notamment au début, nous pouvons être ramenés sur la voie de la capture, et qu’il est finalement assez difficile de parcourir l’intégralité du chemin. Mais quand on y arrive, quel pied !

La deuxième partie, plus conventionnelle, commence par une fuite de haut vol du palais, et bascule ensuite dans un monde totalement onirique ; avec en prime le retour du gars Banedon et ses 7 Nains. Rien à voir donc avec l’ambiance glauque des égouts, ici on se bat dans les airs à coup de canons, limite si une patrouille de X-Wing n’apparait pas à l’écran. Le final est bien mené, le boss de fin est cool, et on est content de finir ce premier cycle de si belle manière.

Ce LS 5 est un très bon cru, qui vaut autant par ses ambiances très différentes, que par son intérêt toujours constant et sa jouabilité très équilibrée. Il n’y a ici aucun gros défaut, hormis peut-être le fait qu’il est bien plus probable de se faire capturer au début que de pouvoir fuir, ce qui raccourcit d’autant l’expérience pourtant fort plaisante. On peut noter, comme dans LS4, une difficulté assez faible si on a précédemment réalisé toute la saga, mais ceci est vraiment compensé par un rythme de tous les instants et le talent narratif de l’auteur.

Bref que du bon, donc : 18/20, avec les félicitations du jury pour avoir su rédiger un aussi beau Premier Cycle.

Autant le dire tout de suite, je n’ai pas beaucoup aimé ce Tyran du Désert.

Ce livre est à mon sens très utile, car il représente un argument de taille dans la grande opposition libéralisme et dirigisme, pas dans le sens économique mais au sein des LDVELH, où s’affrontent depuis toujours les pro et les anti OTP. Il montre que la liberté de choix pour le lecteur, c’est très bien, mais alors il faut que tous les chemins possibles se valent en terme de qualité.

Si je dis ça, c’est tout simplement parce que j’ai fais le choix le moins intéressant au début de l’aventure. Lorsque on a le choix entre capituler et se battre, j’ai bien sûr choisi la première option, car en général je suis un énorme lâche qui préfère s’écraser et fuir les problèmes plutôt que d’y faire face, et mon caractère personnel a influencé sur ma décision (non je rigole, j’avais juste peur de me prendre un pfa du style «vous commencez à courir et vous recevez dix flèches dans le dos. Vous mourrez»)
Du coup, je suis complètement passé à côté de toute la partie fuite à travers la ville. A la place, le début de mon aventure s’est résumé à déambuler dans le palais et à zigouiller un ou deux gardes ici et là. D’accord, certaines pièces sont bien décrites, mais jusqu’à ce qu’on rencontre le Zakhan il ne se passe pas grand-chose. Vous l’aurez compris : je me suis fais chié.

La fuite du palais grâce à la créature ailée m’a plus intéressée, et la bataille de la nef est un grand moment, même si absolument pas crédible (Loup Solitaire tombe dans le vide et là, comme par hasard ses alliés se pointent à ce moment précis et le repêchent, en mode «Vous ici ? Quelle surprise !»). Après la bataille navale du tome deux, et celle de Ruanon dans le quatre, on sent que Joe Dever aime les affrontements de ce style et ce n’est pas pour nous déplaire car il sait très bien les mettre en scène, peut-être mieux que tous autres auteurs de livre-jeu.

Petite escale à Ikaresh, ce passage n’est pas grandiose, un nouveau temps mort.
Le final par contre est nettement réussi, dans la mesure ou le boss est infiniment plus développé que le guignol de Barraka dans le livre précédent.

Autre souci, l’aventure est trop facile. Cela m’a d’autant plus gêné que puisque je ne suis pas mort une seule fois, je n’ai pas eu l’opportunité de tester ce qu’il se passe si l’on ne se rend pas au début. Là, il y avait encore moins de challenge que dans le Gouffre Maudit, alors que lui aussi était déjà pas suffisamment corsé.

Bref, pas un mauvais livre, mais clairement pas mon favori. Dans le premier cycle, mon ordre de préférence est donc le suivant : LS 4 > LS 3 > LS 1 > LS 2 > LS 5. Mais si j’avais choisi de fuir à travers Barrakeesh, je pense que le Tyran du Désert aurait pu grimper d’au moins une place dans le classement.

Originalité/cohérence du scénario : 1,5/2
Qualité des PNJ : 1/2
Ambiance : 1/4
Pertinence/variété du bestiaire : 1/2
Moments marquants : 2/3
Illustrations/couverture : 1/2
Jouabilité : 2,5/5

Note : 10/20