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Sujet: Re: Nos critiques cinéma Sam 31 Aoû 2024 - 10:29
Je dévie un peu suite à ta remarque "tous les autres films vus cet été" : moi qui ne vais quasiment jamais au cinéma, j'ai accepté d'accompagner un copain pour aller voir Le comte de Monte Cristo avec Pierre Niney.
Et moi qui ne suis vraiment pas réceptif au cinéma français, j'ai vraiment aimé. Pierre Niney s'en tire très bien, décors (naturels et intérieurs) sont superbes, belle photographie, belle lumière, beaux costumes... La durée (03 heures !) m'effrayait mais je n'ai pas regardé ma montre une seule fois. Une vraie bonne surprise, un grand film d'aventure et de romance qui remplit son contrat.
Dagonides Maître d'armes
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Sujet: Re: Nos critiques cinéma Dim 8 Sep 2024 - 0:13
Le Comte de Monte Cristo, oui, on renoue avec le grand film français d'aventure. Des commentateurs plus aiguisés que moi ont remarqué que ce film abandonne le filtre jaune et les décors boueux qui ont été reprochés aux récents Trois Mousquetaires. Dans Monte Cristo, petit regret personnel de ne pas voir la fameuse scène du piratage du télégraphe Chappe (elle n'est évoquée que par une courte réplique)...
L'acteur Bastien Bouillon qui joue l'antagoniste final (le comte de Morcerf) m'a beaucoup plu, il joue aussi bien le gandin au début que le colosse borgne et brutal à la fin. Il avait déjà une belle prestation dans Le Mystère Henri Pick, tout en subtilité, en marge du duo tonitruant Luchini-Cottin.
Dernière édition par Dagonides le Dim 8 Sep 2024 - 8:08, édité 1 fois
Dagonides Maître d'armes
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Sujet: Re: Nos critiques cinéma Dim 8 Sep 2024 - 0:21
Vu à l'instant Saltburn, film gothique et trash les histoires sur une relation qui, scénario oblige, tourne au drame. C'est original, prenant, ça ose, avec par courtes touches un érotisme très inhabituel rappelant Bertrand Mandico (Les Garçons sauvages). Tout le film va être la complainte rétrospective d'un étudiant, Oliver qui raconte comment sa route s'est rapprochée de celle d'un autre étudiant, un mec ouvert et solaire, Félix, et comme il l'a aimé. Oliver est du bas peuple (on pense tout de suite à Oliver Twist !), Félix est noble. Plutôt sympa, le riche invite son nouvel ami dans le manoir de sa famille, le temps d'un été.
Spoiler à propos du choix des acteurs :
Spoiler:
Barry Keoghan (le jeune ambitieux) reprend à peu près le rôle qu'il jouait déjà dans La Mise à mort du cerf sacré, d'ailleurs lors d'une soirée déguisée il porte des bois de cerf. Loin d'être un Oliver Twist, le... twist d'Oliver est qu'il est un ambitieux prêt à tout pour s'approprier ce que possèdent ses bienfaiteurs. On peut penser à Plein Soleil ou au Talentueux Mr Ripley.
C'est amusant de trouver Rosamund Pike (la mère) dans ce rôle de femme qui ne voit rien venir, alors que dans ses films précédents c'était elle qui manipulait et tirait toutes les ficelles : dans Gone Girl, I care a lot...
Film qui ne laisse pas indifférent, c'est clair. Mais en même temps les effets sont si lourdement soulignés que l'artifice se sent. Par exemple, la pièce qui devient toute rouge au moment du deuil ; l'image 4/3 (il paraît que c'est pour mettre en valeur la hauteur des pièces du manoir et les gros plans sur des parties de corps) ; les vitrines avec de grosses étiquettes qui expliquent bien ce qu'il faut voir...
Un plan absolument superbe.
Moi qui d'ordinaire aime les films où on reconnaît un fond symbolique ou mythologique, là y a un trop plein : Harry Potter, mythe du Minotaure mais aussi de Méduse ou de Cassandre, références lourdes à Frankenstein, à la Hammer, à Shakespeare... Ça se cumule sans toujours bien se combiner (mon humble avis). Ironie, dans leur manoir les personnages sont entourés de littérature et de symboles qui expliquent clairement ce qu'ils sont en train de vivre. Mais vu qu'ils ne lisent pas, ils ne décryptent rien, alors que tout était explicite, leur sort était presque indiqué par des panneaux lumineux tout autour d'eux. A part le père, cultivé et lucide mais en retrait, un seul personnage semble habile à lire les signes dans le décor et les oeuvres d'arts du manoir, livres, maquettes et statues. Cette opposition était visible dès une scène du début, l'oral en duo dans le bureau du prof de fac, montrant le sachant et l'inculte roublard.
C'est un de ces films qu'on démonte et remonte dans le tête longtemps après l'avoir vu, indépendamment de leur qualité de récit. Là où tant d'autres qui sont plus réussis en terme d'histoire et de distraction, sont oubliés sitôt que vus (Alien Romulus) car lisses, faisant ce qu'ils ont à faire sans vraie surprise, etc. Saltburn porte bien son nom (brûlure de sel), il démange l'esprit.
Pour aller plus loin, la vidéo YT (avec spoilers) sur les nombreuses symboles pas si cachés dans Saltburn, vidéo qui m'a poussé à voir le film : https://www.youtube.com/watch?v=RfE6z6CZCsU